Des femmes d’ombre et de lumière

Je me sens privilégiée de la vie. Quand la fatigue ou encore une po

Je me sens privilégiée de la vie. Quand la fatigue ou encore une poussée d’hormones me fait rouler des yeux, soupirer ou avoir une humeur de truck (ça arrive à tout le monde!), je n’ai qu’à m’arrêter un instant pour réaliser que tout est doux dans ma vie. La vie me comble et je l’oublie. Je suis parfois aveuglée par mes désirs personnels, par mes ambitions professionnelles et mes attentes familiales et amoureuses. Quand ça ne va pas, je remets de l’ordre dans mes idées et dans mes modes de pensée. Je reset ma perception et je dis : merci la vie! J’ai l’essentiel : un toit.

Ç’a l’air loin des préoccupations de plusieurs d’entre nous. Avoir un toit, ça va de soi. Et bien, plusieurs sont sans toit même au Québec. Un jour, Véronique Hébert, aussi blogueuse pour Ma Famille Mon Chaos, m’a parlé de la YWCA de Québec. Vous connaissez? À Montréal, c’est la Y des femmes, à Québec c’est la YWCA de Québec.

Pour moi, cet organisme offrait des ateliers de toute sorte et une diversité d’activités physiques. Je ne connaissais rien de leur véritable mission qui est pourtant si magnifiquement grande : favoriser le bien-être, la sécurité et le plein potentiel des femmes et des filles et les amener vers le meilleur d’elles-mêmes. Plus spécifiquement, cet organisme vient en aide aux femmes qui vivent une situation d’itinérance. Vous le saviez?

Depuis 1875, à Montréal et à Québec, la YWCA offre une foule de services aux femmes qui vivent une situation d’itinérance ou qui ont besoin d’un hébergement transitoire, disons‑le d’urgence, pour leur permettre de reprendre leur souffle. À la Y de Québec, elles sont près de 300, dont plusieurs sont mamans, à bénéficier des services d’hébergement, d’une équipe d’intervenantes et d’une foule de services adaptés. Elles peuvent ainsi reprendre contact avec elles-mêmes. C’est un grand cheminement intérieur qu’elles entreprennent pour envisager leur vie différemment. Bon 300, ça peut paraître marginal. Mais la YWCA Québec refuse plus de 500 femmes et leurs enfants par année, faute d’espace et de financement. Triste! Plus largement, ce sont des femmes, des hommes et leurs enfants dans toutes les régions du Québec qui sont sans toit ou dans une situation difficile qui met leur vie en danger. Mon cœur craque quand j’y pense!

Je suis tombée en amour avec cet organisme dirigé et administré par des femmes pour des femmes. On dit souvent que les femmes sont dures les unes envers les autres. Ç’a souvent été mon constat. Par contre, depuis mon expérience à la Y, c’est tout le contraire qui me séduit. C’est le plus beau mouvement de solidarité féminine auquel j’ai eu la chance de participer. Nous sommes plusieurs ambassadrices de la soirée-bénéfice de l’ombre à la lumière et ensemble, nous aidons ces femmes à sortir de l’ombre.

Je me sentais souvent trop occupée pour m’impliquer. Mais depuis que je me suis jointe à la Y, j’ai l’impression que cet engagement me fait grandir et me ramène à l’essentiel : donner et aider. Partout dans le monde on décrit des situations humainement insoutenables en nourrissant un sentiment d’impuissance. Pourtant, ici proche de nous, il y a des femmes qui ont besoin d’un geste de notre part. C’est le cœur touché par la réalité de ces femmes que je m’implique. Et aussi pour toucher le vôtre, je vous présente Carol Ann Fowler qui a accepté que je vous partage son histoire. Ça fait du bien de donner, allez‑y, aidez!

Chaque année en novembre, vous pouvez vous joindre à nous pour honorer ces femmes qui passent de l’ombre à la lumière!

Stéphanie Dionne