Tag Numérique

Réfléchir à son utilisation du numérique

Mon ami Fletcher Peacock dit : « La qualité de votre vie est di

Mon ami Fletcher Peacock dit : « La qualité de votre vie est directement proportionnelle à la qualité de vos questions. »

Je poursuis donc ma réflexion pour revenir à l’essentiel pendant cette période d’arrêt forcé #Covid19. Je vis ma réflexion au jour le jour et tout se précise autour d’un bon café. En réalité, ce n’est pas tant le café que l’écoute attentive que je me donne pour préciser mon intention de la journée et le temps nécessaire pour entendre mes réponses. La question qui roule en boucle en moi est : qu’est-ce qui m’importe sincèrement ?

Ce qui s’installe tranquillement, c’est ce désir que notre utilisation du numérique soit de plus en plus sain, éducatif et éthique. Ok, j’ai déjà un bon bout de réflexion sur le sujet de l’utilisation des écrans. J’évolue dans ce monde depuis dix‑huit ans déjà. Je présente même une conférence destinée aux parents sur le sujet Revenir à l’essentiel avec le numérique.

Mon constat actuel, c’est qu’un ménage s’impose dans les applications et nos habitudes de consommation. Ce qui est chouette, c’est que j’ai le temps de faire de l’écran avec mes enfants et d’ouvrir avec eux le champ des possibles, de nouveaux possibles. Sans imposer ou dicter quoi faire, mais apprendre avec eux et essayer des choses ensemble.

Mon allié pour accomplir cette intention : le dialogue constructif YEAH ! (Ressource à explorer : monurl.ca/dialogueconstructif) Apprendre à communiquer et entrer en relation est primordial. Et vous savez quoi ? Mon constat est que la plupart d’entre nous avons de la difficulté à communiquer et à entrer en relation, et ce, même avec les gens les plus proches de nous, avec notre amoureux ou notre amoureuse et avec nos enfants.

Pour créer cette nouvelle dynamique relationnelle, je fais ça en deux étapes :

1- Préciser la situation irritante et répétitive qui occupe mon attention ou qui me préoccupe. Je me questionne sur ce que je souhaite sincèrement pour mes enfants dans ce contexte précis. Je me donne du temps en mode réflexif, un temps de questionnement pour voir clair dans notre réalité.

2- Ouvrir le dialogue. Je nomme la situation avec des faits et avec le souhait sincère que j’ai pour mes enfants dans ce contexte précis. Nous allons ainsi améliorer nos habiletés de communication. Vous me suivez ?!

Comment ça prend forme ?

1- Je vous décris la situation qui me préoccupe : mes enfants consomment beaucoup de jeux et de contenus sur YouTube (pas toujours très éducatifs, parfois présentant de l’information trompeuse et surtout bourrés de publicités). Ce que je souhaite sincèrement pour eux, c’est que la technologie devienne leur alliée, une source pour résoudre des problématiques, pour s’informer, pour collaborer, pour apprendre et pour créer.

2- Quand le moment sera venu (honnêtement, je ne sais pas encore quand ce sera), j’aurai un échange avec eux pendant lequel je vais nommer la situation (sans accuser ni juger…) Allez, on est capables d’être neutres autant dans nos opinions que dans nos émotions pour aborder une situation qui nous préoccupe ! Pour moi, cette capacité de se positionner et de partager son intention de manière neutre démontre le niveau de maturité émotionnelle. Ensuite, je vais demander à mes enfants comment ils pourraient transformer leur utilisation des écrans en ce sens. Je vais écouter, écouter et proposer. Ensuite, je vais essayer des choses avec eux selon leur ouverture et accepter qu’ils vont probablement démontrer de la résistance à un moment donné et que nous allons vivre des tensions. Ça fait partie du processus.

Je dis souvent à la blague quand mon mari propose quelque chose : « Je m’oppose ! ». Ça veut juste dire que j’ai besoin de nommer ce qui risque de générer de la frustration en moi. Une fois dit, le dialogue s’installe pour ajuster l’idée afin qu’elle soit simplement harmonieuse pour tout le monde. Ensemble, on va trouver ! Faut se faire confiance et se donner le temps de s’ajuster, gang !

Qu’est‑ce qui fonctionne pour vous quand vous souhaitez discuter en famille à propos d’une situation que vous voulez régler comme orienter l’utilisation des écrans dans votre famille ? Arrivez-vous à passer au travers des tensions que cela génère ?

Stéphanie Dionne

 

École branchée et écoles fermées

On dit que les enjeux à l’ère du numérique ne sont pas techniqu

On dit que les enjeux à l’ère du numérique ne sont pas techniques : ils sont humains et relationnels. L’importance de la situation de santé publique actuelle a entraîné la fermeture des écoles et nous invite tous à revoir notre mode de vie. Pour certains, la cohabitation sept jours sur sept avec leurs enfants et adolescents n’est pas tout à fait au point. Pour d’autres, trouver son équilibre en mode télétravail reste difficile. C’est normal de se sentir déstabilisé en ce moment. Je me le répète d’ailleurs régulièrement. Cette situation est hors du commun et elle exige de se réorganiser. Respirons et donnons‑nous du temps pour nous ajuster!

