Archives mars 2020

Coronavirus, mais dans quelle merde nous as-tu mis?! 

Je vais parler du coronavirus, mais pas de son aspect médical. Non,

Je vais parler du coronavirus, mais pas de son aspect médical. Non, plutôt de ses répercussions. Le virus en tant que tel ne me fait pas peur, sauf pour les membres de ma famille pris avec des maladies pulmonaires ou avec un système immunitaire affaibli.

Je travaille comme technicienne en laboratoire dans une pharmacie communautaire. Je suis en première ligne avec les patients. Je n’ai pas de protection essentielle contre ce virus, ni gants, ni masque, ni désinfectant. TOUT EST EN RUPTURE D’INVENTAIRE PARTOUT. C’est très inquiétant. J’ai une famille avec deux jeunes enfants. Je suis stressée au maximum. Mes patrons font leur maximum pour nous aider, mais c’est impossible en ce moment. J’angoisse × 100 000.

Mon conjoint travaille dans l’industrie de l’audiovisuel. Tous ces contrats sont annulés jusqu’en juin. Il risque très fortement de perdre son emploi. Ce qui veut dire que je risque de perdre ma maison, ma voiture. Soyons réalistes, l’économie va être très affectée et l’industrie dans laquelle mon conjoint travaille ne repartira pas à plein régime lorsque la pandémie sera écartée.

Mes enfants… ils ne comprennent pas ce qui se passe. Maman et papa ne sont pas comme d’habitude. Même si je m’efforce du mieux que je peux de garder une vie normale, rien n’est pareil. Comment expliquer à mes enfants pourquoi les gens sortent de l’épicerie du coin avec des paquets de papier de toilette en quantité phénoménale? « Maman, est‑ce qu’ils ont la gastro? » a été leur question.

Un vent de panique s’est installé et tout part en vrille. Je suis angoissée comme je ne l’ai jamais été. Je suis en état de stress à un niveau inexplicable. Le futur me fait peur, je ne sais pas à quoi va ressembler demain. J’ai peur pour mes enfants. Je n’avais jamais connu de peur aussi intense. J’en ai mal physiquement.

S’il vous plaît, je vous en prie, au nom de ceux qui sont malades, mais aussi au nom de ceux qui risquent de tout perdre, prenez vos responsabilités d’êtres humains. Lavez-vous les mains. Si vous êtes à risque d’avoir contracté le virus, prenez les précautions mentionnées par le gouvernement. S’il vous plaît, ne soyez pas égoïstes avec les paquets de papier de toilette et offrez votre aide à vos voisins âgés, handicapés ou malades. Soyons des êtres humains. Soyons respectueux envers chacun.

Une maman essoufflée

L’humanité sur pause

On y est. Nous avons atteint ce moment, ce temps d’arrêt imposé,

On y est. Nous avons atteint ce moment, ce temps d’arrêt imposé, mais combien nécessaire. Des « vacances » à la maison, dans la simplicité.

Ce soir, en repassant le fil des événements, je suis fière de vivre ici. Je suis fière, enfin, qu’on soit des humains responsables, pour une fois. C’est beau de voir toute cette solidarité. Beau et déstabilisant à la fois.

Nous ne sommes pas habitués à être aussi bons les uns envers les autres.

Nous ne sommes pas habitués à nous occuper simplement, sans fla‑fla.

Nous ne sommes pas habitués à offrir notre aide à un étranger et surtout, à en recevoir.

Cette crise, elle aura ça de beau. Elle aura rapproché les humains, elle sera parvenue à faire ressortir ce qu’il y a de plus beau en eux : l’empathie.

Aujourd’hui, j’ai vu quelqu’un retourner des paniers d’épicerie à l’intérieur afin d’aider le commis débordé. J’ai vu des gens qui ne se connaissaient pas échanger entre eux sur la situation. J’ai reçu un texto d’une voisine qui m’offre de prendre mes filles au besoin.

Aujourd’hui, du moins pour nous, au Canada, l’humanité s’est mise sur pause.

Pendant les deux prochaines semaines, je vais prendre du temps de qualité avec mes filles et prendre soin de la cocotte de mes amis parce que j’ai cette chance d’être enseignante et donc, en isolement. Ce sera ma bonne action.

