Archives avril 2017

Mon chum ronfle ou La nuit où j’ai failli dormir

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Je vous écris ce texte avec mon xe café à la main. J’attends toujours que la caféine fasse son œuvre. Mais honnêtement, je crois qu’elle a abandonné la partie. Dès la première gorgée de café, elle s’est dit « Ok, c’est le moment de faire la grève, elle est irrécupérable ».

 

Une nuit à oublier. Je n’ai pas mal dormi. J’ai pas fermé l’œil de la nuit. Ma dernière est grippée. Je me suis tapé deux crises de faux croup. Pour calmer les crises, je suis allée deux fois dehors avec elle. Entre son sommeil entrecoupé de pleurs et ses crises, pas eu le temps de dormir. Lorsqu’enfin vers deux heures du matin, elle a sombré dans un sommeil profond, l’homme a décidé de se mettre à ronfler. Je sais qu’il ne décide pas volontairement de ronfler, mais cette nuit, c’était de SA faute.

 

Cette nuit a été précédée de plusieurs où j’ai mal dormi. L’endroit dans mon cerveau où le raisonnement logique se fait sonnait occupé. Je voulais juste dormir. Pis non, j’avais pas le goût d’aller dormir sur le divan devenu inconfortable par les sauts des enfants. Je voulais dormir dans mon lit… notre lit. Cette nuit-là ben, c’était juste le mien… BON!

 

J’ai tenté la manière douce : « Mon amour, tu ronfles ». Suivi d’un « Je ronfle pas, pas le moyen de dormir ici ». J’ai senti la colère monter en moi. Ben oui, je suis du genre à inventer les bruits infernaux qu’il fait, question de passer une nuit de merde.

 

J’avais déjà épuisé le peu de compassion qu’il me restait; fini la manière douce. Coups de pieds, tirer l’oreiller, bean sur le bras sont devenus mes solutions évidentes. À part une accalmie d’une dizaine de secondes, je n’y gagnais rien.

 

C’est à ce moment que j’ai évalué la possibilité de lui mettre un bas dans la bouche… Ok, pas réellement, mais juste l’image m’a fait du bien.

 

Je me suis même demandé si les trucs des infopubs antironflement marchaient réellement. Oui, j’étais écœurée de l’entendre à ce point-là. Je me suis souvenu des bandelettes pour mieux respirer. À part que l’homme a dû se frotter le nez avec du beurre de peanut pour enlever la colle (moment hilarant), ça n’a rien donné.

 

Il a finalement cessé de ronfler. J’ai failli m’endormir, mais le cadran a sonné.

 

Ma journée commençait…

 

Mélanie Paradis

 

 

 

Se remettre de l’arrivée de bébé

J’étais bien préparée à la venue de mon bébé. Je m’attenda

J’étais bien préparée à la venue de mon bébé. Je m’attendais à ce que son arrivée chamboule ma vie, je lui avais fait de la place dans mon cœur, dans ma maison, dans mes projets. J’avais entendu parler du quatrième trimestre. Je savais que les premiers mois seraient demandants, que j’allais devoir faire preuve de souplesse. Tout ça je le savais, j’étais prête… je n’avais juste pas pensé à la suite.

Tout s’est en effet passé comme prévu les premiers mois. Je me suis remise de l’accouchement, bébé a trouvé sa routine de vie, son père était présent à la maison, le bonheur s’est installé rapidement dans notre maison. Quand je dis le bonheur, je ne veux pas dire que tout était parfait, loin de là, mais j’y étais prête, je dansais à travers les ajustements, je trouvais ça beau tout ce désordre, je n’avais d’yeux que pour mon fils et notre nouvelle famille.

Mais voilà, après trois mois, j’étais heureuse oui, mais encore tellement dépassée par tout. J’avais de la difficulté à arriver à une heure précise pour un rendez-vous. Mon mari était de retour au travail et je croulais sous les tâches ménagères que je n’arrivais juste pas à faire. J’avais un bébé très zen et pourtant, j’étais nerveuse. Pas de panique généralisée, mais toujours un petit stress de tâches inachevées, de cheveux pas lavés, de rendez-vous reportés. J’avais l’impression que je ne faisais pas grand-chose. Pourtant, je sais que s’occuper d’un petit mini être dépendant totalement de son entourage, ce n’est pas rien, mais je me mettais de la pression pour être une fée du logis en plus.

On dirait que dans les livres que j’avais lus, je n’arrivais pas à trouver d’expérience qui résonnait avec mon vécu. On parlait de dépression postpartum ou d’anxiété postpartum, et bien que j’aie une profonde empathie pour les mamans dans cette situation, ce n’était pas mon cas. En fait, je crois qu’il s’agit d’un continuum : ma vie n’était pas paralysée par mon état mental, mais si j’avais à placer un curseur sur cette ligne qui ne part de « aucun stress » à « anxiété postpartum », je dois dire que ce curseur y était nettement plus vers la droite qu’avant. J’ai appris à l’accepter plutôt qu’à le combattre. Il y a des jours où je me trouvais super comme maman et d’autres où je me culpabilisais beaucoup. J’ai appris à stopper mes préoccupations les jours où je manquais de sommeil, parce que vraiment, à part alimenter ma culpabilité, ça ne servait à rien ces pensées-là. J’ai aussi appris à ne pas avoir honte de cela. Je suis une mère, parfois je suis dépassée, parfois je suis en contrôle, mais je fais toujours mon possible.

