Pour en finir avec la technique du 1, 2, 3 !!!
Avant d'être maman, jamais je n'aurais cru avoir à négocier autant Avant d’être maman, jamais je n’aurais cru avoir à négocier autant avec un enfant! Ce ne sont pas des cours prénataux que j’aurais dû prendre mais des cours de négociation 101! “Je compte jusqu’à trois…” “Cinq minutes et on ferme la télé…” Ce sont les phrases que j’ai dues répéter le plus souvent au cours des dernières années. Et la popularité de la dite technique ne dément pas. Il suffit d’être dans un endroit public pour entendre des parents compter jusqu’à 3…à l’infini… Ou de les voir brandir, victorieux et déterminés, les deux doigts dans les airs : “Deux minutes!”… Un “V” de la victoire de très courte durée. Presqu’à tout coup, l’enfant refuse d’obtempérer ou se met à négocier comme vous-mêmes n’avez jamais oser le faire : “Oui, mais t’avais dit…” “C’est pas juste, Tristan lui…” “C’t’à cause que…” Je ne sais pas pour vous. Mais pour moi, la technique du 1,2,3, ça ne fonctionne pas! Pendant que l’idée d’envoyer Fiston négocier ma prochaine augmentation de salaire m’effleurait l’esprit, je me suis mise à faire des recherches pour savoir pourquoi. AVERTISSEMENT : Les prochaines lignes contiennent des informations qui pourraient vous faire profondément douter de vos compétences parentales. Alors, voici ce qu’il faut faire pour optimiser l’application de la technique du 1-2-3 selon un texte très sérieux écrit par une éducatrice spécialisée dont (pour des raisons que vous comprendrez plus tard) je préserverai l’anonymat : Tout en gardant votre calme, sur un ton neutre, sans émotion : Je vous avais avertis! Alors vous pouvez, ici : A) Éclater en sanglots…en vous disant que vous êtes un parent indigne. B) M’écrire…pour que je fasse suivre votre courriel de bêtises à l’éducatrice-en-question-dont-vous-comprenez-maintenant-pourquoi-je-préserve-l’-anonymat et qui visiblement n’a pas d’enfant! C) Vous verser un verre de vin…vous n’avez pas vraiment besoin d’une raison pour ça 😉 D) Faire comme moi et rire aux éclats…car c’est bien beau ce qui est écrit dans les livres mais la réalité est souvent bien différente. Mais je n’avais toujours pas réglé mon problème. En digne journaliste que je suis, j’ai donc poursuivi mes recherches et voici ce que j’ai découvert : si la technique du 1, 2, 3 ne fonctionne pas pour moi, c’est fort probablement parce que j’enseigne à Fiston le contraire de ce que je recherche, soit qu’il s’exécute dès la première fois. Je m’explique. Avec la technique du 1, 2, 3, Fiston sait qu’il aura au moins trois chances, si ce n’est pas six ou sept! Bien souvent, je lui fais la demande une ou deux fois AVANT de compter jusqu’à trois… Et je compte jusqu’à trois en passant par 2 1/2…2 3/4… Vous vous reconnaissez? 😉 Bref, pourquoi un enfant rangerait-il ses jouets tout de suite alors qu’il sait qu’on va lui laisser encore plusieurs minutes avant qu’il ait réellement à s’exécuter? Et c’est sans compter les fois où on laisse tomber ou on le fait à leur place. Autrement dit (petite leçon d’humilité ici), l’éducatrice-anonyme citée plus haut n’a pas totalement tort : le problème ce n’est pas l’enfant, ni la technique… C’est le parent qui l’applique! Comme vous pouvez le lire dans l’article d’une de nos collaboratrice, pour cesser de répéter, il faut que la consigne et la conséquence soit claires. On conseille même de se mettre à leur niveau et de les regarder dans les yeux en leur exprimant notre demande sur un ton calme et ferme. Par exemple : “Fiston, peux-tu fermer ta console de jeux vidéo sinon je vais être obligée de t’en priver pour le reste de la fin de semaine.” Si ça ne fonctionne pas. Sans se fâcher. Sans rien ajouter. On ferme la console de jeux et on tient parole en lui retirant le privilège de jouer aux jeux vidéo pour le reste du week-end. On peut faire la technique du 1-2-3 si on veut. Mais sans compromis. Avec fermeté et constance dans l’application de la conséquence… Si on a dit un week-end sans jeux vidéo, c’est un week-end! Et surtout, ne pas flancher après 24 heures parce qu’on est fatigué ou que Fiston nous fait des yeux doux (et Dieu sait qu’ils savent comment ;-)) En fait, on ne devrait jamais avoir à se rendre jusqu’à trois… Si l’enfant fait une crise, on s’assure qu’il est en sécurité, qu’il n’y a pas de risques de blessures et on le laisse se calmer. Surtout, ne pas lui refuser du réconfort s’il vient en chercher après s’être tranquillisé. Vous pouvez même lui en offrir… Les enfants ont besoin de sentir qu’on les aime inconditionnellement. 🙂 Autre fait dont il faut tenir compte, la technique du 1-2-3 ne fonctionnera pas si, par exemple, il y a de fortes tensions ou des conflits entre vous ou dans l’environnement de votre enfant. Il faut à la base, que vous soyez en bonne santé relationnelle avec celui-ci et qu’il ne traverse pas une période difficile ou d’adaptation. Si c’est le cas, soyez indulgents. N’utilisez pas la technique du 1-2-3 à tous moments et choisissez vos batailles. Il arrive, quelque soit leur âge, que nos enfants aient encore besoin qu’on les (re)prennent par la main. 🙂