Archives avril 2017

Être parent, c’est exercer plusieurs métiers

Lorsque nous devenons parents, nous acceptons de remplir tous les rÃ

Lorsque nous devenons parents, nous acceptons de remplir tous les rôles exigés afin que nos chers rejetons s’épanouissent. En voici quelques exemples :

Cuisinier/cuisinière : Évidemment, il faut bien nourrir ces beaux enfants! Parfois, nous faisons même preuve d’imagination en faisant des bonshommes sourire dans leur assiette ou bien en mettant du colorant dans la trempette à l’Halloween. Sans compter toutes ces recettes que nous essayons.

Ménager/ménagère : Bien sûr, nous nettoyons derrière nos petites tornades, puisque si c’était laissé entre leurs mains, nous aurions de belles surprises! Que ce soit les jouets empilés dans le garde-robe ou le linge propre lancé dans le panier de linge sale, les enfants ont beau nettoyer, le résultat n’est pas toujours merveilleux.

Chauffeur/chauffeuse : Que ce soit pour une fête d’amis, aller à l’école ou se rendre aux pratiques sportives, il faut bien qu’ils se rendent à destination! Telle l’annonce Ikea : Chéri, pars le char!

Entraîneur/entraîneuse : Combien de parents parmi nous ont déjà été l’entraîneur de l’équipe de hockey ou l’assistant coach pour l’équipe de soccer? Sans oublier ces mamans gérantes d’estrade!

Aidant/aidante : Lorsqu’ils sont malades, nous sortons nos thermomètres, nos débarbouillettes d’eau froide et nos précieuses caresses. Vite à nos chaudrons pour faire de la soupe afin de les réconforter!

Esthéticien/esthéticienne : Mais oui, il faut bien leur couper les ongles! Sans oublier ces fameuses *petites peaux* qui leur font tellement mal, qu’en temps et lieu, ils pensent sérieusement à se couper le doigt.

Motivateur/Chearleaders : Parce qu’il faut bien sûr encourager et motiver nos enfants à se surpasser continuellement. Sortez vos pompons et vos mains en mousse, on a du travail à faire!

Enseignant/enseignante : Ah! les fameux devoirs! Que les résolutions de problèmes aient changé en mathématiques, que vous vous arrachiez les cheveux avec la grammaire de la langue française ou que vous ayez l’air d’avoir une patate dans la bouche lorsque vous parlez anglais, nous sommes toujours présents pour tenter de les aider.

Psychologue : Nous essayons tellement de comprendre leur peine, leur colère et leur joie. Même pour les conflits à l’école, nous tentons de bien comprendre la situation afin de les guider vers les bonnes solutions.

Peu importe le chapeau que vous porterez aujourd’hui, vous tenterez de le faire de votre mieux. Même si votre réelle carrière est à cent lieues de tous ces métiers, je vous garantis que votre enfant croit réellement que vous êtes le meilleur dans chacun de ces domaines. Bon, exception faite si vous cuisinez comme des pieds, mais au moins vous rirez un bon coup. Et qui sait, peut‑être votre enfant sera-t-il le prochain Ricardo puisqu’il doit prendre la cuisine en charge!

Geneviève Dutrisac

 

FCEFQ : Bilan d’une semaine remplie de films et de sacs de popcorn

En tant que chroniqueur de films pour l’émission de radio Sit

En tant que chroniqueur de films pour l’émission de radio Situation critique de CKRL et pour le blogue Ma famille mon chaos, j’ai eu l’honneur d’être invité à faire partie du jury de cette sixième édition du Festival de cinéma en famille de Québec. Pendant la semaine de relâche, j’ai donc vu plusieurs films (six imposés) en compagnie de ma fille Emmanuelle, puisqu’elle agissait à titre de chroniqueuse pour une émission de radio hebdomadaire diffusée en direct du cinéma. Elle rencontrait différents invités du festival en plus de commenter les films. Voici donc un résumé de nos coups de cœur! Malheureusement, la plupart de ces films ne seront pas distribués en salles, mais ils devraient éventuellement être disponibles sur d’autres plateformes. Encore une fois, le festival a su présenter une programmation riche et variée pour tous les goûts.

1-      Ma vie de Courgette

Les attentes étaient élevées pour ce long métrage d’animation atypique maintes fois primé dans les festivals. Après avoir charmé Cannes lors de sa première, il a poursuivi son chemin jusqu’à se retrouver en nomination pour un Oscar! Le jury comme le public sont tombés amoureux de cette coproduction de la Suisse et de la France, qui raconte la vie d’un garçon, Courgette, qui rejoint un orphelinat suite au décès de sa mère. S’isolant des autres au début, il finira par y trouver sa place, surtout quand l’intrigante Camille arrivera parmi eux. Courgette tombera sous le charme de cette fille plutôt dégourdie. L’histoire étonne et détonne parfois par le ton et les thèmes abordés, mais le tout est exécuté avec une charmante simplicité qui ne peut nous empêcher de nous émouvoir. Le jeu des jeunes comédiens, empreint d’une belle innocence, est si juste qu’on oublie que l’on voit des personnages animés! Un film touchant, mais auquel on doit tout de même se montrer vigilant. Je dirais que le film s’adresse à un public de dix ans et plus.

2-      Monsieur Grenouille

Voici un film parfait, qui saura plaire aux grands comme aux tous petits! Monsieur Grenouille est une production des Pays-Bas dans la pure tradition de nos Contes pour tous. D’ailleurs, après ce visionnement, je réalisais à quel point ce genre de films nous manque ici. Pourquoi avons-nous arrêté de servir ce jeune public, chose que nous faisions très bien? L’histoire de Monsieur Grenouille est très simple, mais charmante : un professeur du primaire cache un grand secret. Dès qu’il entend parler de grenouilles, il se transforme en batracien! Pour retrouver sa forme humaine, il doit manger une mouche! Les comédiens sont excellents, surtout l’enseignant grenouille qui nous fait rire par son jeu physique, et son élève futée, une jeune comédienne charismatique qui crève l’écran! Point de malice ici, que du pur bonheur!