Quand j’ai commencé à lire des témoignages sur des blogues et des groupes Facebook, j’ai bien vu que je n’étais pas seule à vivre ce dépassement au quotidien. J’ai commencé à réaliser que peut-être, je ne m’en remettrais jamais. J’ai commencé à vivre le fameux lâcher-prise… Et je n’ai jamais arrêté de cheminer par rapport à cela depuis. Il faut encore que je me parle pour y arriver. Que je me rappelle l’importance de prendre soin de moi pour pouvoir prendre soin de mon fils.

Au fond, l’arrivée d’un bébé, c’est une grande adaptation qui arrive à un moment où tu es tellement vulnérable qu’inévitablement, il y aura des creux de vagues.

Le chaos, il ne cesse jamais, tout est une phase. Le bon, comme le mauvais, finit toujours par passer. C’est ce qui fait que les beaux souvenirs s’accumulent, que les moins beaux deviennent des références nostalgiques, mais aussi que l’adaptation est constante, elle évolue en même temps que bébé.

Mon bébé n’est plus un bébé maintenant, il aura deux ans dans moins d’un mois. Je remercie le ciel chaque jour de son arrivée dans ma vie. Elle m’aura permis de travailler encore plus fort sur moi, de guérir de vieilles blessures et de faire le ménage dans mes priorités.

Roxane Larocque

Mon mariage au soleil

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Il y a bientôt dix ans, mon homme et moi, on s’est dit oui en gougounes.https://static.xx.fbcdn.net/images/emoji.php/v8/f96/1/16/1f49c.png
Presque vingt ans en tout qu’on partage notre quotidien, mais un beau jour, il m’a fait la grande demande et bien entendu, j’ai accepté!

Isla Mujeres, janvier 2007, une partie de la plage et de la mer juste pour nous. Un moment magique et intime puisque nous avions fait le choix de vivre cette expérience tous les deux, sans invités…

Les circonstances ont probablement orienté notre choix de se diriger vers une destination soleil pour ce grand jour. J’avais perdu ma mère peu de temps avant et j’appréhendais tous les préparatifs du mariage sans compter LA fameuse journée… Devoir vivre tout cela en me rappelant sans cesse qu’elle n’y serait pas.

Il y avait cette réalité, mais il demeurait très évident que pour nous, la grande cérémonie, les décorations, les invitations, la grosse robe, ça ne nous ressemblait pas (surtout Rich en robe).

Bref, on avait envie de se dire tous les deux, dans un endroit spécial, qu’on s’aimait tellement qu’on avait envie de se dire oui pour la vie.https://static.xx.fbcdn.net/images/emoji.php/v8/f68/1/16/1f495.png

Et nous est venue l’idée d’un mariage sur la plage.
Une des meilleures idées que nous ayons eues à ce jour!
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Alors pour ceux qui hésiteraient, voici la liste de toutes les bonnes raisons pour aller de l’avant!

1— Possibilité de vivre ces instants à peu de frais (invités ou non).

2— Préparatifs simples : traduction des documents officiels en espagnol, puis en français au retour.

3— Choix qui se font via Internet (fleurs, musiciens, photographes, hôtel, repas), ce qui simplifie le processus. Nous y avons pris beaucoup de plaisir!

4— Effet de surprise! Jusqu’à notre arrivée, nous n’avions aucune idée des lieux, du déroulement… La surprise pour nous fut que tout a été bien au-delà de nos attentes.

5— La température : soleil et chaleur toujours au menu!

6— Robe de princesse non obligatoire; la mienne n’a coûté que 100 $! Bien entendu, on y va avec nos besoins; dans mon cas, j’ai eu un coup de cœur et par chance, c’était plus qu’abordable!

7— Vous êtes déjà à destination pour le voyage de noces, encore la tête dans les nuages 😍

8— Décor paradisiaque pour nos photos de mariage.

9— On décroche totalement du quotidien pour se consacrer uniquement à ce grand jour!

10— Le côté exotique !

Alors? Qui seront les prochains?

 

Karine Lamarche

 

Écoresponsable : un peu, beaucoup, pantoute?

L’autre soir, j’attendais dans une chaîne de restauration rapid

L’autre soir, j’attendais dans une chaîne de restauration rapide pour me commander un petit café à emporter. Il n’y avait qu’une cliente devant moi, donc pas de stress : trente secondes et ce serait tiguidou! Ben non, toi! De tous les clients du monde, il fallait que je tombe sur une écoresponsable, une freak de l’environnement, une… « zéro déchet »! J’étais au bord du désespoir! Quand je l’ai vue sortir sa trâlée de plats de plastique et envoyer la petite caissière annoncer ses caprices aux employés dans la cuisine, j’ai sérieusement songé à tourner les talons avant qu’une veine me pète dans le front.

Vous savez, moi aussi, je contribue à préserver notre environnement. Il y a des jours où je me trouve même assez hot écologiquement parlant. J’ai un super bac à compostage dans le fond de ma cour : un bijou qui ferait saliver David Suzuki et Hubert Reeves, j’vous jure! Et ce n’est pas pour me vanter, mais mes trois enfants ont porté des couches lavables (à temps partiel, mais quand même!), mes filles ont porté les guenilles de la cousine et de la voisine, j’utilise des plats réutilisables dans les dîners des cocos, je lave les vêtements à l’eau froide (et à deux brassées par jour, ça doit compter un peu, non?), j’essaie d’acheter local, je recycle, etc.

