Archives janvier 2019

Questions faciles… ou pas!

Une de mes ados a peur de prendre des initiatives. Peur de se trompe

Une de mes ados a peur de prendre des initiatives. Peur de se tromper, peur des conséquences. Depuis qu’elle est toute petite, elle est abonnée aux « et si ».

-Et si ça ne fonctionnait pas ?

– Et si je me faisais chicaner?

– Et si j’avais l’air folle?

– Et si je me trompais?

– Et si je me blessais ?

– Et si je dérangeais les autres ?

– Et si… tout.

Dans le temps, tout ça avait dégénéré jusqu’aux phobies. Multiples. Chats, chiens, fourmis, noirceur, feuilles d’arbres, papillons, tapis, flocons de neige, alouette.

On a travaillé fort (extrêmement fort) ensemble, et elle a réussi à en venir à bout. Ne reste que les piqures, mais quand même, elle progresse.

Par contre, on travaille encore sur les initiatives.

– Maman, est-ce que je peux boire de l’eau ?

Qu’est-ce que je suis censée répondre à ça ?

– Non, ça coûte trop cher. Je préfère que tu te déshydrates.

J’ai établi une règle : l’eau, c’est à volonté. Sauf peut-être dans la douche. Après trente minutes, on coupe.

– Maman, est-ce que ça, c’est du jus ?

Dit-elle en tenant la cruche transparente contenant un liquide jaune couleur… jus d’orange.

– Non, c’est mon test d’urine.

– Ben là, tu aurais pu faire un cocktail full alcool!

– Tout à fait. Étant donné que je bois de l’alcool trois fois par année, c’est réaliste. Je l’aurais certainement placé dans la cruche de jus des enfants, dans la porte du frigo pour être certaine que tes petits frères en boivent en se levant le matin.

– Ça veut dire que je peux en boire ? Je serai pas saoule

– Je te laisse essayer. Au pire, je vais te ramasser.

Mais encore là, elle progresse. Parfois, au retour de l’école, elle me texte :

– Aimerais-tu que je prépare le souper avant que tu arrives ?

– Euh… je serais folle de dire non ! Merci !

Ou encore mieux, elle m’accueille à mon retour avec un câlin et une plaque de biscuits encore tièdes :

– Ça me tentait de cuisiner. Chocolat blanc et noix de macadam, ça te va ? Et oui, j’ai ramassé ma vaisselle.

– Alléluia !

On passe d’un extrême à l’autre, mais on avance.

Il arrive encore que j’aie droit à des questions disons… inutiles?

– Est-ce que c’est correct si je vais faire mes devoirs?

– Nnnnnnnnnnnnoooooooooooooonnnnnnnnnnnnnn ! Fais pas ça, c’est dangereux ! Tout d’un coup que tes profs l’apprennent !

Bon, ok, j’abuse un peu du sarcasme. J’essaie quand même de comprendre la peur qui sous-tend toutes ses questions, mais jusqu’à maintenant, c’est l’humour qui a le plus aidé.

Il faut l’avouer, ses questions apportent un bel équilibre avec les questions de mon autre ado :

– Maman, qu’est-ce que ça veut dire, libido ?

Quelles sont les questions faciles (ou pas) que vos enfants vous sortent ?

 

Nathalie Courcy

 

L’ombre de lumière

Tu avais changé ta vie, pour le mieux. Tu avais réussi et tu en é

Tu avais changé ta vie, pour le mieux. Tu avais réussi et tu en étais fière ! Mais voilà qu’un coup t’a coupé les jambes, t’a courbé l’échine, bref t’a brisé les reins. Une ultime attaque qui a ajouté la petite goutte qui manquait dans ton immense bassin d’accumulation qui n’a pas débordé, mais qui a tout simplement éclaté en d’innombrables morceaux disparates.

Tu t’es effondrée de toute ta longueur, les membres tremblants, les joues inondées, le cœur manquant une fois sur deux ses battements. Bref tu as réalisé que tu avais besoin d’aide. La vie t’apparaissait soudain plus lourde que jamais. Plus dure, plus immonde et surtout plus injuste. Tu te sentais coupable d’avoir échoué.

Échoué ? NON ! Tu as gagné ma belle ! Tu as quitté cette vie qui te brimait, te déchiquetait petit à petit. Mais toutes ses années de blessures, elles ont un poids que tu n’as pas pu supporter. Tu as pensé à la fin de tout, la fin de la souffrance, de la méfiance, de la malchance… la fin de cette vie qui te pesait tant !

Mais tu n’as rien fait en ce sens. Tu t’es souvenu de ces êtres sans méfiance qui dépendent de toi. Qui t’aime pour ce que tu es. Qui ne te demande pas plus que tu ne peux. C’est toi qui t’en demandais trop. Tu as le droit de pleurer. Tu as le droit de dire que c’est assez ! Tu as TOUS LES DROITS pour leur bonheur et pour le TIEN.

