L’humanité sur pause
On y est. Nous avons atteint ce moment, ce temps d’arrêt imposé,
On y est. Nous avons atteint ce moment, ce temps d’arrêt imposé, mais combien nécessaire. Des « vacances » à la maison, dans la simplicité.
Ce soir, en repassant le fil des événements, je suis fière de vivre ici. Je suis fière, enfin, qu’on soit des humains responsables, pour une fois. C’est beau de voir toute cette solidarité. Beau et déstabilisant à la fois.
Nous ne sommes pas habitués à être aussi bons les uns envers les autres.
Nous ne sommes pas habitués à nous occuper simplement, sans fla‑fla.
Nous ne sommes pas habitués à offrir notre aide à un étranger et surtout, à en recevoir.
Cette crise, elle aura ça de beau. Elle aura rapproché les humains, elle sera parvenue à faire ressortir ce qu’il y a de plus beau en eux : l’empathie.
Aujourd’hui, j’ai vu quelqu’un retourner des paniers d’épicerie à l’intérieur afin d’aider le commis débordé. J’ai vu des gens qui ne se connaissaient pas échanger entre eux sur la situation. J’ai reçu un texto d’une voisine qui m’offre de prendre mes filles au besoin.
Aujourd’hui, du moins pour nous, au Canada, l’humanité s’est mise sur pause.
Pendant les deux prochaines semaines, je vais prendre du temps de qualité avec mes filles et prendre soin de la cocotte de mes amis parce que j’ai cette chance d’être enseignante et donc, en isolement. Ce sera ma bonne action.
Et toi, quelle sera la tienne?
Karine Lamarche