Mais force est de constater que je suis loin d’être la meilleure amie de la Terre. Si je suis « verte », je suis sans doute du vert le plus pâle du spectre des couleurs : un p’tit vert menthe, genre. Il me pogne des lubies, mais généralement, ma paresse et mon manque de volonté me rattrapent assez vite.

Je dois faire mon mea culpa :

  • Je jette mes boîtes de conserve de pâte de tomates : ça me tente assez moyennement de vider un océan et ma réserve de patience pour les nettoyer avant de les mettre au recyclage (Non, mais! Y a-t-il quelque chose de plus difficile à laver que ça? Ciboulot!)
  • Je me suis payé le luxe à quelques reprises de servir des repas d’anniversaire dans des assiettes en styromousse avec des ustensiles en plastique : juste comme ça, pour me sauver de la vaisselle!
  • Je n’utilise pas, et n’utiliserai jamais, de Diva Cup: ça m’écÅ“ure au plus haut point! J’ai assez de me vider de mon sang tous les mois, je ne me mettrai pas à gerber par-dessus le marché!
  • J’ai environ vingt-cinq sacs réutilisables qui ne servent quasiment jamais, car je les oublie toujours dans ma valise d’auto (et pour en rajouter une couche, j’ai un véhicule sport utilitaire. Figurez-vous donc que ça coûte cher rouler « vert » et que ça accommode rarement les familles nombreuses!)
  • Chez nous, on ne mange pas bio : parce qu’un fruit au triple du prix, ça me coupe l’appétit! Pire encore, il m’arrive de manger des framboises et des mûres à même le casseau, sans les laver: Bonjour le chimique!
  • J’ai la ferme intention de continuer à utiliser de bons vieux essuie-tout parce qu’on va se le dire : il y a des choses que même ton torchon ne mérite pas de vivre!

En fin de compte, la petite madame « zéro déchet » du resto, je l’envie, OK? Oui! J’ai trouvé ça long attendre quinze minutes pour un café et je ne serai manifestement jamais aussi intense dans mon respect de l’environnement, mais j’admire son dévouement et ses convictions. J’ai des croûtes à manger avant d’être considérée comme écoresponsable, mais en attendant d’atteindre les standards des Suzuki de ce monde, je continuerai à tenter de réduire mon empreinte écologique, un petit geste à la fois.

Steph Nesteruk

 

La mode végan

Le mouvement s’est installé progressivement à la

Le mouvement s’est installé progressivement à la maison. En janvier 2016, notre fille de quatorze ans a arrêté de manger de la viande. Quelques mois plus tard, elle a banni le poisson de son alimentation. Et depuis un an, elle s’impose un régime sévère, par conviction : elle ne consomme aucun produit venant des animaux.

Comment en est-elle arrivée là? Pourquoi autant d’adolescents suivent ce mouvement, ce mode vie? Comment c’est d’être végan, au quotidien? Est-ce possible d’avoir une alimentation équilibrée et adaptée aux besoins des ados, sans aucun produit animal?

Tout a commencé avec internet et le visionnement de ces vidéos virales provenant d’associations de protection des animaux. Ces images terrifiantes et cruelles des abattoirs, mises en scènes par des extrémistes amoureux des animaux, ont chamboulé ma fille. Elle pleurait devant tant de cruauté et a commencé à se poser des questions. Elle a décidé de ne plus être à l’origine de ces « meurtres »… et de ne plus consommer de viande!

Nous avons alors commencé à nous inquiéter pour sa santé. Ses besoins en fer et en protéines allaient-ils être comblés? Comme elle mangeait quand même du poisson et des Å“ufs, nous avons décidé de la laisser faire. Et nous nous disions que c’était sans doute une phase, un passage, une rébellion… Après tout, c’est ça aussi l’adolescence : le rejet de la société (qui tue les animaux pour se nourrir).

Quelques semaines plus tard, notre fille nous a annoncé qu’elle s’était « conscientisée sur le poisson ». Elle était très documentée sur le sujet et nous a expliqué toutes les cochonneries qui sont administrées aux poissons d’élevage, et très franchement, j’ai compris sa démarche.

À ce moment-là, c’était clair dans sa tête : elle ne voulait plus consommer de produits animaliers, quels qu’ils soient… sauf qu’elle n’osait pas encore nous en parler. C’est petit à petit que je me suis doutée…

–  Maman, je suis végan.
– Tu es quoi?
– Végétalienne.
– Tu ne manges pas de viande ni de poisson.
– Je ne mange plus de lait, de beurre, de fromage ni tout ce qui vient des animaux.
– Des œufs?
– Non, je ne veux plus en consommer non plus.
– Mais tu vas manger quoi?
– Maman, il y a des milliers de personnes qui sont en santé et ne consomment pas de produits venant des animaux. Je ne veux pas être à l’origine de maltraitances. J’ai vu beaucoup de reportages et je ne souhaite pas être responsable d’autant de souffrance. Il y a de nombreuses alternatives!
– L’homme est omnivore! Il mange de tout et l’a toujours fait!
– Et bien, il serait temps d’évoluer…

Nous avons donc réalisé que les risques pour sa santé étaient réels. Nous nous sommes inquiétés de cette nouvelle manière de vivre très exigeante et contrôlante. L’épicerie est devenue un casse-tête et la convivialité des repas en famille s’est envolée… Même aller au restaurant était trop compliqué : il y a des produits issus des animaux dans tout ce que l’on mange!