Puis, tu n’es pas seule. Tu ne l’étais déjà pas lorsque tu as pensé au trépas. Lui, il t’apporte la joie. Il te donne cet amour simple sans demande, sans exigence. Tu as clamé haut et fort toute ta vie que tu voulais la simplicité, il te l’a offerte dans ton adversité. Lorsque tu es tombée, il était là, te tendant les bras. T’offrant son épaule, sa chaleur, son calme t’enivrant.

À chaque étape que tu as passée depuis ta chute, lui, il y était. Avec ses paroles et ses gestes réconfortants. T’apportant des conseils et des outils pour combattre ce nouvel ennemi que tu as découvert : l’anxiété.

Tu tournais trop souvent la tête vers l’ombre derrière toi. Traînant malgré toi des habitudes de néant. Souffrant de tes vides et de tes trop pleins. Il t’a encouragée à regarder vers la lumière, vers le soleil en laissant l’ombre noire derrière.

Aujourd’hui de nouveau, tu souris réellement, pleinement. Tu n’es pas totalement guérie, car tes blessures sont profondes. Tu manques de confiance, de foi en toi. Tu doutes de tout, à tout moment. Mais tu as pris la meilleure décision qui soit : tu fonces !

Tu retrouves peu à peu ta joie de vivre, en acceptant tes faiblesses. En donnant la main à tes peurs, elles te servent bien, autant qu’avant elles te nuisaient. Elles t’apportent la vigilance et l’acuité dont tu as besoin pour avancer. Tu apprends à accepter tes enfargées, à apprendre d’elles plutôt que de t’en méfier.

TU ES FORTE, BEAUTÉ !

Tu l’as toujours été et aujourd’hui, tu commences à le réaliser.
Continue sur ta lancée, va au-devant… fonce !
Cours vers l’ombre de lumière que tu ne voyais pas hier.

Simplement, Ghislaine

 

La dyspraxie

Depuis sa naissance, ma fille m’a inquiétée. Alors que tous me d

Depuis sa naissance, ma fille m’a inquiétée. Alors que tous me disaient : « Tu verras, le deuxième enfant apprend tout plus vite que le premier ! », je constatais que ce n’était pas DU TOUT son cas !

À sa naissance, elle avait cet air sévère que l’on voit chez les nouveau-nés qui ont souffert des dernières semaines de grossesse. J’ai pleuré en la voyant, oh j’étais tellement heureuse ! Mais je culpabilisais tellement aussi ! Je lui demandais plusieurs fois l’heure pardon pour cette souffrance que j’étais persuadée qu’elle avait vécue en moi : elle est née avec le cordon ombilical entouré plusieurs fois autour de son petit cou. Je sais bien que je n’y étais pour rien, mais vous savez ce que c’est : la culpabilité d’une mère, même insensée !

Elle n’a jamais marché à quatre pattes, se contentant de trois. À un point tel que j’ai eu peur qu’elle ait un problème de hanches !

Elle a marché très tard et que dire de l’apprentissage de la propreté !

Jusqu’à l’aube de ses trois ans, rien à faire. Elle n’apprenait pas du tout le principe ! Ce n’était pas par manque de volonté de ma part, par manque de trucs trouvés ici et là ou par manque d’expérience ! Elle était mon deuxième enfant et RIEN ne fonctionnait ! Elle pouvait faire dans sa culotte tous ses besoins et continuer à jouer tout bonnement sans que cela semble la déranger le moins du monde !

Puis, un soir, je ne saurai jamais vous expliquer ce qui s’est passé, mais au coucher, elle m’a dit : « Dodo ulotte mama! » Elle ne voulait pas de couche, pas de « pull-ups », non! Mademoiselle ma duchesse voulait dormir en bobettes alors que quelques heures plus tôt, elle s’en mettait partout !

Pour la première fois, elle démontrait un intérêt, alors elle a dormi en petit culottes et à partir de ce moment, elle n’a plus JAMAIS fait de dégâts ! Allez comprendre !

J’ai discuté alors qu’elle était toute jeune avec des amies professionnelles, m’inquiétant encore et encore sur son développement. Mais elle était trop jeune pour « savoir » si elle avait une particularité. J’ai attendu, la scrutant jour après jour…

Lorsque votre enfant vous dit en pleurs dans ses phrases décousues : « Mama é problème, amis comprennent pas tant je pale ! J’ai entendu et mama je pale pas bien ! », vous faites le saut !

Alors j’ai poussé et puis à la fin de sa première année du primaire, j’ai su : DYSPRAXIE.

Comment expliquer à son enfant ce « problème » ? Comment lui enlever cette sensation d’être « différente » et que cette différence ne soit pas « bien » ?

Je vous partage l’histoire que je lui ai racontée et croyez-moi, cela à fait toute la différence.

« Lorsque tu vois, entends, goûtes et sens, il y a une information qui entre dans ta tête. Il y a un petit bonhomme d’information qui a un travail à faire : apporter cette information au centre de ton cerveau pour que lui décide quoi en faire.

