Archives octobre 2015

Souvenirs d’Halloween

Je me souviens

Je me souviens avoir déjà aimé l’Halloween. En fait, c’est flou, mais mes parents vous diraient que cette fête me plaisait comme tout enfant avide de ramasser un maximum de bonbons en sonnant au plus grand nombre de portes possibles.

Je me souviens de mon père qui nous amenait passer de porte en porte avec un sac supplémentaire à la main pour ramasser le trop plein. Je me souviens des taies d’oreiller qui débordaient. Je me souviens aussi de la maison avec un gros gorille et des lumières rouges qui me faisaient peur. Je me souviens aussi de ma mère qui nous attendait au retour pour trier méticuleusement le fruit de notre récolte.

Mais il y a eu une coupure à un certain moment dans ma vie. Je ne saurais vous dire quand exactement. Probablement à l’époque ou j’étais juste assez jeune et à la fois trop vieille pour passer. À ce moment précis, l’Halloween est devenu pénible. Je voulais les bonbons (qui aurait dit non?), mais j’en avais assez du costume trop chaud, du maquillage qui pique et de la pluie qui doublait les sensations déplaisantes des deux premiers points.

Je me souviens avoir décidé de tout arrêter. Ça devait être au début de l’adolescence. J’ai toutefois continué de me costumer pour le concours de l’école. J’adorais me transformer le temps d’une journée.

Puis les années ont passé, les Halloweens se sont succédés sans que j‘en profite réellement. En fait, je me demande même si j’ai des souvenirs de cette fête à cette époque. Je crois que le jour où j’ai eu assez d’argent pour m’acheter moi-même mes bonbons est le même qui m’a plongé dans cette période sombre où même une citrouille joyeusement illuminée n’arrivait plus à m’émouvoir.

C’est alors que sont arrivés les enfants. Je me souviens de mes fistons déguisés en citrouille et hurlant leur vie pour qu’on leur enlève leur costume. Charmant et nullement motivant. Je me souviens la première fois que j’ai passé en tant que parent: les costumes trop chauds, le maquillage qui pique et la pluie qui doublait les sensations déplaisantes des deux premiers points. Sans parler du chialage à tout propos: mal aux pieds, aux jambes, sac trop pesant, fait chaud, fait froid et toutes leurs variantes. Un pur plaisir! Comme quoi la pomme ne tombe jamais bien loin de l’arbre.

C’est à ce moment précis que je me suis mis à détester l’Halloween. Pas ne pas aimer, tout simplement détester. Un passage obligé pour faire patienter les enfants entre la rentrée scolaire et Noël. J’en étais désagréable, une version orange et noire du Grincheux. Mais j’avais des enfants alors je me suis mis à imaginer des variantes pour rendre cette fête somme toute agréable: On en a fait des chasses aux bonbons dans le sous-sol décoré. On a même invités des amis. On a aussi mangé des momies sous forme de saucisses enroulées de pâtes, bref, on s’est organisé pour avoir du plaisir.

Puis il y a eu une seconde coupure dans ma vie. Je me souviens exactement à quel moment. J’étais enceinte de ma fille et il y avait cette robe qui traînait dans ma garde-robe. Je ne sais trop si c’était la trentaine ou les hormones de grossesse, mais quelques coups de ciseaux plus tard, j’avais une robe de sorcière à enfiler pour ma séance photos de maternité. En regardant les clichés, je me suis souvenue que j’adorais me transformer le temps d’une journée.

C’est à ce moment que tout a changé. Un 180 degrés dans mon attitude. Oh, je déteste toujours l’Halloween dans son essence traditionnel, mais j’ai réalisé que ce que je déteste, je ne suis pas obligée de le faire et je ne suis surtout pas en droit de brimer le plaisir de ceux à qui ça plait. Chez nous, on aime se déguiser, on s’amuse à jouer un rôle, on prend des photos. On se fait un souper thématique et on regarde des films de circonstance.J’ai réalisé qu’on pouvait très bien fêter l’Halloween à notre façon en créant nos traditions autour d’un élément capital: Le plaisir de passer du temps ensemble.

 

www.motsenbulle.com

Halloween : Drogue sous formes de jujubes

La fête de l'Halloween est un moment attendu pour nos petits monstres. Malheureusement, c'est aussi

La fête de l’Halloween est un moment attendu pour nos petits monstres. Malheureusement, c’est aussi une fête stressante pour les parents. En plus d’avoir à gérer nos enfants qui marchent littéralement au plafond (Merci surplus de sucre), nous devons aussi gérer le contenu des sacs de friandises. On sait tous à quel point il est important de s’assurer qu’aucun objet coupants, pointu ou dangeureux se retrouve dans les bonbons. Aujourd’hui, une nouvelle source de stress vient s’ajouter aux autres.