La plus grande de mes inquiétudes, c’est ce contrôle alimentaire qu’elle s’imposait. Elle disait se sentir « sale » s’il y avait un peu de beurre dans ses légumes. Cette rigueur extrême me faisait penser à mon anorexie d’adolescente… La surpuissance du corps… Ma fille avait-elle un problème de santé mentale ou simplement de nouvelles convictions?

Nous nous sommes rapidement sentis dépassés et nous avons décidé de nous entourer. Son médecin nous a référés auprès d’une diététicienne qui nous a confirmé que le régime alimentaire de notre fille manquait cruellement de protéines! Depuis, elle est suivie de très près, avec des bilans sanguins réguliers et une alimentation équilibrée qui est très compliquée à mettre en place au quotidien. Nous avons découvert un nombre incroyable d’aliments de remplacement, certains nous plaisent, d’autres sont infectes! On teste, on goûte, on adopte, on découvre! Et finalement, toute la famille se prête au jeu!

Le défi est de faire attention de ne pas consommer plus de deux portions de soja par jour (c’est un perturbateur endocrinien!) et de varier les apports en protéines. Le suivi médical est strict afin qu’il n’y ait pas de carences alimentaires. Être végétalien ne s’improvise pas, c’est compliqué et mon seul conseil est de s’entourer de professionnels de la nutrition!

Elle a accepté toutes nos conditions par conviction. Sa détermination était plus forte que tous nos arguments ou nos mises en garde concernant sa santé.

J’ai regardé ma fille avancer dans ce processus, je l’ai observée expliquer à son entourage le pourquoi de son mode de vie et j’ai réalisé que j’étais fière. Sa manière de rejeter la société et de se conscientiser sur la protection des animaux et de la nature est honorable! Elle pourrait se droguer, faire des bêtises, fumer, boire… Eh bien non! Elle est juste végan! Et ça ne concerne pas seulement son alimentation : elle refuse les hormones, les médicaments, les produits testés sur les animaux et les vêtements en fourrure ou en cuir! Elle nous a ouvert les yeux sur beaucoup de choses!

Je trouve ça fascinant que mon enfant m’éduque et me montre ce qui est bien pour moi et pour l’avenir de la planète. C’est certain que nous ne suivons pas son mouvement un peu trop extrémiste à notre goût, mais nous ne mangeons que rarement de la viande et du poisson, nous consommons beaucoup moins de produits laitiers et d’œufs. Nous nous sentons bien plus en forme et n’avons plus de cholestérol dans nos derniers bilans sanguins. Nous mangeons beaucoup de graines (je sais bien qu’Étienne va rire en lisant cette phrase!) et nous découvrons, grâce à notre diététicienne, plein de nouveaux aliments!

L’avenir nous dira si notre fille poursuit ce chemin très exigeant au quotidien.
Je pense que nous pouvons, en tant que consommateurs, avoir un réel impact sur les conditions de vie des animaux de l’industrie alimentaire. Il suffit de manger différemment, d’acheter local, de fuir les consommations de masse et de privilégier le « bio ».
La route est longue, mais quand je vois la détermination de ma fille et de ces ados végans, j’ai beaucoup d’espoir!

 

Gwendoline Duchaine

Sérieux, Man?

Mon grand a huit ans. Un beau petit mec de huit ans tout blond qui r

Mon grand a huit ans. Un beau petit mec de huit ans tout blond qui ressemble lentement, mais sûrement, plus à un début d’ado qu’à un petit garçon. Un petit monsieur qui se développe, se construit et devient un lui à part entière, à part de moi et à part de quiconque. Son lui à lui.

Hier, j’ai eu droit à un « Sérieux, Man? » quand je lui ai dit d’aller prendre sa douche… Mon premier. Perplexe que j’étais, je n’ai pas réagi immédiatement. Mon premier réflexe a été de me demander « c’est qui ça Man? » Moi??? C’est quoi? C’est fini ça, maman, ma petite maman d’amour, mamaaaaaan et toutes ces variantes que j’entends depuis huit ans? À compter de maintenant, je vais m’appeler Man? Seigneur! Je baignais dans le doute. Est-ce que j’aime ça, Man, ou je mets un stop à cela? Je le laisse s’émanciper ou je le couve?

Et puis, c’est quoi cette nouvelle manie de me demander si je suis sérieuse à chaque intervention? J’ai trois enfants, un chum, un ex, de nombreux amis, des collègues de travail, vingt-cinq appels de job par jour, des parents retraités qui ont plein de temps pour jaser, une belle-famille, des voisins, des interactions obligatoires quotidiennes avec la fille de l’épicerie, le gars du dépanneur, la cosméticienne de la pharmacie… Est-ce qu’il pense qu’après tout ça, je pourrais encore avoir un soupçon d’envie de parler pour rien? De jaser pour jaser? De donner des consignes « pas sérieuses »? Euh, sérieux, non!

Mais je sais que je m’en vais lentement vers cette fabuleuse adolescence qui m’amènera assurément son lot de « Sérieux, Man? » et je m’y prépare bon gré, mal gré. Et de là une toute nouvelle réflexion qui germe en moi : comment être un parent cool et un peu ami, tout en demeurant dans notre rôle de parent? Je veux bien que nous ayons des discussions intéressantes et que je fasse partie de leurs confidences, mais je dois jauger correctement pour demeurer ce que je serai à jamais : leur mère!

