Archives novembre 2016

Mère monoparentale à la recherche d’emploi

En avril 2014, j’ai appris que j’étais enceinte. J’ai toujour

En avril 2014, j’ai appris que j’étais enceinte. J’ai toujours désiré avoir des enfants. Je n’ai cependant jamais voulu que les événements se passent ainsi. Je voulais le «bon gars» et être bien établie, mais la vie m’a rappelé qu’elle était bitch avec moi depuis quelque temps.

J’ai pris la décision de garder l’être qui grandissait en moi, car je ne pouvais me résigner à mettre un terme à sa vie. Une décision que je ne regrette pour rien au monde : ma fille est ma vie, ma raison d’être. En prenant cette décision, j’ai dû aussi comprendre que son père ne serait pas présent dans sa vie.

Je suis une maman monoparentale par choix. J’ai préféré donner naissance à ma fille dans un monde absent de conflits et de batailles juridiques. Je suis peut-être égoïste en croyant avoir fait le mieux pour elle.

Le jugement des gens est incroyable et surtout méchant. Je ne me suis jamais plainte de ma situation. Je travaille en double pour arriver à tout faire et m’assurer que ma fille ne manque de rien. Je ne crie pas sur tous les toits que je suis une maman seule. Je ne quémande rien et ne fais garder ma fille que pour des occasions TRÈS spéciales ou pour me permettre de RARES sorties entre ami(e)s. Je me sens même mal à l’aise quand le monde me donne des choses pour ma fille et moi.

Le fait d’avoir cette étiquette de parent monoparental nous rend moins attrayants pour les employeurs, les locateurs et parfois même la société en générale. Or, j’ai parfois l’impression que nous sommes plus travaillants et acharnés que beaucoup d’autres. Les défis ne nous font pas peur, ils sont d’ailleurs une chose courante dans nos vies. Oui, les parents monoparentaux s’absentent plus souvent, mais ils le font habituellement pour de bonnes raisons. Souvent, ils mettront aussi les bouchées doubles pour combler leurs absences.

En septembre dernier, mon contrat de travail se terminait. Par conséquent, j’ai passé quelques entrevues pour un nouvel emploi. Dans certaines entreprises, ils me questionnaient sur ma situation familiale. Je n’ai jamais mentionné que j’étais monoparentale. Certains prenaient pour acquis que ma situation était instable, car mon père allait chercher ma fille à la garderie tous les soirs. D’autres entreprises demandaient, sur leur formulaire d’emploi à remplir le jour même de l’entrevue, le nom de(s) enfant(s) à charge et le nom de leur père. Ce fut le cas sur l’un d’eux et comme je n’aime pas mentir, je n’ai rien inscrit concernant le géniteur de mon enfant.  Après à peine cinq minutes d’entrevue, la personne m’a dit: « Nous n’engageons personne qui ne représente pas l’Entreprise ». J’ai demandé en quoi je ne représentais pas leur entreprise, et la réponse m’a fait quitter la pièce sans aucune bonne manière de ma part. Cette personne m’a répondu que « ma situation familiale était non conforme et que je serais un fardeau pour leur entreprise».

Je veux simplement que les gens comprennent qu’être mère en couple ou mère seule, c’est la même tâche, sauf que la mère seule doit souvent trouver le moyen de faire plus, avec moins (moins de sous, moins de temps, moins de ressources).

 Oui, j’aurais aimé que tout soit parfait pour ma fille et moi, mais ce n’est pas le cas. Les cartes de vÅ“ux, les dessins et les évènements, comme la fête des Pères, sont différents pour elle. Je dois vivre avec cette situation et trouver les bons mots pour lui expliquer quand le moment sera venu. J’espère simplement que mes décisions n’auront pas de conséquences négatives pour l’avenir de ma fille.

Je comprends que je suis peut-être une exception à la règle. Mais, je ne peux pas croire que, dans notre société dite « évoluée », le parent monoparental doive vivre avec l’étiquette « anormale » ou « fardeau social » et doive encore prouver qu’il ne l’est pas davantage qu’un autre.

Quand ça fait mal

Je t'avertis d'avance, ce ne sera pas rose, même loin de là. Certa

Je t’avertis d’avance, ce ne sera pas rose, même loin de là. Certains vont juger. Plusieurs ne comprendront pas. J’espère juste pouvoir aider celles qui, comme moi, le vivent et essayer de faire comprendre aux autres comment cette personne peut se sentir.

Imagines que la personne que tu aimes le plus au monde te frappe, te hurle dessus, plusieurs fois par jour. Imagines ce que tu ressentirais.

Ça fait mal. Tellement mal de se faire rejeter ainsi par la personne que l’on aime le plus.

Et puis vient cette rage, à force de se faire frapper, de se faire crier dessus. Ça donne envie de fesser aussi. Ça vient te chercher tellement profondément (de ne pas s’être défendue depuis si longtemps, d’avoir juste enduré), qu’un moment donné, tu exploses et tu as juste envie de riposter.

Bien sûr, si cette personne est un autre adulte, tu as le choix de fuir ou de te défendre, de donner des coups toi aussi, de lui hurler des insultes au visage.

Mais imagines que cette personne, c’est ton enfant. Tu ne peux pas fuir, tu ne peux pas le frapper!!! Sauf que ça ne fait pas moins mal à l’intérieur parce que c’est ton enfant, bien au contraire. Tu te tues à lui donner tout l’amour du monde, à faire tout ton possible pour aider ce petit être unique à grandir et en retour, tu reçois coup sur coup. Y’a de quoi devenir folle.

Alors tu demandes de l’aide, une aide qui au final ne vient pas parce que les gens qui ne l’ont pas vécu ne peuvent pas comprendre. Ton enfant a toujours l’air d’un ange avec les autres parce qu’il n’y a qu’avec toi qu’il est comme ça, puisque c’est avec toi qu’il a ce lien de sécurité, de confiance. Jamais il n’oserait agir ainsi avec le voisin puisqu’il n’a pas l’amour absolu de ce dernier et que y’a des chances que ça ne passe pas avec lui. Selon eux, c’est toi le problème puisque c’est avec toi qu’il agit ainsi et qu’il est donc gentil avec les autres.

