Archives août 2019

Mes amis qui pleurez – Texte: Nathalie Courcy

Mes amis qui pleurez ou qui êtes en colère contre la vie, merci de

Mes amis qui pleurez ou qui êtes en colère contre la vie, merci de vous ouvrir à moi et de me confier une partie de votre trop-plein. Je n’ai pas encore trouvé la baguette magique pour sauver le monde ou le vôtre, mais au moins, je peux écouter. Je peux comprendre. Je peux compatir. Je peux même dire ce que je pense ou ce que je ressens, si ça vous tente de l’entendre.

Mes amis qui avez l’impression de traverser un tsunami sans fin, ne lâchez pas, n’abandonnez pas. Continuez de vous accrocher pour vous, pour vos enfants, pour vos familles, pour votre travail ou votre chat. Toutes les raisons sont bonnes pour s’agripper à la vie.

Mes amis qui avez déjà entendu tous les conseils et toutes les remarques visant à vous aider à remonter la pente (ou au moins à arrêter de glisser vers le fond), ne m’en voulez pas si je vous répète que l’espoir existe même dans le pire des brouillards. Si je vous dis d’aller chercher de l’aide, que la mort ne sera jamais la solution, que les épreuves ont leur raison d’être même si on s’en passerait bien… ce n’est pas pour vous faire suer ni parce que la Ligne Parents ou le psy d’à côté le dit. C’est parce que j’y crois sincèrement. C’est parce que moi aussi, un jour, on me l’a dit, et que ça m’a peut-être sauvé la vie. C’est parce que j’ai réussi à traverser des tunnels interminables et trouver la lumière de l’autre côté. C’est parce qu’on ne sait jamais si cette parole dite ou tue changera le cours des choses. C’est parce que c’est ma façon de vous dire « Je t’aime, je tiens à toi. Vraiment. »

Mes amis, vous avez le droit de cesser de me parler pendant des semaines et des mois même si je m’inquiète. Je comprends que parfois, c’est juste trop. On a besoin de se replier sur soi ou de prendre le temps de s’organiser. Permettez-moi de continuer de vous envoyer des ondes lumineuses et enveloppantes pour vous soutenir et vous protéger. Je suis là pour vous, peu importent le jour ou l’heure. Si jamais je réponds en disant « Est-ce que je peux te rappeler? Je prépare le souper. » et que c’est urgent, vous avez le droit de me dire « Non, c’est maintenant que j’ai besoin de toi. ». Si je dis quelque chose qui vous dérange, vous avez le droit de me le dire aussi. Je peux me tromper moi aussi!

Mes amis, vous faites partie de ma famille. Je vous ai choisis, et chaque jour, je choisis de vous garder près de mon cœur et dans mes pensées. J’aimerais tellement avoir le superpouvoir de vous débarrasser de la lourdeur qui s’abat sur vous et semble ne pas vouloir vous lâcher. Mais je sais que le temps et les actions feront leur travail. Moi, je suis là pour le soutien moral, pour écouter et aussi, si vous en avez besoin, pour dire des niaiseries et vous changer les idées.

Mes amis, si jamais je trouve la baguette magique qui fait disparaître les soucis, promis, je m’en servirai avec vous! Mais d’ici là, j’ai des oreilles et une épaule, servez-vous-en autant que vous voulez.

Nathalie Courcy

 

Si vous avez besoin d’aide

Ligne québécoise de prévention du suicide

www.aqps.info

1-866-APPELLE (277-3553)

Jeunesse, J’écoute

www.jeunessejecoute.ca

1-800-668-6868

Tel-Jeunes

www.teljeunes.com

1-800-263-2266

Prête pour ma préado ? Vraiment pas!

Ma fille a dix ans, en vrai pas tout à fait, mais très bientôt. J

Ma fille a dix ans, en vrai pas tout à fait, mais très bientôt. J’en suis venue à me dire que si je la regarderais avec des lunettes style microscope, je verrais des milliers d’hormones qui me font des fuck you!

