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Moniteur de camp de jour… tout un job ! Texte : Annie Corriveau

La période estivale est une période de casse-tête pour tous les parents. Quoi faire avec nos enfa

La période estivale est une période de casse-tête pour tous les parents. Quoi faire avec nos enfants pour ne pas qu’ils passent leurs journées écrasés à regarder la télé ou à jouer à des jeux vidéo ?

 

Étant solo, j’ai vécu ce casse-tête pendant plusieurs années. Ma porte de sortie, le camp de jour de notre ville. Mes enfants y ont passé leurs étés, ont vécu des moments inoubliables, tout ça grâce à des ados qui travaillent très fort pendant huit semaines à jouer les G.O. pour les jeunes de 5 à 12 ans.

 

Depuis l’été passé, ma grande n’est plus une jeune du camp de jour mais une monitrice. Elle a tellement aimé son expérience comme jeune qu’elle a décidé de consacrer son été à divertir elle aussi les jeunes. Un travail à temps plein qui est très exigeant, mais très valorisant pour elle. Elle passe énormément de temps à préparer des activités, des défis, des jeux pour divertir son groupe et s’assurer que tout le monde passe du bon temps. Lire ici que le temps qu’elle passe à tout préparer, elle n’est pas payée ! Même que des fois, elle débourse elle-même quelques dollars pour des activités ou des petits cadeaux pour son groupe.

 

Je ne vous le cacherai pas, j’ai beaucoup d’admiration pour le travail qu’elle accomplit. D’autant plus que dans notre magnifique ville, nous n’avons pas de piscine municipale. Ici, que quelques parcs avec des jeux d’eau. Mais tout le site ne peut y aller en même temps… À ne pas oublier non plus, nous sommes en temps de pandémie ! Avec une année scolaire hors du commun qui a laissé tout le monde épuisé, ces jeunes doivent planifier leurs activités et tenir compte des mesures sanitaires. Ils travaillent avec des masques, ne peuvent mélanger les groupes entre eux. Doivent respecter la distanciation.

 

Maintenant, j’en appelle au gros bon sens des parents envers ces jeunes. Première question : feriez-vous ce travail, vous ? Deuxième question : est-ce que toutes les activités que vous demandez aux moniteurs de camps de jour de faire avec vos enfants, vous les faites, vous, à la maison ? Troisième question : est-ce que vous croyez toutes les histoires de vos enfants ? Est-ce que votre enfant a la vérité absolue sans vérification ?

 

Je m’explique… Depuis la semaine dernière, une maman se plaint que les enfants ne vont pas jouer assez avec l’eau. Est-ce que cette maman-là est certaine que son enfant aime vraiment jouer avec l’eau ? La maman se plaint, mais l’enfant ne veut pas car il n’aime pas ça être mouillé… Une maman se plaint que son enfant ne boit pas d’eau… Est-ce que cette maman envoie une gourde à son enfant ? Ben non ! Une maman se plaint que les enfants passent trop de temps au soleil. Est-ce que vous croyez que les moniteurs eux-mêmes resteraient des heures au soleil ? Ils mettent tout en œuvre pour protéger les jeunes de leur groupe, car ils passent tellement de temps ensemble, aussi bien que ça en soit du bon. Une maman se plaint que son enfant a un coup de soleil… L’enfant n’a pas de crème solaire dans son sac. Ce ne sont que quelques exemples d’histoires dont ma fille et ses amis discutent ensemble.

 

Ces moniteurs sont responsables oui, mais encore faut-il que le parent fasse aussi sa part de travail de parent. On ne peut pas demander l’impossible à quelqu’un si on ne peut le réaliser soi-même. Toutes ces histoires m’ont empêchée de dormir une nuit complète. J’ai écrit ce texte pendant une course de 5 km tellement ça m’occupait l’esprit.

 

Pourquoi ? Parce que ces jeunes s’investissent corps et âmes pour divertir des enfants de parents qui ne font que critiquer, que se plaindre. Les moniteurs font leur possible. Ils essaient de faire passer un été inoubliable à ces jeunes. Pourquoi ne pas les remercier à la place ? Pourquoi ne pas leur dire MERCI ? Alors je le fais ici et si vous connaissez un ado qui consacre son été à s’occuper des plus jeunes, faites comme moi et dites-lui MERCI ! Identifiez-le ou identifiez-la ici pour qu’on puisse nous aussi lui dire MERCI !

 

Annie Corriveau

 

Ado, lève-toi et travaille!

Depuis quelques

Depuis quelques années, tu es passé dans le club des grands qui n’ont pas besoin de se lever tôt chaque matin pour aller au camp de jour pendant l’été. Tu passais juillet et août à relaxer avec tes amis, à voyager avec tes parents, à faire des grasses matinées sur le mode « repeat ». Tu lisais, tu jouais sur ta tablette, tu jasais sur Facetime ou tu allais au parc de planche à roulette. Peut-être que tu gardais ton petit frère ou ta petite sœur une fois de temps en temps. Mais en gros, tu te la coulais douce.