3-      Le cœur en braille

Comédie dramatique française qui raconte les épreuves d’une fille de treize ans qui perd tranquillement la vie suite à une maladie. Pour ne pas exposer sa condition à l’école, elle se lie d’amitié avec un garçon de sa classe qui a le béguin pour elle. Au fur et à mesure que leur relation se développe, elle n’aura pas le choix de lui révéler sa condition. Surtout, elle devra compter sur son aide alors qu’elle cherche à auditionner pour le conservatoire de musique en violoncelle à la fin des classes. Si le sujet peut sembler lourd, le film est plutôt à l’eau de rose. Le cœur en braille est un beau film, bien appuyé par la complicité évidente des deux protagonistes.

4-      Les Twinners et la malédiction de Souptown

Les Twinners est un film d’aventure finlandais dans la tradition des romans britanniques Le club des 5 ou la bd belge Les 4 As. On y trouve un groupe secret formé de quelques jeunes qui se réunissent pour résoudre les énigmes du grand-père de l’un d’entre eux. Lorsqu’une vraie malédiction s’abat sur la ville, les adultes agissent en enfants; ils doivent tenter de trouver le remède au virus, caché par le grand-père qui est lié à sa création. Le film regorge de belles séquences d’action qui rappellent Les Goonies, en plus léger. Les comédiens se tirent bien d’affaire et l’histoire saura ravir les jeunes qui adorent les quêtes mystérieuses.

5-      Les fantômes de Canterville

Cette comédie surnaturelle, inspirée de l’œuvre d’Oscar Wilde, mélange habilement humour et effets visuels. Le scénario réinvente parfaitement bien ce classique pour une nouvelle génération, alors que le fantôme est plutôt celui d’une femme, Éléonor. Celle-ci hante son château afin que personne ne puisse y vivre. Évidemment, une famille de la grande ville désirera s’y installer, mais Éléonor se retrouvera dans de fâcheuses dispositions, alors que les nouveaux arrivants ne démontrent aucun signe de peur. Les comédiens sont solides dans ce film qui évoque le Beetlejuice de Tim Burton.

Mention spéciale à Ballerina, film d’animation que je n’ai pas eu le temps de voir, mais que ma fille Emmanuelle a adoré. Elle a aimé l’histoire ainsi que les personnages attachants. Elle a également aimé la musique. Donc, suggestion pour vos filles si vous avez déjà vu La belle et la bête! Ballerina est toujours à l’affiche dans certaines régions.

Patrick Marleau

À un doigt de la perfection

Tu suces ton pouce depuis toujours. Même blottie au

Tu suces ton pouce depuis toujours. Même blottie au fond de mon utérus, tu t’adonnais déjà à ce petit plaisir : échographie à l’appui! C’était d’ailleurs la chose la plus adorable du monde! Sans parler du côté pratique : pas besoin de laver une suce que tu as échappée sur le plancher pour la xe fois, pas besoin de courir les magasins en fin de soirée pour trouver LA réplique exacte de la tétine que tu as perdue, pas besoin de se lever la nuit pour remettre l’objet fétiche dans ta bouche, etc. Non! Ton pouce, c’était ta façon à toi de te calmer toute seule : un apaisement instantané et toujours à ta portée.

Rapidement, on a eu droit aux commentaires et conseils non sollicités de notre entourage :

« Ce n’est pas très propre! »

« Pourquoi ne lui donnez-vous pas une suce? Ça va être difficile de la faire arrêter! »

« Elle va avoir les dents croches! »

Tu ne marchais même pas à quatre pattes qu’on parlait déjà de ton suçage de pouce comme d’une dépendance au crack. Personnellement, j’étais trop préoccupée par tes besoins de base pour m’en faire avec un problème qui, pour moi, n’en était pas réellement un. Ton pouce te sécurisait, tout comme l’aurait fait une doudou ou un câlin. Je n’y voyais rien de bien méchant.

À ton entrée à la garderie, les mises en garde se sont multipliées :

« Elle va se faire taquiner! »

« Ça va affecter son langage! »

« Ne te demande pas pourquoi elle est toujours malade! »

La pression se faisait sentir. Je perdais de plus en plus confiance en moi et en mon instinct maternel qui jusque-là, m’avait encouragée à choisir mes batailles. Et si j’étais en train de gâcher ta vie? Et si tu finissais par vivre de l’intimidation à cause de ça? Et si c’était moi qui banalisais la situation? Visiblement, aux yeux des autres, c’était un problème majeur! Mais ce n’était pas comme s’il suffisait de te demander poliment d’arrêter de sucer ton pouce ou mieux encore, de te le confisquer, hein? Un pouce, ce n’est pas une suce : c’est plutôt difficile d’y limiter l’accès, de le donner au père Noël, d’en faire cadeau à un bébé ou de le jeter à la poubelle.

J’ai fini par crouler sous la pression et par le fait même, je t’en ai fait subir. J’étais en mode recherche de solutions à la puissance mille. J’ai essayé tous les moyens imaginables pour te sevrer : des mitaines pour le dodo, du liquide amer, des diachylons, une balle antistress, des tableaux de récompenses, des promesses à ne plus finir, etc. Nous sommes même allés jusqu’à te faire peur en te disant que tu ressemblerais à Nanny McPhee : rien à faire! Je me suis surprise à m’impatienter devant ton manque de volonté. Pourquoi ne pouvais-tu pas simplement arrêter?

Lors de ta rentrée scolaire, j’ai secrètement souhaité que les choses se règlent d’elles-mêmes. Je me suis dit que tu aurais trop d’orgueil pour pratiquer cette mauvaise habitude devant tes camarades de classe et que tu finirais pas comprendre que ton comportement était plus nuisible que bénéfique. La fée des dents ferait bientôt sa grande entrée. Le compte à rebours était commencé : il fallait venir à bout de ce problème avant que tombent les dents de lait et qu’il ne soit trop tard!