Je ne m’attendais pas du tout à ce que ça arrive si vite dans sa vie. Dans ma vie, c’est arrivé beaucoup plus tard. Je te dirais au secondaire. À dix ans, je jouais encore à la Barbie. Je ne dealais pas avec un début d’acné.

J’ai eu mes premières menstruations à quinze ans. Alors que pour elle, je peux déjà déterminer son cycle menstruel. Son caractère exécrable devient un excellent baromètre pour savoir qu’elle est dans sa semaine. Je commence à lui parler de ça. Sans trop lui dire que ça pourrait arriver bientôt. Ma petite anxieuse pourrait subir un énorme traumatisme. Est-ce que je dois lui préparer un p’tit kit ? T’sais, un petit étui contenant le nécessaire (serviette sanitaire, bobette de rechange) au cas où la première visite du code rouge se produit à l’école…

Je la sens qui se détache de plus en plus de moi. Mon opinion devient secondaire, celle de ses amies a pris ma place. Honnêtement, ça me fait chier. Je ne me souvenais pas à quel point nous pouvions avoir des idées de merde à l’adolescence. Je dois maintenant prier pour que les bases que j’ai établies, les valeurs que je lui ai transmises tiennent le coup.

Ses goûts vestimentaires changent, elle s’affirme de plus en plus. La mode des chandails bedaine et des tailles hautes… C’est pas une maman qui a inventé ça certain. Je peux encore jouer la carte du « quand tu pourras te le payer, tu te l’achèteras, pour le moment, je ne paie pas pour ça ». J’assume assez bien de ne pas être cool à ses yeux. Est-ce que c’est moi qui réagis trop fortement ? Je la trouve trop jeune pour s’habiller comme ça.

Et je ne parle même pas du maquillage. Pour moi, c’est un gros NON. Mes yeux saignent de voir de si jeunes filles en porter, parfois beaucoup trop. Elles sont trop jeunes pour gérer ça, le regard des garçons, leurs commentaires, et même leurs agissements. Sans parler des balbutiements des premiers amours.

Je ne suis pas prête, ça me fait freaker tout ça.

Est-ce que j’ai bien préparé ma fille?

Ses premiers battements d’ailes seule sont arrivés trop vite.

Je dois plonger dans le vide avec elle… en me tenant deux pas derrière elle.

Je dois lui faire confiance.

Je ne veux pas perdre mon bébé.

Est-ce que je suis la seule à vivre ça avec autant d’angoisse et de frustration?

Mélanie Paradis

 

Mon point Z

Il y a plusieurs années, j’ai reçu un diagnostic auquel je ne mâ

Il y a plusieurs années, j’ai reçu un diagnostic auquel je ne m’attendais pas. TAG : trouble d’anxiété généralisée. Je ne m’étais jamais perçue comme stressée de nature. J’avais toujours navigué au milieu des sessions d’examens de fin d’année, des compétitions provinciales, des entrevues d’embauche. Une solide préparation a toujours été ma clé. Ça n’évitait pas les papillons dans le ventre, mais je vivais plus l’excitation enthousiasmante que la nervosité malsaine.

Puis comme adulte, j’ai subi des attaques de panique. Pas le fun du tout. Mais temporaire. Et gérable.

Ce qui m’a tuée (ben… pas littéralement, puisque je vous écris), c’est le stress continu. Le métro-boulot-pas-de-dodo auquel on ajoute plusieurs crises d’enfants par jour, des rendez-vous de suivi, des échecs relationnels, des inquiétudes parentales normales (les coliques, la molaire qui fait souffrir, la première rentrée scolaire…) et les hors normes (celles qui font consulter, qui poussent à l’insomnie chronique et à la remise en question systématique).

Le corps et le cerveau sont bien faits, ils peuvent surmonter beaucoup de stress avant de péter au frette (s’cusez l’expression). Mais quand l’élastique lâche, on a beau le rattacher, c’est juste plus tendu et plus fragile.

Jusqu’à ce que.