Tout ça, c’est sans parler de la culpabilité que tu ressens. Parce que tu as beau l’aimer, tu le détestes en même temps. Parce que tu as tant crié sur lui. Ce petit enfant que tu as aidé à grandir, à qui tu as donné tant d’amour te fait vivre un enfer. Tu as beau essayer, tu n’arrives plus à l’aimer de la même manière. Tu as juste envie qu’il disparaisse, qu’il n’ait jamais été là. Le lien est complètement brisé. C’est encore pire si ensuite tu as un bébé parfait qui ne demande aucune attention particulière. Un autre enfant qui est si doux comparé à lui. On ne doit jamais comparer nos enfants, mais on le fait quand même. Et malgré tous tes efforts, il n’y a rien qui change. Un jour, tu perds espoir.

À toi, la maman ou le papa, qui est à bout de force, qui lutte pour te sortir de cet enfer, j’aimerais te dire que tu n’es pas seul(e). J’aimerais te dire que plusieurs passent par là. Je n’ai malheureusement pas de truc miracle à te donner. J’en suis encore à essayer de me sortir la tête hors de l’eau. Tout ce que je peux faire, c’est te faire un gros câlin virtuel et te proposer ces deux ressources où tu trouveras peut-être des trucs miracles pour ton coco (ou ta cocotte) et toi. Il existe très certainement plusieurs autres options, mais il faut bien commencer quelque part. Aussi, fais appel à ton CLSC pour avoir de l’aide.

Mais n’oublies surtout pas, tu n’es pas seul! Demande de l’aide et surtout ACCEPTE l’aide qui t’est offerte!

Ressources

Projet Famille en Harmonie (Ateliers pour parents et consultations privées. Projet de Mitsiko Miller)
Formation parent-guide, parent-complice

Souvenirs d’enfance

Quand je fouille dans ma mémoire pour me rappeler mes souvenirs les

Quand je fouille dans ma mémoire pour me rappeler mes souvenirs les plus doux, les plus beaux… Ce sont de petits bonheurs, simples, qui me viennent à l’esprit…

 

 La corvée des petits pois

On s’assoyait autour d’une grande chaudière vide et ma mère déposait des cageots de petits pois fraîchement récoltés. Avec nos genoux écorchés, nos vêtements salis par la boue et un immense sourire, nous commencions à écosser. Le sceau se remplissait dans les rires, les blagues, les histoires d’autrefois, les chansons que nous fredonnions ensemble. Ces instants étaient magiques, car nous étions réunis. Par-dessus tout, j’adorais croquer dans ce légume sucré et savoureux. La douce chaleur du soleil venait caresser ma nuque. Je fermais les yeux, humant l’odeur de ces futures conserves pour l’hiver.

 

 La corvée des cordes de bois

C’était une grande fête chaque automne! Mon père arrivait avec sa remorque pleine de bûches que nous devions décharger, pour ensuite les empiler contre le mur de la maison, selon une technique bien précise, afin que le tout ne s’effondre pas. La promesse des feux de cheminée à venir, dans lesquels nous allions faire cuire des châtaignes et du pot-au-feu. Mes amis, mon frère et moi attendions ce moment pendant des jours! Nous nous installions en formant une chaîne de travail précise et efficace. Le premier était dans la remorque, tendait une bûche que le second attrapait et lançait au suivant. En bout de ligne, j’avais la tâche de placer ce bout de bois sur le tas, tout en réfléchissant chaque fois à la manière la plus judicieuse de le poser. Ça sentait la forêt, les champignons et la braise froide.

 

C’est impressionnant comme une odeur peut me parachuter dans mon enfance. Une simple odeur et je me retrouve à écosser des petits pois ou à empiler du bois. Nous avions la capacité de transformer quelque chose d’obligatoire, en un moment magique et unique. Ce regard d’enfant que je souhaite tant ne jamais perdre…

 

 Je me pose parfois la question : « Mes enfants auront-ils, tout comme moi, des souvenirs simples, beaux, rassurants ? » Vous savez, ce genre de moments dont nous nous rappelons toute notre vie avec douceur. Est-ce que je leur ai donné ces instants-là ?



 Et vous ? Quels sont vos plus beaux souvenirs d’enfance ?

Je suis une mamie qui court des marathons

J’avais tellement hâte d’avoir des petits-enfants que, avant mÃ

J’avais tellement hâte d’avoir des petits-enfants que, avant même que mon désir se concrétise, j’avais déjà choisi de me faire appeler « Mamie ». Je trouvais ça cute, jeune, plus facile à prononcer.

Dès l’annonce de la grossesse de ma belle bru, je me suis ruée dans les magasins comme la plupart d’entre nous font dans de telles circonstances.  Souvent, on achète des petites couvertures et des pyjamas, mais pas moi.  J’ai plutôt  acheté un chariot pour le jogging! La course occupait une grande place dans ma vie. J’avais la santé, l’énergie et surtout, le grand privilège d’habiter tout près. J’ai vécu la grossesse de ma bru comme un marathon, une étape à la fois, avec des petits doutes par moments. Finalement avec toute l’ivresse, l’euphorie et le bonheur possible, j’ai savouré ce fameux fil d’arrivée tant attendu avec eux le 12 mai 2010.