La ligne est mince et difficile à tracer pour ne pas verser dans un côté ou l’autre. Comprenons‑nous bien, mes enfants, je les A-DO-RE! Mais je ne veux pas être juste leur amie-cool. Et je ne veux pas juste être leur mère-figure-d’autorité. Je veux du respect, de bonnes manières et de l’obéissance. Je veux également de la complicité, des discussions et des confidences. Mon plus grand souhait est l’équilibre parfait entre les deux.

Et l’équilibre, il se construit au fil du temps, selon moi. On le développe lentement, on le façonne selon nos expériences et sûrement par des essais-erreurs aussi. J’espère être à la hauteur. J’espère qu’ils me trouveront cool et auront envie de me confier leurs états d’âme. J’espère que je saurai garder une poigne de fer dans un gant de velours maternel. J’espère qu’ils sauront faire leur bout de chemin pour qu’on arrive à se retrouver au centre. J’espère que nous aurons toujours envie de nous retrouver à cet endroit où l’amie-cool et le parent ne font qu’un et que ça fonctionne.

Souhaitons‑nous le meilleur. Comme chaque parent se souhaite de ne jamais perdre le fil invisible du lien qui nous unira toujours. En attendant, Man va aller lui répéter de prendre sa douche et jouer son rôle de parent pour que ça bouge un peu… Mais ce sera assurément maman qui ira le border ce soir; Man laissera sa place le temps d’un bisou et d’un câlin.

Isabelle Rheault

Êtes-vous un rouleau d’essuie-tout?

Vous vous demandez sûrement où je m’en vais avec une question co

Vous vous demandez sûrement où je m’en vais avec une question comme celle-là… J’ai tout simplement envie de vous faire un parallèle entre les types de guenilles qu’on utilise et nos relations interpersonnelles. Bien que ça puisse vous paraître farfelu à première vue, laissez l’idée faire son chemin et vous verrez que ce n’est pas bête du tout. 😉

Commençons par faire un inventaire des guenilles dont il sera question dans ce texte. Je vous parlerai des essuie-tout, des guenilles de ménage, de celles pour le comptoir et des serviettes décoratives. Faites-vous déjà des liens dans votre tête? Moi, j’en ai une tonne, mais je vais me contrôler et vous faire mes comparaisons le plus simplement possible. Allons-y!

1-Les essuie-tout : On en a toujours sous la main. On s’en sert pour les gros dégâts. On en utilise beaucoup trop; parfois, le rouleau y passe. Pas besoin de les entretenir, on les jette lorsqu’ils ont fait leur job. Maintenant, posez-vous la question suivante : êtes-vous cet ami qu’on appelle seulement en cas de problème? Avez-vous l’impression que votre téléphone sonne uniquement quand un proche est dans la mar** jusqu’au cou? Vous mettez alors tout en œuvre pour apporter votre aide parce que les amis sont là pour ça. Puis, une fois la solution réglée… pouf! Plus de nouvelles, comme si vous n’existiez pas! Ils ne s’informent pas de vous, de votre vie. Le silence radio jusqu’à la prochaine crise nécessitant vos qualités de scott towel. D’un autre côté, êtes-vous la personne qui traite ses proches comme un essuie-tout? Si oui, une petite réflexion s’impose pour vous.

2-Les guenilles de ménage et celles de comptoir : On les choisit avec soin, chaque guenille a sa spécialité. Certaines servent tous les jours (comptoir), d’autres chaque semaine, chaque mois (no judging here). On les entretient, car ce n’est pas facile de trouver LA bonne guenille pour chacune de nos tâches. Elles sont indispensables. Ici, on peut faire le lien avec les amitiés qui nous sont très utiles et dans lesquelles on investit de notre temps. Vous avez sûrement des amis que vous voyez une fois par mois, d’autres chaque jour et même certains que vous ne pouvez passer une journée sans texter. Il y a aussi les amis à qui on confie nos peines de cœur, ceux à qui on parle des enfants, du travail, de nos rêves, etc. Nous en prenons grand soin, car ils sont essentiels et si difficiles à trouver de nos jours.

3-Les serviettes décoratives : On a souvent un coup de cœur pour elles en magasin. On se dit qu’elles vont parfaitement s’agencer avec notre style. On les achète, car elles sont belles, mais au final, on se demande si on en avait besoin tant que ça. On réalise que, bien qu’elles soient jolies, elles ne servent pas à grand-chose finalement. Réfléchissez à votre cercle d’amis… Avez-vous au moins un ami qui s’y retrouve sans que vous sachiez pourquoi? Vous vous dites amis, vous pouvez même parfois être fiers de le dire. Oui, oui, ça vous est probablement déjà arrivé d’être tout content de dire à quelqu’un : « Ben oui, untel, c’est mon ami! » Mais, dans le fond, passez-vous du temps ensemble? Avez-vous des discussions enrichissantes? Partagez-vous des intérêts communs? Vous souciez-vous l’un de l’autre? Si vous avez répondu non, il se pourrait bien que votre amitié soit superficielle comme une serviette décorative. Rien de mal à ça si votre ami et vous vivez bien avec la situation et n’avez pas d’attentes différentes vis-à-vis de votre relation. Par contre, il serait bien de vérifier afin d’éviter les malentendus.