Aujourd’hui, tu as huit ans, quelques dents d’adulte à ton actif, et la saga du pouce demeure d’actualité. Tes dents et ton palais trahissent déjà ton mauvais pli et c’est écrit dans le ciel qu’on devra investir une fortune chez l’orthodontiste (adieu, les voyages dans le Sud!) J’ai toutefois compris qu’il ne servait à rien de te pousser, de t’effrayer ou de te culpabiliser. Cette manie, elle fait partie de toi et de ton parcours. Toi seule pourras trouver la motivation nécessaire pour la mettre derrière toi lorsque tu t’en sentiras prête. En attendant, tu resteras pour moi, la petite fille la plus adorable qui soit… à un doigt de la perfection!

Je suis une mauvaise amie

Je l’ai pas, je l’avoue : en amitié, je suis vraiment nulle! J

Je l’ai pas, je l’avoue : en amitié, je suis vraiment nulle! J’essaie, je fais des efforts, mais rien à faire, je suis une mauvaise amie. Je voudrais tellement être digne des Sex and the city et La Galère de ce monde, mais rien à faire!

Si Facebook n’existait pas, c’est à peu près certain que j’oublierais ta fête, mon amie. Je le sais, parce que si ma mère et mon chum n’avaient pas la même date d’anniversaire, un des deux se retrouverait très certainement aux oubliettes. Je suis comme ça, faut pas m’en vouloir : j’arrive à me rappeler toutes les affaires insignifiantes et inutiles, mais le jour de ta fête, impossible, et ce, même si je te connais depuis toujours.

Le téléphone, les visites… encore là, je ne l’ai pas! Je n’appelle jamais pour prendre des nouvelles, je suis vraiment désolée. J’y pense, mais je ne le fais pas. Je passe devant chez toi plusieurs fois par semaine et chaque fois, je me dis : « Faudrait tellement que je lui rende visite ». Et je continue mon chemin…

Si j’entretenais mon couple ou ma famille comme j’entretiens mes amitiés, je serais certainement célibataire et mes enfants ne me parleraient plus. Le pire? J’ai tellement de volonté! Je me dis : « Ok là, ça suffit, tu fais des efforts », et là, je téléphone, je texte, je passe faire un tour et au bout de quelques semaines… nada! Je retrouve mon rôle d’amie poche et le confort de la loi du moindre effort.

Et pourtant, je décrocherais la lune pour une amie. Je la décrocherais en pleine nuit sous la pluie, je la décrocherais pieds nus en pleine tempête de neige. Je la décrocherais même si ça ne me tente pas et je ne me poserais même pas la question! Je ferais tout et n’importe quoi (tant que ça n’implique pas des araignées, j’ai mes limites!), mais au quotidien, je suis la pire des amies.

J’ai de l’amour à revendre, j’ai l’oreille attentive et les conseils qu’il te faut, mais juste une fois de temps en temps. À temps plein, tu te retrouverais à me confier tes états d’âme dans ma cuisine, entre de la vaisselle sale et du linge pas plié. Tu te ferais couper la parole par deux p’tits tannants (et je doute que ce soit ce que tu recherches) et je finirais par te mettre à la porte parce que je dois me rendre à une réunion. J’ai tout ce qu’il faut pour être une bonne amie, mais je suis prise dans mon rôle de maman et de blonde, et c’est tout le reste qui prend le bord… toi comprise, chère amie.

Mais je t’aime, je t’aime tellement, tu me connais si bien, peut-être même trop, et je t’aime surtout parce que tu sais et que tu comprends. Je m’en veux souvent d’être une mauvaise amie, mais comment je pourrais me passer de toi, et ce, même si je te vois une fois par lune. Je suis là, quelque part je ne sais pas trop où, mais je suis là, et je sais que toi aussi. En pleine nuit, en plein jour, au milieu de la semaine ou le soir de Noël, quand c’est la fin du monde ou le plus beau jour de ta vie, je ne suis jamais plus loin qu’un coup de téléphone.

Et plus j’y pense, plus je me dis que c’est peut-être ça, l’amitié idéale : savoir que l’autre est là même quand nous, on n’y est pas!

Karine Arseneault

Hymne à la vieillesse

Est-ce qu’il n’y a pas une certaine beauté dans la vieillesse?

Est-ce qu’il n’y a pas une certaine beauté dans la vieillesse? J’ai envie de dire oui, quand je vois ma grand-mère, oui j’y crois. Elle a 99 ans, mais toujours aussi jeune dans son cœur, dans son âme, dans sa tête. Je voudrais vieillir comme elle, avoir sa force d’adaptation. En une vie, elle a vu passer une guerre, des révolutions, l’arrivée d’internet, plusieurs crashs boursiers, des changements de politiques… Elle a su s’adapter, se confronter à la réalité qui change, aux mentalités… La vieillesse, ce n’est pas uniquement les traces sur sa peau, ses cheveux blancs, son corps un peu voûté. Non, la vieillesse, c’est cette force, une force constante face au changement. Avoir presque 100 ans en 2017, qu’est-ce que ça implique?

Parfois, on envie cette vieillesse, on la critique, on la néglige… Peut-on les laisser souffler un peu, nos p’tits vieux, reprendre leur souffle face à cette agitation perpétuelle? Ma grand-mère a traversé tout un siècle, presque 100 ans! Vous vous imaginez, aujourd’hui, on a de la misère à passer au travers de notre journée! Quand je vois ma grand-mère faire un Skype avec nous pour Noël, je lui lève mon chapeau. Elle s’excuse parce qu’elle n’entend pas bien, mais on s’en fout. Elle a su ouvrir son ordinateur et faire cet appel. Elle a sûrement livré des batailles plus grandes que celle-là, mais peu importe. Elle a su apprivoiser le présent. Pour nous, ça semble tellement facile. Elle a su garder sa curiosité, son envie d’apprendre, de se dépasser. De toute manière, elle n’a pas eu le choix. La société l’a poussée à faire ce virage. Aller au guichet pour retirer de l’argent, envoyer des emails, commander des sushis sur internet… Autour d’elle, tout change, ses enfants, ses petits-enfants, nous devons adultes, vivons notre vie, nos rêves. Chez elle, le changement ne se voit pas; elle est toujours là, coquette, discrète comme toujours. Elle a su s’adapter sans pour autant changer.

En plus de s’adapter, elle a un devoir de transmission. Un pied vers le futur, mais la main accrochée au passé. Une grand-mère de 99 ans, c’est l’incarnation de l’Histoire, celle des grands moments qui ont marqué le 20e et 21e siècle, mais aussi celle de l’histoire d’une famille. Son âge la rend précieuse, unique.