005000-1Comme j’avais hâte que Charles puisse tenir sa tête pour s’asseoir dans le chariot et m’accompagner dans mes sorties… C’était comme lui faire découvrir mon univers juste à moi et créer des moments particuliers juste à nous. Il a vite compris que ce ne sont pas tous les enfants qui gambadent avec leur Mamie et m’a surnommée affectueusement « Mamie différente ». Nos petits moments sont devenus de grands moments, car petit Charles est devenu grand et il m’a demandé de courir à mes côtés. Ce jour-là, j’ai compris qu’un lien indescriptible nous unirait. Nous ne partagions pas que du temps ensemble, mais bien une passion commune qui grandissait au fil des courses. Je parlais avec lui sans arrêt, l’interaction ayant débuté vers ses trois ans. On a fait un team : courir avec « pas d’bras », c’est pas facile et en montée, tellement difficile. Charles était mes bras, par ses « Go Mamie Go », il me propulsait de joie. Il m’a fait le plus beau des cadeaux en 2014 en exprimant son désir de courir à mes côtés dorénavant.

On a eu du gros fun noir à s’entraîner ensemble. Ce dont je suis la plus heureuse, c’est d’avoir par la course et à travers le jeu, réussi à transmettre des valeurs qui font de lui cet enfant exceptionnel. Charles est incroyablement persévérant. Il sait que tout ce que l’on commence, il faut le terminer. Il sait aussi qu’il faut avoir du plaisir à faire ce que l’on fait. Voilà pourquoi je ne lui ai pas appris à courir, mais bien à aimer la course. On doit le faire dans la joie, le plaisir et la simplicité. Ce n’est pas compliqué, mais ça le devient parfois, car les adultes aiment se compliquer l’existence. Tout ce dont on a besoin, ce sont simplement des chaussures de course, notre sourire et un bandana magique. On jase tellement qu’on en oublie le temps. Il connait pratiquement l’histoire de toutes mes courses, pourquoi je cours et où je cours. Le mot marathon fait partie de son vocabulaire depuis belle lurette.

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Charles le Persévérant, a couru son premier 1 KM officiel en 2014, comme un champion, en mode bonheur… Je me souviens d’une publicité de la marque Hygrade (saucisses Hot-dogs) de mon temps qui disait : « Plus j’en mange, plus elles sont plus fraîches et plus elles sont fraîches, plus j’en mange. » Voilà: plus il court, plus il aime ça et plus il aime ça, plus il court. ON ne court jamais s’il n’en a pas envie, aucune obligation, aucun stress, aucune consigne technique et surtout, aucune attente de temps ni de performance.

Cet automne, à six ans, il a couru à mes côtés son premier 5 KM. Il connait le but premier : franchir le fil d’arrivée, fier, heureux et les deux bras dans les airs. Le plaisir prime, c’est non négociable.

Le jour de la course, c’est jour de fête et il faut célébrer! Tous les enfants adorent les fêtes et les grands aussi. Les oncles et tantes viennent assister ou même participer à nos belles célébrations du dimanche. Édouard, trois ans, s’est greffé à notre équipe de Coureurs du Bonheur pour des 1 KM et Nicolas vient de faire son entrée, en chariot pour le moment, mais sûrement pas pour longtemps. Le plaisir, c’est contagieux.

Certains me disent: « N’est-il pas trop petit pour courir? » Charles ne court pas. Il pratique en duo sa passion, il joue aux devinettes sur le parcours, me raconte sa semaine et veut entendre mes histoires de course. Il ne court pas, il a un rendez-vous. Un rendez-vous avec sa Mamie Différente!

Être unique, les rendre uniques et rendre nos rendez-vous magiques. Mamie : le rôle d’une vie.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Hommage aux mamans qui ont surmonté avec (ou sans) succès les cours d’aquapoussette…

Tu as un bébé tout neuf et en prime, si c'est le premier, beaucoup de temps devant toi. Du moins,

Tu as un bébé tout neuf et en prime, si c’est le premier, beaucoup de temps devant toi. Du moins, c’est ce que tu crois…

Tu feuillettes le dépliant de la ville, trouve la section des activités aquatiques et tu déniches le cours rêvé pour faire découvrir à ton trésor les bonheurs de la baignade.

Toi, tu te dis que ce sera le moment de joindre l’utile à l’agréable puisque ce cours prétend être une remise en forme pour les mamans.

Je vous confirme que faire une vingtaine d’allers-retours dans l’eau entre le lieu d’exercice et notre bébé qui flotte sur sa planche en braillant, ça tient en forme!

Mais revenons au début. Parce que le cours d’aquapoussette requiert une solide préparation.

La seule plage horaire que tu as trouvée :  10h00. Génial.

Le.Moment.De.Sa.Sieste.

Tu es pleine de bonne volonté en te disant que trop de routine, c’est comme pas assez. Il faut casser ça une fois de temps en temps. À moitié tout nu dans l’eau froide n’est finalement pas le moment idéal.

Ton sac à couches ne suffit définitivement pas; un conteneur aurait été parfait :

Quatre serviettes : au premier cours, tu as eu l’innocence de croire que deux, c’était suffisant!

Évidemment, vos maillots, et des vêtements de rechange : tu n’en avais pas la première fois, MAIS tu as compris que c’était nécessaire après que ton Ti-Pou ait vomi au retour, après avoir vogué une heure sur sa planche…

Du lait : j’ai une pensée pour les mamans qui n’ont pas eu la chance d’allaiter, pas facile trouver un micro-ondes dans un vestiaire.

Et LES CASQUES DE BAIN!

On oblige les bébés, tsé les petits humains pas de cheveux ?, à en porter!  Et toi, à peine remise de ton accouchement : cernée, le teint pâle, avec ton maillot tout étiré… tu dois AUSSI porter un foutu casque!!! Sincèrement, c’est le bout que je déteste!

Une fois rendue dans l’eau, tu te dis que c’est dans la poche…

Pas forcément : des fois oui, des fois non. Quand c’est non, bonne chance!

Tu vas passer tout ton cours à remettre sa suce, calmer ton petit, lui redonner ses bebelles qui sont rendues dans le filtreur de l’immense piscine… Tsé, du gros fun!