Et toi, quelle sera la tienne?

Karine Lamarche

 

Coronavirus, notre projet de société

Je suis née blanche, en Amérique du Nord, dans une famille de la c

Je suis née blanche, en Amérique du Nord, dans une famille de la classe moyenne. J’ai voyagé, je suis éduquée, j’ai une maison, deux automobiles, l’électricité, l’internet et l’eau courante à chaque jour de ma vie. Nous avons tout ce qu’il nous faut pour être heureux, ici, au Québec.

Et pourtant, notre système de santé est souffrant, le taux de suicide est très élevé, les inégalités sociales sont encore d’actualité. Je réfléchis à ce qui nous arrive avec le coronavirus et, si je mets de côté mes angoisses personnelles, j’arrive quand même à trouver qu’il y a du beau qui ressort de tout ça. Nous avons enfin un projet commun au Québec : aplatir la courbe de contamination du virus pour maintenir le cap avec les services de santé. Après, quand ce sera passé, on pourrait mettre autant d’énergie sur notre survie à long terme, non?

Je vois la situation actuelle, entre autres, comme un appel à l’élévation des consciences. Une prise de recul sur tous les privilèges que nous tenons pour acquis : être logé, nourri, l’éducation, les soins de santé, les services municipaux, etc. Retomber un peu en mode de survie (je sais bien que c’est de la survie de luxe), ça aide à rester humble et à avoir de la gratitude pour tous nos privilèges.

Après tout, les peurs qui nous habitent face à ce virus, que ce soient une crainte financière, une crainte pour la santé de nos proches ou de nous-mêmes ou encore la peur de manquer de nourriture… ou de papier de toilette (!) habitent des millions de personnes sur le globe, et ce, même sans le virus. Camp de réfugiés, inégalités sociales, crise environnementale, inégalités entre les hommes et les femmes et j’en passe… il me semble que nous devrions poursuivre sur notre lancée de solidarité après le passage du virus. Je sais bien que c’est utopique, mais il reste que la situation actuelle nous permet de voir tout le pouvoir que nous avons quand l’enrichissement d’un petit groupe d’humains n’est plus la priorité et quand on met l’économie au service des gens et non à leur trousse.

La terre s’autorégule pour assurer sa survie. Je ne crains pas pour elle, je crains pour nous. L’humanité semble déconnectée de son essence première : la nécessité d’être en relation profonde et bienveillante avec ce qui nous entoure. Même si je suis très sensible à tous les gens touchés par la maladie et aussi par toutes les morts, ça me donne confiance de voir le Monde sur pause, contraint de s’entraider pour le bien de tous. Sortir de notre nombril, de notre vie effrénée et de nos obligations pas si fondamentales que ça finalement, pour penser au « nous », au collectif, au bien de tous. Peut-être qu’à travers tout ce chaos, nous allons retrouver l’essentiel : être ensemble, en santé à essayer de vivre le moment présent sans tous les artifices qui nous éloignent de qui nous sommes.

Je sais bien que même si le virus touche les riches autant que les pauvres, les inégalités demeurent, mais ça me donne quand même l’espoir d’une amorce de réflexion, de discussion, de changement.

Sur ce, je m’en vais me laver les mains! 😉

Roxane Larocque

 

Le bal de promo…

… Ou comment je n’ai pas été la reine du bal. En fait, il nâ€

… Ou comment je n’ai pas été la reine du bal. En fait, il n’y avait pas de reine du bal, donc théoriquement, il est normal que je n’aie pas été élue. Mais soyons réalistes, mon niveau de popularité ne me l’aurait pas permis.

Je ne faisais pas partie des filles populaires de l’école. Je n’ai pas eu à choisir entre plusieurs invitations pour décider qui allait m’accompagner. J’y suis allée seule avec mes amies qui ont bien voulu m’intégrer dans leur groupe. En fait, je ne voulais qu’une seule invitation, il s’appelait Jonathan (si tu me lis, je te salue ;)). J’étais secrètement amoureuse de lui depuis le début de l’année. Mais mes espoirs étaient vains, car si je me souviens bien, il avait une petite amie. Pourtant, j’espérais qu’une fin digne d’un film de filles m’arrive. Tu sais, quand le gars se rend compte qu’il n’a pas choisi la bonne…

Malheureusement, je n’ai pas eu ma belle fin romantique.