Gabie Demers-Moran

Je veux voir mamie sur Skype!

Il y a un océan qui me sépare de ma famille. Eux au Québec, moi e

Il y a un océan qui me sépare de ma famille. Eux au Québec, moi en France, avec toute ma tribu. Je crois que la distance ne détermine pas la force des relations humaines. J’ai lu quelque part que la distance pouvait empêcher un câlin, un bisou, mais pas un sentiment. Et malgré les 5 000 km qui me séparent de ma famille, le sentiment est toujours plus grand, plus fort. Et c’est ce que je veux transmettre à mes filles.

Parfois, je reproche aux gens qui habitent proche de ne pas vraiment se parler, de ne pas se connaître, de ne pas prendre le temps. Je connais des familles éclatées pour un malentendu, un mot de trop… Malgré la distance, je suis convaincue que nous avons construit une relation unique, spéciale. Je n’ai jamais coupé les ponts, au contraire; je vois mes filles construire un lien immuable avec mes parents, leurs cousins et cousines, leurs tantes et leur oncle. Malgré l’océan qui nous sépare, elles ne se sont jamais senties à l’écart. C’est vrai, nous sommes toujours absents pour les fêtes, les soupers en famille, les sorties à la cabane à sucre ou les activités. Ça me brise le cœur, c’est triste de ne pas partager leur quotidien. J’aimerais pouvoir dire « on va jouer chez ma sœur », « on va dormir chez Mamie… » Mais je ne peux pas. À la place, je partage des souvenirs, des anecdotes, des histoires rapportées, des conversations virtuelles, des appels…

J’appelle ma famille toutes les semaines, je suis au courant de tout. Mes filles me réclament aussi de les appeler. Elles montrent leurs dessins, leurs nouveaux jouets, ma mère montre la neige, ses chatons… La conversation est faite de moments loufoques, cocasses, il y a une certaine pureté, une innocence et une vérité dans nos échanges. Parfois, mes filles ont une idée, une pensée, une envie qu’elles veulent partager, on envoie un email ou une photo, on appelle… La technologie a grandement contribué à entretenir les relations. C’est presque naturel de voir leur visage sur la tablette, ce n’est pas rédhibitoire aux marques d’affection. Au contraire, elles aiment faire des bisous envolés, accentuer leur joie, faire des sourires. La technologie nous fait oublier la distance réelle et contribue à une proximité virtuelle, en restant très naturelle pour les enfants.

La relation est spontanée. Et quand on se voit, tout est si simple. Nous profitons du temps, il n’y a pas de place dans notre relation pour des sous-entendus, des non-dits. Les souvenirs s’emmagasinent pour les jours de séparation. On fait des réserves, on classe les moments, les visages. Combien de fois j’ai entendu mes filles dire « tu te souviens chez papi » ou « quand on sera chez matante… » J’aimerais qu’on soit là physiquement, mais au lieu de nous apitoyer sur notre sort, nous tissons une relation bien serrée. Je ne me sens pas loin de ma famille, je sais qu’ils sont là, proches et disponibles. Mes filles aussi sont conscientes que la distance n’est pas un obstacle à leur relation avec eux.

Gabie Demers-Morand

De ma première maison à ma maison coup de coeur !

Quand j'ai commencé à travailler dans le domaine de l'immobilier, je n'avais que 19 ans. Avec le r

Quand j’ai commencé à travailler dans le domaine de l’immobilier, je n’avais que 19 ans. Avec le recul, je réalise que c’était TRÈS jeune pour aider les gens à acheter ou vendre une maison. En effet, l’achat d’une propriété est, pour plusieurs, le plus gros investissement qu’ils feront dans leur vie.

Mon amour pour le domaine de l’immobilier et son côté émotionnel a commencé il y a près de 8 ans, alors que je me suis séparée du papa de mon fils. À ce moment de ma vie, j’ai dû acheter une maison très rapidement. L’important était d’avoir une maison que j’aimais bien et qui pouvait m’offrir une date d’occupation rapide et par le fait même, offrir un toit et une stabilité à mon fils.

Vous savez, dans mon domaine, je vois souvent ce type de situation, mais c’était la première fois que moi-même j’avais à gérer tout ça. C’est à ce moment que j’ai réalisé qu’il m’avait longtemps été difficile de bien saisir les émotions ressenties par mes clients parce que je n’avais que très peu de vécu! C’est aussi à ce moment que j’ai pu comprendre tous ceux qui vivaient une séparation. J’ai appris à travailler avec leurs peines, leurs désirs et aussi leurs indécisions.

Quelques années plus tard, alors que j’évaluais une maison…. Je suis littéralement tombée en amour. Un gros coup de foudre… Avec la maison haha!! Moi qui pensais rénover ma maison, je n’avais soudainement qu’une idée en tête et c’était de mettre une pancarte “À VENDRE” sur ma maison actuelle, afin d’acquérir un nouveau chez moi beaucoup plus à mon image.

Le premier achat est souvent très émotif dès le départ. Bien sûr, on est tout aussi émotif avec l’achat d’une deuxième propriété, mais c’est différent et trippant. À travers ce premier processus, on apprend à vivre dans un endroit qui, à la base nous convenait, mais qui n’évolue pas nécessairement avec nos besoins. Quand on fait l’achat de notre deuxième propriété, on en sait plus sur ce qu’on veut et, surtout, ce qu’on ne veut plus.

Personnellement, la vie a été bonne pour moi! J’ai vendu ma maison en quelques jours pour acheter mon coup de cÅ“ur. Depuis ce jour, je vis dans cette même maison et je n’ai pas l’intention de déménager haha!! Nous pensons plutôt à contacter notre institution bancaire afin de prendre un prêt afin de rénover et mettre notre maison encore plus à notre goût !! 

Une maison, c’est important. C’est l’endroit où vous élèverez vos enfants, l’endroit où vous vivrez des peines d’amour et la plupart des grands moments de votre vie. Ne prenez pas ça à la légère. Entourez-vous de gens compétents, comme par exemple d’ un conseiller de la Banque Scotia. Il pourra vous guider dès le début du processus pour vous faciliter la vie et vous aider à ce que votre achat ou votre vente ne soit pas un souvenir désagréable!