Ma tolérance ne sera plus jamais la même. J’aurai toujours une sensibilité, un drapeau rouge qui lève plus rapidement que si j’avais vécu sur une île paradisiaque sans obligations financières, parentales ou professionnelles (euh… ça existe, ça pour le commun des mortels?). Mais je crois bien que j’ai trouvé mon point Z (vous êtes déçus, hein? Vous pensiez que le point G était rendu avec un jumeau?!).

Mon point Z, c’est mon point Zen. Ma zone centrée. L’espace mental dans lequel je me sens en sécurité. Ma conviction que je peux redevenir sereine même au milieu d’un tsunami émotif.

Après avoir frappé mon mur (celui de béton armé) et atteint le fond (du gouffre, parce que le baril n’était pas assez profond), j’ai trouvé la force de retendre mon élastique de stress pour qu’il devienne tendre au lieu d’être tendu. Ma méthode n’est pas infaillible, je suis encore bourrée de failles qui font mon charme (ou mon humanité), mais je profite de chaque occasion pour m’exercer à la zénitude et pour reconnaître mes progrès.

La semaine passée, par exemple. J’embarque dans l’autobus pour me rendre au travail à Gatineau, donc du côté québécois de la rive. Je lis, parce que c’est mon moment à moi de moi avec tout plein d’amour. Quand je lève les yeux de mon livre, on est rendus sur la rive ontarienne, à Ottawa… Oups! L’ancienne moi aurait paniqué, se serait traitée de tous les noms (imbécile, tarte, méchante épaisse, y’a ben juste toi pour être perdue de même… vous voyez? Beaucoup d’amour dirigé vers mon moi-même). Mais pas cette fois-là.

J’ai posé mon livre, je me suis demandé ce qui se passait (j’ai pris le 58 au lieu du 59), j’ai examiné mes possibilités pendant cinq secondes et je suis allée voir le conducteur. Puis, j’ai profité du fait qu’il devait me ramener au Québec pour continuer à lire en souriant. Résultat? Je suis quand même arrivée en avance au travail, avec ma fierté d’avoir une preuve que mon TAG va se promener de plus en plus loin de moi, de plus en plus souvent. En réalité, c’est moi qui l’envoie (se) promener.

Aujourd’hui, un autre exemple. Appel du camp de jour juste avant un rendez-vous important. Ça dérape chez les fistons. Montée d’adrénaline soudaine, le mal de tête de tension qui s’installe automatiquement. Au lieu de me flageller ou de tomber dans mes questionnements existentiels, je suis allée quelques minutes dans une salle de sérénité qu’on a fait installer au bureau. J’ai respiré au son d’une musique pour équilibrer les chakras. Puis je suis sortie, j’ai trouvé un arbre et je lui ai demandé de me donner sa force pour faire le reste de ma journée. Apaisement immédiat.

L’ancienne stressée que j’étais aurait rapporté tout son stress et sa fatigue mentale à la maison, aurait coléré contre ses enfants, en aurait voulu à Pierre-Jean-Jacques et à la vie. Mais non, pas ce soir. Régénérée, j’ai vécu une soirée apaisante et apaisée avec mes cocos. On a ri, on a joué, on s’est collés. Ça sentait la complicité à plein nez!

Je ne suis pas à l’abri d’un pétage d’élastique. Par contre, je repère les signes d’usure plus facilement et je m’autosoigne. Et par le fait même, j’enseigne à mes enfants qu’ils sont capables de gérer leur propre anxiété. Qu’ils peuvent l’accepter parce qu’elle existe, mais qu’ils ont surtout le pouvoir de refuser qu’elle prenne toute la place.

 

Nathalie Courcy

J’ai frappé mon mur… les deux pieds sur la balance!

Je n’ai pas de balance chez moi. Je n’aime pas vraiment cet inst

Je n’ai pas de balance chez moi. Je n’aime pas vraiment cet instrument. Je travaille fort pour m’accepter comme je suis, alors je n’ai pas besoin de connaître mon poids toutes les cinq minutes. Mais dernièrement, j’ai été forcée de réaliser que je n’étais pas sur la bonne pente.

