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Quand ta fille passe… pour ta soeur !

 

 Oui, je suis cette f

 

 Oui, je suis cette fille-là!

 

Celle qui a subi les regards désapprobateurs parce qu’elle était enceinte à dix-neuf ans.

Celle qui s’est fait dire :

-Oui, mais ta carrière ?

-Ma quoi ? J’en ai pas… Elle n’est même pas commencée! Ça règle le problème!

T’sais quand tu n’as pas la même vision que les autres…

Celle qui se fait regarder drôlement quand je leur dis que ce n’était pas un accident.

Celle qui a été accueillie, lors de la première rencontre de parents, par des regards étonnés qu’elle traduisait par « ce n’est pas une rencontre de famille, c’est une rencontre de PARENTS. ».

Je suis la petite fille qui a toujours voulu un enfant à vingt ans. Je suis celle qui voulait grandir avec son enfant. Celle qui se disait que la vie serait plus facile en ayant un enfant jeune. Celle qui était naïve, certes, mais qui n’a pas eu peur de s’affirmer. Je suis celle qui vivait en appartement depuis un bout déjà, celle qui était autonome, qui allait au Cégep et qui travaillait en même temps.

 

 

Ma fille, elle était voulue. Point.

Je suis celle qui n’a PAS mis sa vie sur pause car je suis celle qui a décidé d’ajouter un complément à sa vie. Je ne suis pas celle qui s’est privée de faire des activités et je ne suis pas celle qui s’est privée de faire des soupers entres amis. Mon bébé, je l’amenais partout avec moi. Ma fille dormait partout, elle était habituée de voir des gens, d’aller au restaurant et chez des amis. J’amenais son parc et hop, à l’heure du dodo, le tour était joué! J’étais une maman jeune mais qui savait s’occuper de son bébé, malgré tout.

 

Onze ans plus tard…

 

Je suis ENCORE celle qui se fait regarder drôlement, parce que ma fille fait presque ma grandeur.

Je me fais parfois dire :

-Hein! C’est ta fille ? Wow, je pensais qu’elle était ta sœur!

Ça me fait sourire. Sourire parce que ma fille est magnifique; elle grandit bien et elle est bien élevée. Et, OUI, les gens sont surpris. Et ça aussi, ça me fait sourire.  Ils s’attendaient à quoi ?

 

Ce n’est pas toujours facile, je l’avoue…

 

Élever une ado, quand on a encore notre cœur d’enfant, ça fait en sorte que les flammèches arrivent vite. Parfois TROP vite.  Mais je suis celle qui est capable de prouver aux autres que ma fille n’était pas une erreur de parcours et qu’elle ne le sera jamais. Je suis celle qui est capable d’être fière du chemin parcouru, celle qui a surmonté des montagnes et celle qui les déplacera pour elle. Je suis celle qui combat à tous les jours les jugements, les critiques et les opinions des autres. Je sais ce que je vaux et je sais ce que je fais pour ma fille.

On a chacun son parcours de vie. Moi, j’ai choisi le mien, j’ai trente et un an, je suis maman d’une préado de 11 ans et je suis fière d’entendre ma fille dire à ses amies :

« Moi, ma mère est cool! »

 

Je n’ai pas eu de coup de coeur pour mon enfant à sa naissance

Quand peut-on se donner le titre de maman : quand on voit deux petit

Quand peut-on se donner le titre de maman : quand on voit deux petites lignes sur un test de grossesse ? Quand on sent bébé bouger pour la première fois ? Quand on soigne son premier bobo ? Et si ce n’était aucune de ces réponses …

Je fais partie de ces mamans qui ont des grossesses difficiles. Oui, je sais que porter la vie est un privilège unique, mais oh combien pesant et lourd ce fut pour moi. Lourd, dans tous les sens : un moral sur le neutre, un corps qui ne m’appartenait plus et j’en passe.

Les pages du calendrier tournaient tranquillement et voilà que le neuvième mois arriva. Enfin délivrée… du moins, c’est ce que je pensais!

Le 23 août, naissait cette petite fille aux grands yeux bleus, calme et endormie.

Après l’accouchement, des larmes sont apparues.  Pas des larmes de joie, plutôt de tristesse. Je me sentais sans émotion face à cette petite fille, MA fille… Pourquoi personne ne m’avait-il expliqué que ça pouvait arriver ? Je croyais que je ferais comme dans les films, vouloir tout donner pour elle, mais NON…

Un matin, quelques jours plus tard, je me suis retournée dans mon lit et j’ai eu la chance de voir mon conjoint, un papa, plus que comblé, complètement fasciné par SA fille, NOTRE fille. Il s’est montré tellement disponible et attentionné. Pendant notre séjour à l’hôpital, il lui a donné son premier bain, mis son premier pyjama, etc. Il était heureux, il prenait sa place. Le voir s’épanouir et fier m’a donné enfin de ressentir ça à mon tour. Grâce à son écoute et à sa compréhension, j’ai compris tout le sens du mot famille et j’ai ressenti toute la force de notre clan. J’ai compris qu’un couple uni travaille en harmonie pour s’aider et se soutenir, comme dans l’apprivoisement de leur nouveau rôle de parents. Et comme le dit si bien l’expression : « À deux, c’est mieux! »

Plus elle grandissait, plus elle m’épatait. Je sentais ma fierté de mère se développer à vue d’oeil juste d’être auprès d’elle, mais encore plus de dire qu’elle venait de moi…

Sur le coup, je n’ai pas vraiment discuté de ce sentiment avec mon conjoint ou mon entourage. Pour un père, il est difficile de mettre des mots sur nos comportements après l’accouchement. On les embarque dans nos montées d’hormones, de post-partum, d’allaitement et j’en passe. Voilà pourquoi je n’ai jamais ressenti de jugement de sa part (sur le coup), mais il vous dirait, sans remord, que l’arrivée de la petite fut tout un test pour notre couple.

Notre fille avait environ deux ans. Mon conjoint et moi étions en train de regarder la télévision lorsque je lui ai avoué ne pas avoir eu de coup de cœur pour elle, à sa naissance. Pour nous, il était important de faire la différence que oui j’avais la fibre maternelle, que je m’occupais d’elle de façon exemplaire, mais que je n’avais pas ce sentiment viscéral qui m’attachait à elle.

C’est à peine depuis quelque temps que j’assume pleinement avoir vécu ces moments et que je m’ouvre un peu plus sur cette période, car je pense que nous sommes plusieurs à l’avoir vécu, mais que la peur du jugement nous amène parfois à les refouler et à les ignorer.

Aujourd’hui, notre fille Danika  a 4 ans. Je suis fière et surtout très heureuse d’être SA mamou!
Tellement de belles aventures nous attendent!