Par exemple, je te demande de répéter « Les patates sont cuites ! » Alors ton petit bonhomme d’information met la phrase dans son petit sac et part rejoindre le cerveau. En chemin, il chante, il saute, il regarde partout les belles lumières dans ta tête… Il échappe son sac, le reprend et arrive enfin à destination. Il donne le sac au cerveau. Celui‑ci regarde dedans et dit : « Ok, va porter cette information à la bouche pour qu’elle dise cette phrase ! » Voilà ce petit bonhomme qui reprend son chemin vers la bouche; il chante, il danse, échappe à nouveau son petit sac, le ramasse puis… il donne le sac à la bouche qui l’ouvre, regarde dedans et enfin, répète la phrase : « Les patates sont POURRITES ! »

Ma fille a sursauté ! : « Mais mama cé pas la bonne phase ! »

Voilà l’histoire qui a le mieux expliqué à ma puce de presque sept ans qu’elle n’était pas « différente » que ce n’était pas sa « faute» : c’était ce coquin de petit bonhomme d’information qui était étourdi facilement !

À partir de ce moment, j’ai vu dans les yeux de ma fille une compréhension, que dis‑je, une illumination comme je n’en avais jamais vue chez elle !

Elle va avoir dix ans le mois prochain et depuis ce jour, elle a beaucoup travaillé. Elle réussit ses études dans la moyenne avec les outils que j’ai pu trouver et que l’on m’a donnés.

La dyspraxie est une atteinte neurologique qui rend difficile la coordination des mouvements, de la parole, des actions entre elles, incluant les apprentissages de toute sorte. Ça veut dire qu’on est en double tâche cognitive en tout temps. Je vous partage un lien d’une vidéo l’expliquant mieux que moi‑même.

À l’ère où on conclut rapidement à des déficits d’attention de toutes sortes, renseignez‑vous sur les autres possibilités.

Nous soupçonnions un déficit chez mon plus jeune, mais voilà que lui aussi a cette dyspraxie à des niveaux différents de ceux de sa grande sœur. C’est comme deux personnes qui ont un rhume, mais qui n’ont pas les mêmes symptômes.

Depuis ce diagnostic, mes deux enfants s’épanouissent beaucoup mieux. Avec les bons outils, ça aide toujours !

Simplement Ghislaine

 

Ce n’est pas une blague !

– C’est débile !

– T

– C’est débile !

– T’es vraiment TOC !

– Attends-tu que je me tue ?

– Un vrai mongol !

– T’as pas pris tes pilules ?!

Ce sont des blagues. Des expressions banales. Des mots qui semblent anodins et inoffensifs. Mais qui peuvent blesser les personnes souffrant de ces troubles ainsi que les personnes qui les entourent.

Ces mots perpétuent les traits caricaturaux et fondés sur les préjugés qui sont associés à certains troubles mentaux ou physiques. Lancer à quelqu’un qu’il est « fou raide » ou « parano », c’est un manque de jugement marqué par le jugement malsain de ce qu’on ne connaît pas.

On ne connaît pas l’histoire intime, ni les fragilités des personnes à qui on s’adresse, ni celles des personnes qui nous entendent. Notre blague ne part pas d’une mauvaise intention ! C’est juste une façon de parler… On connaît cet ami depuis la maternelle. Un vieux chum ! On s’est toujours parlé comme ça…

Mais qui nous dit que cette personne ne souffre pas véritablement d’un TOC (trouble obsessionnel compulsif) ? Elle peut avoir besoin d’une médication pour gérer l’anxiété. Peut-être que son frère est trisomique ou que sa mère s’est suicidée. Samedi dernier, quand votre vieux chum a décliné votre invitation au cinéma, c’était peut-être pour aller voir son grand-père atteint de démence. Ou encore parce que sa sœur est hospitalisée en psychiatrie pour traiter un épisode dépressif sévère. Et il ne vous l’a pas dit, parce que depuis toujours, vous dites à la blague qu’il devrait être enfermé à l’asile…

– Coudonc, es-tu dans ta semaine ?

Toutes les filles se sont déjà fait dire ça. Des dizaines de fois. Parfois, le commentaire tombe à point ! On est en plein SPM. Note au lecteur : votre commentaire ne fait qu’attiser le SPM. Et si on n’est pas en SPM, vous venez d’en réveiller les symptômes. Parce que c’est un réel syndrome, avec de réels symptômes. Je ne connais aucune fille qui se plaît à perdre le contrôle de son humeur et de son acné chaque mois jusqu’à ce que la ménopause apporte pire. Offrez plutôt un bon bain chaud et proposez de lire l’histoire de dodo aux enfants ce soir‑là. Merci, amen.

Ces mots-là ne se disent pas, ne se disent plus. Faisons attention aux mots que nous utilisons.

Utilisons l’humour autrement. Pas par souci d’être politiquement corrects, juste pour être plus humains.

Utilisons les mots pour faire du bien, dans un contexte qui rassure et qui n’impose rien.

– Comment te sens-tu ?