Étendue sur le dos sur mon lit, je tentais tant bien que mal de rentrer dans mon foutu pantalon. J’avais réussi à faire passer les cuisses, je n’envisageais même pas de ne pas réussir à fermer la fermeture éclair. No way! J’aurai l’index et le pouce en sang, tant que le zipper tient le coup, je n’allais pas abandonner. J’ai mis un chandail ample pour cacher le muffin top que j’avais créé et je suis partie au travail.

J’ai voulu continuer à nier mon surplus de poids. Je devais seulement faire de la rétention d’eau… beaucoup. Mais sont arrivées les douleurs physiques. Mes genoux me suppliaient de faire quelque chose. Rétention d’eau ou pas, mes genoux me rappelaient chaque jour, avec beaucoup de douleur, que j’avais peut-être un peu exagéré.

Et un jour, au CPE, je chantais avec les enfants en rangeant les jouets. C’est là que j’ai dû m’asseoir pour reprendre mon souffle. C’était un rangement bien relaxe, là, pas une course du genre « celui qui range le plus de jouets ».

Le soir même, en finissant, j’ai fait un arrêt chez ma mère. Sans dire bonjour à ma mère, je me suis dirigée, angoissée, vers la salle de bain. Elle était là. Elle m’attendait. J’ai posé les pieds dessus, j’ai fermé les yeux. Après un « Kessé tu fais dans la salle de bain? » de ma mère, j’ai ouvert les yeux et j’ai regardé le nombre clignotant (comme un avertissement). La dernière fois que j’avais atteint ce poids, j’étais enceinte de 37 semaines…

J’ai frappé mon mur. C’est là que reprendre ma vie (mon poids) en main est devenu une priorité. J’ai eu envie des solutions faciles. Tu sais, celles qui nous promettent un corps de rêve pour l’été avec des produits plus dispendieux les uns que les autres.

Moi, je n’y crois pas. Ça marche peut-être réellement. Je me suis demandé : mais après, lorsque je cesserai de les utiliser, il arrivera quoi?

Je suis plutôt allée voir une nutritionniste. Ensemble, nous avons établi un menu pour y arriver. Elle m’a aussi suggéré de bouger plus (j’essaie très fort.). Je perds du poids lentement, mais sûrement.

Pour moi, il s’agit de la meilleure façon. Et quel beau legs je laisse à mes filles : apprendre à bien manger.

Et avant de me faire lancer des roches… elles ne savent pas que c’est pour perdre du poids.

Je leur ai dit que c’était pour mieux manger et pour rester longtemps avec elles en bonne santé.

Mélanie Paradis

L’Église cathodique

Quand j’étais jeune (pas que je ne le suis plus… mais disons qu

Quand j’étais jeune (pas que je ne le suis plus… mais disons que je le suis moins), l’Église catholique et la religion occupaient beaucoup de place dans les chaumières de la province. Dans mon village, comme dans bien des villages, le clocher de l’église était situé au centre de la communauté. On le voyait des kilomètres à la ronde, on l’entendait appeler les fidèles tous les jours. Un peu comme la cloche de l’école qui rythme les journées des enfants ou les nouvelles de 18h. Un repère.

Mes parents étaient croyants. De fidèles pratiquants. Mon père a cru en Dieu jusqu’à la fin même s’il a dû lui en vouloir en silence de venir le chercher si tôt. Ma mère était agente de pastorale, donnait les catéchèses du Sacrement du Pardon et de la Première Communion, préparait les messes. Dans le coin du salon, il y avait un coin de prières avec un lampion, une Bible, un chapelet, une nappe en dentelle. Je me souviens de soirées pendant lesquelles on récitait des rosaires, pendant le mois de Marie. Les onze autres mois, on préférait jouer aux cartes en mangeant des bonbons.

Sans me rebeller intensément comme bien d’autres de mon âge, je me suis éloignée de la religion au fur et à mesure que je me rapprochais de l’adolescence. Le sermon de 32 minutes que prononçait le curé était… soporifique, disons. Je préférais passer mes dimanches dans les activités de cadets ou à lire plutôt qu’assise sur un banc en bois dans une église qui pue sent l’encens. Par contre, j’ai toujours respecté le choix des autres de prier, ou pas.