Les conférences de presse de notre gouvernement sont actuellement vraiment aidantes et conviviales. Trouvez‑vous? On se sent pris en charge et rassuré. Les actions de la population sont reconnues et valorisées. Les consignes et les mesures d’aide sont évolutives et clairement transmises. Et après? Comment choisir efficacement ses sources d’informations alors qu’on est submergé partout sur les réseaux sociaux, dans nos boîtes de courriel et à la télévision? Qui peut bien nous aider à relever ces défis?

Je connais un média qui a une ligne éditoriale et une mission bien particulière : l’École branchée – Enseigner à l’ère du numérique? Parce que les jeunes méritent le meilleur de nous‑mêmes tout au long de leur parcours scolaire, l’École branchée est le média qui accompagne les enseignants du primaire et du secondaire ainsi que tous les intervenants de l’écosystème éducatif, dont les parents.

L’École branchée est en première ligne pour soutenir la communauté éducative et les parents pendant ce temps d’arrêt qui pourrait se prolonger. Plusieurs dossiers évolutifs sont déjà publiés, dont un métarecensement d’outils et de ressources pédagogiques à connaître, un dossier de ressources pour l’enseignement à distance, une revue quotidienne de la couverture des grands médias en ce qui concerne l’éducation ainsi que d’autres articles qui sont mis à jour sur le site ecolebranchee.com.

Pour les parents, une section complète offre gratuitement des ressources pour coéduquer à l’ère du numérique. Qu’est‑ce que vous y retrouverez? Un magazine École branchée destiné aux parents, une série de chroniques, d’entrevues et de capsules vidéo destinés à favoriser le développement de la relation entre les enseignants, les intervenants et les parents. La relation parent-enseignant est déterminante dans la réussite des jeunes. Et parfois, elle n’est pas si simple à établir. Elle unit deux univers, école et famille, qui composent la vie de nos jeunes. Comment mieux communiquer afin de favoriser le bien-être et la réussite des jeunes à l’ère du numérique? C’est exactement ce qui a inspiré la création de ces ressources.

« Cette période présente un défi relationnel qui risque d’avoir de profonds impacts. Contribuer à la bonne circulation de l’information et au resserrement des liens entre les familles et les écoles au bénéfice des jeunes sera notre rôle dans les prochaines semaines », explique la directrice de l’École branchée, ma grande amie Audrey Miller, qui a aussi participé à la création du groupe Facebook Écoles fermées, parents sollicités!, ayant réuni près de 10 000 membres en sept jours. Dans ce groupe, vous rencontrerez des gens géniaux qui partagent le meilleur de qui ils sont et de ce qu’ils font pour inspirer d’autres parents à rendre cette période éducative et agréable, sans pression ni prescription.

Pour faire que cette période compte, il importe d’y prendre du plaisir en trouvant ce qui convient à chacun de nous.

Stéphanie Dionne

 

Revenir à l’essentiel avec le numérique

<span lang="FR" style="margin: 0px;color: #333333;font-family: 'Times New Roman',serif;font-size: 12

Comme plusieurs d’entre vous, je suis une maman dont les enfants sont nés à l’ère du numérique. Mon premier fils est né au moment où les tableaux interactifs entraient dans les classes. Vous connaissez? C’est ce qui permet aux enseignants d’utiliser le tableau comme un ordinateur et de rendre interactif ou plus concret ce qu’ils enseignent. Enceinte de ma fille, j’achetais mon premier iPad2. Et personne ne sera surpris de savoir que mon dernier, âgé de cinq ans, construit et programme par lui-même un robot WeDo en Lego.

Moi, je viens d’une autre ère. Je suis du millésime 1980, une bonne année! : – J’ai fait mon entrée au secondaire en choisissant avec grand bonheur la dactylo en cours optionnel. J’ai eu mon premier compte de courriel (Hotmail) au cégep. J’y accédais d’ailleurs uniquement de la bibliothèque du cégep. Aujourd’hui, je ne suis certainement pas la seule qui communique sur Hangout avec ses enfants. Pour plusieurs parents, texter leurs jeunes devient plus rapide et efficace pour les inviter à passer à table que de frapper à leur porte de chambre. Ça ou débrancher le wifi!

C’est si loin de la réalité que j’ai vécue du point de vue des possibilités et de l’accessibilité du numérique! Je réalise surtout que le monde du travail offrira des perspectives d’emplois bien différentes à mes enfants que celles que j’ai connues. Je commence à peine à m’imaginer ce monde dans lequel ils vont évoluer et je ne peux pas l’imaginer sans numérique. Et quoique ce monde ait changé et continuera de changer, l’humain, lui, restera au cœur de ces possibilités.