Si vous pensez à un nouvel achat ou encore à rénover votre maison, la Banque Scotia vous propose un concours où vous courez la chance de remporter 10 000$ pour réaliser votre rêve. Tentez votre chance ici !!

 

** J’ai collaboré avec la Banque Scotia pour cet article spécifique, mais le texte que j’ai écrit reflète mes propres opinions et ma propre expérience.**

Je suis le SUPERHÉROS qui a perdu ses pouvoirs…

Cette fois-ci, c’est le bon choix! J’ai choisi le travail qui me

Cette fois-ci, c’est le bon choix! J’ai choisi le travail qui me plaît. Ma relation avec ce travail, je l’ai débutée ainsi en disant à mon épouse : « Je vais avoir du succès et je serai prospère. On pourra se payer tout ce que l’on désire et tu pourras mettre l’énergie sur ta propre future carrière. » Après plusieurs mois d’implication comme si c’était ma propre compagnie, d’efforts et d’acharnement à vouloir réussir et plaire aux autres, le jour sombre qui devait arriver arriva…

562 jours…

Après dix-neuf mois à ce poste, je n’en peux plus. Une bombe vient d’éclater dans mon estomac. Ce sentiment d’anxiété intense qui te gruge l’intérieur. L’impression d’une déchirure interne qui brûle et qui te fait souffrir. Le sentiment d’une peine immense comme une rupture en amour. En quittant le bureau, je sais que je n’y remettrai pas les pieds le lendemain. J’ai besoin d’air, mais je ne le trouve pas. Je pense à Babe, mon épouse, et je m’enfonce encore plus dans le noir. Elle endure ce scénario depuis bien longtemps, mais tente tant bien que mal de me conseiller et de me consoler. Je la connais bien. Dans ses pensées, sans qu’elle le verbalise, voici ce que je vois : « Le jour de la marmotte est à nos portes. Chéri mari vient de terminer sa lune de miel avec son emploi qui dure depuis 562 jours exactement… »

Le jour D, comme dans Dépression…

Le lendemain matin, j’avise mon nouveau patron que je serai absent. Je me suis couché à une heure impossible, puisque le hamster a pris tout l’espace dans ma tête et dans mes pensées. Je prends rendez-vous d’urgence avec mon médecin parce que je sais que ça ne va pas… La rencontre a lieu.

Après quelques minutes dans ce bureau qui me semble si minuscule, le verdict de culpabilité tombe, comme dans le box des accusés : « Monsieur Karl Wilky, vous êtes coupable… Dépression… Dépression MAJEURE, Karl. Arrêt de travail indéfini. »

Bow!

L’impression que je viens de recevoir une tonne de brique sur les épaules… Je peine à me lever de la chaise pour me rendre à ma voiture. Une fois rendu de peine et de misère, je m’assois derrière le volant et… j’éclate.

Comment vais-je l’annoncer à mon épouse, à mes enfants?

Superman n’est plus…

Le syndrome de SUPERMAN, je l’ai. Je suis le protecteur de mes enfants et de mon épouse. Mais là, Superman est sans ses super pouvoirs. Le superhéros n’est plus qu’un simple humain. Anéanti. Je ne suis plus qu’un imposteur de la protection. Je vais devoir leur annoncer et leur dire que je les laisse tomber, puisque les barrières de protection que j’avais mises en place n’existent plus. N’ayant pas le courage de faire face à la musique, je ne suis pas en mesure de l’annoncer à mon épouse. Ni de vive voix au téléphone, ni en face. Je la texte…

À mon arrivée à la maison, je m’assois à la table et mon épouse vient me voir. J’éclate en sanglots à nouveau. Je n’ai plus de force, plus de bouclier, plus de super pouvoirs. Je ne suis plus un homme, plus un mari, plus un père, plus un ami, je ne suis plus rien. Une dépression, voilà ce que je suis…

La dépression… vue de l’intérieur

Si vous me posez la question sur la manière dont on voit la dépression quand on est en plein dedans, voici la réflexion que j’en fais : on n’y voit que dalle! On ne voit pas la souffrance autour, mais on voit la nôtre. On ne voit pas que notre dépression peut faire sombrer, soit beaucoup ou juste un tout petit peu, ceux que l’on aime autour de soi. On est déconnecté de la réalité.

Dormir à des heures anormales, manger peu, hygiène laissant à désirer ou plutôt être indésirable en laissant l’hygiène de côté. On s’en fout parce que l’on se fout de tout, en surface, selon ma perception de ma dépression à nous. Je dis ma dépression à nous parce que je ne suis pas le seul à avoir vécu cette dépression. Au sens propre, je suis le seul, mais les dommages collatéraux sont flagrants.

Au tout début de mon congé, qui a vu le jour à la mi-juin, mes enfants étaient tellement emballés de voir papa à la maison. Elles ont vite compris que quelque chose tournait carré. Je dormais tout le temps, j’avais de la difficulté à manger. Moi qui suis un verbomoteur, je ne parlais pas. Mon hygiène laissait à désirer, alors que je suis du genre à me doucher deux ou trois fois par jour et j’en passe. Je ne m’amusais plus avec elles, moi qui suis un sportif dans le sang. Mes blagues n’étaient plus au rendez-vous, moi qui suis un humoriste célèbrement inconnu. Je leur faisais mal sans m’en rendre compte, avec mon absence. J’aime pourtant mes filles plus que vous ne pouvez l’imaginer.

Mon épouse qui a maintenu le fort pendant tout ce temps fait aussi partie des victimes de notre dépression. De voir l’homme de sa vie sombrer et ne devenir que l’ombre de lui-même n’est pas situation facile. Après quelques semaines, elle en est venue à me détester. Elle me détestait de voir que je la laissais tomber, que je laissais tomber nos filles. Que le mec qu’elle avait accepté de prendre pour époux et qui avait prononcé : « Oui, je le veux » était devenu l’image d’un mort-vivant.

Vous savez, quand il y a quelqu’un à l’intérieur, mais que la lumière est éteinte?

