Devenir maman à 18 ans

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J’ai vu ce petit + s’afficher sur ce test de grossesse, que je n’avais même pas les moyens de m’acheter. Imaginez‑vous donc que je croyais avoir une simple gastro et que ce virus allait passer au bout de quelques jours. 

 

Mais voilà que mes règles ne sont jamais arrivées et que sans même le savoir, ma vie allait changer du tout au tout. Je suis devenue maman à dix‑huit ans. Enceinte à seulement dix‑sept ans. Je vous entends déjà juger que nous, les jeunes parents, ne deviendrons rien. Que l’aide sociale allait nous faire vivre et qu’on n’avait aucun espoir pour notre avenir, mais surtout que nos enfants allaient manquer de l’essentiel. 

 

Oui, c’est vrai au début, j’ai obtenu de l’assistance sociale, non pas parce que je le voulais, mais bien parce que tout ce que je désirais était de m’en sortir. Je vivais avec peu, mais mon cœur étant bien grand. Je voulais être la meilleure maman. En fait, c’est tout ce que je savais : j’allais être une bonne maman pour ma fille. 

 

Quand on vit une grossesse à ce si jeune âge, les gens ont le jugement facile. Tu en entends de toute sorte. Merci de votre inquiétude, mais ma fille et moi allons bien. C’est comme ça que je devais voir les choses : simplement laisser passer les jugements des autres et me fier réellement à mes valeurs et à ce que je suis. 

 

Il y avait une autre solution qui était trop facile pour moi, celle de l’avortement. Mais ma fille m’avait choisie, et rien au monde n’aurait pu me convaincre du contraire. Je me devais de devenir encore plus responsable et une maman bien présente pour elle. J’aimerais spécifier que plus responsable pour moi, c’était : apprendre à faire plus de nourriture, car je n’avais pas que ma bouche à nourrir, mais aussi la sienne et s’il fallait qu’un jour, je ne mange pas pour que ma fille soit comblée alors j’allais le faire. Bien heureusement, cela n’est jamais arrivé, car j’ai toujours su bien compter, et elle n’a jamais manqué de rien. 

 

Je suis devenue une maman travailleuse autonome, qui oui a fait des études, qui a obtenu un diplôme, mais surtout qui n’a pas dit non pour agrandir sa famille. J’ai éduqué ma fille seule pendant quelques années, mais ce ne fut pas un regret. Au contraire, elle est devenue ma force et une petite fille exceptionnelle. Je n’avais pas besoin d’être riche, mais seulement de bien vivre. 

 

J’ai décidé d’écrire ce texte pour tenter d’atténuer certains jugements. C’est facile de faire un commentaire sur le ventre rond d’une très jeune femme, mais il serait tellement plus simple de lui dire qu’elle va y arriver. Que ce ne sera pas facile, mais que nous savons tous qu’elle fera de son mieux. Si c’est ton cas, moi je te dis : n’oublie pas ma petite maman, il est possible de s’en sortir. Que la grossesse soit voulue ou pas, tu fais la bonne chose pour toi. Tu as su écouter ton cœur, et peu importe, tu seras une maman formidable. Ne l’oublie jamais!


Je suis âgée aujourd’hui de vingt‑six ans, j’ai trois beaux enfants, quelques diplômes en poche, je suis travailleuse autonome, un papa extraordinaire pour nos enfants et une belle destinée. Pour moi, c’est ça la vie. 

 

Deviens le parent que tu désires être, deviens celui qui traversera toutes les tempêtes, deviens celui que personne n’aurait imaginé. Deviens celui qui est le plus près de tes valeurs, car tes p’tits, c’est de ça qu’ils ont besoin : un parent qui est vrai et propagateur d’amour et de bonnes valeurs. N’oublie jamais que cet amour‑là est indestructible. Les malheurs pourront te frapper, mais tu auras toujours la force de te relever et de surmonter ce qui, pour d’autres, est insurmontable.  

 

Jessyca Brindle

Blogue : En famille —Et si c’était ça le bonheur?