Pourtant, ne pas avoir embrassé le gars à la fin de la soirée comme dans tout bon film romantique fera partie de mes regrets.

Mais la vie continue après le secondaire. Que cette période soit la meilleure de ta vie ou la pire. Tu deviendras une personne magnifique. Ce ne sera plus qu’une partie de ton passé, une partie de ce que tu es devenue.

Après le secondaire, il n’est plus question de popularité, mais bien de devenir l’adulte de demain. Ce que tu y as vécu ne te définira pas.

À toi maintenant de choisir ton destin, ton chemin.

Ah oui! Et toi Jonathan, si je pouvais retourner dans le temps avec la maturité et la confiance en moi que j’ai maintenant… je t’embrasserais avant la fin de la soirée.

Mélanie Paradis

 

C’est ça, être ado

La plupart du temps, on parle de l’adolescence quand nous sommes a

La plupart du temps, on parle de l’adolescence quand nous sommes adultes, mais aujourd’hui, je vais vous parler de mon expérience dans la peau d’une ado. Je n’ai pas tout vécu encore, mais je vais essayer quand même.

Alors, commençons. Être ado, c’est quoi? L’adolescence est une des plus belles périodes parce que nous n’avons pas trop de responsabilités et beaucoup plus de liberté qu’avant, mais elle peut aussi être difficile chez certains. Parfois, on se sent comme le roi du monde et d’autre fois, on se sent comme un bon à rien.

C’est aussi là que nous vivons nos premières fois comme le secondaire, nos premiers amours, notre premier travail ou nos premières peines d’amour. C’est aussi à cette période que nous devons choisir notre métier, c’est quand même fou! C’est là que nous allons essayer plein de choses et faire plein de conneries, mais tout ça va nous aider à construire la meilleure version de nous-même.

À l’adolescence, on ne trouve pas nécessairement important d’aller à l’école, mais au fond de nous, on le sait que cela va nous servir toute la vie. Passer cinq jours par semaine assis en silence dans une classe, ce n’est pas vraiment notre passe-temps préféré. On préfère passer du temps avec nos amis, être dehors ou écouter Netflix avec un bon popcorn.

L’adolescence est une grande période de stress à cause de l’école, de notre choix de carrière et de tout le reste. C’est là qu’on voudra ressembler aux autres de peur d’être jugé ou rejeté. Là qu’on va apprendre à se connaître. Malgré toutes ces choses, c’est là que nous allons avoir le plus de plaisir. En gros c’est ça, être ado.

 

Léanne Lépine

Pour toi ma belle amie

Il y a quelques semaines, tu me faisais une annonce importante. Un g

Il y a quelques semaines, tu me faisais une annonce importante. Un grand changement s’opérait dans ta vie et ce changement, je savais depuis notre première rencontre qu’il était pour arriver un jour. Lors d’un brunch, tu m’as annoncé que tu partais outre-mer avec ton mari et ta fille, car ton mari avait enfin obtenu un poste à l’international.

J’écris ce texte alors que tu vis tes dernières heures ici au Québec, mais lorsqu’il sera publié, tu seras en Allemagne en train d’entamer ton nouveau chapitre de vie. Te dire que tu ne me manqueras pas serait faux, mais j’ai simplement compris que notre relation sera différente. Notre amitié a commencé il y a quatre ans lorsqu’une super directrice générale a eu le réflexe de m’engager. Nous avons commencé à travailler en équipe et tu as fait la découverte d’un gros morceau de ma vie, ma fille.

À ce moment dans ta vie, tu disais que tu ne voulais pas d’enfant et que c’était assumé. Cependant, tu n’étais pas complètement insensible à la maternité que je vivais. Je sentais que toi qui avais le même âge que moi, tu voyais qu’il se passait quelque chose d’important lorsque notre enfant vieillissait ; on devenait partenaires de vie dans une relation mère-fille.

