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La période des bulletins

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La période automnale des premiers bulletins d’école vient d’arriver. La première étape terminée, il est temps de voir si notre enfant est sur la bonne voie vers la réussite ou s’il y a des ajustements à faire pour se diriger vers cette réussite scolaire tant espérée et convoitée.

Pour certains parents, c’est une période de l’année comme les autres. Pour d’autres comme moi, c’est le coup de masse. Le premier bulletin m’a fait mal, très mal. Je savais très bien que mon enfant ne démontrait aucune motivation ou rigueur dans ses travaux et ses études. Je savais également que ça risquait d’être tragique, car nous avons maintenant accès à chaque résultat de devoir ou de travail sur le site Internet de l’école. Mais entre le savoir et voir le bulletin de ses propres yeux, il y a une différence. Ça fesse fort.

Qu’est-ce qu’on a fait de pas correct? Pourquoi notre enfant n’aime pas l’école? Pourquoi notre enfant ne comprend pas l’importance de la réussite ou à la limite, de l’effort? Car je suis bien réaliste : si mon enfant échoue lamentablement, ce n’est pas par manque d’intelligence, mais plutôt par manque d’effort et de motivation. Nous avons essayé de motiver notre enfant par des récompenses, de le punir par des conséquences, de lui offrir des enseignants à la maison pour aider sa préparation aux tests; rien ne fonctionne. La motivation, ça ne s’achète pas.

Il y a un certain lâchez-prise à exercer face à tout cela avant de se rendre malade. Accepter que notre enfant gâche une année scolaire et peut-être plus. Accepter que l’on veuille clairement plus que lui. Accepter que s’il n’aime pas l’école, il s’arrange pour refaire son année en double.

Mais comment lâcher prise quand chaque jour, les enseignants écrivent des courriels aux parents disant que leur enfant n’a pas fait ce qu’il faut ou encore n’a pas remis tel ou tel travail? Comment leur répondre poliment : MON ENFANT NE VEUT RIEN SAVOIR ET JE N’Y PEUX RIEN… Impossible pour moi de lâcher prise quand je suis inondée de courriel et d’appels me disant à quel point l’échec scolaire guette mon enfant. Ces courriels ne sont pas accusatoires, mais je ne peux m’empêcher de me dire que l’enseignant doit trouver que le parent ne réussit pas à motiver son enfant et qu’il y a un manque à ce niveau. Moi, j’ai plutôt envie de me dire que l’enseignant devrait tout faire pour motiver l’enfant vers la réussite. Après tout, c’est lui le spécialiste. Mais en même temps, ils doivent être aussi fatigués que moi face à ces enfants qui ne vont à l’école que par obligation et qui n’ont aucune intention d’y mettre l’effort nécessaire.

Chers enseignants et enseignantes, sachez que derrière certains de ces enfants qui ne font pas d’effort, il y a des parents qui redoublent d’ardeur pour tenter de trouver la solution magique. Il y a des parents qui sont dépourvus face à leur enfant pour qui le système scolaire ne semble pas être fait. Aviser jour après jour les parents que les travaux ou devoirs ne sont pas faits vous enlève sûrement une part de responsabilités en vous disant que vous les avez avisés et que cela ne vous appartient plus. Mais sachez que ces courriels qui s’accumulent pèsent lourd. Sachez qu’un brin de positif dans un bulletin serait apprécié. Un petit commentaire constructif malgré une note désastreuse ou encore un élément qui a été amélioré. Il y a de ces enfants pour qui la valorisation souffle plus fort dans le dos que l’on pense.

Ce bulletin, j’ai envie de le déchirer. Ce bulletin, j’ai envie de ne l’avoir jamais vu. J’ai aussi envie de « blaster » mon enfant, mais je sais très bien que cela ne changera rien. Alors à tous ces parents qui comme moi, ont des crampes lorsqu’arrive le temps des bulletins, je vous dis simplement COURAGE. Tout cela ne sera que de mauvais souvenirs un jour.

Bon je vous laisse, je vais aller me préparer psychologiquement pour les rencontres de parents individuelles. Vous savez, ces rencontres où l’on vous explique que votre enfant risque d’échouer son année, car il ne fait pas ses travaux. Ces rencontres où l’enseignant semble oublier qu’il vous envoie au quotidien les mauvaises nouvelles et que vous êtes déjà très au courant de la situation.

