Les mesures d’adaptation scolaire ne sont pas un caprice

J’étais au parc quand j’ai entendu un homme dire à sa conjoint

J’étais au parc quand j’ai entendu un homme dire à sa conjointe que ça n’avait pas de bon sens de permettre aux enfants d’avoir du temps supplémentaire pour compléter leurs examens : « Non, mais quand ils vont travailler, ils n’en auront pas, du temps de plus ! » a-t-il ajouté.

Juste mettre quelque chose au clair. Les mesures d’adaptation ne sont pas mises en place comme une récompense pour les élèves. Ces mesures ne sont pas distribuées au gré du vent pour rendre la jeunesse plus paresseuse et moins ambitieuse.

S’il existe des mesures de compensation, c’est que l’on juge que la manière dont les apprentissages sont évalués nuit au rendement de l’élève et que l’on n’obtiendra pas son plein potentiel. Dyscalculie, anxiété pathologique, dysorthographie : la liste des troubles et conditions susceptibles de nécessiter des adaptations est longue. La liste d’adaptations possibles est tout aussi longue : temps supplémentaire pour faire un examen, utilisation d’un ordinateur, coquilles antibruit, etc. Les écoles et les professionnels sont de plus en plus informés et créatifs pour tenter de réduire l’impact négatif des conditions particulières d’apprentissage chez les élèves.

Ces enfants ne sont pas moins brillants ou plus lents intellectuellement que les autres, ils ont simplement une manière différente d’apprendre. Nous souhaitons donner une chance égale à tous les enfants d’acquérir les mêmes notions de base, pour partir avec des chances égales de trouver leurs passions, leurs intérêts et leur futur métier.

Utiliser des mesures de compensation et faire preuve de souplesse, c’est faire vivre des réussites aux jeunes, préserver leur estime de soi et leur montrer que l’école appartient à tout le monde. C’est aussi favoriser la rétention et la réussite scolaires.

Non, monsieur, cet enfant n’aura pas plus de temps que les autres pour faire son travail, mais vous savez quoi ? Il n’en aura sûrement pas besoin, puisqu’il aura tous les acquis nécessaires pour devenir un bon employeur.

Roxane Larocque