– J’ai remarqué que tu as l’air moins concentré/plus soucieux/plus nerveux que d’habitude, est‑ce que je peux faire quelque chose ?

– Aimerais-tu qu’on aille prendre une marche pour en parler ?

Avec la journée Bell Cause pour la cause qui approche, posons-nous la question : si quelqu’un parlait à notre enfant comme nous parlons aux autres, quelle serait notre réaction ? Si ça fait sortir la lionne protectrice ou le papa protecteur en nous, c’est probablement parce qu’il est temps qu’on ajuste notre filtre. « Tourne ta langue sept fois dans ta bouche avant de parler », ce n’est pas juste un dicton de grand-mère, c’est encore d’actualité.

Ce qui est une blague pour l’un peut être une profonde blessure pour l’autre.

Nathalie Courcy

Moi, je vous aime, bon !

Pourquoi construire un mur entre les gens ? Et là, je ne parle pa

Pourquoi construire un mur entre les gens ? Et là, je ne parle pas du mur que notre voisin du sud veut bâtir. J’ai lu presque TOUS les commentaires sur les réseaux sociaux concernant le fameux bar qui a refusé l’accès à l’humoriste à cause de sa chevelure. Ok, je m’étais promis d’arrêter de faire ça, mais cette fois-ci, c’était plus fort que moi parce que je voulais comprendre.

J’avoue être assommée.

J’avoue également ne pas vouloir partir de débat à ce sujet mais maudit, pourquoi faut‑il toujours finir par entendre parler en mal de la différence ? La vie serait tellement plus simple si tout le monde s’aimait tel qu’il est, non ?

Est‑ce qu’il y a juste moi qui ne vois pas cette différence ? Que tu sois blanc, jaune, noir ou mauve, que tu aies les cheveux longs, courts, rasés pourris ou sales, que tu manges des toasts pour déjeuner, un steak ou des coquerelles, si tu es heureux, who cares ?

Si tu es sympathique, que tu ris et que tu es une personne positive dans la vie, je t’aime déjà ! Je n’en ai rien à faire de ton origine, de ton orientation sexuelle et de ce que tu fais dans tes temps libres !

Pourquoi faut-il toujours diviser les gens ? Pourquoi parle‑t‑on toujours de racisme ? Pourquoi ce mot existe-t-il, en fait ? Pourquoi la vie n’est-elle pas aussi simple que la vision à travers les yeux d’un enfant ? Pourquoi en venez-vous toujours à pointer la différence et surtout, pourquoi jugez-vous la différence ?

Qu’est-ce-que-ça-peut-ben-faire-que-l’autre-ne-soit-pas-comme-vous ?

C’est ÇA la beauté du monde : LA DIFFÉRENCE !

Sortez de chez vous ! Voyagez, visitez votre voisin, ouvrez‑vous aux autres et vous verrez que la vie est belle et que les gens sont tous beaux, à leur manière ! Vous verrez que les gens ont de belles histoires à raconter et surtout, vous apprendrez ! Vous apprendrez à aimer et à vous ouvrir sur le monde !

Moi, je vous aime, bon !

Tania Di Sei

Serpents et échelles !

Avez-vous déjà flanché ?

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Avez-vous déjà flanché ?

Pourtant, nous sommes toujours pleins de volonté. Déterminés. Du moins en les formulant. Changer tel ou tel comportement. Abandonner l’insatisfaction ; professionnelle, sociale, personnelle. Mieux gérer son temps. Réaliser tel rêve. Seul, à deux, en famille. Sans oublier la traditionnelle, perdre des kilos.

Nous en sommes à la troisième semaine de la nouvelle année. Les pubs de remise en forme inondent tous nos sens. Les centres d’entraînement voient leur clientèle d’éphémères se démener. Toutes ces personnes qui veulent croire au miracle de l’output. Un jus couleur verdâtre à la main.

Si j’osais, je vous parlerais de cette nouvelle théorie scientifique de l’exercice physique. Une minute d’exercice intense par jour, trois fois par semaine, suffit. Pour le reste, juste tenter d’être souvent en mouvement. Ce sont mes genoux qui vont être heureux.

Je n’ai pas de « bucket list ». J’aimerais bien réaliser tel ou tel projet. Accomplir ceci ou cela. Devenir un meilleur exemplaire d’humain. Chacun son Everest. Mais le paradoxe est toujours là. Si on se fixe un objectif, comment ne pas être dépressif après ? Quand on se dit « Done this, been there! ». Le but qui a caché le parcours.

Notre fil de nouvelles Facebook nous avait pourtant prévenus, si fréquemment…

Le bonheur, il ne réside jamais dans des moments charnières. C’est un état. C’est l’attitude que vous prenez. C’est votre manière de voir les choses. C’est un verre, ni à moitié plein, ni à moitié vide. Juste à prendre le plus souvent possible en excellente compagnie.

J’essaie que ce soit des bulles roses habituellement. Un rappel que la vie peut basculer à tout moment pour celle que j’aime. Qu’il faut toujours embrasser comme si c’était la dernière fois.