 

Eva Staire

La peur, cette mauvaise conseillère…

Du plus loin que je me souvienne, <span style="color: #80008

Du plus loin que je me souvienne, j’ai toujours voulu être parfaite. Fille modèle, amie merveilleuse, élève brillante, petite sœur gentille, amoureuse de rêve…ça toujours été MOI !! Vient alors un moment où je suis confrontée à une situation qui me sort de ma zone de confort et BANG ! La peur s’est invitée en moi et elle n’est plus jamais repartie…

Elle s’installe tout en douceur, tu la crois bonne pour toi. Lorsqu’on te propose une activité que tu ne connais pas, dans laquelle tu risques de ne pas performer et de te sentir “pas bonne”. La peur te conseille de refuser poliment et de proposer une activité dans laquelle tu es sûre de bien paraître. Tu l’écoutes et ça fonctionne…tu es encore une super amie et en plus tu es la meilleure!! La peur t’empêche de vivre des échecs et préserve du même coup ton image de perfection. Alors à chaque fois qu’une nouvelle opportunité s’offre à toi, tu trouves une excuse et tu te faufiles. N’est-ce pas une façon de faire tout simplement merveilleuse??

Peut-être pas tant que ça finalement, mais je m’en suis rendue compte ben ben tard. J’ai passé mon enfance, mon adolescence et ma vie d’adulte à écouter et à nourrir mes peurs. Je suis restée dans le chemin qu’elles me dictaient. La vie est une question de choix; les miens servaient à m’éviter les difficultés et les conflits. J’ai donc fait que des activités, des jeux et des études pour lesquelles j’avais la conviction que j’excellerais. Vous me direz : « Il y a pire que ça dans la vie. De quoi tu te plains? » À vous, je réponds : « Vous avez parfaitement raison! » Oui, beaucoup de gens vivent des situations VRAIMENT plus difficiles que les miennes. Par contre, je sais que plusieurs personnes peuvent se reconnaître dans mon histoire et juste pour cela elle vaut la peine d’être racontée.

J’étais paralysée par mes peurs

 La peur d’échouer, la peur de me tromper, la peur de faire rire de moi, la peur de ne pas être bonne et la peur de ne pas être aimée. Elles dirigeaient complètement ma vie. J’étais incapable de prendre des décisions (tsé je suis balance en +), d’essayer des nouvelles choses ni d’exprimer mes opinions, mes sentiments, mes besoins et mes désirs. J’ai donc grandit en étant incapable de commander au resto, de téléphoner pour des rdv, de décider ce que j’aimerais faire, de dire non, etc. Je pourrais énumérer bien d’autres exemples mais ce n’est pas nécessaire, je suis sûre que vous comprenez très bien quelle genre de personne j’étais. J’utilisais le «miroir» abusivement dès que je devais prendre une décision : «Toi, tu as le goût de faire quoi? Tu veux faire quoi? Qu’est-ce qui te ferait plaisir?»

Quand j’étais plus jeune (disons jusqu’à 20 ans) je ne souffrais pas encore de ce mode de vie. Une brique à la fois, j’ai construit un muret puis un mur pour me protéger de mes peurs. J’étais persuadée que tout allait bien, que je deviendrais une femme épanouie (ha mon Dieu que j’étais dans les patates !!!). Lors de mes études universitaires en toxicomanies, intervention jeunesse et psychologie, j’ai fait beaucoup de travaux qui m’ont amené à réfléchir sur moi. C’est là que j’ai frappé un mur, tsé celui-là même que j’avais construit. J’ai réalisé que j’avais fait fausse route toutes ces années. Mes peurs ne m’avaient pas protégée, elles m’avaient plutôt tranquillement éloigné de MON chemin. Je me suis retrouvée complètement déconnectée de MOI.

J’étais dans la vingtaine et je n’avais aucune idée de qui j’étais.

Zéro, niet, nada…

Vient alors le sentiment de culpabilité. Des phrases comme «J’ai scrapé ma vie ! Je suis ben conne!» sont arrivées dans ma tête en quantité industrielle. Pas besoin de vous dire que j’avais l’estime de soi à -10000000. Ce qui me choquait le plus c’est que j’avais en stock tous les outils pour corriger la situation (faut ben que ça servent ces belles études-là) mais que j’étais incapable de m’en servir. Je me suis rabaissée 2x fois plus pendant presque 20 ans. Cordonnier mal chaussé. Fais ce que je dis, pas ce que je fais.

Depuis les dernières années, je travaille très fort pour démolir mon mur de brique (un merci spécial à mon amoureux qui me botte le cul). Ce n’est pas facile, parfois je remets des briques. Je réalise que je n’ai jamais eu confiance en moi, je n’ai jamais cru en mon potentiel et c’est pour ça que j’ai laissé les peurs prendre le contrôle. Moi, la fille qui aime tout le monde, je me suis aperçue que la seule personne que je n’ai jamais aimée ni respectée ben c’est moi… Ouf ça fesse de le verbaliser !!!

Dernièrement, j’essaie de retrouver mon chemin, mon essence, ma couleur. Je m’autorise à avoir des projets et à croire que ceux-ci peuvent se réaliser. Cette nouvelle façon de penser et de faire est ultra angoissante mais je sais que c’est le chemin de la guérison pour moi. Alors préparez-vous, j’ai la tête pleine d’idées (sacré TDAH) et j’ai l’intention d’aller au bout de mes rêves J

Mes peurs étaient de bien mauvaises conseillères…je les emmerde !!

Mymi xxx