Les choses ont évolué et les montagnes russes dans notre relation sont apparues, mais notre lien s’est toujours maintenu. J’en suis plus que reconnaissante, surtout aujourd’hui. J’ai ensuite fait un move plus qu’important il y a un peu plus de deux ans : j’ai quitté le travail où nous nous étions connues pour de nouveaux défis. Quelques semaines plus tard, tu me faisais l’une des plus belles annonces lors d’un lunch, sans verre de Kim : tu attendais un bébé. Je me souviens, j’étais sans mots et surtout plus qu’émerveillée par ce nouveau projet. Nous avons ensuite entamé un nouveau chapitre de notre amitié en développant notre lien d’amitié sous le signe de la maternité. J’ai été là pour t’écouter et te dire que oui, c’est correct de ne pas toujours trouver ça si épanouissant que ça être maman, car au fond, être maman, c’est confrontant.

Ta fille, tout comme la mienne, des traits distincts des autres enfants, mais aussi très similaires pour mademoiselle O et mademoiselle E. Elles sont vives d’esprit, agiles et très éveillées. Les derniers mois furent intenses pour moi et pendant ce temps, cette opportunité de séjour à l’étranger est arrivée dans ta vie.

Quelques heures après notre brunch avec la fameuse annonce, nous nous sommes texté et tu m’as offert d’aller luncher une dernière fois ensemble avant ton départ. J’ai encore les larmes aux yeux de ce temps de qualité que nous avons pris ensemble en plein jeudi midi enneigé. Nous avons eu une conversation puissante et surtout tellement inspirante.

Avant le départ, tu m’as dit une phrase marquante pour moi : je suis inspirante alors que toi, tu m’inspirais tellement depuis longtemps. Tu m’as confirmé que malgré le tourbillon dans lequel ma vie est présentement, je suis sur un bon chemin et que j’ai développé cette capacité d’inspirer.

Nous allons continuer notre relation grâce à la panoplie d’outils technologiques à notre disposition et nous revoir lors de tes vacances au pays. Ceci sans compter la nouvelle possibilité d’aller faire un tour dans ton nouveau coin de pays.

Vivre et entretenir notre amitié à distance en 2020 : voilà notre nouveau défi que j’ai envie de vivre et je t’enverrai des photos de mes verres de Kim que je prendrai à ta santé.

Evelyne Blanchette

Les putains de talons hauts

Dans la vie, je suis extrêmement gauche, malhabile… utilise l

Dans la vie, je suis extrêmement gauche, malhabile… utilise le mot que tu veux, c’est moi. Je suis tombée dedans étant petite, comme Obélix dans la potion magique. Je suis celle qui s’enfarge dans les fleurs du tapis et tout ça avec des espadrilles. Alors si j’ajoute des talons hauts à l’équation, c’est la catastrophe qui m’attend.

Pourtant, avec mon mètre cinquante-quatre, je souhaiterais tellement qu’ils soient mes amis, et j’avoue que je me sens belle et sexy quand j’en porte. À vrai dire, je me sens comme ça quand je suis immobile.

Il suffit d’ajouter un escalier à descendre pour que mon élégance prenne le bord. Elle devient aussi chancelante que ma démarche. Je crois honnêtement que mon centre de gravité est non ajustable. Si j’ajoute un peu de hauteur, il ne s’ajuste pas. Je crois même qu’il se fout de ma gueule.

Il existe peut-être un gène du port du talon haut. Tu sais, comme celui très utile qui permet de rouler les côtés de la langue. J’aimerais vraiment que le problème, ce soit ça. Ça expliquerait mon incapacité à le porter.

C’est même physique, mon affaire. Après une heure de ce supplice, je souffre. Mes pieds m’en veulent énormément. Ils ne comprennent pas pourquoi je leur fais subir une telle torture. Ils se mettent rapidement à conspirer avec le bas de mon dos. C’est à ce moment que mon cerveau focalise sur une seule chose : trouver un endroit où m’asseoir.

C’est devenu ma quête de liberté. M’asseoir et retirer mes chaussures subtilement sous une table.

Je t’avoue que mon sentiment de jalousie lors de la mi-temps du Super Bowl a atteint un niveau jamais égalé. Voir J-Lo se trémousser de la sorte et le tout en talons hauts…

Avec le temps, j’ai appris qu’ils ne sont pas faits pour moi. Je suis l’experte des ballerines et des Converse. Malheureusement, ils ne sont pas aussi avantageux dans le galbe de mes mollets et pour l’apparence de grandeur.