C’était le tableau de ce qui se dessinait devant elle. J’étais devenu ce coloc qui ne fout rien dans la maison et pendant que l’autre se tape tout. Pour la baise, eh! bien, on repassera. Tu n’as pas le goût de rapprochements quand ton mâle sent la vieille chaussette ou qu’il n’a aucun intérêt ni désir pour la chose. Pour ceux et celles qui me connaissent dans mon vrai moi sans dépression, je ne me rassasie pas de faire l’amour, si vous voyez ce que je veux dire!

Au moment où cela arrive, on ne se rend compte de rien. Après coup, on s’en veut et la culpabilité prend le dessus... mais se pardonner, c’est avancer… sans oublier… pour éviter de recommencer…

  

Merci la vie…

 

Sincèrement, je suis soulagé et heureux qu’elles soient toutes les trois encore à mes côtés. Mon épouse reflète dans mon cœur la rareté et la beauté comme une perle rose, une femme extraordinaire qui m’aime avec mes qualités, mes défauts, remplie de connaissances et de lumière. Une mère exceptionnelle et pleine de tendresse pour nos deux magnifiques filles. Un vieil adage dit ceci : Si l’on veut partir pour aller loin, on doit partir accompagné. Voilà la vision que j’ai de mon couple…

Ma vie était remplie de nids de poule sur une route défraîchie par le temps. Lorsque l’on vit une dépression et que l’on décide finalement de prendre les grands moyens pour s’en sortir, cela n’est pas sans rechutes ni chaos. Ma compréhension de notre dépression à nous est que, malgré notre désespoir ou nos malaises intérieurs, il ne faut jamais oublier que les gens autour de nous nous aiment et veulent notre bien. Souvent, les outils pour éviter une dépression sont juste devant nous, mais nous les ignorons parce que notre ego est souvent maître de nous.

Ma dépression à nous… est derrière… nous…

Le plus beau cadeau que je me suis fait est d’aller voir des pros. J’en ai vu. L’approche psychologique ne me parlait pas, mais j’ai trouvé quelques outils à travers mes séances. L’ergothérapie en santé mentale est aussi une approche très intéressante qui m’a ouvert à des progrès considérables. Une spécialiste en réhabilitation est une autre ressource qui m’a permis de mettre en place un plan d’action pour retrouver la confiance en moi, retrouver la complicité égratignée auprès de mes filles et raviver l’amour, l’amitié et la complicité dans mon couple.

Personne n’a dit que tomber, c’était mal si tu as appris que l’important, c’est de se relever après une chute. Pour être honnête, je suis tanné de tomber et de me relever. Maintenant, je dois éviter les trous ou sauter par-dessus.

Pour moi, ma paix intérieure, mon estime de moi, par amour pour mes filles qui sont une source inépuisable d’amour à mon égard et pour mon épouse qui est une muse, ma maison et mon éternel amour, je dois vous laisser…

 

Puisque mon costume de SUPERMAN est maintenant propre et m’attend chez le nettoyeur…

Karl Wilky, collaborateur spécial

 

LA tâche au masculin

Il y a une différence flagrante dans la gestion des tâches à la m

Il y a une différence flagrante dans la gestion des tâches à la maison. J’adore mon mari, il m’aide énormément et je n’ai pas à me plaindre. Détrompez-vous, je ne me plains pas, je vous renvoie seulement une observation entre le mode de fonctionnement masculin et féminin dans l’accomplissement des tâches quotidiennes.

Prenons l’exemple du bain :

Quand je donne le bain à nos deux filles, voici la liste des tâches que j’exécute en même temps que ladite tâche principale. Je rentre du boulot, mets mon souper dans l’autocuiseur, et hop! Je fais couler le bain. J’y plonge alors les filles. Pendant qu’elles barbotent avec leurs canards et autres jeux en caoutchouc, je plie et range les vêtements de la journée (le sale dans le bac de lavage, le propre dans les armoires). J’en profite pour sortir leurs habits pour le lendemain. En revenant, dans la salle de bain, je nettoie les poils collés au fond du lavabo, vestiges de la masculinité de mon cher mari! J’entends mon autocuiseur, le souper est presque prêt. Je baisse le feu et j’en profite pour sortir les assiettes et mettre la table. Je reviens et lave les filles (LA tâche principale). Je les sors, les sèche, je crème leur petite peau déshydratée par le rigoureux hiver. Je leur fais des tresses, parce qu’elles veulent avoir les cheveux bouclés demain. Voilà les pyjamas enfilés, elles retournent à leur occupation le temps que je re-nettoie la salle de bain, j’accroche les serviettes et j’essuie l’eau sur le rebord du bain. Ouf, le bain est terminé!

Voici maintenant ce qui se passe si c’est mon mari qui s’exécute à cette tâche, qui est de donner le bain. Il prend les filles, fait couler l’eau et il les met dedans. Il reste sagement à côté d’elles pendant qu’elles jouent dans le bain. Il fournit un nombre incalculable de jouets et accessoires de toutes sortes pour ne pas avoir à trop interagir. En passant la tête pour lui apporter les pyjamas, qu’il a oublié de prendre dans la chambre, je le vois assis tranquillement à côté de la baignoire en train de regarder son téléphone. Il ne veut pas laisser les filles seules, donc il reste dans la salle de bain durant tout le temps. Il les lave (il faut être honnête, il les lave sûrement mieux que moi, il n’a que ça à faire en même temps!) Moi, quand j’entends le presto qui veut exploser, je me dépêche un peu, c’est vrai. Derrière les oreilles, le nombril, les orteils un par un! Il les sèche, leur met leur pyjama et voilà! Ils sortent tous, et moi je retourne dans la salle de bain. J’ai presque du mal à ouvrir la porte, car le sol est jonché de vêtements, les serviettes humides sont poussées, voire presque cachées dans un coin. Le bain est vidé, mais les jouets sont comme des épaves au fond. Le sol est inondé comme si un tsunami était passé par là. Bref, elles ont pris leur bain, elles sont propres, mais tout le reste, il ne faut pas trop y compter.

