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Aide-moi à m’aimer – Texte: Véronique Daigle

Vieillir n’est pas un moment de gloire pour tout le monde. Chacun

Vieillir n’est pas un moment de gloire pour tout le monde. Chacun va vivre sa petite affaire à sa façon et le courant de sa vie va continuer. Je me souviens que quand j’étais petite, on me disait souvent que vieillir était difficile autant pour le corps que pour l’esprit. Honnêtement, je n’y croyais pas. Je regardais autour de moi et les gens que je voyais, je les trouvais beaux. Je ne comprenais pas cette urgence de vivre que certains exprimaient et ce mal de vivre que d’autres démontraient. Aujourd’hui, à l’aube de mes 38 ans, je comprends.

Où est passée la fille de 20 ans énergique qui mordait dans la vie ? Qu’est devenue la demoiselle pleine de fougue que j’ai jadis été ? Personne ne m’avait parlé de cette préménopause arrivée trop vite. De ses symptômes aussi anodins que dérangeants. Comment est-ce possible de s’aimer avec autant de changements ?

Quand j’entendais « préménopause », je voyais cette dame plus vieille qui vivait un calvaire. Aujourd’hui, quand j’entends « préménopause », je me vois… moi ! Moi, la fille qui n’a jamais vu cela arriver, moi la fille qui vivait dans le déni. Aujourd’hui, je dois vivre avec les changements et maudit que je trouve cela difficile de m’aimer.

Est‑ce que j’ai tant changé ? Est-ce que tout cela va finir par arrêter ? Des questions que je me pose régulièrement pour ne pas dire trop souvent. Oui, il y a les fameuses bouffées de chaleur, les changements d’humeur et les changements physiques, mais il y a aussi les changements que vous ne voyez pas.

Avant, je n’avais jamais eu peur de vieillir. Je me disais que comme un bon vin, j’allais m’améliorer avec le temps. Il est vrai que l’on s’améliore, il est vrai que nous évoluons, mais est‑ce toujours pour le mieux ?

Des petites rides au coin de mes yeux, des vergetures sur mes cuisses, des cheveux blancs qui se pointent dans tous les sens et une fatigue de plus en plus présente. Je sais, je ne devrais pas me plaindre. Je suis en pleine forme et ce ne sont que de petits inconvénients de la vie, mais maudit que c’est difficile de s’aimer quand on y est confronté.

Avec du recul, je comprends que personne ne peut vraiment m’aider dans cette acceptation de mon nouveau moi. Je dois aussi apprendre à vivre avec ces petits changements pour évoluer avec le temps. Je sais qu’aux yeux de mes enfants, je serai toujours la plus belle ; qu’aux yeux de mon amoureux, je suis la même qu’il y a 10 ans et qu’aux yeux de mes parents, je suis cette enfant qui grandit. Il faut juste me donner du temps. Je dois m’accorder ce délai pour réapprendre à m’aimer telle que je le suis. Au-delà des apparences, au-delà des changements, je dois retrouver celle que j’étais pour faire un tout avec cette nouvelle moi. Je dois m’aider à m’aimer…

Véronique Daigle

Le jour J

Le jour « J »: le jour où on rentrera enfin da

Le jour « J »: le jour où on rentrera enfin dans nos jeans d’avant-grossesse. « J » pour : jeans ou… jamais, c’est selon! Pourquoi c’est tellement important pour nous ? Ne pourrait-on pas juste s’extasier devant notre poupon en se disant que notre nouveau corps de maman est magnifique? Hé ben non!

Il y a quelques jours, ma petite famille et moi sommes allés au Costco. En attendant mon chum, avec les deux petites dans le panier, dont ma petite dernière de deux mois dans sa coquille, un « p’tit monsieur » s’approche de nous. Il commence à faire des blagues « poches » sur les bébés, tout en léchant son cornet de crème glacée. Juste avant de partir, il me regarde le ventre ben sérieusement et me dit:

-Pis y’en a un autre qui s’en vient en plus!

Et moi de lui répondre :

-Non, c’est juste mon p’tit restant de ventre ça!

Je sais qu’il essayait sûrement d’être gentil et que je ne devrais pas m’en faire avec ça, mais aujourd’hui, avec les super vedettes hollywoodiennes qui s’affichent, dix jours après leur accouchement, avec leur shape parfaite et leurs talons hauts, la pression pour retrouver sa taille est forte. Quant à mes talons hauts, ces indispensables de ma jeune vingtaine, j’ai dû en faire le deuil puisque mes pieds ont enflé, élargi, aplati… Bref, ils ne me font pu! Il y a de quoi complexer, non?

Il y a aussi les “Super moms fitness” qui envahissent notre fil Facebook, même si on n’est pas abonné, et qui ont des abdos de feu après six enfants. Elles vont même nous partager leur recette de muffins au chocolat sans sucre, sans gluten, sans glucose, sans gras, mais qui goûte super bon, si on like leur page. Wow. Elles me gossent!!!

Non pas que je n’aime pas faire de l’exercice, bien au contraire. Je marche en poussette avec les filles,  je fais du zumba et les entraînements font partie de ma vie. Mais, j’aime aussi la bonne bouffe et le vin! Ça fait que les régimes de pamplemousses et de concombres matin-midi-soir, ben… ce n’est pas pour moi!

Tout ça pour dire qu’on devrait arrêter de s’en faire avec notre poids : on est belle pareille! Quand notre chum nous dit qu’il nous trouve magnifiques et qu’il a envie de nous, c’est qu’il le pense vraiment! Les commentaires « poches » comme ceux du « p’tit monsieur qui lèche son cornet au Costco », ne devraient pas nous affecter, seulement nous faire sourire. Parce qu’on sait que le « jour J » reviendra et que devant notre miroir, arborant notre nouvelle paire de jeans, on constatera avec plaisir que c’est encore possible d’avoir un cul d’enfer, même après la naissance du petit dernier!