À toi qui portes le talon haut, tous les jours, avec grâce et élégance, sache qu’une partie de moi t’envie et t’admire…

Mélanie Paradis

 

Ode à ma dernière grossesse

Ça y est, dans les prochaines semaines, je vivrai mon dernier accou

Ça y est, dans les prochaines semaines, je vivrai mon dernier accouchement… Je n’ai plus aucun regret. Je suis pleine de gratitude pour cette dernière grossesse et je tenais à lui rendre hommage. J’ai porté dans le creux de mon ventre cinq petits humains. On entend souvent que chaque grossesse est différente et ça ne peut pas être plus vrai!

Quand j’entendais les autres mamans qui disaient adorer être enceintes, j’étais tellement jalouse… Moi, j’ai vécu des grossesses difficiles. J’ai vomi tous les jours, pendant toutes les grossesses. Je peux vous dire que ce n’est pas que du bonheur… J’ai eu de nombreux malaises et pertes de connaissance dans les épiceries. Je peux aussi vous dire que c’est vraiment gênant de se réveiller par terre avec une inconnue qui vous tapote le visage. J’ai été alitée pendant des mois pour éviter d’accoucher trop tôt… J’ai donc vécu mes quatre autres grossesses avec des maux au quotidien, beaucoup d’inquiétudes et de grands deuils.

La vie nous a apporté cette dernière grossesse alors que nous ne l’attendions plus. Nous savons avec certitude que ce sera la dernière, puisque mon cher mari était déjà vasectomisé quand on a appris que j’étais enceinte. Et c’est vraiment un sentiment étrange. Avoir cette certitude que ce petit être sera le dernier que je porterai. Et le savoir déjà, avant même qu’il ne vienne au monde.

On dit que la vie fait bien les choses… eh bien, elle a tenu à m’offrir ce petit miracle, qui me réconcilie chaque jour avec la maternité. Je dois accoucher ce mois‑ci. Je n’ai pas vomi une seule fois… Je n’ai pas perdu connaissance une seule fois… Je suis au repos à la maison, mais je ne suis pas forcée de rester couchée non plus… Et pour la première fois de ma vie, j’aime être enceinte.

J’aime être enceinte.

Merci, la vie, de m’avoir offert cette chance. Je profite de chaque instant, de chaque vague qui se dessine sur mon ventre. Je profite de chaque semaine de cette dernière grossesse. Je prends des tonnes de photos. Je prends le temps de parler à mon bébé et de le remercier pour chaque petit coup de pied. Il m’aura fallu tellement d’épreuves pour les apprécier…

Mon bébé, tu seras le dernier. Quoi qu’il advienne, tu seras le dernier. Le dernier à entendre mon cœur battre de l’intérieur. Le dernier que je sentirai hoqueter dans mon ventre. Le dernier que je bercerai, en me flattant l’énorme ventre arrondi. Le dernier à qui je chanterai sa berceuse…

À chacune de mes autres grossesses, je ne pouvais pas dire si la famille était finie ou non. Enceinte, j’avais constamment l’impression de vivre avec une épée de Damoclès au‑dessus de la tête… Nous vivions dans le seul souhait d’avoir enfin un bébé en santé. Mais quand les gens nous demandaient si nous voulions un deuxième ou un troisième enfant, je ne savais pas quoi répondre. Une partie de moi était si fatiguée déjà… Mais une petite voix me disait que ce n’était peut-être pas fini… Je n’arrivais pas à affirmer avec conviction que notre famille était complète.

Maintenant, oui. Et c’est vraiment une drôle de sensation, toute nouvelle pour moi. Je n’ai pas de peine. Je suis certaine que ce bébé sera le dernier. Et je me sens bien avec ça! Je n’aurais jamais pu penser être aussi sereine avec la fin d’une aussi grande étape dans ma vie… Mais je n’ai aucun regret.

Je vivrai mon dernier accouchement… Je suis peut-être naïve, mais j’ai moins peur cette fois‑ci. Je connais la douleur, je sais que je vais survivre. Je suis persuadée, cette fois, que ce bébé vigoureux ira bien. Je le sens en moi. J’ai confiance en ma force de le mettre au monde, et je lui fais confiance pour tout le reste.