Ton entraînement, le vrai, il commence quand tu sors de l’eau.

Ton petit braille. Toi, tu gèles autant que lui. Il a faim, il est fatigué. Toi aussi. Tu essaies de trouver une façon sécuritaire de l’habiller tout en tenant TA serviette. Parce que mettre un soutien-gorge tout en tenant ton bébé relève d’une discipline olympique.

Quand tout le monde est au sec et calme, tu rentres à la maison. Ton amour s’est endormi dans l’auto. Il n’a plus faim à son réveil, saute le dîner et ne s’endort plus en après-midi…

Et toi, tu dois DÉFAIRE le sac 😁😁😁

Sans blague, j’ai adoré mes cours d’aquapoussette, mais j’ai constaté que pour certaines mamans, ce ne fut pas de tout repos!

À vous, je vous dis BRAVO d’avoir persévéré et de vous être armées de patience!

Vive les casques de bain!

Nos enfants sont-ils en sécurité sur le web ?

Le Ministère de la Sécurité publique du Québec a récemment publ

Le Ministère de la Sécurité publique du Québec a récemment publié des statistiques, datant de 2014, concernant les infractions en matière d’agressions sexuelles. Bien qu’une diminution de 2% des infractions à caractère sexuel a été enregistrée par les différents corps de police présents sur le territoire québécois, et ce, comparativement à 2013, il n’en reste pas moins que les infractions liées au leurre d’un enfant au moyen d’un ordinateur ont atteint un sommet inégalé en 2014 et que la moitié (50,1 %) des victimes d’agressions sexuelles graves (16) sont mineures et un peu moins des deux tiers ont moins de 12 ans (Ministère de la Sécurité publique, Gouvernement du Québec, 2016)!

Dans une société à l’avant-garde de la technologie, où les médias de tous genres occupent une place de choix dans le quotidien d’une grande majorité de citoyens, il est primordial de se questionner à savoir si nos enfants sont suffisamment outillés pour naviguer sur le web en toute sécurité.  Bien sûr, il ne s’agit pas ici de créer un état de terreur ni de lancer une image défavorable des médias sociaux, il s’agit plutôt de conscientiser, d’informer les enfants et les adolescents face aux dangers potentiels auxquels ils sont exposés lorsqu’ils utilisent leur ordinateur.

 

Voici quelques stratégies d’intervention toutes simples qui permettront à nos enfants et adolescents d’être plus alertes et avertis lorsqu’ils s’aventurent dans le monde des multimédias 

 

1- Discutons ouvertement avec nos enfants et ados

La communication est essentielle pour établir un climat de confiance avec nos enfants. La communication est considérée comme étant un besoin physiologique chez l’être humain : « les informations recueillies à travers les échanges construisent la connaissance de soi et forgent l’identité.» (DeVito, Chassé, Vezeau, 2008)

N’hésitons pas à discuter ouvertement et «sans tabou» avec nos enfants, et ce, malgré le fait que certains sujets, dont celui des agressions à caractère sexuel, peuvent parfois créer un inconfort, voire un petit malaise.  Si tel est le cas, je vous conseille de verbaliser les faits de manière claire et simple, sans trop d’extravagances ou bien de détails, en gardant en tête que l’important est d’informer, tout simplement!  Si vous ressentez tout de même un malaise à entamer la discussion à ce sujet, vous pouvez toujours faire appel à des intervenants formés ou bien à des policiers communautaires de votre quartier.

Qui plus est, n’ayons pas peur de demander à nos enfants ce qu’ils ont appris d’intéressant aujourd’hui sur le net, demandons-leur ce qui a piqué leur curiosité, s’il y a des sujets auxquels ils aimeraient obtenir plus d’informations. Bref, entrons en communication avec nos jeunes, permettons-leur de dialoguer et d’échanger. Surtout, faisons-leur comprendre qu’ils peuvent compter sur nous s’ils ressentent le besoin d’être écoutés ou informés.


2- Établissons des consignes et des règles claires

Assoyons-nous en famille et établissons ensemble des consignes et des règles claires en ce qui a trait à l’utilisation du matériel informatique (ordinateur, tablette, etc.) à la maison.  Par exemple, nous pouvons décider d’installer l’ordinateur familial à un endroit visible de tous, ou encore allouer des périodes fixes réservées à l’usage des réseaux sociaux.  Le but n’étant pas ici de restreindre entièrement l’accès au web et à son contenu, mais bien de réussir à établir des règles qui permettront une meilleure gestion de l’information recueillie et assimilée par nos enfants, puisque c’est de cette façon que nous serons en mesure de valider ladite information ou, au contraire, d’apporter les correctifs nécessaires, afin d’éviter que nos enfants soient leurrés et ainsi exposés à des dangers potentiels.  Enfin, gardons toujours en tête qu’une approche favorisant l’échange et la communication nous sera davantage favorable qu’une approche restrictive et moralisatrice.


3- Sensibilisons nos enfants et ados à l’image qu’ils projettent sur le web

C’est maintenant connu de tous, la tendance est aux selfies. Pour les parents qui ne seraient pas encore au courant de ce mouvement planétaire, il s’agit en fait de se prendre soi-même en photo et de la publier instantanément sur les réseaux sociaux. Bien que cette activité puisse paraître totalement banale au premier regard, elle peut également les exposer aux dangers potentiels du web.  En fait, une stratégie d’intervention efficace pour contrer cette exposition serait de tout simplement sensibiliser nos enfants et nos adolescents à l’image qu’ils projettent d’eux-mêmes sur le web.

Tout d’abord, soyons  des modèles! Les enfants apprennent par imitation. Ils sont instinctivement tentés de reproduire nos gestes et nos actions.  Donc, en affichant nous aussi une image respectueuse à travers les photos que nous publions sur les réseaux sociaux, nous favoriserons, de ce fait, l’apparition du même comportement chez nos enfants et nos adolescents!  Qui plus est, enseignons-leur à apprécier la personne qu’ils sont, travaillons avec eux à développer une estime personnelle basée avant tout sur le respect de soi et l’autorégulation, c’est-à-dire un contrôle interne de ses comportements en fonction des attentes sociales (Papalia, Olds, Feldman, 2010).