Ce n’est pas que les hommes sont incapables de faire deux choses en même temps, c’est qu’ils ne voient pas les autres choses à faire. La tâche à exécuter est unique, comme l’homme qui l’accomplit!

Gabie Demers-Morand

Des mots, des maux et de l’amour

Combien de fois entend-on nos enfants nous dire des mots qui nous fo

Combien de fois entend-on nos enfants nous dire des mots qui nous font réagir? Des phrases marmonnées, criées, murmurées, qui nous font rager. Qui nous font pleurer. Ou qui font sourire notre cœur de parent. Elles font partie de leur développement, du testage de limites à la quête maladroite d’autonomie jusqu’au moment où ils reconnaissent notre rôle dans leur existence. Quelles sont les phrases qui VOUS font réagir?

Les phrases clés qui font damner les parents…

1-      C’est pas de ma faute, c’est lui qui m’a fait fâcher! (Ok, notre jeune se déresponsabilise, mais au moins, il verbalise une émotion…)

2-      Je vais le faire plus tard. (Me semble, oui.)

3-     Je veux pas dormir! (Et la version ado rempli d’hormones en folie : Pas capable de me lever… zzzzzzzzzzzzz)

4-      J’ai pas envie. Ça me tente pas! (Et toi, tu penses que ça nous tente de laver les toilettes et de plier trois tonnes de vêtements chaque semaine?)

5-      Grrrrrrrr! (Là, c’est le côté « mammifère sauvage enragé » qui sort. Et souvent, quand on demande d’utiliser des mots pour nous aider à comprendre, ça empire les choses. Mais un jour, il nous en remerciera. Peut-être.)

6-      C’est trop difficile, j’suis pas capable! (Habituellement déclamé sur le ton du gars fatigué du Groupe sanguin, mais version « Je suis sur le bord de mourir sous la torture! C’est quoi l’idée de me forcer à apprendre à lacer mes souliers?! »)

7-      J’m’en fous! (Ou sa version encore pire : Je m’en câ…, qui peut se décliner en plusieurs variétés selon les connaissances qu’a notre jeune de la terminologie d’Église.)

Les phrases qui font mal (même si on essaie de mettre notre carapace) :

1-      T’es vraiment (choisissez votre préféré) nul, stupide, poche! (Blindez-vous et ne le croyez pas : vous n’êtes pas un zéro, vous avez un Q.I. plus qu’acceptable et vous ne contenez pas de thé. Donc vous n’êtes ni nul, ni stupide, ni poche.)

2-      Va-t’en! (Ok, pour aller où au juste? Parce que ça adonne que tu es dans MA maison.)

3-      T’es même pas ma mère (ou mon père)! (Oh! Que je l’attendais celle-là! Mais je peux te jurer, preuves corporelles à l’appui, que tu es sorti de mon ventre. Bon, si c’est monsieur qui parle, ça se peut que les preuves soient moins évidentes… mais la paternité est là quand même.)

4-      Je serais plus heureux dans une autre famille! (Peut-être, on ne le saura jamais. Mais il n’y aura jamais personne qui t’aimera autant et aussi inconditionnellement que nous. Ça te tenterait qu’on essaie d’être heureux ensemble?)

5-      J’t’aime pu! (Ben moi, je t’aime tout le temps, même si je n’aime pas ce que tu me dis présentement.)

6-      Je veux mourir. (Non. Je ne veux pas. Je ne peux pas. Je veux que tu vives. Et que tu aies le goût de vivre.)

Les phrases qui font fondre notre cœur de parent :

1-      T’es la maman la plus belle/patiente/intelligente mais pas genre nerd du monde! (Ah! Mais je te retourne les compliments!)

2-      T’es le papa le plus musclé/drôle/niaiseux mais dans le bon sens de la Terre! (Yes! J’ai réussi ma job de papa!)

3-      Je t’aime tellement que je ne connais pas de mots assez grands pour le dire. (Ton sourire le dit, tu n’as pas besoin de mots pour l’exprimer.)

4-      Maman, sais-tu quelle heure il est? C’est l’heure du câlin! (Oh! Mon bébé! C’est tout le temps l’heure des câlins!)

5-      Merci de m’avoir créé. C’est grâce à vous deux que j’existe. (Merci à toi, mon fils, ma fille, de faire partie de notre vie. C’est grâce à toi que notre famille existe!)

6-      Je m’excuse pour les mots pas gentils que je t’ai dits. C’est ma colère qui parlait. Je regrette. La prochaine fois, je vais de gros efforts pour respirer au lieu de crier. (Bon ben coudonc. On a dû faire une bonne job!)

Nathalie Courcy

 

La fois où j’ai failli te perdre: ce qu’on doit faire en cas d’étouffement

On pense souvent que les événements dramatiques n’arrivent que c

On pense souvent que les événements dramatiques n’arrivent que chez les autres. Que nous sommes à l’abri de tout et qu’un cours de secourisme n’est pas une nécessité, jusqu’au jour où notre enfant s’étouffe devant nous. Je ne parle pas ici d’un petit garçon qui ne fait que tousser, mais bien d’un petit être de deux ans qui a le visage tout bleu, aucun son qui ne sort de sa bouche, aucune respiration. C’est à ce moment que tu sais que les prochaines secondes sont cruciales à sa survie. Je ne sais pas si vous le savez, mais quand c’est ton propre enfant, ton cerveau est difficile à calmer. Heureusement, l’adrénaline peut faire des miracles.

C’était un mardi soir, bien normal, pour une rare fois le souper se passait sans crises. Mon enfant, tu mangeais avec appétit et sans nous dire « Ark dégueux ». Le moment du dessert est arrivé, je t’ai donné des morceaux de cantaloup. Trois morceaux, pour être précise. Mais toi, mon petit coquin, tu t’es dit : « Pourquoi ne pas essayer de faire comme l’écureuil et de tout mettre dans ma bouche en même temps? »Tu as même décidé d’ajouter la tranche de pain que tu n’avais pas finie au souper. Tu as profité du court moment où je fermais le plat pour débarquer de ta chaise et te mettre à courir pour aller te coucher dans les escaliers. Peux-tu bien me dire ce qui t’est passé par la tête? Heureusement, papa est parti à ta rescousse pour que tu retournes sur ta chaise. C’est à ce moment que tu t’es fâché et qu’un morceau est descendu à la mauvaise place.