Le jour de sa naissance, je laisserai dernière moi une grande partie de ma vie. J’ai le sentiment que c’est un nouveau chapitre qui commence. Un chapitre où j’élèverai mes enfants, où je penserai à leur avenir, sans regarder derrière moi.

Merci, mon dernier bébé, de m’avoir permis de terminer cette étape dans la sérénité et dans la paix. Merci d’avoir éliminé mes peurs, mes regrets et mes deuils. Merci d’avoir aidé mes peines à guérir. Merci de me permettre de porter la vie, une ultime fois.

Joanie Fournier

 

Mon sac est plein…

Ce matin, mon sac ne ferme plus. Il est plein à craquer, rempli de toutes vos moqueries, de tous vo

Ce matin, mon sac ne ferme plus. Il est plein à craquer, rempli de toutes vos moqueries, de tous vos gestes insidieux, de vos regards de dégoût.

 

Mon sac est si plein, si lourd que je peine à le mettre sur mon dos. Je n’arrive plus à supporter toute cette haine.

 

As-tu remarqué?

 

Je ne me fâche jamais. Je dis toujours oui lorsque tu me demandes un service. Je retiens la porte lorsque tu arrives derrière moi. Je me montre disponible si tu as une question.

 

As-tu remarqué?

 

Jamais je ne dis de commentaires désobligeants à l’endroit des autres. Jamais je ne me plains de ce que mes enseignants me demandent. Jamais je ne rouspète si l’un d’eux me reprend.

 

Mon sac est lourd. Je suis triste. Tout le temps. Depuis longtemps.

 

Je te demande de cesser tes taquineries, de m’accepter tel que je suis et d’apprendre à me connaître ; tu serais surpris!

 

Si tu faisais un peu plus attention à moi, je serais sans doute moins inquiet de retourner à l’école, chaque matin.

 

Si tu faisais un peu plus attention à moi, peut-être que ce chagrin immense finirait par s’estomper…

 

Qu’en dis-tu? Qu’en dites-VOUS…?

 

D’un élève qui ne demande

qu’à être aimé et surtout, compris

 

Construire une solide routine d’école-maison 

Je termine ma cinquième année d’écol

Je termine ma cinquième année d’école à la maison. Quand j’ai débuté, mon plus vieux avait sept ans et mon plus jeune en avait quatre. Mon aîné est retourné à l’école en septembre pour y terminer sa sixième année, mais son petit frère fait toujours l’école à la maison. 

 

En 2015, j’étais tombée sur Julie Lapierre, parent-éducateur, en entrevue à l’émission Deux hommes en or. Elle parlait de son expérience d’apprentissages en famille et son témoignage a été une grande source d’inspiration pour la débutante que j’étais. Elle soulignait l’importance du plaisir dans cette aventure. Mais surtout, que l’instruction en famille devait rester agréable pour les enfants ET les parents. 

 

Pour que l’école à la maison reste douce pour moi, l’élément fondamental est de maintenir une certaine routine. Ainsi, mes enfants connaissent mes attentes et ça roule rondement. Je crois que le meilleur indicateur que notre routine leur convient aussi est que le blues du dimanche soir n’existe pas chez nous. Ils entreprennent chaque semaine d’école-maison avec enthousiasme. 

 

Je vais essayer de vous décrire notre horaire. Évidemment, chaque famille est unique et élabore sa propre recette. Loin de moi l’idée de prétendre que mon quotidien peut convenir à tous! Même ma propre situation a évolué avec le temps. J’ai fait l’école-maison à deux, puis à un enfant… J’ai fait l’école-maison au Québec et en Italie… Certains parents-éducateurs haïssent la routine, d’autres ont cinq enfants à la maison, des ados au secondaire, préfèrent la pédagogie par projets… Bref, chacun a sa manière de faire et ses raisons. Je vous partage ici bien humblement notre façon. 

 

Voici comment je découpe une année scolaire, une semaine et une journée type d’école-maison. 

 

Une année scolaire d’école-maison 

 

Est-ce que nous suivons le calendrier scolaire? Oui et non. 