De cette façon, notre enfant ou notre adolescent sera en mesure d’intérioriser une image de soi selon ses propres valeurs et convictions, au lieu de constamment chercher l’approbation et la valorisation de son image par ses pairs.

 

Sources :
Ministère de la Sécurité publique du Québec, Gouvernement du Québec (2016). Statistiques 2014 sur les infractions sexuelles au Québec. Repéré à http://www.securitepublique.gouv.qc.ca/police/publications-et-statistiques/infractions-sexuelles/2014.htm
DeVito, J.A., Chassé, G., Vezeau, C. (2008). La communication interpersonnelle (2e éd.). Québec, Canada: Les Éditions du Renouveau Pédagogique Inc.
Papalia, D.E., Olds, S.W., Feldman, R.D. (2010). Psychologie du développement humain (7e éd.). Montréal, Canada: Chenelière McGraw-Hill.

 

www.cynthiacusson.com

La fois où j’ai retrouvé ma fille

Quand ma belle Cocotte est née, je m’attendais naïvement à revi

Quand ma belle Cocotte est née, je m’attendais naïvement à revivre la facilité expérimentée avec ma fille aînée : des sourires quotidiens, un bébé qui s’adapte à tout et à tous, des nuits de 13 heures dès l’âge de sept semaines. Mais non. Je me suis fait surprendre par un saut en bungee entre une dépendance intense et un refus total des contacts.

Au moment où Cocotte naissait, Papa préparait ses bagages pour plusieurs mois d’entraînement militaire et de mission afghane. Grande Peanut s’était fait mettre à la porte de sa garderie pour « conflit de personnalité » avec l’éducatrice. Je venais de terminer mes études et je n’avais rien devant moi.

Cocotte a absorbé tout ce qu’il y avait de négatif autour d’elle. Elle a passé quatre mois à pleurer (que dis-je ? À hurler!). C’est ce qu’on appelle un BABI, un bébé à besoins intenses. Son premier besoin s’appelait « Sécurité ».

Impossible pour moi de la promener ou de lui chanter des berceuses. Le mouvement et le bruit (ce qui incluait ma voix) l’irritaient. Même dans le porte-bébé, elle se trouvait trop loin de moi. Elle dormait dans mon pyjama, collée sur ma peau, épuisée. 24 heures par jour, je devais rester immobile et respirer le moins possible pour ne pas la réveiller. Pendant ce temps, sa grande sœur réclamait l’attention volée.

La première fois où j’ai vu ma Cocotte dormir ailleurs que dans mes bras, j’en ai presque pleuré. Je n’avais plus de larmes, alors j’ai simplement souri de soulagement. C’était la fin de l’été; elle était née au début du printemps. Je me disais qu’enfin, elle se sentait en sécurité. Mais non.

Pendant les années qui ont suivi, Cocotte a subi les agressions répétées de sa grande sÅ“ur. J’ai par la suite expérimenté les conflits fraternels « normaux » (mais oh! combien désagréables !). Je peux jurer que le traitement qu’elle réservait à ma Cocotte était hors norme. Heureusement, leur relation s’est adoucie. Merci aux psychologues et au temps!

Pendant des années, ma Cocotte traumatisée a refusé tout contact humain. Elle ne s’exprimait plus, elle grognait comme un lion enfermé dans une cage de gerboise. Elle griffait, mordait, se protégeait.

C’était pénible de donner le câlin du soir à mes trois autres enfants et de me faire fermer la porte au cœur par ma Cocotte. Je la savais si fragile… J’aurais voulu réparer son âme et son passé, mais dans ce domaine, la baguette magique n’existe pas.

J’ai dû me tenir loin, observer, à l’affût d’un signe d’ouverture. Un soir, ma sincérité de maman a parlé:

- Ma Cocotte, c’est pénible de ne pas te prendre dans mes bras. Tu me manques… J’aimerais te proposer quelque chose… On ne tolère pas que tu grognes sans arrêt. Tu n’es pas un animal.

– Mais oui, Maman, les humains sont des mammifères!

-Je te demande d’utiliser des mots. En échange, je vais faire d’énormes efforts pour ne pas entrer dans ta bulle. Je ne te toucherai pas et je ne te donnerai pas de bisous. Quand tu seras prête, tu reviendras vers moi. D’accord ?

Le contrat était scellé. Pas de poignée de main envahissante, seulement un silence qui contrastait avec les hurlements habituels.

Quelques mois plus tard, ma Cocotte a accepté que je m’assoie une minute au pied de son lit. Juste pour être près d’elle. Une autre journée, elle a « échappé » une caresse qui l’a prise par surprise. Un bisou, une sieste partagée, quelques confidences…

Petit à petit, elle s’est ouverte aux autres. J’ai maintenant droit à plusieurs « je t’aime » chaque jour, sans devoir la supplier.

Le plus bouleversant, c’est que Cocotte et Peanut se prennent au jeu de s’aimer et de se le montrer. Quand ça arrive, j’entends parfois le grognement d’un chaton qui voyage sur le dos d’un ronron. Quand ça arrive, je me dis que j’ai retrouvé mes filles. Et elles, ELLES se sont enfin trouvées.

 

Nathalie Courcy

NOTRE VIE SEXUQUOI!?!

Vous avez vos enfants avec vous, jour et nuit, probablement 365 jour

Vous avez vos enfants avec vous, jour et nuit, probablement 365 jours par année ou presque. La vie de parent vous apporte de beaux moments inoubliables, mais avouez qu’à certaines étapes, l’intimité du couple prend une débarque…

Avez-vous pensé insonoriser votre chambre?
Avez-vous pensé créer un réseau de parents pour garder de nuit, à tour de rôle?
Avez-vous pensé faire votre chambre au sous-sol?