Loin de moi l’idée de vous faire la morale et de vous faire sentir cheap dans vos relations. Je suis loin d’être une amie parfaite! Tant mieux si mes réflexions vous ont permis de voir sous un nouveau jour la façon dont vous considérez vos relations interpersonnelles. Mon objectif premier aujourd’hui est de vous conscientiser à la façon dont les gens vous traitent. Vous ne devriez jamais être l’essuie-tout de quelqu’un. Ni même la serviette décorative (mon opinion). Vous valez plus que ça! Entourez-vous de gens qui se soucient de vous, qui vous apprécient. Soyez cet ami sincère et loyal qui est présent pour ses proches. Faites de bons choix pour vous, pas pour les autres. Souvenez-vous, vous n’avez pas de pouvoir sur les autres. Quel est le point de départ de tous les changements? Tout part de soi, tout simplement. Vivent les guenilles!

Myriam S-Fortin

Je suis une maman et je fais de mon mieux.

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Malgré toutes les lectures prénatales et même postnatales, je n’ai pas la vérité infuse. J’ai compris avec le temps que devenir maman, ça ne s’apprend pas dans les livres. Il n’y a pas de grimoire avec les potions magiques qui donnent réponse à tout. Mon dieu, tout serait tellement plus facile si un tel livre existait! Je ne commettrais pas d’erreurs, mes filles seraient plus que parfaites. Des petites filles modèles qui répondent immédiatement à chaque consigne avec le sourire, qui se tolèrent sans la moindre chicane… Une belle utopie.

 

Mais la réalité est tout autre. J’ai trois filles. Trois filles différentes. Ce qui fonctionne avec une ne fonctionne pas nécessairement avec l’autre. Trois filles qui me poussent à me remettre en question chaque jour. Mais jamais je n’aurais cru que je douterais de moi à ce point-là. Je me suis demandé si j’étais une bonne maman. Peut-être qu’avoir des enfants n’était pas fait pour moi.

 

Je ne sais pas, je ne sais plus.

 

Non, ce n’est pas vrai! Je sais. Je sais que j’aime mes filles. Je les aime de cet amour inconditionnel. Je crois sincèrement que c’est le plus important.

 

Je les aime assez pour me questionner, lire, chercher, essayer. Je les aime assez pour échouer, pour me relever et essayer de nouveau. Je les aime assez pour reconnaître que j’ai besoin d’aide et pour aller la chercher.

 

Je les aime assez pour les faire rire à en attraper le hoquet, pour les consoler lorsqu’elles ont un gros bobo. Je les aime assez pour les laisser se tromper et pour célébrer leur réussite. Je les aime assez pour jouer, danser, chanter à tue-tête avec elles. Je les regarde évoluer et j’ai ce sentiment de fierté immense qui m’envahit. Je les aime assez pour reconnaître que j’y suis pour quelque chose. Parce que oui, je fais aussi des bons coups.

 

Je les aime assez pour accepter que je vais me tromper. Que je les décevrai probablement. Que je ne serai jamais parfaite. Que parfois, je les ferai pleurer. Que parfois, je ne réussirai pas à les comprendre. Que je ne réussirai pas à les rassurer. Que j’essaierai toujours de faire de mon mieux. Ce mieux ne sera peut-être pas toujours ce qu’il leur faudra…

 

Je les aime assez pour ne jamais arrêter d’essayer d’être la meilleure maman possible.

 

Je les aime tellement que j’ose espérer qu’elles comprendront que j’ai toujours voulu le meilleur pour elles, et que, même si je me suis trompée… j’ai fait de mon mieux.

 

Je les aime assez pour avouer que je ne suis pas parfaite, mais mon amour pour elles est plus que parfait.

 

Mélanie Paradis

L’allergie au « j’ai pas le choix »

« J’ai pas

« J’ai pas le choix, je dois travailler pour payer mes comptes, pour faire vivre ma famille. »

« J’ai pas le choix, je dois absolument laver le plancher aujourd’hui. »

« J’ai pas le choix, il faut que je me repose si je veux être en forme. »

Je suis allergique aux « j’ai pas le choix », aux « il faut que » et aux « je dois ». Je suis pour la liberté responsable. Pas pour la liberté paresseuse qui refuse de se lever le matin et qui se plaint ensuite de ne pas avoir tout cuit dans le bec.

Ma mère m’a élevée avec la notion de choix, de liberté. On a toujours le choix. On a le choix de porter du noir ou des couleurs dans des funérailles. On a le choix de se lever à l’heure ou de partir en retard. On a le choix de garder notre emploi ou de tout quitter. On a le devoir d’assumer nos choix, aussi.

Si tu portes une robe flyée multicolore aux funérailles, ça se peut que tu te fasses dévisager par matante Carmen. Ou que tu reçoives des félicitations parce que tu illumines une journée sombre. Si tu te lèves toujours à l’heure, il y a des bonnes chances pour que ton employeur, tes enfants, le coach de hockey, l’apprécient. Il se peut aussi qu’à la longue, tu sois perçue comme le réveille-matin familial ou que tu t’épuises à force de ne jamais te donner de lousse. Si tu es tout le temps en retard, le risque est grand pour que tu te fasses montrer la porte à l’école et au travail. Mais peut-être aussi que ça te fera comprendre qu’un emploi de 8 à 4, ce n’est pas pour toi. N’essayez pas de me faire croire que l’avenir appartient seulement à ceux qui se lèvent tôt! Il y a une méchante gang d’artistes à succès qui reviennent des salles de spectacles à l’heure où d’autres démarrent leur voiture pour se rendre au boulot.

