Tag trompes

Ta grossesse ectopique — Texte : Stéphanie Dumas

Lorsque tu as vu le Yes+ sur le test de grossesse, ton cœur a gonflé d’amour. Déjà tu sentais

Lorsque tu as vu le Yes+ sur le test de grossesse, ton cœur a gonflé d’amour. Déjà tu sentais la présence de ce petit être qui allait grandir en toi. Toutefois, rien ne pouvait te préparer à ce qui allait arriver bientôt et qui allait détruire cette belle aventure pour la transformer en cauchemar.

Les quatre premières semaines sont passées très rapidement et tout semblait aller pour le mieux. Tu te surprenais parfois toi-même à flatter ton petit ventre, et ce, même si ce dernier était encore bien plat. Tu parlais parfois à ce petit bébé dans ta tête en espérant qu’il sentait l’amour et qu’il comprenait les messages de bien-être à son égard.

Puis, une nuit, tu t’es réveillée avec une grande douleur au ventre. Elle t’a même empêchée de te lever durant un instant. Ton premier réflexe a été de penser à ton bébé et non à toi et ta propre douleur. Tu es allée à la salle de bain en priant pour ne pas voir de sang. Malheureusement, il y avait du sang et ton cœur s’est emballé. Est-ce que tu avais perdu le bébé ?!

Sur la route de l’hôpital, ton esprit allait dans tous les sens et les larmes coulaient sur tes joues. Tu implorais le ciel pour que ton bébé soit encore présent bien au chaud dans ton bedon. Tu espérais qu’il s’agissait de règles anniversaires ou d’un saignement sans danger pour le bébé. L’attente était longue, les heures coulaient trop dans la salle d’attente. Cette attente était bien trop longue pour une maman qui s’inquiète et qui attend une réponse. Il faut attendre les résultats des prises de sang. Ensuite, il faut attendre une échographie et enfin voir le médecin.

Puis, la nouvelle arrive : le bébé s’est accroché dans tes trompes. Il n’y a plus rien à faire. Il faudra lui faire tes adieux, car on va t’injecter un produit qui va le détruire pour le faire sortir du nid qu’il avait choisi.

Une petite pensée pour tous ces petits anges qui se sont malheureusement installés au mauvais endroit tout en s’installant dans notre cœur.

Stéphanie Dumas

Le retrait de mes trompes, mon choix ! Texte : Stéphanie Dumas

Je suis une femme stérile de 32 ans. Et vous savez quoi ? Je me sens enfin libérée de ce poids

Je suis une femme stérile de 32 ans. Et vous savez quoi ? Je me sens enfin libérée de ce poids qu’étaient devenues ma fertilité et la maternité biologique. Ce message, je voulais le partager aux femmes, mais aussi à tous ceux qui peuvent mettre de la pression ou juger les femmes en regard de leur fertilité. Bref, de leur rôle quant à la procréation. La charge mentale relativement aux difficultés et aux choix liés à la conception demeure aussi trop souvent inégale entre les femmes et les hommes. Comme si les hommes étaient libérés de toute cette pression sociale.

Toutes les femmes devraient avoir le choix. Malheureusement, c’est encore tabou dans notre société moderne de 2022. Trop de femmes se font encore juger parce qu’elles prennent une décision quant à leur fertilité. Que le choix soit de ne pas avoir d’enfant ou bien de vivre la maternité autrement. Une femme ne devrait jamais avoir à justifier le fait de ne pas vouloir d’enfant ou de ne pas vouloir porter ses enfants. Une famille peut se constituer de plusieurs façons et ce n’est pas seulement une affaire de sang et de gènes. Beaucoup d’entre nous ressentent une pression face à ce rôle dans notre société, dans notre entourage et même avec les membres de nos familles proches. En fait, la pression peut même venir de nos propres parents. Vous rappelez-vous l’âge que vous aviez lorsque vos parents ou vos proches ont commencé à vous parler de bébés ?

De manière plus personnelle, la décision de faire retirer mes trompes est venue suite à un parcours difficile en fertilité. L’expérience de la maternité a été un parcours de douleurs et de souffrances autant physiques que mentales pour moi et pour mon partenaire. Finalement, il s’est terminé avec la résilience. Après quatre ans de tentatives durant lesquelles nous avons vécu six fausses couches (deux grossesses ectopiques) et des traitements de fertilité, j’ai fait le choix, mon choix, que la maternité biologique n’était pas pour moi. Un concours de circonstances a fait en sorte que mes trompes furent retirées en janvier 2022. Je suis maintenant stérile. Et je me sens enfin sereine. Personnellement, ce n’est pas pour ne pas vivre l’expérience de la parentalité, nos enfants arriveront à nous par un autre chemin un peu plus long simplement via la banque mixte. Et vous savez quoi, c’est tout aussi excitant.

Pensez-y avant de juger…

Stéphanie Dumas