Nous aussi.

La journée où on décide d’avoir des enfants, on est à l’étape de la conception. C’est plutôt bien, même très, à ce moment-là! Le couple fait ce qu’il faut pour qu’un tout petit être fasse son apparition dans leur vie. Ensuite vient la grossesse. D’une femme enceinte à l’autre, c’est bien différent, mais pour la plupart, ça ne nuit en rien à la vie sexuelle.

Suite à l’accouchement, on sait tous que ça prend un certain laps de temps avant que le corps de la femme puisse revenir en service. J’imagine que certains couples sont plus patients que d’autres! Reste qu’une fois que nos beaux trésors sont arrivés dans nos vies, les choses peuvent devenir un peu plus compliquées. Les nuits sont courtes, même que des fois, on n’a juste pas de nuit du tout! Donc, au début la fatigue prend le dessus, souvent autant pour le père que pour la mère.

Après l’épisode des nuits courtes ou absentes, survient généralement un second souffle. Et oui, bébé fait dodo dans sa chambre et est capable de dormir plusieurs heures d’affilée jusqu’au lendemain matin. Un regain d’intimité est alors possible pour les parents et il faut en profiter parce que malheureusement, ça ne durera pas éternellement. Effectivement, un bébé, ça grandit, ça réussit à sortir de sa chambre et à venir vous voir quand bon lui semble. Alors là, il arrive qu’on pense à de petits détails comme mettre une barrure sur notre porte, pour éviter de se faire surprendre et devoir répondre à des questions embarrassantes.

Suite à ça, le mieux pour pouvoir VRAIMENT vous retrouver et avoir 100% de votre intimité est de les faire garder une nuit, ce qui n’est pas toujours évident. Je ne dis pas que ça vient au point mort, mais c’est différent, y’a plus de retenue, soyons franc. Effectivement, nos magnifiques enfants grandissent toujours et finissent par carrément se coucher en même temps que nous. Nous, qui sommes crevés de nos journées de fou entre le travail, le souper, leurs devoirs… De plus, quand ils sont grands, ils savent très bien ce qui se passe dans la chambre à coucher. Conseil : évitez les lits qui grincent si vous voulez passer inaperçu.

Rendu à ce stade, soyez patients (même si dans le fond vous trouvez qu’ils grandissent beaucoup trop vite), car l’âge de traîner avec leurs amis et de ne plus les voir à la maison approche. Vous retrouverez donc votre vie à deux et pourrez rattraper le temps perdu. Qu’on le veuille ou non, qu’on ose le dire ou pas, ça reste une réalité de la vie de parents. La preuve : planifiez-vous une nuit sans enfants avec votre conjoint ou conjointe. Vous allez voir que ce fameux soir-là, on a une certaine fébrilité d’avoir enfin du temps tranquille en amoureux, sans rien avoir à se soucier. On saute sur les lits, on court partout dans la maison et on sort le mousseux! On revit alors une soirée de couple, comme nous faisions avant d’être parents. On les aime tellement nos enfants, mais reste qu’il y a quand même un fait incontestable à prendre en compte pour le couple : un break une fois de temps à autre, ça fait vraiment du bien!

Histoire de lunch

L'anecdote que je vous raconte aujourd'hui s'est produite cette sema

L’anecdote que je vous raconte aujourd’hui s’est produite cette semaine. L’idée m’est venue de la partager avec vous grâce à mon conjoint qui, de sa belle plume humoristique, en a fait un statut sur sa page Facebook.

Mardi midi :

– Chérie, il reste un hamburger, je le garde pour un autre repas? me demande mon conjoint
– Bah oui mon amour, lui répondis-je.

Mardi soir :

– Chéri, j’ai fait les sandwichs pour les filles pour demain, lui dis-je d’un ton collaboratif
– Merci Karine!, me répondit l’homme de ma vie.

Mercredi matin, ma plus jeune (5 ans, nouvellement écolière) était malade, elle était donc restée à la maison avec moi.

Mon conjoint s’occupe de terminer le lunch pendant que je termine mon déjeuner (chez nous, on est fort sur le « travail d’équipe »!) :

– Euh chérie… notre grande ne met pas de fromage dans sa sandwich.
– Je sais ça… Celui de notre grande est dans le plat à sandwich bleu, lui dis-je.
– Ah OK!, s’exclame-t-il tout en prenant le plat bleu, pour ensuite le placer dans la boite à lunch.

Mercredi en fin d’après-midi

Mon conjoint va chercher notre grande (8 ans, 3e année) à l’école :

– Papa, vous êtes ben pas le fun de me mettre un hamburger dans mon lunch avec rien dedans le pain, lui dit notre fille avec un ton légèrement accusateur.

Il prend un temps pour réfléchir… Hier midi, les sandwichs étaient faites avec les pains à hamburger… Il n’en restait plus me semble… Karine n’a pas pu faire le sandwich avec… euuuuuh… OSTI,  j’avais mis le dernier pain hamburger dans un plat à sandwich bleu hier midi!! 

– Euh… y’avait pas de jambon dedans? lui demande-t-il.
Jambon en anglais c’est ham, on en aura juste donné plus… tsé…
– Non! lui répond notre progéniture, d’un ton catégorique, sans appel!
– Et tu l’as mangé?
– Oui, c’était pas ben bon un hamburger FROID… en tout cas, lui dit-elle avec un semi-air de dégoût et une folle envie de rire.

* Fait à noter : les enfants n’ont pas accès à un four micro-ondes! 

Les deux ont éclaté de rire, ils étaient crampés!  Par contre, à ce moment-là, papa ressentit une immense culpabilité de s’être trompé et d’avoir privé notre grande d’un dîner savoureux.

