Je ne vais pas bien, mais je ne te demande pas de solutions

« Oh. »

C’est la répon

« Oh. »

C’est la réponse que j’ai eue d’une amie que j’aime d’amour lorsque je lui ai répondu honnêtement à sa question.

Elle : Salut ma poule, tu ne posts plus sur Insta et je ne te vois pas souvent non plus en ligne nulle part. Ça va ?

Moi : Non, ça ne va pas bien. Pas du tout. Mon monde a éclaté et je crois que je suis en train d’abandonner.

Elle : Oh.

Voilà comment le malaise d’une réponse franche peut se traduire. Oh. Deux lettres toutes simples. Mais ohhhh combien lourdes de sens. Son malaise de se sentir obligée (ou pas) de demander le pourquoi de mon mal‑être. De ne pas avoir de réponse. De ne pas avoir non plus de solutions. C’est quand même lourd, quelqu’un qui ne va pas super bien. Ça teinte ton indice de bonheur personnel puisque ça ajoute un point d’alarme inattendu dans ta journée. Personne ne veut ça. Personne ne veut le bagage de l’autre. Amie ou non, c’est toujours un peu étrange d’avoir à absorber la peine de l’autre et la lui redonner en amour. Ça prend beaucoup de bienveillance envers soi ET l’autre.

Personne ne veut voir une face avec les yeux bouffis à force de pleurer tout un après-midi.

Je sais qu’elle le fait avec plein d’amour. Qu’elle veut bien, au final, savoir que je ne vais pas super bien. Mais mon cœur a fendu en voyant la peine dans ses yeux sur un Facetime trop court.

Parce que je dois recommencer dans une des sphères de ma vie qui a toujours été amazing. Parce qu’un processus judiciaire pour agression, c’est lourd et stressant. Parce que voir son réseau d’amies s’effondrer, c’est douloureux. Parce que le chômage refuse des demandes et qu’on ne peut rien y faire, malade ou non. Parce que, parce que, parce que.

Fait que je me suis obligée à sortir au Starbucks. Je pense devenir Barista à nouveau tellement ici, c’est mon safe place.

Ici, c’est doux. Je peux me permettre de ne pas aller, d’écrire que ma vie est lourde mais que j’essaie.

T’as un safe place toi ? Où c’pas grave si tu pleures devant un faux feu de foyer avec un Venti thé vert glacé secoué à la pêche et limonade trop cher ?

Recovery is hard, hey ?

Kim Boisvert