Ma résolution, je vais la tenir. Facilement. J’ai résolu de ne plus en faire, de résolutions. Juste, au tournant de l’année, prendre un autre moment pour apprécier la vie. Ne riez pas, c’est une résolution difficile à respecter.

Notre environnement fait de gros efforts pour l’empêcher. Tous ces gens qui sont résolus à être négatifs. Qui veulent fermer la lumière. Dans les médias, pour qui le chat écrasé est toujours plus important. Surtout si c’est un chat du voisinage. Chez nos dirigeants, les rois élus de la pensée négative collective. Dans les propos de nos leaders, où la foi n’est qu’une paire de lunettes semi-opaques.

Ces utilisateurs des réseaux sociaux, qui partagent allègrement leur vision amère. Sans aucun respect de l’autre.

Pourtant, un « autre », ça n’existe tout simplement pas. Ou, plutôt, nous le sommes tous. Ce qui revient au même. Un être humain d’ici ou d’ailleurs. Qui devrait avoir compris que le bonheur, le sien, il passe obligatoirement par le bonheur collectif. Que, là, hier, demain, il lui faudra interagir avec cet « autre ». Quel qu’il soit.

Comme les méthodes sont à la mode, voici ma suggestion. En cinq étapes : 1La vie est belle ; 2Souriez souvent (juste à penser à une de vos conneries) ; 3L’autre, c’est moi ; 4Soyez une parcelle de lumière ; 5La vie est belle (déformation professionnelle ; Primacy & Recency).

Pour les kilos en trop, je vais vous aider. Oubliez tout le reste et concentrez-vous plutôt sur l’input. Sur l’entrée en bouche. Pensez-y chaque fois, la qualité avant la quantité. Tout en vous permettant de « flancher » quelques occasions par mois. De rien, c’est gratuit !

michel

 

Hymne à toi, mon amour…

Je te le dis souvent en riant ou rapidement entre un devoir de Charl

Je te le dis souvent en riant ou rapidement entre un devoir de Charlie et le bain de Phénix « j’t’aime », « T’es beau »…

Toi, tu me le dis toujours.

Tu me serres dans tes bras, me donnes plein de bisous chaque jour.

Quand tu rentres le soir, c’est moi avant tout. Tu fonces directement vers moi comme si ça faisait une semaine que tu m’avais vue. Tu me demandes comment s’est passée ma journée, comment je vais.

Quand je vais prendre un bain, tu trouves toujours le moyen de venir me jaser.

Assis sur la toilette, tu me regardes et me dis à quel point tu me trouves belle.

Y’a pas une journée qui a passé depuis les quinze dernières années où tu ne m’as pas fait me sentir spéciale.

Mais toi,

Mon beau mari,

le sais‑tu comme elle t’aime, ta femme ?

À quel point son cœur bat vite quand elle voit ton pick‑up arriver le soir ?

T’es devenu papa devant mes yeux,

le plus beau des papas.

T’es devenu un adulte aussi devant mes yeux… le meilleur des hommes ! ❤️

Tu as bâti ton entreprise, t’as travaillé fort, fort chaque jour en gardant toujours du temps pour nous.

Tu es resté au fil des ans, amoureux et tellement fidèle sur tous les aspects.

T’es aussi devenu, il y a cinq ans, mon mari.

T’as fait de moi ta femme, même si tu m’avais toujours juré que jamais on ne se marierait. Tu m’as prouvé que tout le monde pouvait changer d’idées et tu me l’as prouvé par amour.

Tu as fait tout ça, oui, les quinze dernières années…

Mais sais‑tu surtout ce que tu as fait de plus beau ? Tu es resté mon meilleur ami :

Rire de mes blagues plates, me frencher après 18 heures de travail en salle d’accouchement, t’as rénové chaque pièce de notre maison pour me rendre heureuse, tu as enduré chacun de mes SPM en riant toujours, tu m’as encouragée dans chacun de mes projets (même les plus fous), tu aimes toutes mes amies, tu es proche de ma famille. Tu m’as aidée à traverser la mort de mon papa et t’as été patient. Jamais tu ne m’as fait sentir un quelconque essoufflement.

Tu m’as dit que tu m’aimais chaque jour en quinze ans, mon cœur, et jamais tu ne m’as fait sentir que tu le disais par habitude.

Y’a pas juste moi qui t’aime de même, mais tout le monde qui croise ta route tombe sous ton charme. Tu es tellement dévoué et honnête, toujours disponible pour tes proches, tu as l’habitude de te faire passer en deuxième et ce n’est pas un effort, c’est simplement naturel.

Tu fais sentir les gens à l’aise et importants à tes côtés. Tu es facile à aimer et tellement irremplaçable !

Souvent, on me demande la clé de notre succès.

Et je réponds qu’on est chanceux…

Chanceux parce que ce fameux 23 juin à St-Sauveur, entre deux shooters de vodka, quand t’as pris ma main pour la première fois, eh bien tu ne l’as jamais lâchée depuis.