– … Euh… As-tu eu des commentaires? la questionne-t-il d’une voix incertaine, redoutant la réponse.
– Non, je l’ai juste à dit à mon amie comme quoi mes parents étaient CINGLÉS de me mettre ça comme lunch, lui dit-elle en reproduisant le même geste (tsé l’au revoir royal, mais brusque, à côté de l’oreille) qu’elle a fait au moment de la surprenante découverte de son hamburger FROID et DÉPOUILLÉ de toutes garnitures!!!

Ils étaient encore crampés! Après tout, vaut mieux en rire qu’en pleurer!

Mon conjoint m’envoie un texto :

– Criss notre grande a mangé un hamburger froid!
– Tu me niaises? lui écris-je, mes yeux s’agrandissant d’étonnement.
– Non! Y’avait deux plats bleus faut croire….
– Pauvre chouette y’était sec en plus, lui répondis-je tout en réfléchissant sur ce qui a bien pu se produire, la culpabilité m’envahissant au même rythme que mon fou rire.
– Bon, au moins y’a pas de sandwich à faire demain pour notre grande, se dit-il en voyant le positif de la situation.

Au retour de mon conjoint et de ma grande à la maison :

– Chéri, tu ne sais pas la meilleure? lui dis-je, en retenant difficilement mon envie de rire.
– Non…
– J’ai donné le sandwich de notre grande à notre petite malade ce midi, par erreur… Oups! Il reste celui de notre petite finalement!

Morale de cette histoire

Ne jamais mettre autre chose dans les plats à sandwich dédiés aux lunchs des enfants que des SANDWICHS!!!

Bon, il serait aussi une excellente idée d’identifier les plats ou encore, comme le suggère un de nos amis, celui qui débute le lunch doit aussi le terminer!!!

Je n’ai pas eu de coup de coeur pour mon enfant à sa naissance

Quand peut-on se donner le titre de maman : quand on voit deux petit

Quand peut-on se donner le titre de maman : quand on voit deux petites lignes sur un test de grossesse ? Quand on sent bébé bouger pour la première fois ? Quand on soigne son premier bobo ? Et si ce n’était aucune de ces réponses …

Je fais partie de ces mamans qui ont des grossesses difficiles. Oui, je sais que porter la vie est un privilège unique, mais oh combien pesant et lourd ce fut pour moi. Lourd, dans tous les sens : un moral sur le neutre, un corps qui ne m’appartenait plus et j’en passe.

Les pages du calendrier tournaient tranquillement et voilà que le neuvième mois arriva. Enfin délivrée… du moins, c’est ce que je pensais!

Le 23 août, naissait cette petite fille aux grands yeux bleus, calme et endormie.

Après l’accouchement, des larmes sont apparues.  Pas des larmes de joie, plutôt de tristesse. Je me sentais sans émotion face à cette petite fille, MA fille… Pourquoi personne ne m’avait-il expliqué que ça pouvait arriver ? Je croyais que je ferais comme dans les films, vouloir tout donner pour elle, mais NON…

Un matin, quelques jours plus tard, je me suis retournée dans mon lit et j’ai eu la chance de voir mon conjoint, un papa, plus que comblé, complètement fasciné par SA fille, NOTRE fille. Il s’est montré tellement disponible et attentionné. Pendant notre séjour à l’hôpital, il lui a donné son premier bain, mis son premier pyjama, etc. Il était heureux, il prenait sa place. Le voir s’épanouir et fier m’a donné enfin de ressentir ça à mon tour. Grâce à son écoute et à sa compréhension, j’ai compris tout le sens du mot famille et j’ai ressenti toute la force de notre clan. J’ai compris qu’un couple uni travaille en harmonie pour s’aider et se soutenir, comme dans l’apprivoisement de leur nouveau rôle de parents. Et comme le dit si bien l’expression : « À deux, c’est mieux! »

Plus elle grandissait, plus elle m’épatait. Je sentais ma fierté de mère se développer à vue d’oeil juste d’être auprès d’elle, mais encore plus de dire qu’elle venait de moi…

Sur le coup, je n’ai pas vraiment discuté de ce sentiment avec mon conjoint ou mon entourage. Pour un père, il est difficile de mettre des mots sur nos comportements après l’accouchement. On les embarque dans nos montées d’hormones, de post-partum, d’allaitement et j’en passe. Voilà pourquoi je n’ai jamais ressenti de jugement de sa part (sur le coup), mais il vous dirait, sans remord, que l’arrivée de la petite fut tout un test pour notre couple.

Notre fille avait environ deux ans. Mon conjoint et moi étions en train de regarder la télévision lorsque je lui ai avoué ne pas avoir eu de coup de cœur pour elle, à sa naissance. Pour nous, il était important de faire la différence que oui j’avais la fibre maternelle, que je m’occupais d’elle de façon exemplaire, mais que je n’avais pas ce sentiment viscéral qui m’attachait à elle.

C’est à peine depuis quelque temps que j’assume pleinement avoir vécu ces moments et que je m’ouvre un peu plus sur cette période, car je pense que nous sommes plusieurs à l’avoir vécu, mais que la peur du jugement nous amène parfois à les refouler et à les ignorer.

Aujourd’hui, notre fille Danika  a 4 ans. Je suis fière et surtout très heureuse d’être SA mamou!
Tellement de belles aventures nous attendent!

Le premier jour où je t’ai haï

Quand t'es parti, j'ai su que t'allais jamais revenir. Je le voyais

Quand t’es parti, j’ai su que t’allais jamais revenir. Je le voyais dans ton regard, je le sentais dans tes gestes. Je le savais, mais j’ai étouffé ce sentiment parce que Mia n’avait pas besoin d’une maman triste. Elle avait besoin d’une maman forte qui allait veiller sur elle. Le cÅ“ur en mille miettes, je te regardais embrasser ta fille pour la première et la dernière fois. C’était le 23 septembre 2012, on revenait du CLSC. J’avais les seins scraps, des montées de lait interminables et un début de baby blues. “Je règle mes choses et je reviens” que tu m’as dit avant de monter dans ton camion. Ce matin-là, quand t’as refermé la porte, je t’aimais encore.