Le premier réflexe que nous avons eu était d’enlever ce qui se trouvait dans ta bouche (je sais que ce n’est pas le meilleur). Le mal était déjà fait, ton visage est devenu bleu en peu de temps. Ton petit corps s’est raidi. Nous avons essayé de faire la technique où tu es étendu sur un bras et que nous tapons dans ton dos. L’adrénaline a fait de toi un poids plume. Mais, ça ne fonctionnait pas. Je t’avoue que la panique a augmenté en moi. Malgré mes deux cours de secourisme (je les ai faits car je travaillais en garderie), j’ai oublié l’autre méthode. Mon cerveau était embrouillé. Je criais à ton père d’appeler l’ambulance, soudainement ses mains n’avaient plus de dextérité.

Je me suis ressaisie, je me suis placée derrière toi et j’ai enfoncé avec délicatesse mon poing dans ton bedon. Je crois que ça a fonctionné, car un pleur est ENFIN sorti de ta bouche. Si tu savais le soulagement que j’ai eu à ce moment. Le stress est tombé, j’ai pleuré et j’ai tremblé pendant de longues minutes.

Pour faire sortir le méchant, j’en ai parlé à des amies. L’une d’elles m’a fortement conseillé d’aller consulter pour m’assurer que rien n’était brisé et que le morceau n’était pas dans le mauvais trou. Je me suis alors dirigée vers un hôpital pour enfants de la région. Les médecins ont rapidement examiné mon garçon. Oui, oui, en moins d’une heure quinze minutes, nous étions déjà sortis de l’hôpital. Nous étions rassurés, tout était beau.

Je ne te cacherai pas que les deux jours qui ont suivi ce terrible moment, j’ai angoissé, j’ai imaginé le pire scénario en me disant toujours : « Et si la vie t’avait enlevé à moi? » Une grosse boule s’était installée sur mon cœur pour me faire pression. Aujourd’hui, je suis heureuse d’entendre tes crises de terrible two. Cela signifie que tu es toujours vivant. Je dis tout simplement « merci la vie ». Je laisse maintenant la plume à celle qui m’a bien conseillée, afin de vous expliquer ce qu’il est important de faire dans ces moments terrifiants.

Karine Larouche

Ce qu’il faut savoir

Pourquoi on s’étouffe?

Nous avons deux tuyaux dans la gorge : la trachée, qui est reliée aux poumons (respiration), et l’œsophage, relié à l’estomac (alimentation). Un petit clapet vient fermer la trachée lorsque nous mangeons ou buvons, afin que les aliments ou les liquides passent dans le système digestif et n’aillent pas dans les voies respiratoires. Parfois, ce clapet est moins réactif (c’est le cas des bébés, des personnes âgées ou tout simplement parce que l’on parle en mangeant : le clapet devient tout mêlé!) C’est là que survient la fausse route! Le morceau d’aliment (ou d’objet) est coincé dans la trachée et obstrue les voies respiratoires!

Si la victime tousse, que dois-je faire?

Encouragez-la à tousser. Envoye! TOUSSE! PLUS FORT! TOUSSE!

Détachez le bébé de sa chaise d’appoint, mais ne le prenez pas dans vos bras, sinon il risque d’arrêter de tousser et de vous laisser faire. La toux est un moyen de protection très efficace.

Utilisez la gravité! Mettez bébé ou bambin la TÊTE EN BAS, secouez le corps de Haut en bas et TAPEZ dans le dos!

Si la victime ne tousse pas, ne pleure pas, ne respire pas :

Ses lèvres deviennent bleues et son regard est en panique. Vous devez agir vite, sinon le cerveau va perdre conscience (manque d’oxygénation).

  • Pour les enfants de moins d’un an: la tête orientée VERS LE BAS, ALTERNEZ des tapes dans le dos et des compressions thoraciques.
  • Les enfants qui tiennent debout ou les adultes : utilisez la méthode de compressions abdominales (Heimlich) ou de compressions thoraciques (pour les femmes enceintes ou les personnes trop corpulentes). Mettez votre point dans la région du nombril, enfoncez violemment vers l’intérieur et vers le haut. L’objectif est de remonter très fort le diaphragme qui va écraser l’air qui se trouve dans les poumons et de FAIRE SAUTER LE BOUCHON. (Si la victime tousse, cette méthode ne fonctionne pas puisqu’il y a toujours un peu d’air qui passe.) Si vous n’êtes pas capable d’atteindre le nombril, trouver un moyen pour appuyer fort sur le thorax (technique de RCR), afin d’écraser directement les poumons.

De nombreux parents m’ont témoigné avoir eu une force incroyable avec l’adrénaline et avoir viré leur enfant LA TÊTE EN BAS. C’est un peu comme faire sortir du Ketchup de sa bouteille : tu secoues, tu tapes, tu secoues, tu tapes…

Que faire après un étouffement?

Il est important d’aller consulter un médecin dans les heures qui suivent, et ce, pour deux raisons. Les techniques de désobstruction des voies respiratoires sont des méthodes violentes qui peuvent entraîner des lésions. De plus, un morceau d’aliment peut rester pris dans les bronches, ayant pour conséquence une pneumonie d’aspiration.

Si une toux persiste, il est important d’aller faire une radio des poumons en urgence.

Que dois-je faire si la victime perd conscience?

Appelez le 911 immédiatement! Pratiquez les manœuvres de RCR http://www.mafamillemonchaos.ca/on-sinforme/gestes-peuvent-sauver-vies/

À NE PAS FAIRE – Aller chercher le morceau avec les doigts (le risque de le pousser plus loin est dangereux) – Donner des tapes dans le dos si la victime est debout (la gravité va faire tomber le morceau plus bas et empirer la situation) – Donner de l’eau (l’eau ira dans l’œsophage, la trachée est bloquée, ce n’est pas le même tuyau!)

Si vous souhaitez suivre un cours, toutes les informations sont sur le site de la fondation des maladies du cœur et de l’AVC.

http://www.coeuretavc.ca

Gwendoline Duchaine