 

Oui, parce que mes enfants ont presque le même nombre de jours d’école que ceux qui fréquentent une école québécoise, soit 5 sessions de 7 semaines d’école. 35 semaines. 175 jours. 

 

Entre chaque session, nous nous réservons une semaine de relâche d’automne, d’hiver et de printemps. Également, trois semaines de vacances à Noël et onze semaines de vacances d’été. La relâche est mon moment préféré pour planifier l’étape qui s’en vient. L’horaire de base est flexible et je n’hésite pas à déclarer vacances pour profiter d’une opportunité intéressante. Par exemple, accompagner papa en Allemagne pour le travail, wow! 

 

Mais comment affirmer que nous suivons réellement un calendrier scolaire quand nos enfants sont constamment en apprentissage? Le temps réservé aux cahiers d’exercices, à l’étude des mots de vocabulaire ou aux tables d’addition n’occupe qu’une petite partie de nos journées et ne représente qu’une infime partie de tout ce que nos enfants peuvent apprendre. Alors non, nous ne suivons pas vraiment de calendrier scolaire. Nos enfants sont en apprentissage à l’année longue. Il ne leur viendrait jamais à l’esprit qu’ils font l’école lorsqu’ils convertissent 20 euros en dollars canadiens… Il s’agit de leur quotidien, pas d’un problème de maths! Et ils ne font que s’amuser lorsqu’ils sortent toiles et pinceaux au retour d’une sortie au musée… Si seulement ils savaient… 

 

Une semaine d’école-maison 

 

Une semaine d’école-maison c’est : beaucoup de jeux et d’apprentissages libres + les avant-midis du lundi au vendredi dédiés aux matières du Programme. Français et maths quatre jours sur cinq. La cinquième journée est dédiée aux autres matières que nous enchaînons en boucle. Ex : science et arts cette semaine, géo-histoire et anglais la semaine suivante, et ainsi de suite… 

 

Dans un monde idéal, nous rejoignons nos amis d’école-maison deux après-midis par semaine pour différentes activités. C’est ce que nous faisions pendant nos deux premières années d’apprentissages en famille en Outaouais. Toutefois, pendant les deux années passées en Italie, nous avons dû regrouper nos activités la même journée pour faciliter la gestion des déplacements. C’était donc une journée complète de semaine que nous passions en rencontres au centre de la famille, en pratiques de soccer, en visites guidées de sites comme Pompéi ou en ateliers de confection artisanale de pâtes, d’huile d’olive et de mozzarella… De retour en Outaouais cette année, nous avons conservé cette habitude de sortir pour une journée complète le mercredi en joignant la COOP d’école-maison d’Aylmer. C’est un contexte idéal pour voir les matières autres que le français et les maths. 

 

Une journée d’école-maison 

 

À quoi ressemble un avant-midi d’étude (français et maths) chez nous? Je vais vous donner l’exemple d’une année où j’avais mes deux enfants à la maison (première et quatrième années). J’aimais beaucoup alterner d’un enfant à l’autre. Cette année, avec seulement mon plus jeune en troisième année, nous suivons le même ordre et je lui offre des récrés entre chaque bloc. 

 

Si vous vous inquiétez du fait que nous travaillons seulement l’avant-midi, n’oubliez pas que l’enseignement est très efficace en un à un et que je n’ai aucune gestion de classe à faire. J’ai amplement le temps de voir toute la matière au programme et même d’enrichir le tout avec des projets spéciaux comme notre magazine collectif d’école-maison. Mon aîné qui est retourné à l’école réussit très bien sa sixième année. Il a même été accepté au programme international pour l’année prochaine. 

 

Voici donc l’organisation d’une journée : 

 

  • Nous écrivons ensemble un petit courriel aux grands-parents, au parrain ou à un ami ;
  • Atelier d’écriture pour tous ; 
  • Mon plus vieux étudie ses verbes et mots de vocabulaire ;
  • Mon plus vieux progresse dans son cahier de français avec mon aide puis prend une pause ;
  • C’est alors au tour de mon plus jeune d’étudier ses mots de vocabulaire et de progresser dans son cahier de français ;
  • Mon plus jeune me lit une histoire sur le divan (le chat vient toujours nous rejoindre!) puis prend une pause ;
  • Mon plus vieux progresse dans son cahier de maths avec mon aide puis on révise ses tables de multiplication avec un jeu ;
  • Mon plus vieux a terminé son école. Mon plus jeune progresse dans son cahier de maths avec mon aide puis c’est fini!