Quand j’habitais en Israël, en Égypte, au Burkina Faso, et même en Alberta, j’ai rencontré différentes façons de vivre les religions. Parfois dérangeantes, parfois bouleversantes, parfois apaisantes. Je revenais toujours à la même conclusion : si c’est fait dans le respect, pourquoi pas!

2001 est arrivé, avec son 11 septembre et ses drames terrorisants. Puis les tueries, les séances intensives d’intimidation envers les voiles ou les kirpans. Mais ça n’a pas changé mon rapport à la religion, à la mienne et à celle des autres. Je me disais qu’il y avait derrière ces gestes des humains malades, toutes religions confondues. Les croyances ont leur place… tant que c’est fait dans le respect…

Je gardais quand même un malaise à prier ou à me tourner vers un ou des dieux, de la même façon que je n’osais pas me dire athée. Ça aurait été tout un revirement identitaire! C’était tellement omniprésent pendant mon enfance… j’avais aussi honte de m’adresser à plus grand que moi qu’à tourner le dos aux saints. Tout d’un coup que je me tromperais? Si ça existait, et que je m’en moquais? Tout d’un coup que ça n’existerait pas, tout ça?

Tout ça, quoi, au juste? Le vieux barbu en soutane blanche sur son nuage? Les anges qui jouent de la harpe en chantant des hymnes au Créateur de toute chose? Les belles histoires d’Adam et Ève et de leur rencontre fatidique avec le serpent démoniaque?

J’ai décidé de troquer la religion pour la spiritualité. J’ai décidé de m’adresser à « quelqu’un » ou « quelque chose », à l’Univers ou à mes anges (les universels, mais aussi mes défunts protecteurs et mes vivants à qui je demande des ondes positives et à qui j’en envoie). J’ai décidé que je n’étais pas seule, que je pouvais demander de l’aide et remercier. Que je pouvais croire même si je n’avais pas de preuve tangible.

J’ai décidé qu’à une époque où l’écran cathodique et tous ses dérivés sont devenus une religion, je pouvais me connecter à une paix intérieure qui m’aide à être heureuse. Je pouvais méditer, respirer, admirer la nature, croire aux fées ou aux licornes si ça me faisait du bien. J’ai décidé de ne plus avoir honte de parler d’énergies, de forces, de lumière et d’intuition guidée.

Et j’ai décidé de faire tout ça dans le respect, sans imposer ma vision du monde, sans la défendre, mais aussi sans la cacher. Il m’arrive d’en glisser un mot à mes enfants, il leur arrive de me poser des questions et d’entamer une discussion philosophique sur les croyances. Je leur transmets ainsi beaucoup plus des valeurs associées à la spiritualité (vivre le moment présent, aimer et prendre soin des autres, s’aimer soi-même, respecter la nature, demander de l’aide, exprimer de la gratitude, se faire confiance) qu’une religion. Et pendant qu’on parle de ça, on n’a pas le nez collé sur un écran!

Nathalie Courcy

Chats et bébés ne font pas bon ménage

Quand je suis tombée enceinte de mon plus vieux, Hayden, j’avais

Quand je suis tombée enceinte de mon plus vieux, Hayden, j’avais deux chats et un chien. Disons-le franchement, à 21 ans, quand tu tombes enceinte en prenant la pilule et que tu t’imagines gérer trois animaux et un bébé… tu angoisses en titi!

J’avais entendu les pires histoires d’horreur concernant les chats qui se couchent sur le visage des bébés et les étouffent, en plus du fait que selon plusieurs experts, on ne peut pas changer la litière quand on est enceinte. Bref, tout ça pour dire que finalement… mon oncle a adopté mes deux chats (qui détestaient les enfants et n’étaient pas si sociables).

Pour les amoureux des animaux, je tiens à préciser qu’il les a toujours gardés et s’en est occupé comme si c’étaient ses bébés, alors ne me lancez pas de roches… ok merci!

Bref, j’ai par contre gardé notre chien qui est décédé l’été passé.