Tu es ma personne préférée sur cette terre, mon amour…

Et ce que j’aime encore par‑dessus tout de toi, c’est que tu sais à quel point la St‑Valentin compte pour moi… pas juste parce que c’est la fête des amoureux, mais parce que c’était celle de la rencontre de mes parents.

J’aime qu’on s’aime, j’aime qu’on soit quétaines, je nous aime ! Voilà ! 💕

Lisa-Marie St-Pierre

Devenir maman à 18 ans

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J’ai vu ce petit + s’afficher sur ce test de grossesse, que je n’avais même pas les moyens de m’acheter. Imaginez‑vous donc que je croyais avoir une simple gastro et que ce virus allait passer au bout de quelques jours. 

 

Mais voilà que mes règles ne sont jamais arrivées et que sans même le savoir, ma vie allait changer du tout au tout. Je suis devenue maman à dix‑huit ans. Enceinte à seulement dix‑sept ans. Je vous entends déjà juger que nous, les jeunes parents, ne deviendrons rien. Que l’aide sociale allait nous faire vivre et qu’on n’avait aucun espoir pour notre avenir, mais surtout que nos enfants allaient manquer de l’essentiel. 

 

Oui, c’est vrai au début, j’ai obtenu de l’assistance sociale, non pas parce que je le voulais, mais bien parce que tout ce que je désirais était de m’en sortir. Je vivais avec peu, mais mon cœur étant bien grand. Je voulais être la meilleure maman. En fait, c’est tout ce que je savais : j’allais être une bonne maman pour ma fille. 

 

Quand on vit une grossesse à ce si jeune âge, les gens ont le jugement facile. Tu en entends de toute sorte. Merci de votre inquiétude, mais ma fille et moi allons bien. C’est comme ça que je devais voir les choses : simplement laisser passer les jugements des autres et me fier réellement à mes valeurs et à ce que je suis. 

 

Il y avait une autre solution qui était trop facile pour moi, celle de l’avortement. Mais ma fille m’avait choisie, et rien au monde n’aurait pu me convaincre du contraire. Je me devais de devenir encore plus responsable et une maman bien présente pour elle. J’aimerais spécifier que plus responsable pour moi, c’était : apprendre à faire plus de nourriture, car je n’avais pas que ma bouche à nourrir, mais aussi la sienne et s’il fallait qu’un jour, je ne mange pas pour que ma fille soit comblée alors j’allais le faire. Bien heureusement, cela n’est jamais arrivé, car j’ai toujours su bien compter, et elle n’a jamais manqué de rien. 

 

Je suis devenue une maman travailleuse autonome, qui oui a fait des études, qui a obtenu un diplôme, mais surtout qui n’a pas dit non pour agrandir sa famille. J’ai éduqué ma fille seule pendant quelques années, mais ce ne fut pas un regret. Au contraire, elle est devenue ma force et une petite fille exceptionnelle. Je n’avais pas besoin d’être riche, mais seulement de bien vivre. 

 

J’ai décidé d’écrire ce texte pour tenter d’atténuer certains jugements. C’est facile de faire un commentaire sur le ventre rond d’une très jeune femme, mais il serait tellement plus simple de lui dire qu’elle va y arriver. Que ce ne sera pas facile, mais que nous savons tous qu’elle fera de son mieux. Si c’est ton cas, moi je te dis : n’oublie pas ma petite maman, il est possible de s’en sortir. Que la grossesse soit voulue ou pas, tu fais la bonne chose pour toi. Tu as su écouter ton cœur, et peu importe, tu seras une maman formidable. Ne l’oublie jamais!


Je suis âgée aujourd’hui de vingt‑six ans, j’ai trois beaux enfants, quelques diplômes en poche, je suis travailleuse autonome, un papa extraordinaire pour nos enfants et une belle destinée. Pour moi, c’est ça la vie. 

 

Deviens le parent que tu désires être, deviens celui qui traversera toutes les tempêtes, deviens celui que personne n’aurait imaginé. Deviens celui qui est le plus près de tes valeurs, car tes p’tits, c’est de ça qu’ils ont besoin : un parent qui est vrai et propagateur d’amour et de bonnes valeurs. N’oublie jamais que cet amour‑là est indestructible. Les malheurs pourront te frapper, mais tu auras toujours la force de te relever et de surmonter ce qui, pour d’autres, est insurmontable.  

 

Jessyca Brindle

Blogue : En famille —Et si c’était ça le bonheur?

 

Cette génération d’humains

Pendant le congé des fêtes nous avons décidé d’être plus

Pendant le congé des fêtes nous avons décidé d’être plus cool avec nos enfants et de ne pas limiter le temps d’utilisation des cellulaires. C’était les fêtes après tout, et chacun faisait ce qu’il voulait.

Nous avons constaté avec effroi que notre fils de treize ans a passé quarante heures par semaine à regarder des vidéos sur Internet. Quarante heures où il a ingéré de l’information plus ou moins pertinente sans rien produire ni créer. Il est devenu complètement passif.