Le début de mon questionnement

Jeunes, mes enfants n’ont pas tellement eu accès aux écrans, puis en grandissant ils en ont réclamé de plus en plus l’accès. C’est à ce moment‑là que j’ai commencé à me poser de sérieuses questions. Comment je peux, en tant que parent, m’adapter à cette réalité? Quand est-ce que je dis oui et quand je dois dire non? Comment éviter les luttes de pouvoir? Comment éduquer mes enfants face aux pièges d’un usage excessif des écrans? Quel rôle je peux jouer auprès d’eux? Est-ce que je connais vraiment ce qu’ils aiment? Comment se servent-ils du numérique? J’ai observé, j’ai réfléchi et j’ai agi. Pour y arriver, je me suis demandé ce que je souhaitais. Je me suis demandé comment je voulais jouer mon rôle de parent dans ce contexte. C’est tout à fait normal et surtout sain de prendre le temps de réfléchir sur la façon d’aborder sa vie familiale en lien avec le numérique. C’est une réalité si présente dans nos vies. Ce que je souhaite, finalement, c’est d’être près de mes enfants. C’est au travers des relations humaines que je retrouve le sens que je souhaite donner au numérique dans ma vie familiale.

Revenir à l’essentiel : me brancher sur mes enfants plutôt que de me brancher sur un écran

Ce qui m’importe vraiment, c’est de contribuer au bien‑être, au bonheur et à l’épanouissement de mes enfants afin qu’ils se réalisent un jour dans un domaine qui leur ressemble. Les accompagner à devenir des citoyens du monde engagés, créatifs et innovants, c’est une belle mission parentale. C’est devenu ma mission parentale et j’ai choisi de faire de mon mieux pour créer un climat qui favorise la sécurité psychologique. Vous savez c’est le sentiment de confiance qui s’établit dans un groupe quand tu es certaine que quoi tu dises ou que tu fasses tu puisses être soutenue et écoutée. C’est ce qui permet de prendre des risques, d’apprendre et de s’améliorer. À la base de ce climat, devinez ce qui se cache : la bienveillance! Cultiver un climat de bienveillance au sein de ma famille, permet à mes enfants de prendre des risques, de s’améliorer et surtout de partager avec nous leurs échecs et leurs soucis tout comme leurs succès et leurs victoires.

Le numérique et ses situations complexes

Je ne suis pas le seul parent à découvrir que mes enfants font face à des situations inappropriées liées au numérique. Je suis d’avis qu’on ne doit pas dramatiser, mais plutôt être éveillé à cette réalité pour rester connecté avec nos enfants et pour rester au courant de ce qu’ils vivent. Découvrir des sites pornographiques à sept ans, c’est plus courant qu’on le pense. Vous imaginez que c’est à partir de ces expériences qu’ils bâtissent leur propre représentation du monde? Prêter son cellulaire pour que les enfants (huit ans) chronomètrent leur jeu. Être dans la même pièce qu’eux et se rendre compte que leurs rires étouffés cachent quelque chose. Devinez quoi? Un site pornographique. S’inscrire à quinze ans sur des sites de rencontres (dix‑huit ans et +) où la webcam est utilisée, ça arrive! Vous savez à quoi peut servir la webcam? Je n’ajouterai rien de plus. Vous êtes présents, proches et attentifs. Et tout cela peut se passer sans que vous en ayez connaissance. Nos enfants, même très jeunes, font face à cette simplicité et à cette facilité d’accès à du contenu inapproprié, en plus d’être potentiellement exposés à des propos haineux envers eux.

C’est dans ces moments‑là que la bienveillance est bienvenue. C’est cet état de bienveillance qui m’a permis de parler en toute ouverture avec mes enfants de ce qui est approprié et de ce qui n’est pas approprié dans la vraie vie comme sur Internet. Cela m’a permis de leur parler d’estime de soi, d’amour et de sexualité. Si j’avais eu une attitude de fermeture, de colère ou encore punitive, je n’aurais certainement pas reçu un échange aussi authentique de leur part. Je n’aurais certainement pas reçu une aussi grande écoute pour leur permettre de développer leur esprit critique dans ces situations. En tant que parent, je ne pourrai jamais tout contrôler autour d’eux, c’est certain. Alors aussi bien cultiver le lien qui nous unit dans la bienveillance et qu’ils se sentent en sécurité d’oser prendre des risques et d’évoluer sans craindre de nous partager leurs échecs et leurs doutes. Ce que je souhaite par‑dessus tout, c’est qu’ils sentent qu’ils pourront toujours TOUT me dire.

On ne peut pas élever ses enfants avec le numérique et ils ne naissent pas avec une tablette dans les mains. Contrairement à ce qu’on pourrait vouloir croire, c’est nous qui achetons ces écrans et cela vient avec la responsabilité de les accompagner dans leur usage. Comment revenir à l’essentiel avec le numérique dans notre vie de famille pour lui donner du sens? Avec bienveillance! Pour que nos enfants deviennent des utilisateurs du numérique engagés, créatifs, innovants et pleinement épanouis.

Cultivez d’abord la bienveillance en vous! Aimez le parent que vous êtes, croyez en vos enfants et en leur capacité d’évoluer et de s’épanouir pleinement. Le temps vous permettra d’en voir les fruits!

Pour poursuivre vos réflexions

Coéduquer à l’ère du numérique – Quand parents et enseignants font équipe ! Magazine École branchée, offert gratuitement en format numérique. Pour le télécharger visitez www.ecolebranchee.com/famille