Archives juin 2022

J’espère… Non. Je veux… Non. Je VAIS aller mieux… Texte : Valérie Marcoux

J’ai composé ce texte environ trois mois après l’accouchement de mon garçon décédé. À

J’ai composé ce texte environ trois mois après l’accouchement de mon garçon décédé. À ce moment, je me jugeais moi-même de ne pas aller mieux. Une amie m’a fait réaliser qu’il n’y a pas de deadline, de temps prescrit pour guérir. En fait, je sais maintenant qu’il n’y aura jamais de fin à mon deuil. C’est à partir de ce moment que j’ai décidé d’accepter les mauvaises journées…

 

J’espère aller mieux, mais pas trop vite…

J’ai besoin de temps pour te pleurer

 

J’espère aller mieux, mais pas maintenant…

J’ai besoin de temps pour penser à toi

 

J’espère aller mieux, mais pas tout de suite…

J’ai besoin de temps pour rêver à toi jour et nuit

 

Je veux aller mieux, mais pas trop vite…

J’ai besoin de temps pour imaginer tes yeux que je n’ai pas vus ouverts

 

Je veux aller mieux, mais pas maintenant…

J’ai besoin de temps pour me rouler en boule en pyjama

 

Je veux aller mieux, mais pas tout de suite…

J’ai besoin de temps pour m’imprégner de ceux qui sont toujours là

 

Je vais aller mieux, mais pas trop vite…

J’ai besoin de temps pour raconter ta présence et ton départ

 

Je vais aller mieux, mais pas maintenant…

J’ai besoin de temps pour être négative, rager et crier

 

Je vais aller mieux, mais pas tout de suite…

J’ai besoin de temps pour serrer tes souvenirs dans mes bras

 

J’espère… Non. Je veux… Non. Je VAIS aller mieux…

Mais pas avant d’avoir pris le temps d’aller moins bien…

Valérie Marcoux

Le premier amour – Texte : Arianne Bouchard

Le premier amour, c’est quelque chose d’unique, de doux et de spécial. On ignore encore tout de

Le premier amour, c’est quelque chose d’unique, de doux et de spécial. On ignore encore tout des chagrins de ruptures et on croit encore aux fins heureuses. On a lu tellement de contes de fées qu’on pense à tort que dès qu’on rencontre quelqu’un, c’est notre prince, le bon, le premier et le dernier. Surprise, surprise : la vie n’est pas un conte de fées et il se pourrait donc que le chemin vers ce bonheur tant espéré soit plus long et beaucoup plus périlleux que celui emprunté par Cendrillon, qui n’a eu qu’à perdre sa chaussure pour trouver l’amour.

Le premier amour, c’est une nouvelle aventure dans les tranchées de nos cœurs purs et enlacés. Neil Armstrong a fait les premiers pas sur la lune et lui s’apprête à faire le premier pas vers notre cœur. Que de douceur ! Ce que l’on croit, du moins.

Pourtant, le premier amour est dépourvu de toute expérience et donc par définition, il est un peu maladroit. On ne se sait pas comment se comporter, alors on est toujours un peu timide ou à l’inverse, on est trop fusionnel. Dans tous les cas, on aime un peu tout croche, un peu trop fort, un peu trop pas assez et un peu trop mal.

Et puis le premier amour, on ne l’oublie jamais. C’est lui qui établit la base des prochains. Si ça se passe bien, on deviendra optimiste pour la suite et peut-être même un peu romantique sur les bords. À l’inverse, si ça se passe mal, si on est trompé, blessé ou mal aimé, ça laisse des cicatrices permanentes pour la suite. Méfiance deviendra une colocataire dont on n’arrivera malheureusement pas à se débarrasser, peu importe nos efforts. C’est facile de dire qu’il ne faut pas mettre tous les œufs dans le même panier, mais rien n’est tel qu’un cœur blessé. On n’oublie jamais rien, on y pense juste moins.

On a beau avoir vu des tonnes de comédies romantiques, on n’est jamais préparé à tomber amoureux. C’est soudain et accidentel, comme tomber de vélo. Parfois, la chute est douce et d’autres fois, la chute est plus rude et douloureuse. Malgré tout, peu importe comment on vit la chute, si on veut continuer d’avancer, il faut remonter en selle, prendre son courage à deux mains et continuer d’avancer.

La seule chose à faire est donc de vivre chaque amour comme s’il était à la fois le premier et le dernier.

Arianne Bouchard