Quand j’étais jeune, je n’ai jamais ressenti de pression pour aller à l’université ou au collège privé, pas plus que j’en ai eu pour aller au public ou pour rapporter un salaire pendant mes études. Le deal était clair : étudier, c’est un travail. Tant que tu le fais bien, ça s’équivaut; tu peux habiter sous le toit familial sans payer. Mes frères ont aussi entendu le même discours. Au bout du compte, on a autant fait des études supérieures que des stages en entreprise, des formations d’apprentis et des formations sur le tas. On est allés au privé et au public, selon nos désirs. Et maintenant, on travaille tous, dans des domaines bien différents, mais qui nous rendent heureux et autonomes.

À quoi ça aurait servi que notre mère nous mette de la pression pour faire ce qu’elle considérait comme une réussite? Têtus comme on était, on aurait sûrement eu le même cheminement, avec plus de conflits et de « t’as pas rapp! » Parce qu’avec la force d’assumer ses choix et de croire en sa liberté, vient aussi une propension à la tête de mule. Il faut être bâti solide par en dedans pour garder la tête haute quand on se fait demander pourquoi on travaille au gouvernement alors qu’on a un PhD en littérature. Ou pourquoi notre emploi de camionneur nous comble alors qu’on a une maîtrise en éducation spécialisée.

Des fois, la tête dure de mes enfants, j’en ai marre. L’ostinite aiguë dont ils souffrent tous, je la mettrais aux vidanges, le temps de les élever sans être sans cesse contestée. Mais bon. Ce n’est pas de même que ça marche. Depuis qu’ils sont mini, on a élevé nos cocos d’amour dans la notion de liberté et de respect des limites des autres. « Nos droits se terminent là où commencent ceux des autres »… C’est une grande responsabilité de faire des choix. Ça élimine la possibilité de croire que c’est la faute des autres. Ça t’empêche de dire après coup : « J’avais pas le choix ». Ça te force à te respecter et à respecter les autres qui ont aussi le droit d’avoir leur opinion.

La liberté, c’est dans le quotidien. C’est dans le choix des vêtements pour la journée. Cet hiver, mon garçon de six ans a adopté l’ancienne tuque en ours polaire rose poilu de sa sœur. Ben coudonc. La limite parentale était établie à « tu dois avoir la tête et les mains au chaud ». Ça tombe bien, les mitaines sont attachées à la tuque! Alors c’est ce qu’il porte pour l’école. La liberté, c’est dans le choix de l’activité pour l’anniversaire. La grande sœur voulait inviter ses amies pour une fin de semaine et souper au East Side Mario’s en famille. Il en fut ainsi. Les autres enfants ont dû accepter son choix de resto et tout le monde a eu beaucoup de plaisir. Ma deuxième cocotte, elle, trouvait embêtant de faire une fête d’amis parce que tous ses amis sont des garçons. « Me semble que ça ressemble trop à un rendez-vous galant! ». Elle a préféré aller au cinéma et au McDo. Elle a fait le choix, et le plus beau, c’est qu’au royaume du hamburger pas bon et de la croquette de caoutchouc, elle s’est fait une nouvelle amie… qui l’a invitée à sa fête!

On ne sait jamais où nos choix nous mèneront, mais on sait qu’ils nous mèneront à bon port si on sait se respecter. Si ma mère m’avait interdit de déménager à seize ans ou d’épouser mon mari à vingt-deux ans, tout aurait été différent. Il manquerait probablement quatre petites têtes de mule sur Terre puisque mes enfants n’auraient pas vu le jour!

 

Nathalie Courcy

 

Quand mes peurs me rendent visite

J’ai eu de la visite en fin de semaine. De la grande visite. C’Ã

J’ai eu de la visite en fin de semaine. De la grande visite. C’était la journée parfaite, avec un beau soleil et une température idéale! Tout a commencé par : «Mamannnnn, est-ce qu’on peut aller se promener en vélo dans la rue, s’il te plaîîîîîît? » C’est précisément à ce moment-là que la grande visite est arrivée et ils étaient plusieurs.

La peur qu’un étranger les aborde, la peur qu’elles tombent, la peur qu’elles se perdent ou pire, la peur qu’elles se fassent enlever. Eh! Oui, mes peurs m’ont rendu visite ce week-end! Je sais qu’habituellement, c’est dans la rue qu’on fait du vélo, mais chez nous, on fait du vélo sur le gazon. Bizarre, me direz-vous, vous avez tout à fait raison. Voilà pourquoi, en fin de semaine, tout a changé…

Cette journée-là, mon cœur et ma tête se sont chicanés. Ma tête me disait qu’enfin, mes filles jouaient dehors, qu’enfin elles ne passaient pas leur temps dans la maison à se plaindre qu’elles n’ont rien à faire… Et il y avait mon cœur de maman qui hurlait : un étranger pourrait leur parler, elles pourraient se faire enlever ou elles pourraient se perdre. Toutes les horreurs qu’on lit dans les journaux, c’est assez pour nous faire paniquer et fabuler.

Est-ce qu’il y avait des enlèvements dans notre temps, probablement. Est-ce qu’on en parlait autant qu’aujourd’hui? Peut-être pas. En fait, la simple pensée que mes filles pourraient disparaître me donnait le goût de vomir. Nous, les mamans, on est des championnes pour se faire des scénarios tous plus fous les uns que les autres. J’ai déjà sermonné mon mari parce qu’il avait permis aux filles d’aller chercher le courrier à la poste qui est à seulement deux maisons en marchant… Oui, je suis peureuse.