Une, deux, trois, quatre semaines sans nouvelle. Je t’ai attendu, mais t’es jamais revenu. Disparu dans la brume. En t’attendant, je suis allée en ostéopathie pour traiter le nerf coincé dans le cou de Mia, toute seule. En t’attendant, je suis allée chez l’acuponcteur pour traiter ses reflux gastriques, toute seule. En t’attendant, j’ai « moppé et lavé du régurgi» à tous les soirs pendant des semaines, toute seule. En t’attendant, je me suis réveillée toutes les nuits, j’ai essayé de soulager ses coliques, ses maux de dents et sa petite plaque d’eczéma qu’elle a sur la cuisse, toute seule. En t’attendant, j’ai magasiné des garderies, fait des purées maison, je l’ai bercée tous les soirs avant de la coucher dans son lit. Toujours toute seule. En t’attendant, j’étais seule. J’étais triste, épuisée, des fois découragée, mais je ne te haïssais pas.

Pendant 2 ans, je t’ai envoyé des photos presque tous les jours. J’ai attendu que tu répondes. J’ai attendu que tu vois ton regard dans le sien, attendu que tu reconnaisses ta chair dans la sienne. Attendu que tu sois prêt à la voir, prêt à te souvenir que tu voulais ce bébé et que tu étais heureux d’annoncer son arrivée. Toutes les nuits, je regardais mes courriels en espérant un signe de vie. Cette année, un peu avant sa fête, je t’ai envoyé des photos “postmaster notice“, ton courriel ne marche plus. J’ai perdu le seul lien qui pouvait te connecter avec elle. Ça m’a rendue triste, mais je ne t’en ai pas voulu.

Au fil des mois, j’ai apprivoisé ma solitude. Je ne voulais pas éprouver d’amertume ou du ressentiment pour toi. Malgré les obstacles, les problèmes financiers, la fatigue et des fois le découragement, j’ai toujours misé sur le beau. Je me rappelais qu’elle était mon choix aussi et j’avançais, forte. Forte pour nous deux.

Un après midi, en allant chercher Mia à la pré-maternelle, l’éducatrice m’a dit que son langage était sous les acquis, que ça pouvait mettre en danger son intégration à la maternelle. C’est peut-être des mots qu’elle utilise souvent et c’est loin d’être un verdict de cancer, mais moi, ça m’est rentré dedans. La goutte qui a fait déborder mon vase. Je descendais le long escalier recouvert de tapis brun et mon cerveau a “shuttdowné”. Comme un vieux disque égratigné, j’entendais sa voix en écho sous les acquis. Ce jour-là, c’est la petite main chaude et collante de ta fille qui m’a empêchée de tomber. “Maman, maman, c’est moi qui ouvre la porte !” qu’elle m’a dit en souriant. « Ok, Mia, c’est toi.».

Dans l’auto, elle me parlait sous les acquis. À la maison, on a joué aux pouliches, on a soupé et on a pris un bain, sous les acquis. On s’est bercées, on a chanté À la claire fontaine et on s’est collées, sous les acquis. Je l’ai couchée dans son lit. Je l’ai embrassée et je suis sortie de la chambre. Sous les acquis. “Maman, je t’aime gros comme toute la vie”. “Moi aussi mon amour… gros comme toute la vie.”

J’arrivais plus à respirer. J’ai marché jusqu’à la salle de bain. J’ai fermé la porte et je me suis effondrée. Toute seule. J’ai pleuré toutes les larmes que je n’ai pas pleurées en quatre ans. En silence. Et je t’ai haï. Crisse que je t’ai haï. Pour toutes les nausées que j’ai eues, les échographies que t’as pas vues, pour ma grossesse de marde, pour l’oisiveté, la fébrilité que ton départ m’a enlevées. Je t’ai haï pour toutes les nuits d’insomnie, pour tous les soucis que je ne peux partager avec toi, son “autre parent”. Je t’ai haï parce qu’on devait faire ça ensemble. À cet instant-là, même vide de larmes, j’ai continué de t’haïr parce que j’allais encore vivre ça toute seule. Osti que je t’ai haï.

En petit bonhomme, le cul collé sur ma céramique passée date, j’ai braillé quatre ans de peines, de déceptions, de tristesse, de solitude, de détresse pis je t’ai haï. Un moment donné, j’ai eu mal aux fesses feque je me suis relevée. J’ai constaté les dommages dans le miroir : paupières bouffies, petites veines pétées dans les yeux, rides du front plus profondes et petit duvet de moustache (mais ça, c’est une autre histoire!). Je me suis aspergée d’eau glacée, j’ai fermé la lumière et je suis allée dans le salon. J’ai pris mon IPhone et j’ai tapé “orthophoniste Rive-Sud de Montréal”. Il était 22h00. J’ai laissé quatre ou cinq messages et je suis allée me coucher. Épuisée, je ne t’haïssais  plus, j’avais eu ma dose pour l’année. À 22h45, je suis passée à autre chose.

Parce que, tu sais, c’est ça qu’ils font les parents qui élèvent seuls leurs enfants : ils passent à autre chose. Ils se cachent dans la salle de bain, dans le lit sous les couvertures, dans le noir de leur char, dans un parking désert pis, tout seul, ils braillent leur trop plein. Une fois la tempête passée, ils sèchent leurs larmes, ils prennent une grande respiration et reviennent en souriant. Le soir venu, ils embrassent leur enfant, se font un plan de match pis ils s’en vont se coucher. Seuls. Pis les jours où ça va mal ou qu’ils sont trop fatigués, ils prennent dans leur main une petite main chaude et collante et ils continuent d’avancer.