Apprendre l’échec à nos enfants
Le papa de fiston, avec un brin d’humour et d’ironie, surnomme les enfants d’aujourd’hui, les TTT! Pour Tout, Tout de suite, Tout le temps! Et j’entends souvent des gens dire que nos enfants ne connaissent pas la valeur de l’effort. C’est peut-être vrai pour certains. Mais à qui la faute? En surprotégeant nos enfants et en ne les laissant pas se “péter la gueule”, est-ce qu’on ne contribue pas au problème? Sans le vouloir, bien-sûr! Comme parent, on ne souhaite pas que nos enfants échouent! Et Dieu sait qu’on se donne corps et âme pour qu’ils aient du succès. Mais l’échec fait partie de la vie. Voici donc ce que j’ai appris et comment je tente du mieux que je peux de préparer fiston à surmonter les obstacles, à en faire un adulte résilient mais aussi, et surtout, à lui faire comprendre qu’il n’y a pas de réussite sans effort.
1 – Avoir de l’empathie
Même si la tentation d’acheter la paix ou de consoler avec un nouveau jouet, une friandise ou un privilège est parfois très grande, je résiste! Quand Thomas vit une déception ou une frustration, même si ça me paraît anodin, je m’efforce (et ce n’est pas toujours évident!) d’éprouver de la sympathie pour ce qu’il vit. J’évite de banaliser la situation ou de ridiculiser ses sentiments avec des phrases comme : “C’est pas grave!”, “Ne t’en fais pour ça!” “B’en voyons, y’a rien là!” J’évite également de dramatiser même si je suis aussi déçue, peinée ou en colère (parfois même plus) que lui. Je reconnais et nomme son émotion en disant simplement, par exemple, “Je vois que tu es vraiment déçu de ne pas avoir réussi ton bricolage. Tu aurais aimé faire mieux. Je comprends.” Au début, je pensais en être incapable. À l’usage, je me suis rendue compte que ça nous apaisait tous les deux et nous préparait bien pour la prochaine étape…
2 – Profiter de la situation pour lui apprendre la résilience et la résolution de problèmes
Comme je dis souvent à fiston : “On se met en mode solution!” Pas nécessairement sur le coup de l’émotion. On laisse les choses se calmer. Mais quand la poussière est retombée, je l’aide à identifier ce qui n’a pas fonctionné et à trouver une solution. Tout de suite, l’énergie est différente. Ça fait voir les choses autrement. Ça lui apprend aussi à rebondir et à apprendre de ses erreurs. Je suis là. Je le supporte, le guide et l’accompagne mais je ne le fais pas à sa place. Je le laisse trouver des ressources en lui pour résoudre le problème. Et j’ose espérer que ça fera de lui un adulte confiant en ses moyens, conscient de sa force et de sa capacité à changer le cours de sa vie.
3 – Donner l’exemple
Je n’hésite jamais à lui demander pardon quand je commets une erreur auprès de lui. Car oui, ça m’arrive de perdre patience. De crier. D’être à “boutte” et fatiguée…et de ne pas appliquer les principes #1 et #2 que je viens tout juste de vous enseigner. Parce que personne n’est parfait. Parce que nous sommes des êtres humains en évolution. Que nous avons tous des défis et des aspects de notre personnalité à améliorer même rendu à l’âge adulte. Mais avoir l’humilité de le reconnaître, c’est aussi ce que j’enseigne à mon garçon.
Aussi, les enfants adorent quand on leur raconte des histoires. En fonction de son âge et de sa maturité, je partage régulièrement des expériences de vie avec lui. Des moments où j’ai dû surmonter des difficultés et comment j’ai fait pour m’en sortir. Il m’a aussi vu, et me verra encore, traverser plusieurs épreuves. La façon dont nous-mêmes réagissons face à l’adversité est la plus grande des écoles. N’oublier jamais que les enfants apprennent d’abord et avant tout par l’exemple.
4 – Les encourager à réessayer
Autre chose que je dis souvent à fiston : “Il y a une seule façon de ne pas échouer, c’est de ne jamais essayer!” Leur dire qu’ils ne doivent pas avoir peur de réessayer encore, encore et encore. Que ce n’est pas grave de tomber, l’important c’est de se relever. La difficulté, ici, c’est de doser. Il faut encourager et non pas obliger. On n’apprend pas la résilience à un enfant qui pleure parce qu’on le traîne de force à ses parties de soccer. On lui apprend la soumission. Et c’est là tout l’art d’être parent : faire la différence entre un besoin et un caprice. Mais c’est un autre sujet que j’approfondirai éventuellement dans l’un de mes prochains articles…
Bon succès dans vos échecs! 😉