C’était un chien tellement parfait avec les enfants.

Il a vu grandir Hayden et Anna et se laissait prendre sans jamais grogner ou vouloir mordre. Notre Junior était une perle et il me manque tellement…

Anna a toujours été une enfant qui aime les animaux. Pour elle, la perte de Junior a été très difficile et elle ne cessait de pleurer.

Je savais pertinemment qu’avec nos horaires de fous, il nous était impossible d’adopter un autre chien.

J’ai finalement réussi, après BEAUCOUP d’efforts et de manipulation, à convaincre Étienne d’adopter un chat.

Comme nous avions décidé de ne plus avoir d’enfants, ça allait être notre petit dernier. 🙂

Bref, maintenant, ce n’est plus un secret pour personne, le bon dieu a décidé qu’on n’aurait pas le dernier mot et que mon stérilet l’aurait encore moins. Ça fait que je suis devenue enceinte.

Et cette fois, il était hors de question de donner Judith (notre chatte) en adoption. Oh que non! Sérieusement, je suis devenue totalement accroc à ce chat. Genre une vraie dépendance haha!

J’ai dû trouver des moyens de rendre la maison sécuritaire pour la cocotte dans mon ventre.

Mon premier achat a été un achat de paresseuse… une litière qui se nettoie toute seule. Oui, oui, ça existe!

Avant d’avoir Judith, Étienne m’avait bien fait comprendre que ce n’était pas son chat et qu’il ne voulait rien avoir à faire avec sa crotte et son urine.

Alors aux grands maux les grands moyens, hello litière automatique.

Pour les femmes enceintes, c’est aussi l’IDÉAL puisqu’un râteau passe cinq minutes après que notre chat soit sorti de la litière.

Ensuite, une fois par mois, on a seulement à mettre le couvercle sur la boîte de litière et à jeter la boîte. That’s it, that’s all!

Oh et pour celle qui se demandent pourquoi une femme enceinte n’est pas censée changer la litière, voici ce que j’ai trouvé sur le net :

La toxoplasmose est une maladie relativement bénigne sauf chez la femme enceinte qui n’est pas immunisée. Les conséquences d’une contamination peuvent être vraiment graves pour bébé.

Qu’est-ce que c’est?

La toxoplasmose est une infection transmise par un parasite (le toxoplasma gondii) qui vit dans la terre et dans les intestins d’animaux, surtout ceux du chat.

Comment contracte-t-on la maladie?

On peut contracter la toxoplasmose en changeant la litière du chat, en jardinant ou en mangeant de la viande ou des légumes contaminés.

Chez la plupart des gens, la maladie est anodine, même pour la femme enceinte elle-même. Cependant, une contamination lors de la grossesse comporte de réels dangers pour bébé : le parasite peut traverser le placenta et infecter le fÅ“tus.

Le risque avec la toxoplasmose est d’entraîner des malformations fÅ“tales : malformations oculaires, cérébrales, neurologiques… et même, dans certains cas, provoquer la mort in utero.

La plupart du temps, l’enfant développera des kystes à un œil ou perdra l’usage d’un œil au cours de son enfance.

Les risques sont plus importants lors du premier trimestre puisque le système immunitaire du bébé n’est pas encore développé. Vers le milieu et surtout la fin de la grossesse, le système immunitaire du bébé étant plus efficace, l’infection éventuelle est moins grave. Mais dans tous les cas, mieux vaut prévenir l’infection que de courir des risques importants.

Deuxième point à régler : les chats et leurs habitudes de se coucher sur nous. De notre côté, on s’est vraiment mis à paniquer quand on a réalisé à quel point Judith aimait se coucher dans le cou d’Anna.

Comme Anna a cinq ans, c’est correct… mais pour un bébé naissant, OH QUE NON!

Une des premières choses que j’ai faites a été de mettre du papier d’aluminium partout dans la chambre : berceau, transat, moïse, table à langer du bébé.

Dès que Judith sautait pour aller se coucher dessus, elle faisait le saut et paniquait à cause du bruit.