En effet, le service de police de Laval met en garde la population puisqu’ils ont découvert de la drogue sous forme de friandises. À première vue, on dirait des oursons en gélatine, de couleur rouge, jaune et vert et à l’odeur fruité. Il faut donc faire attention et bien vérifier (Voir photos plus bas).

jujubes

 

Soyez vigilants et ne prenez pas de chances!

Crédit photo : tvanouvelles.ca

Les professeurs et la grève

Plusieurs parents dont les enfants sont à l'école ne comprennent pas la grève. En fait, ce qu'ils

Plusieurs parents dont les enfants sont à l’école ne comprennent pas la grève. En fait, ce qu’ils ne comprennent pas, c’est pourquoi ce sont eux ainsi que leurs enfants qui doivent subir les répercussions du conflit entre les professeurs et le ministère de l’éducation. C’est frustrant de voir que les enfants de la Commission Scolaire des Hautes Rivières n’auront également pas de semaine de relâche, tout ça à cause d’un moyen de pression. C’est aussi frustrant de savoir que certaines écoles ne fêteront pas l’Halloween cette année. En tant que parent, c’est difficile de se mettre dans la peau des professeurs. Notre rôle, c’est de protéger nos enfants et de voir à ce que nos problèmes ainsi que les problèmes des autres ne les atteignent pas. Malheureusement, dans ce cas ci, on est impuissants. Jusqu’ici nous avons toujours analysé le problème à sens unique. Voici un texte écrit par Julie Pinsonneault, enseignante au secondaire. Elle nous fait valoir son point de vue. Un aspect qu’on ne prend pas toujours en compte.

« Je vous l’accorde, ce macaron est incompréhensible. Cela dit, il exprime – maladroitement il est vrai – ce qui est au cœur du conflit : être professeur n’est pas un travail machinal, ou encore automatique. Rappelons qu’un des enjeux principaux du conflit de travail est le nombre d’heures passées à l’école...Pour lire la suite du texte, cliquez sur ce lien. »

http://quebec.huffingtonpost.ca/julie-pinsonneault…

Et vous, que pensez-vous du conflit et des répercussions sur les élèves et leurs parents?

Quand maman est malade…

Soyons franc, personne n'aime être malade. Quand on est parent, c'est encore pire! C'est comme si l

Soyons franc, personne n’aime être malade. Quand on est parent, c’est encore pire! C’est comme si le président des États-unis (Maman) tombait dans le coma (Oui, Oui, je viens de me comparer au président des États-Unis…mettons ça sur le dos de la fièvre). Bref, c’est ce qui nous arrive présentement. Je vous fais une histoire courte.
Vendredi dernier, Étienne est parti avec plusieurs personnalités afin de rendre visite à nos troupes (J’ai toujours eu beaucoup de respect pour les soldats, mais avec ce qu’il m’a raconté, mon respect s’est multiplié par 1 million. Mais ça, c’est une autre histoire!). Et vous connaissez les enfants, ils choisissent toujours ce moment bien précis pour tomber malade. J’ai donc dû gérer une Anna qui faisait 39 de fièvre et qui refusait de manger. Merci pieds-mains-bouche. Heureusement, ma mère s’est occupée du plus vieux pendant que je m’occupais de la petite malade. Comme elle se réveillait aux heures, bah.. mon système n’était pas très fort! Tout ça pour dire qu’à peine 24 h après le rétablissement d’Anna, j’ai à mon tour commencé à faire de la fièvre. Avec ça vient bien sûr les étourdissements, les maux de coeur, les bouffées de chaleur et j’en passe. Pour ma part, j’ai la chance d’avoir une maman et une grand-maman très présentes qui m’ont toujours aidée avec les enfants (Oui, Oui, je suis une petite nature souvent malade). Malheureusement, ce n’est pas tout le monde qui a la chance d’avoir de la famille proche. Alors on fait quoi dans ce temps-là? Parce que, soyons franc, on a beau vouloir être la wonder woman des films, celle qui s’occupe des enfants et qui travaille malgré un virus inconnu et, oh combien difficile pour le système, on réalise qu’un film, ça reste un film. Alors quand on a seulement envie de s’étendre par terre avec notre pyjama le plus grand et nos bas de laine, et de ne plus bouger de la journée. Nos enfants eux ont faim et ont besoin de…. MAMAN!!!!
Voici donc un petit guide de survie pour toutes les mamans malades, à bout de ressources (d’énergie, de nerf, de patience et j’en passe haha).