J’ai trouvé ça effrayant. Contrairement à de nombreux parents d’ados, nous limitons habituellement le temps d’utilisation du téléphone (ainsi que les jeux vidéos). Sauf si nous constatons que l’enfant a de bons résultats scolaires, une vie sociale animée et des activités connexes, nous sommes alors plus tolérants.

Je me questionne beaucoup ces temps-ci face à ces cellulaires auxquels nous sommes tous greffés. J’ai réussi à limiter mon temps d’utilisation en supprimant absolument toutes mes notifications, non seulement celles qui proviennent des réseaux sociaux mais aussi des courriels et des nouvelles. Je n’ai que les messages textes et les appels qui rentrent. Bref, c’est redevenu un téléphone! Et je suis beaucoup moins portée à le regarder, je l’oublie souvent et je me sens libérée!

Si moi, adulte, je me sentais dépendante de mon cellulaire, imaginez l’impact sur un enfant ou un adolescent…

L’utilisation des écrans rend nos enfants contre-productifs, ça détruit leur imagination, les enfants ne s’ennuient plus et n’inventent plus de jeux ni d’histoires. Ils absorbent passivement. C’est cette génération d’humains que nous sommes en train de créer. 

Et moi, ça me fait peur.

Vous parents, limitez-vous les écrans pour vos enfants et vos ados?

Êtes-vous, vous-mêmes, dépendants de votre cell?

 

Gwendoline Duchaine

 

Ça ne se dit pas!

Ce que je vais vous dire là, ça ne se dit pas. Ça s’écrit enco

Ce que je vais vous dire là, ça ne se dit pas. Ça s’écrit encore moins. Mais ça se ressent.

Ça m’a pris des années avant de me l’avouer à moi-même. Des mois avant d’oser le nommer devant ma thérapeute. Et une autre année avant de vous en parler.

Pourquoi oser, ce soir? Parce que je sens, non, je sais, que je ne suis pas seule. Si j’avais entendu quelqu’un me raconter cette histoire, j’aurais pris conscience plus tôt de ce qui me tourmentait. J’aurais laissé moins d’emprise à la culpabilité et à la honte. J’aurais osé me rendre compte de l’absurdité de ce que je m’imposais. Parce que mes mots aideront, peut-être, l’une d’entre vous à défaire un nœud qui entrave le cœur autant que le corps.

Il était là, couché près de moi. Pour la 7000e nuit. Il ronflait un peu. Si j’avais dormi comme j’aurais dû le faire, je ne l’aurais même pas entendu tellement le bruit était subtil. Mais je ne dormais pas. Une autre nuit d’insomnie marquée par les interrogations, les jugements sur moi-même : « Non mais vraiment? Tu as encore dit oui? »

Il s’était endormi après l’acte. Pas un acte manqué comme en psychanalyse, mais un acte raté. Une relation sexuelle qui ne faisait même pas de bien. Ni à lui ni à moi. Du sexe parce que. Par devoir. Parce qu’il le faut bien, une fois de temps en temps. À quel moment était-ce devenu moins bon ? À quel moment la passion des corps était-elle devenue à sens unique ? Depuis quand avais-je son corps en aversion ? Depuis quand la frustration avait-elle élu domicile entre nos draps ?Ça arrive même dans les meilleurs couples, me direz-vous. À moins d’être un fidèle disciple d’Alexandre Jardin, difficile de se renouveler au fil des années de mariage et des enfants qui se multiplient. On avait bien essayé, pourtant. Mais ce n’était pas ça. C’était plus. Plus profond. Plus grave. Une cassure passée et non pansée.

Quand je le regardais, quand je pensais à lui, ma libido s’expulsait de mon corps comme le souffle d’un pauvre moldu à l’approche de Voldemort. L’idée même de me retrouver près de lui me tordait l’utérus jusqu’à me crisper les orteils. Comment en était-on arrivés là…

Il n’y avait pas eu d’agressions. Pas de manque de respect abusif. Pas d’intimidation, de luttes de pouvoir. Il avait même été très tolérant devant mon manque d’intérêt (sans l’accepter, ça va de soi ; le sujet réapparaissait à l’occasion lors des discussions animées). Mais il ne s’est pas battu pour inverser le processus. Il n’a pas essayé de comprendre, d’écouter quand je lui disais mon malaise. Il n’a pas tenté les solutions que je proposais. Il a laissé les choses aller, pourrir, s’envenimer. « C’est comme ça… »

À la longue, j’ai développé des stratégies (malsaines, mais appelons ça des stratégies de survie) : je me couchais au milieu de la nuit, prétextant avoir du travail à faire, ou encore, si je voyais qu’il se coucherait tard, je me dépêchais à rejoindre le lit pour m’endormir le plus vite possible. Quitte à feindre le sommeil profond s’il osait monter à l’étage plus tôt que prévu. Tout pour éviter la caresse, la main sur le sein, le genou qui se glissait entre mes jambes. Tout pour repousser le moment où je devrais choisir entre me respecter et le soulager. Entre dire « non » et vivre avec son silence déçu et frustré, ou consentir passivement et vivre avec mon propre silence déçu et frustré. Éventuellement, j’ai choisi de ne plus offrir mon corps contre du vide. Je me suis choisie.

