Quand Radulov me remplace…

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19 h! Voilà, c’est la fin. Mon chum est assis sur le bord du divan, bière à la main. Il écoute Ginette chanter l’hymne national, la main sur le cœur.

 

Et là, plus rien ne compte. Son audition devient sélective. Il ne répond qu’au son de la TV qui diffuse le match. Il commente le match, il grogne et crie lorsque finalement le Canadien finit par trouver le fond du filet (NOOOONNN! Je parle comme le commentateur du match!) Je finis par lui rappeler que les joueurs ne l’entendent pas lorsqu’il leur crie des encouragements. Il m’envoie valser (j’ai choisi un joli mot, car ce n’est pas celui-là qu’il a utilisé).

 

La TV est devenue sa meilleure amie. Il oublie qu’il est père. L’heure du dodo est là. Il embrasse les enfants machinalement et rapidement. Il ne doit rien manquer. Je fulmine intérieurement. Je me tape la routine du dodo toute seule. Je ne lui demande pas de m’aider, il expédierait le tout sans trop de ménagement.

 

Les filles sont enfin couchées. La dernière fait des siennes. Elle a envie de pipi. Je la recouche. Il y a des bruits dans sa chambre. Je la rassure et la recouche. Elle a soif… Je regarde papa. Soit il ne l’a vraiment pas entendue (même si la voisine est venue chez nous pour lui donner de l’eau), soit son audition est vraiment sélective (je place mon vote ici).

 

J’essaie de lire. J’en peux pu de l’entendre. Il devrait prendre la place de Marc Bergevin, au nombre d’échanges qu’il effectue pendant le match. Je relis la même page depuis dix minutes. Dérangée à coup de : Check chérie le crisse de beau but! » « Ostie check ça! Il aurait dû être puni! » CHECK CHECK CHECK.

 

Je m’en fous. J’aime pas le hockey. J’aime le football moi. Tellement un plus beau sport.

 

Je décide d’aller me coucher. Je ferme la porte pour atténuer la voix de l’homme. J’étouffe, je suis pas capable de dormir la porte fermée.

 

Lâche pas, ma belle… La troisième achève. Je prie pour qu’il n’y ait pas de prolongation.

 

C’est fini. L’homme vient me rejoindre. Il chuchote « Dors-tu? » C’est une blague ou quoi! NON! JE DORS PAS. Le Canadien a gagné. Je m’en fous toujours.

 

Bon, je vais avoir la paix demain soir…

 

« Chérie, vas-tu écouter le match des Pingouins avec moi demain soir? »

 

Ostie que j’ai hâte d’être en juillet.

 

Mélanie Paradis