Cette nuit-là
Cette nuit-là, mon cœur s’est mis à battre à vive allure. Mon
Cette nuit-là, mon cœur s’est mis à battre à vive allure. Mon corps entier est devenu engourdi, une sensation de chaleur s’est emparée de moi. Je n’avais aucun contrôle sur cette chose qui m’envahissait. Tu sais, un mauvais rêve dans lequel nous aimerions crier de toute nos forces, mais dans lequel aucun son ne parvient à sortir de notre bouche.
Cette nuit-là, j’ai décidé d’aller explorer ton monde virtuel, ton cellulaire. Tu sais, cette petite voix qui nous dit que, malgré mon questionnement et ta réponse réconfortante, j’ai raison de m’inquiéter. Tu étais distant et distrait ces derniers temps. J’ai voulu croire que c’était le chaos de la vie quotidienne. Le travail, les enfants, les petits tracas qu’on ne se dit pas nécessairement, nos petits secrets gardés pour nous, pour ne pas inquiéter la personne qui partage notre vie.
C’est aussi cette nuit-là que j’ai compris que j’allais avoir besoin d’une énorme dose d’humilité pour passer à travers la montagne que tu avais dressée devant moi.
Pour être franche, mon amour, je n’aurai pas cru trouver dans ton monde, un monde parallèle. L’homme couché à mes côtés cette nuit-là, cet homme que j’idolâtrais, dont j’étais tombée follement amoureuse dès la première rencontre… cet homme-là ne pouvait pas être toi. Ces messages écrits pour elle ne pouvaient pas venir de tes doigts posés sur les touches de ton clavier. Ces mêmes doigts qui parcourent mon corps nu et mon visage le matin au lever. Ces doigts qui essuient mes larmes lors de moments douloureux ou ceux qui me chatouillent pour me faire rire.
Cette nuit‑là, j’ai compris que rien n’était acquis dans la vie. J’ai aussi appris que donner ta confiance à un autre être, c’est aussi offrir une partie de toi. Et que lorsque cette confiance est brisée, éreintée… une partie de nous l’est tout autant.
Elle, elle m’a volé quelque chose cette nuit‑là. Mais, ce n’est pas sa faute. Peu importe ton besoin de plaire, celui d’avoir de l’attention ou des compliments, l’envie de charmer ou de te faire charmer… tu aurais dû savoir quand t’arrêter. Tu aurais dû ressentir l’envie de mettre fin à cette tentation avant que ça prenne l’ampleur que ça a pris.
Est-ce que tu as pensé à moi lors de tes échanges? As-tu pensé à nous lorsque tes lèvres se sont posées sur les siennes? Mais surtout, surtout mon amour… as-tu pensé à la blessure que tu allais m’infliger?
Maintenant que je sais la vérité, que tu m’as tout avoué… j’ai pris la décision de te donner une chance, de nous donner une chance. Certains diront que je me trompe, que j’ai tort… mais, au bout du compte, j’ai envie de croire en toi, de croire en nous. J’ai envie de croire que c’était une erreur de parcours, que cette bêtise n’a été commise que pour te témoigner la chance que nous avons d’être ensemble.
Je sais, peut-être suis-je en train de me tromper, que mon monde parfait n’existe pas, que tu recommenceras lors d’une prochaine tentation. Mais j’ai envie d’y croire.
Tu sais que le chemin sera tumultueux, rempli de questionnements et de doutes.
Tu as décidé de m’aider et de m’accompagner.
Je n’ai pas envie de te remercier. J’ai seulement envie de te dire de ne plus jamais mettre en doute notre amour. Et que si un jour, tu as des appréhensions, viens m’en parler. Car tu sais, mon amour, je t’aime sincèrement.
Cette nuit-là, j’ai compris l’impact de l’infidélité.
Mais j’ai aussi compris que j’étais une femme intelligente, courageuse et solide. Et que même si vous croyez que rester est un signe de faiblesse, sachez que c’est plutôt un signe de force et de ténacité.
Et cette femme te donne une chance, alors, saisis-la, mon amour.
Eva Staire