NOURRITURE
De un, même si vous ne mangez pas, eux ont besoin de manger. Voici quelques recettes faciles et rapides qui vous aideront.
1- Le grilled-cheese. Celui-là, on ne peut s’en passer! À la maison, on adore y mettre des petits morceaux d’oignons et des tranches de tomates! Vous pouvez aussi ajouter du sirop d’érable dessus, les enfants vont adorer!! Voici d’autres recettes qui pourraient vous plaire:
http://www.lapresse.ca/vivre/gourmand/cuisine/2014

2- La fameuse soupe LIPTON!!! On y ajoute des tomates et du jus de tomate avec des oignons On fait bouillir le tout et c’est succulent!! Vous pouvez aussi tout simplement ajouter des morceaux de poulet ou.. RIEN ( Tout dépendant de votre degré de maladie, vous pouvez seulement la déguster telle quelle.
3- Le potage. Ma mère et ma grand-mère ont le don de faire les meilleurs crèmes et potages au monde. Selon elles, vous pouvez simplement prendre pas mal tout ce qui est dans votre réfrigérateur ( fruits et légumes ). Mais comme je n’ai pas hérité de leur don culinaire, voici un bon site web pour des recettes complètes –>http://www.recettes.qc.ca/recette/potage-aux-carot…
ACTIVITÉS
Je sais, je sais. Vous n’avez envie que d’une chose, NE RIEN FAIRE, juste rien, laisser passer le temps et ne pas avoir à occuper vos enfants qui eux, ont beaucoup trop d’énergie. Alors, on fait quoi dans ce temps-là? Un dernier sprint et ils seront fin prêts à aller dormir… go go!!!
1- Du coloriage format géant. Sortez des feuilles blanches que vous allez coller avec du papier collant. Ça leur fera un immense espace afin de dessiner, et surtout, afin de ne pas faire de dessins sur la table et/ou le plancher. Il est à noter que toute forme de bricolage est une MAUVAISE idée. Rappelez-vous qu’il faut par la suite ranger et qu’il y aura des confettis et des brillants partout. Je répète, c’est une MAUVAISE IDÉE!
2- Les films, c’est toujours gagnant. Ça vous permet de dormir alors qu’il pense que, comme eux, vous écoutez attentivement La reine des neiges, dans l’espoir de savoir si Hans arrivera à sauver Anna. Entre vous et moi, la seule chose que vous espérez c’est que le marchand de sable arrive plus vite qu’à l’habitude et qu’il endorme vos petits amours.
3- Si rien ne fonctionne, il y a ce site qui contient une foule d’idée de jeux. Vous arriverez sûrement à en trouver des bons!! http://www.educatout.com/activites/themes/les-jeux

PRENEZ SOIN DE VOUS!
On ne le dira jamais assez, il faut aussi prendre soin de soi. Un bon bain chaud, des tylenols et.. des remèdes de grands-mères!
1- Grippe: J’aime beaucoup l’infusion de miel-gingembre et citron. Pour d’autres recettes voir cette page:http://www.sagesses-et-dietetiques.com/etats-gripp

 

2- La gastro: Du riz blanc, des bananes et du pédialyte. Si vous voulez, vous pouvez congeler vos bananes et les passer au mélangeur. Ça vous donnera une crème glacée faite entièrement de bananes. Ça fait changement de la banane habituelle!

 

Comme boisson? 12 onces de jus d’orange non sucré sans pulpe 20 onces d’eau bouillie 1/2 c. à thé de sel
Et n’oubliez pas qu’on est humain, quand ça ne va pas, il n’y a rien de mieux qu’un médecin pour nous aider à remonter la pente!