Par contre, quand la vie de ton bébé ne tient qu’à du papier d’aluminium, c’est un peu beaucoup stressant.

Heureusement que j’ai une meilleure amie hyper brillante qui m’a donné l’idée de mettre une porte-moustiquaire à l’entrée de la chambre du bébé. Dès que j’ai montré des images sur mes réseaux sociaux, j’ai eu une tonne de questions.

J’ai acheté ma porte chez BMR, mais j’ai dû la faire ajuster puisqu’il n’existait que des 32 pouces et que les portes intérieures chez moi ont 30 pouces de large. Si vous souhaitez faire la même chose, assurez-vous de bien prendre vos mesures autant pour la hauteur que la largeur de la porte.

J’ai aussi ajouté un loquet en hauteur pour qu’Anna ou Hayden ne décident pas d’aller voir leur sœur dormir et oublient de refermer la porte.

Autre point, j’ai gardé la porte normale. Pourquoi? Pour la simple et unique raison que si je reçois des gens ou si les enfants veulent jouer et écouter la télé fort en bas, je peux tout simplement fermer la porte pleine. Dans le cas où la puce fait dodo et que je suis seule à la maison, je laisse seulement la porte-moustiquaire afin de faire aérer la chambre. En fait, la porte-moustiquaire est censée être toujours fermée pour s’assurer que le chat n’ira pas se coucher et mettre du poil dans les affaires du bébé. Ça permet aussi que la chambre ne finisse pas par sentir le renfermé.

Pour terminer, je me suis procuré une caméra Panasonic sur Amazon (je me répète souvent, mais j’achète sur airmilesshops.ca dès que je fais mes achats sur Amazon afin d’accumuler des points). La caméra est fixée au mur, c’est donc impossible pour le chat de la bouger ou de la faire basculer par terre. On ne sait jamais si un enfant va entrer et par le fait même laisser le chat entrer. Et là, je parle de chats, mais ça pourrait tout aussi bien être le chien, votre bébé, un enfant, etc. C’est la première fois que j’en voyais qui se fixaient au mur et je trouve ça VRAIMENT pratique et brillant!

Alors maintenant, c’est l’heure de mettre du papier d’aluminium partout dans votre maison et de poser des portes-moustiquaires!

Maika

 

Une mamie précieuse

Les grands-parents peuvent faire une différence très grande dans l

Les grands-parents peuvent faire une différence très grande dans la vie de leurs petits-enfants. Bien que je savais que ma mère aimerait ses petits-enfants, je ne m’étais pas imaginé la relation privilégiée qu’elle est en train de construire avec ses « minis ».

Ça a été facile avec mon plus vieux, le premier bébé de la famille. Quand mamie était présente, plus personne n’existait, pas même papa et maman. Maintenant qu’il a trois ans et demi, pas grand-chose n’égale le bonheur d’aller dormir chez mamie. Ses grandes joies et ses grandes fiertés doivent absolument être partagées avec sa mamie d’amour. Et c’est sans compter les « moi, je l’aime ma mamie! » prononcés régulièrement, même quand on ne parle pas d’elle à ce moment‑là.

Sont ensuite venus mon deuxième et mon neveu, à quelques semaines d’intervalle. Une relation tout aussi spéciale est en train de se bâtir avec eux. Leurs yeux s’illuminent lorsqu’ils la voient. Mon bébé de seize mois crie « MAMIE » dès qu’on passe devant sa porte pour se rendre dans la cour, il le crie même à répétition en jouant et en pointant la maison. Quand il la voit finalement, il se précipite vers elle à toute vitesse.

Au-delà des cadeaux, elle construit avec eux une relation basée sur l’amour qui leur sera précieuse tout au long de leur vie. Elle crée une bulle d’amour et de joie autour d’eux. Elle les aime inconditionnellement, joue avec eux, les fait rire, se met à leur hauteur pour leur parler, les cajole, les écoute, les console, les protège, mais surtout, elle leur fait sentir qu’ils sont les personnes les plus importantes et les plus spéciales du monde quand elle les regarde et passe du temps avec eux. Elle arrive même à leur faire ressentir ça quand elle est avec les trois en même temps.