Ai-je exprimé ma peine, mon désir d’améliorer la situation ? Oui. J’ai très (trop ?) longtemps cru que ça pourrait s’arranger. J’espérais qu’il répondrait à mon besoin de tendresse et de gestes d’attention. C’est ça qui m’allumait. Chacun son langage de l’amour… et on n’avait plus le même dictionnaire.

J’ai souvent essayé de rallumer ma flamme en essayant « quand même ». La libido vient en baisant, c’est ce qu’ils disent. Mais elle vient aussi en la nourrissant. En aimant vraiment.

Au fil des nuits écourtées et de la proximité inconfortable, j’ai mis un mot sur ce que je ressentais. Je me sentais violée. Chaque nuit, chaque jour. Le viol n’était pas réel, juste dans ma tête, dans mes sensations. Je ne me sentais pas respectée ni aimée malgré les « je t’aime » et les « t’es belle », malgré les « prends ton temps, ça va revenir ». Je me sentais envahie dans mon propre corps, dans l’espace d’intimité qu’était ma chambre. Je me sentais coincée dans mon refus, mais sans avoir la force ni la volonté de le dépasser.

Quand on ne se sent plus en sécurité dans sa propre maison et dans les bras de son mari, quel refuge nous reste-t-il ?

Aurais-je dû partir plus tôt ? Peut-être. J’y croyais trop, à la rédemption du couple, à la promesse répétée, à l’amour qui rime avec toujours. Devant l’absence de violence, devant les moments de rire et de complicité qui arrivaient encore à l’occasion, je voulais y croire. Je me sentais injuste et bébête de tourner le dos à un amour « quand même pas si pire ». J’ai étiré la sauce, jusqu’au jour où j’ai compris qu’une femme (ou un homme) ne peut pas vivre ainsi emprisonnée dans sa propre vie.

Je me répare, je prends mon temps, j’analyse le pourquoi du comment pour essayer de m’en tenir loin dans mes prochaines relations. Et j’ose le dire, même si ça ne se dit pas : je me suis sentie violée par celui qui aurait dû le plus m’aimer.

Eva Staire

La première fois que je t’ai abandonnée

Je t’amène aujourd’hui à reculons à la première journée où

Je t’amène aujourd’hui à reculons à la première journée où je t’abandonne. Ta première journée à la garderie. J’entends déjà mes amies-mamans et vous, lecteurs, soupirer, en pensant que j’exagère. Mais c’est comme ça que je me sens ce matin. Comme si je faisais quelque chose de mal.

Je roule avec la maudite neige qui finit plus de tomber en me disant que je devrais plutôt retourner chez moi. Je m’invente des excuses et des raisons de « température pas belle » pour rebrousser chemin. Je m’écoute penser et on dirait mon père… toujours prêt à nous garder avec lui quand on vient faire un petit tour chez lui. « Prends pas le volant, reste à la maison, c’est plus prudent », dit-il après un demi-centimètre de neige. C’est sa façon de nous dire qu’il nous aime. Sa façon de nous avoir près de lui.

Retournons à ma tempête.

Ma fille, Tu auras un an cet été, donc tu n’as pas encore d’âge officiel. T’es mon bébé de 8 mois. Des fois 7 et demi, des fois 7 et 20 jours (dans ma tête), bref, disons 8 ! C’est presque le même temps pendant lequel je t’ai portée dans mon ventre.

Tu ne marches pas, tu commences à ramper, tu jases de plus en plus. Tu es à l’apogée de pas mal tous tes premiers moments et moi, je m’en vais confier tout ça à quelqu’un que je connais à peine.

Bien sûr, je t’ai préparée, je t’ai expliqué avec des mots que tu ne comprends pas encore. On a joué avec ta routine et nous avons chamboulé tes horaires. Voilà pourquoi je rushais donc à te faire faire ta sieste à 9 h pile. Pour te préparer…
J’aimerais que tout cela soit différent. Que l’on n’ait pas à se détacher. Du moins pas tout de suite.

J’aimerais qu’on puisse jongler avec nos journées à notre rythme, au tien… mais maman doit travailler. Et toi, il paraît que tu dois apprendre à vivre sans moi, à faire confiance aux autres, à rencontrer de nouveaux amis qui, évidemment, te refileront la gastro-grippe-toux-nez-pipi-caca.

Je t’aime. Je n’ai rien d’autre à dire et il n’y a rien que je puisse faire. On ne passera pas notre vie entière ensemble 24 heures sur 24. C’est le maudit côté poche quand tu décides de mettre une poulette au monde. Nous ne pouvons pas couver éternellement.

Nous voilà devant la garderie, il neige un peu moins… mais j’ai des flocons dans les yeux. Je te regarde dans le rétroviseur, tu souris. « Ça va aller, maman. »