Alors à go, on remonte la pente!!! 🙂

PS : Merci maman d’être toujours là pour tes petits enfants.. et pour moi!! ♥︎

Le Guépard d’Amérique

Une espèce animale extrêmement rare a récemment été aperçue en banlieu de Montréal. Heureusem

Une espèce animale extrêmement rare a récemment été aperçue en banlieu de Montréal. Heureusement, Ma Famille Mon Chaos a été capable d’enregistrer des images de cette redoutable espèce…

Un amour sans limite

On dit que le battement d'un papillon au Brésil peut provoquer une tornade au Texas, qu'un engrenag

On dit que le battement d’un papillon au Brésil peut provoquer une tornade au Texas, qu’un engrenage subtil d’infimes causes entraîne d’incroyables conséquences. J’ai parfois l’impression qu’il m’a fallu traverser un Univers de noir, de gris et de triste, pour pouvoir enfin vous serrer contre moi, et que si je n’étais pas tombée enceinte à 17 ans, je ne serais pas en train d’écrire ces mots, le dos appuyé sur votre bassinette. Je me souviens avoir lu voilà de cela quelques années, un article sur l’instinct maternel. L’auteur tentait d’y démontrer que l’instinct maternel n’existe pas, puisqu’une femme qui ne veut pas d’enfant sera incapable d’aimer le sien, tandis qu’une femme qui veut un enfant à tout prix, aimera n’importe quel enfant comme si c’était le sien. Je me souviens m’être interrogée, et en avoir conclu que ce que l’auteur tentait de dire, était que l’instinct maternel n’était pas en fait un lien exclusif entre une femme et son enfant biologique. Si je n’étais pas tombée enceinte à 17 ans, Mika n’aurait pas comblé une famille, qui attendait depuis 15 ans, de bonheur. 15 ans. C’est la différence d’âge qu’il y a entre vous et votre frère ainé. J’aurai donc moi aussi attendu durant 15 longues années avant de vous serrer contre moi. Le battement d’aile du papillon, ça devait être la naissance de votre frère, qui m’a conduite dans une dépression profonde dont je ne pensais jamais me sortir. Des années à me répéter que j’avais fait le bon choix, que je n’étais pas une mère horrible et qu’il est heureux. Des années, c’est long. C’est long et c’est lourd de conséquences, la lourdeur.
Vous savez moi, j’ai toujours voulu une grosse famille, avec une table désordonnée et pleine d’enfants qui sourient et qui crient. J’ai toujours eu ça en moi, cet appel incessant, ce vide à combler que rien ni personne n’arrivait à remplir. Quelques temps après la naissance de votre grand frère, je suis tombée amoureuse du mauvais garçon et puis, je vous passe les détails, je me suis retrouvée dans le bureau du médecin, à me faire gronder comme une fillette de 4 ans parce que j’aurais dû prendre mes précautions, et que le dommage que la ITS avait fait, avait des chances de me rendre stérile. J’ai eu beau prier, crier, souhaiter, supplier, c’était déjà trop tard. Lorsque votre papa et moi avons entrepris le long chemin qui nous a mené jusqu’à vous, il nous fallait inéluctablement passer par la fécondation In Vitro. L’endométriose s’en est mêlé, puis la trompe qui a survécu à l’opération que j’ai du subir il y a de cela 6 ans pour soulager mon mal, s’est retrouvée entremêlée comme prise dans une toile d’araignée géante qui me pourrit les entrailles. Lorsque le médecin nous a dit qu’il nous faudrait probablement plus d’un essais, et nous a demandé si nous avions considéré l’adoption, je suis sortie du bureau en larmes. Jamais, je n’avais même une seconde imaginé adopter. Je voulais sentir en moi un être grandir, lui parler, l’apprivoiser, l’aimer durant 9 mois. Je voulais pousser avec toute la force que j’ai pour le sortir de moi et l’accueillir à bras ouvert. Je voulais qu’il ressemble à mon amoureux, je voulais que mon sang coule dans ses veines. Je me répétais que je n’étais femme qu’en surface et qu’à l’intérieur, j’étais creuse, vide et incapable. Puis, je ne savais pas du tout comment j’allais faire pour expliquer à Mika pourquoi je n’avais pas été en mesure de le garder près de moi, alors que j’avais choisi un enfant que je n’avais pas mis au monde pour accompagner mes journées. J’avais l’impression dans mon cœur, qu’il verrait ça comme un acte de trahison, en plus de l’abandon. Les mois qui ont suivi ont été difficiles pour nous. ‘Essayer’ de faire un bébé, ça sonne toujours bien, sauf lorsque l’on sait que nos efforts seront vains. On a tout essayé. Les jambes en l’air, l’acupuncture, les suppléments, le régime. Rien. Toujours vide.