Je trouve nos garçons chanceux de vivre ça! Et je prends des notes pour quand ce sera mon tour. La barre est haute, mais je la trouve inspirante!

Jessica Archambault

 

Le bruit, ce terrible ennemi

Depuis plusieurs années, le bruit m’affecte beaucoup et je n’ai

Depuis plusieurs années, le bruit m’affecte beaucoup et je n’ai jamais pu découvrir pourquoi. Il m’a fallu des années pour m’en apercevoir aussi, car je n’étais pas capable de m’observer. D’autant plus que j’étais atteint d’une blessure mentale et que je n’étais pas prêt à l’accepter…

J’ai tellement cherché et cherché que je ne pouvais avoir la réponse à ma question. Déjà depuis un an maintenant, je mets des bouchons dans mes oreilles lorsqu’il y a trop de bruit, surtout en présence de public. Je ne peux pas gérer cette douleur avec ma blessure de stress opérationnel. C’est tout simplement trop pour moi.

Des fois, je dois faire face au public. J’ai de jeunes enfants et je dois m’impliquer à l’occasion. Je vous avoue que ma femme fait beaucoup d’activité avec les enfants sans moi mais parfois, je fais des efforts pour leur donner le papa qu’ils auraient le droit d’avoir leurs côtés. Pas toujours évident!

Lorsque ma femme prend la voiture et que je la prends par la suite, devinez quoi? Elle a laissé la radio ouverte. Avant, lorsque cela m’arrivait, je devenais immédiatement en rage. Maintenant, j’arrive mieux à me contrôler. Il n’y a pas très longtemps lors d’une séance avec ma psychologue, j’ai découvert pourquoi. Je vous dis, cette psychologue est merveilleuse pour moi. Elle m’en fait découvrir des choses.

Je me rappelle mon retour de mission en Bosnie en juillet 1996. Je m’étais placé dans une situation d’isolement pendant environ cinq mois. Je vivais dans les quartiers pour célibataires à la base de Petawawa et je devais aller manger à la cuisine. Pour moi, il y avait trop de bruit à cet endroit. Après être revenu de mission après six mois de vie communautaire, je ne pouvais plus aller manger dans une cafétéria. Je préparais mes repas dans ma chambre ou j’allais chercher du restaurant. Je limitais le plus possible mes contacts avec le bruit du public.

Par contre, je devais m’endormir avec une télévision ouverte et pas trop bruyante, habitude dont je n’ai pas réussi à me défaire aujourd’hui. Pourquoi? Parce que nous étions habitués de nous endormir dans le bruit. Je l’ai découvert récemment. En 1996 en Bosnie-Herzégovine, nous avions le bruit des unités de chauffage au diésel (appelé cochon) qui réchauffait nos tentes la nuit. En 2001 en Bosnie-Herzégovine, nous avions le bruit des génératrices sur le camp nuit et jour. Même chose pour l’Afghanistan.

Le fait de vivre constamment dans le bruit le jour avec beaucoup de gens m’a beaucoup irrité. Sans oublier le bruit des véhicules ou des armes. Il ne faut pas oublier les séances de drill élémentaires où on se faisait crier par la tête. Et bien sûr mes années en Ontario où il était fréquent de se faire crier par la tête…

Je me suis finalement rendu compte que cet ennemi, le bruit, était dû à une accumulation de toute ma carrière militaire. Pourquoi j’en souffre autant aujourd’hui? Parce qu’avec ma blessure de stress opérationnel, j’ai de la misère à gérer ce surplus. Comme d’autres surplus également, comme mes douleurs physiques.

Mais aujourd’hui est une victoire pour moi. J’ai enfin pu enfin découvrir pourquoi ce bruit était si nocif pour ma vie. Lorsque je découvre la source d’un problème, cela m’aide à mieux le gérer par la suite.

Aujourd’hui est une autre grande victoire pour moi.

Demain sera un jour meilleur.

Je garde espoir qu’un jour, je vais me sortir de ce cauchemar.

Carl Audet