J’ai quand même permis à mes filles d’aller jusqu’au panneau d’arrêt. Pendant ce temps, je me changeais les idées. La vaisselle, le balai, l’époussetage, le lavage, etc. Je devais m’occuper, une vraie folle de la propreté. Quelques minutes plus tard, je leur ai permis de descendre la côte… J’évoluais! J’avais les oreilles grandes ouvertes à l’affût du moindre cri. Je me trouvais bonne et relativement calme. Le sourire de fierté de mes filles me rassurait.

Je me suis alors donné un grand défi : permettre à ma plus grande d’aller reconduire son amie, en vélo, deux rues plus loin! J’étais dans ma tête, à ce moment précis, la maman la plus cool du monde et surtout, la moins peureuse! Une maman qui passait par-dessus ses propres peurs pour laisser de la liberté à ses enfants.

Alors que moi, j’étais si heureuse d’annoncer à ma fille que je lui donnais la permission de faire quelques kilomètres de plus, j’ai vu son visage à elle changer. Son grand sourire a fait place à des yeux incertains. Pas question de me dire ce qui n’allait pas devant son amie. À neuf ans, on a de l’orgueil, quand même. Elle a demandé à son amie de l’attendre dehors pour pouvoir me dire qu’elle avait peur de revenir toute seule à la maison sans son amie…

Assez grande pour vouloir faire du vélo dans la rue et aller de plus en plus loin, assez grande pour aller à la poste et assez grande pour m’avouer qu’elle a peur de revenir à la maison toute seule. Après avoir fait tout ce ménage pour me changer les idées, une petite marche de santé pour accompagner ma grande à vélo m’a fait le plus grand bien.

Valérie Grenier

Parce que le printemps, c’est pas si chouette que ça!

Je nous entends grogner, oh nous, collectif parental québécois. Lâ

Je nous entends grogner, oh nous, collectif parental québécois. L’hiver, le maudit hiver! S’il pouvait finir par finir, qu’on réussisse à voir le bout du froid qui s’éternise, de la neige qu’on trouve de moins en moins féérique à chaque bordée, de l’odeur des feutres de bottes mouillés qui semblent maintenant faire partie de la famille.

C’est le printemps qu’il nous faut. Et il est presque là, enfin! On l’attend, on l’espère, on n’en peut juste plus d’avoir hâte qu’il vienne nous chauffer la couenne et ramène la vie dans nos paysages. Hâte? Vraiment? Pensez-y bien! Tout n’est pas forcément rose, vert tendre et fleuri quand revient notre saison « chérie ».

Voici, juste pour vous : le top 10 des raisons qui font que le printemps, finalement, c’est pas si chouette que ça.

  1. Ah! L’odeur enivrante… des crottes de chien laissées dans le banc de neige parce que « Fait froid, y gèle, ça sentira rien de toute façon. » Grande nouvelle pour vous, chers amis de la race canine vivant le moment présent : sauf avis contraire, tous les hivers se terminent un jour. Et là, « Fait pas froid, ça gèle pas et puis ça pue. »
  2. Enfin, cette année, ta fille a réussi à comprendre comment placer son pouce dans sa petite mitaine. Bien entendu, c’est cette année qu’elle voudra plutôt des gants comme son grand frère. Des heures de plaisir!
  3. Les deux semaines de vacances dont on aurait besoin pour se remettre du stress d’avoir à se demander jusqu’à la dernière seconde : intérieure ou extérieure, la chasse aux œufs, cette année?
  4. Quatre lettres : BOUE.
  5. Quatre mots : Bottes d’eau. Boue. Succion.
  6. Plus moyen de prétexter qu’il fait beaucoup trop froid pour avoir l’excuse de faire paresser tout le monde devant l’intégrale des Contes pour tous.
  7. Avoir tous les manteaux, tuques, mitaines et tutti quanti en double dans l’entrée, parce que Mère Nature n’arrive pas à se brancher sur une saison.
  8. Retirer la tire d’érable des cheveux de ta progéniture. Et les cris d’agonie qui viennent avec parce que la tire, ben « ça tiiiiiiiiiiiiiiiire! »
  9. On mange quoi? Ça fait huit mois qu’on est en mode mijotés, on a comme fait le tour. Mais la charmante dernière bordée de neige tardive devrait retarder les premiers fruits et légumes de la saison de quelques semaines. Ça fait que… bœuf bourguignon?
  10. Enfin, des plus longues balades avec les enfants pour se dégourdir les jambes. Avec en prime, toutes ces belles découvertes qui viennent avec le dégel. « C’est quoi ça maman? Et ça, et ça, et ça? » Un écureuil écrasé. Probablement un oiseau écrasé. Ça semble être un reste de mouffette écrasée. Celui-là, je ne veux même pas savoir!

Mais bon, ne vous en faites pas. L’été, lui, il va bien finir par arriver.

Ah! L’été! ÇA, c’est chouette! Sauf que… les moustiques, la crème solaire dans les yeux, la crise pour avoir une crème glacée, celle parce que les jeux d’eaux sont fermés pour entretien, l’enfer de faire garder un chapeau à un enfant de dix-huit mois… Hum, j’vous ai parlé de l’automne?

Zabethe Boucher