J’espère pour toi que tu as profité de tes étés sans responsabilités, parce que maintenant, c’est le temps de lever tes fesses du divan et d’entrer tranquillement sur le marché du travail. « Pourquoi, donc? », t’exclames-tu. Parce que tu es rendu là. Parce que ta tablette, tes applications, ta musique et tes vêtements dernier cri ont un prix. Parce que ce n’est pas à tes parents de tout faire pour toi. Tu n’es pas un oisillon qui se fait fourrer de la bouffe prémâchée dans le bec. Parce que d’ici quelques années, tu passeras des entrevues pendant lesquelles on te demandera de parler de ton expérience de travail. Si tu n’as rien à dire, tu te retrouveras coincé dans une spirale de refus et de manque d’expérience.

Alors, GO! C’est le temps, maintenant (oui, il neige encore, tu es en période d’examens au secondaire ou au cégep, tu es trop occupé pour penser à ce que tu feras cet été. Mais si tu ne le fais pas maintenant, ce sera trop tard! Tous les emplois étudiants seront déjà pris!). Établis un plan de match :

          Quelles sont TES raisons de travailler? Fixe-toi un objectif concret qui te motivera à te rendre au travail. Veux-tu t’acheter quelque chose en particulier ou refaire la décoration de ta chambre? Planifies-tu partir en appartement dans les deux prochaines années? T’acheter une voiture? Veux-tu acquérir de l’expérience dans un domaine spécifique ou rentrer ton gros orteil dans une entreprise?

          Quelle est la période pendant laquelle tu veux ou tu peux travailler? Toute l’année? En juillet et août? Peut-être dès le mois de mai si tu es au cégep?

          Veux-tu travailler le soir ou le jour? La semaine ou la fin de semaine? Des heures fixes ou sur appel? Peux-tu te déplacer en voiture, à vélo, en métro?

          Combien d’heures penses-tu travailler chaque semaine? Pendant l’été, tu peux bien sûr proposer tes services à temps plein, sauf si tu as des cours de rattrapage à compléter. Mais pendant l’année scolaire, entre dix et quinze heures par semaine, c’est suffisant si tu ne veux pas que tes résultats scolaires descendent. Ça dépend aussi de ton âge, de ton rythme d’apprentissage, de ton programme scolaire, de ta personnalité et de tes activités. Et  de tes parents!

Demande des conseils à ton bon ami Google pour t’aider à construire un curriculum du tonnerre. Même avec peu d’expérience et de poils aux aisselles, il y a moyen de structurer ton CV pour démontrer ta personnalité, tes atouts, tes références. Pense à ton entraîneur de soccer, au capitaine des Cadets, à la famille chez qui tu gardes des petits whippets depuis deux ans. Tiens aussi compte de ton implication comme bénévole. Ce n’est pas tout le monde qui se déguiserait en clown féérique pour maquiller des enfants dans un party communautaire! Pense à ce que tu as fait comme tâches, aux responsabilités que tu avais, à ce que tu as apporté dans chaque milieu. Tu as besoin de deux ou trois pages super structurées et concises, d’une lettre de présentation qui donne le goût de te rencontrer, et bien sûr, de personnes qui vont t’aider à éliminer toutes les erreurs de grammaire et d’orthographe de tes phrases.

Ce que tu veux, c’est une entrevue. Alors, inutile d’envoyer des tonnes de CV par courriel. Lave tes cheveux, rase ta barbe et mets-toi un kit propre: tu dois faire aller tes jambes et ton sourire et te rendre sur place, serrer des mains, parler au gérant, montrer ton intérêt. Ta mère peut bien te conduire si tu n’as pas de permis, mais de grâce, vends-toi toi-même. Si elle est du genre à te voler le show (« Vous savez, monsieur, mon fils, c’est le meilleur, il fait la vaisselle tous les soirs chez nous! Il a la même p’tite blonde depuis six mois, c’est de l’engagement, ça, monsieur! Vous devriez l’engager, vous ne le regretterez pas! »), demande-lui poliment de t’attendre ailleurs qu’à deux pieds de toi. Et fonce!

Ça t’écœure probablement d’avoir des exposés oraux à faire quatre fois par année à l’école, mais c’est le temps de t’en servir! Introduction, développement, conclusion. Précision, clarté, concision. Vocabulaire riche, grammaire soignée, débit et ton qui incitent ton futur employeur à t’écouter et à vouloir poursuivre la conversation. C’est le temps de te faire confiance, alors afuuuu afuuuu, tu vas les impressionner!

Et quand tu vas revenir à la maison avec ton premier contrat, attends-toi à ce que ta mère téléphone à toute la parenté pour leur dire jusqu’à quel point elle est fière de toi. Et qu’elle, elle l’a tout le temps su que tu serais capable d’obtenir ton premier emploi!

Nathalie Courcy