Puis, le papillon a battu des ailes à nouveau. La sœur d’une amie était enceinte, de jumeaux. La sœur d’une amie avait des problèmes de drogues dures et était sans domicile fixe. La sœur d’une amie allait confier ses enfants en adoption. La sœur d’une amie allait accoucher deux mois plus tard. En confiant ce drame à votre père, parce que tout ce qui touche de près ou de loin l’adoption me bouleverse énormément, je me suis entendue lui dire ‘veux-tu qu’on les adopte’? Je me souviens du regard qu’il a posé sur moi. Amoureux, attendri, comme s’il était soulagé que je le propose avant lui. Il a dit oui d’un seul souffle. Positif, excité. Puis tout a été très vite. Lorsqu’on lui a offert de vous accueillir, de vous adopter, de vous aimer, elle aussi elle a dit oui toute suite. J’avais tellement peur ! Peur de ne pas être capable de ressentir la même chose que ce que j’avais ressenti pour Mika, peur de ne pas être prête, peur de perdre à jamais l’amour que mon fils aîné aurait pu avoir pour moi. Peur de le décevoir. Peur de tout. Peur dans mon cœur et dans mon âme, dans chaque recoin de tout mon être, peur. Et puis, comme une tornade au Texas, vous êtes arrivés deux mois plus tôt que prévu, avec tambours et trompettes et puis, toute la peur, l’appréhension, l’anxiété a fait place à un amour si grand et si inconditionnel que j’ai pleuré pendant toute votre première semaine de vie. Lorsqu’après 6 jours en incubateur, le personnel infirmier m’a demandé de m’assoir dans un des gros fauteuil d’allaitement et qu’ils m’ont dit qu’ils allaient vous déposer contre ma poitrine, mon cœur s’est mis à battre très fort et la tête s’est mise à me tourner. Je répétais dans ma tête ‘faites qu’ils m’aiment, faites qu’ils m’aiment’.
Comme un beau grand rêve doux, on vous a déposé ensemble sur ma poitrine dénudée et vos yeux se sont agrippés aux miens. J’ai caressé votre tête le plus doucement possible, du bout des doigts, pour ne pas vous faire de mal. J’ai touché vos mains et caressé votre dos durant deux heures. Vous m’avez apporté plus de bonheur durant ces deux heures que n’importe qui avant vous. Toute ma vie. Toute ma vie je vous ai portés dans mon cœur. Une longue grossesse, une grossesse difficile mais qui m’a menée jusqu’à vous. J’ai compté et recompté vos doigts et vos orteils, émerveillée. Toutes les infirmières pleuraient, nous disaient félicitations. Votre père a pris place dans le grand fauteuil à mes côtés et il vous a promis la lune. Il vous aimait déjà, lui aussi. Il disait ‘mes garçons’ avant même votre naissance et a appris le refrain du” Petit bonheur ” de Félix Leclerc, en français, juste pour pouvoir vous le chanter. Ce jour là, j’ai décidé que je ne pouvais pas laisser ma peur de décevoir Mika me guider. J’ai trois enfants. Trois beaux grands garçons et puis, vous êtes des frères. J’ai compris ce jour là, que mes vœux avaient été exaucés à travers votre adoption, et que j’étais la seule qui ne le voyait pas. Vous allez ressembler à votre père, parce qu’il vous aime, parce qu’il prend soin de vous et parce que vous avez déjà son caractère de cochon. Je vous ai portés. Je vous ai portés de par mon désir de vous toucher, de vous voir, de sentir votre odeur. Je vous ai portés longtemps, mes garçons. Je vous ai portés dans la manière que j’ai de toujours vouloir être près des enfants, peu importe ou on va. Je vous ai portés chaque fois que j’ai regardé les vêtements pour enfants, dans les grands magasins. Je vous ai portés en achetant une maison avec cinq chambres, bien avant votre venue. Je vous ai portés et mes proches le savaient, que je vous portais dans mon cœur et dans ma tête, et c’est pour ça que votre tante m’a parlé de vous, parce qu’elle savait que nous étions fait pour être ensemble.

Le soir, lorsque je vous lis votre histoire, je pense à tout le chemin que nous avons dû faire pour nous trouver et je me surprends à sourire, en vous voyant tomber endormis blottis l’un contre l’autre dans mes bras. Je n’aurais jamais pu être plus heureuse qu’avec vous, jamais, et je ne peux imaginer mon existence sans vos yeux accrochés aux miens et vos mains dans les miennes. Je vous aime d’un amour profond, pur et sans secret. Je vous aime de la même façon que j’aime votre frère, avec les mêmes mots et sur le même ton. Je vous aime comme une mère aime ses enfants et toute ma vie, je vous dirai merci lorsque vous vous endormez contre moi. Merci, de nous avoir fait confiance. Merci, de vous être accrochés. Merci, de nous avoir choisis.