 

Voilà donc concrètement notre quotidien d’enseignement à la maison. J’espère que vous avez apprécié votre petite visite chez nous! Dites-moi ce que vous en pensez… 

 

Elizabeth Gobeil Tremblay 

 

T’es qui toi? Texte: Marilyne Lepage 

Cette question, je me le pose souvent qua

Cette question, je me le pose souvent quand je te lis. Toujours là, prêt à balancer ta haine et ta hargne aux gens sur les réseaux sociaux. Un sujet chaud, un commentaire, une banalité ou encore un drame? En moins de deux, tu débarques avec tes grands discours basés sur du vide*. Tu ignores tout, mais tu sais tout. Trois lignes d’un article constituent ta connaissance d’un sujet et tu te considères assez outillé pour lapider quelqu’un sur la place publique.

Tu fracasses plus souvent qu’à ton tour l’intégrité des autres. D’habitude, j’opte pour le silence, mais pas aujourd’hui. Tu vas te défendre en disant que tu n’es pas un hypocrite, que tu dis ce que tu penses, toi! Oui, mais non. Vois-tu, tu ne sembles pas faire la distinction entre honnêteté et méchanceté. Pourtant, il y a un monde entre les deux. C’est trop facile d’être méchant et de passer ça sur le dos de la franchise. Insulter les gens en restant caché derrière ton ordinateur, ce n’est pas l’idée que je me fais d’un humain honnête et vrai.  

Tu n’es pas le seul comme ça, vous êtes plusieurs. Avec le phénomène des réseaux sociaux, tu finis par croire qu’au fond, tu détiens la vérité parce que tu parles et que je te laisse parler. Mais non, malgré mon silence, j’écris une petite réponse polie à ton intention, réponse que je finis par deleter parce que je trouve que ça ne vaut pas la peine. J’ai déjà essayé de discuter avec toi, mais ta fermeture d’esprit, je n’y peux vraiment rien. Peut‑être que tu te sens famous avec les gens qui likent ta haine, mais il y a aussi un tas de gens qui passent leur chemin en silence. Je le sais que tu as le droit à ton opinion et que la liberté d’expression est bien importante pour toi. Je ne te l’enlève pas. Mais ta liberté se termine quand tu commences à brimer celle des autres. Pis, sans vouloir t’offenser, tu la brimes souvent. Ce qui est bon pour pitou est bon pour minou.  

N’oublie jamais que tes insultes et ton venin peuvent solidement atteindre tes souffre-douleurs. Tu ne sais pas l’impact que tes mots auront sur eux, parce qu’un coup ton ordinateur éteint, ta vie continue. L’humain que tu agresses verbalement, lui, n’oubliera peut-être pas aussi vite que toi. Peu importe l’âge, l’agression psychologique, même virtuelle, a des conséquences et fait mal.  

Me taire me donne toujours la vague impression de consentir indirectement à tes propos, et aujourd’hui, je voulais juste remettre les points sur les i et les barres sur les t. Non, mon silence n’approuve pas ta haine, ta violence et l’intimidation que tu fais, qui que tu sois. Mais j’t’en veux pas, hein! Parfois, j’aurais vraiment, vraiiiiiment envie de t’insulter moi aussi. C’est humain, on va dire. Mais la différence, c’est que je n’oserais jamais. Parce que peu importent tes croyances, tes valeurs, ta religion, ton statut social ou bien ton éducation, c’est important pour moi que tu sois traité avec dignité. Sauf que les autres aussi. Pis ça, on dirait que tu l’oublies.  

J’imagine que derrière ton comportement se cache un besoin. J’espère qu’au moins tu le combles, mais laisse-m’en douter.  

Voilà, je voulais juste que tu saches.  

*Discours basé sur du vide : Quand tu utilises des diminutifs, des insultes et de l’arrogance contre la personne elle-même. À part occasionner de la souffrance, personne ne peut cheminer au travers de tes propos.   

Marilyne LepageÂ