Archives août 2022

Le deuil de la famille rêvée — Texte : Stéphanie Dumas

Comme beaucoup de femmes, j’ai commencé à imaginer et à rêver de ma future famille très tôt

Comme beaucoup de femmes, j’ai commencé à imaginer et à rêver de ma future famille très tôt à l’adolescence.

Comme beaucoup, je me fixais un âge idéal pour mon premier enfant, pour l’achat de ma maison, etc. Je prévoyais avoir trois enfants avant d’atteindre 35 ans. Et mon premier assez tôt après mes études et l’achat de ma maison.

Mais que faire lorsque nos projets de famille ne se concrétisent pas ? Lorsque notre corps est « défectueux » et qu’il est impossible de tomber enceinte naturellement ? Encore pire, que faire lorsque notre corps n’est pas en mesure de mener une grossesse à terme et que les pertes s’accumulent ?

C’est un grand deuil à vivre lorsqu’on prend la difficile décision de fermer la porte à la maternité biologique de manière définitive. Il existe d’autres moyens de fonder une famille, mais tous ne désirent pas prendre un autre chemin.

Il est aussi surprenant de constater le manque de ressources pour accompagner les gens faisant face à cette épreuve ou à celle de la fausse couche.

C’est aussi encore un sujet tabou qui rend bien des gens inconfortables. Il peut même être presque impossible d’en discuter avec nos parents et nos amis ou membres de la famille proches. Nous avons pourtant besoin d’oreilles et même parfois d’épaules pour traverser cette épreuve.

Si vous vivez ce deuil, ne pensez pas que vous devez pleurer seulement lorsque les lumières sont fermées chez vous le soir venu. Ne fermez pas la porte définitivement si vous sentez un malaise avec certaines personnes, car d’autres seront prêts à vous écouter et à vous accompagner dans votre peine. C’est en mettant en lumière ce deuil que nous pourrons un jour espérer que ce ne soit plus tabou dans notre société.

Stéphanie Dumas

 

SOS Labyrinthe, une sortie à découvrir! Texte: Joanie Fournier

  Nous avons eu l’opportunité d’aller vivre l’expérience SOS Labyrinthe dernièremen

 

Nous avons eu l’opportunité d’aller vivre l’expérience SOS Labyrinthe dernièrement. Personnellement, je n’en avais jamais entendu parler. Pourtant, tous nos amis semblaient déjà conquis par leurs expériences, alors nous étions enchantés de pouvoir l’essayer nous aussi.

 

On s’entend que trouver une activité qui sait plaire à toutes les tranches d’âge, c’est souvent un défi! Défi que SOS Labyrinthe a relevé haut la main! Nous sommes arrivés au Vieux-Port de Montréal, déjà conquis par le décor. Je pense qu’on aurait eu une semaine pour visiter et faire toutes les activités du coin que nous aurions manqué de temps. C’est clairement un excellent endroit à visiter en couple, entre amis ou en famille. Il y a vraiment beaucoup de choses à voir et à faire. Mais concentrons-nous sur SOS Labyrinthe.

Nous sommes entrés dans un énorme hangar, sans aucune attente préalable. À l’entrée, plusieurs possibilités de s’acheter du popcorn et des sucreries. Si ce n’avait pas été ma première expérience, j’aurais clairement sauté sur l’occasion. J’ai honnêtement regretté de ne pas en avoir pris pour aller me perdre dans le labyrinthe et j’avoue avoir été jalouse de ceux qui profitaient de leur sac de popcorn dans les grands corridors.

C’est un 2 kilomètres de couloirs où aller se perdre. Le but, c’est de trouver les quatre stations de trésors cachés un peu partout… et croyez-moi, ils ne sont pas faciles à trouver! Comme le parcours change chaque semaine, c’est une expérience agréable à répéter! J’ai été conquise par les décors enchanteurs. Parfois, tu as l’impression de traîner un peu en longueur, à force de te perdre. Et tout à coup, sans prévenir, tu tournes un coin et te retrouves devant un décor magique. Des endroits originaux, colorés et vraiment magnifiques. Parfois un peu trash, urbain, ou encore classique et nostalgique. Je pense vraiment qu’il y en avait pour tous les goûts. Les enfants ont adoré les décors de cirque et de néons fluos. Moi j’ai été conquise par les chemins de caisses de bois à l’ancienne… Je pense que tous y trouvent leur compte finalement.

Avec 2 adultes et 4 enfants âgés entre 2 et 12 ans, cela nous a pris environ 1 heure pour compléter le parcours avec succès. Je pense que c’est une activité très chouette à aller découvrir, mais mon conseil, c’est de se prévoir beaucoup plus de temps pour avoir la chance de s’imprégner aussi de tout ce que le Vieux-Port de Montréal a à offrir. C’est tellement un bel endroit! Tout près en plus… Je suis gênée de dire que j’en étais à ma première découverte, mais fière de clamer que ce ne sera pas ma dernière.

Joanie Fournier

La vie reprend son cours…Texte: Joanie Fournier

La rentrée approche à grands pas. À pas de géant. Elle nous rattrape,

La rentrée approche à grands pas. À pas de géant. Elle nous rattrape, court d’une case à l’autre du calendrier pour nous rejoindre. On termine nos achats scolaires, on profite de nos derniers jours de l’été. On essaie de cocher toutes les cases de notre To-do List estivale. On veut pouvoir se dire que l’on a fait toutes les sorties qui nous plaisent, qu’on a visité nos amis, qu’on a arrêté le temps aussi longtemps que possible, avant qu’il ne nous rattrape. On essaie de trouver le temps de se reposer, mais souvent, l’approche de la rentrée nous donne des fourmis d’excitation. On a envie de tout faire et d’en profiter au maximum. Quel privilège immense nous avons de pouvoir côtoyer nos enfants, les regarder grandir, apprendre à les connaître, juste eux et nous.

Cette fois, pour la première fois depuis deux ans et demi, j’ai enfin l’impression que la vie reprend son cours. Autour de moi, je n’entends plus parler de masques, de microbes, de maladies… Aux nouvelles, les scientifiques nous disent que les gens sont inconscients du mal qui nous côtoie encore. Mais moi, je pense juste que nous avons un besoin vital de reprendre nos vies. Ce n’est pas de la méconnaissance, ni de l’inconscience, ni de l’insouciance. C’est juste qu’on a besoin de se retrouver, et de reprendre nos vies en main. On a besoin de se convaincre que tout cela est bien derrière nous, juste parce que notre santé mentale a besoin d’un avenir plus prometteur. Les dernières années ont été si rudes… On a besoin de se dire que la vie reprend son cours.

Je pense que rendus là où nous en sommes, nous savons tous et chacun que nous avons fait le maximum de ce qui était possible pour se défendre et pour protéger les plus vulnérables de la société. On a écouté la science et on lui a fait confiance. Des années plus tard, on a besoin de faire confiance à la vie maintenant. On a envie de remettre nos destins entre ses mains.
Je vois les enfants dans les rues courir, crier, bouger, se mélanger. Je vois des amis qui prennent une sangria sur une terrasse. Je vois des grands-parents se joindre aux sorties de leurs petits-enfants. Je vois des sourires et des gens heureux. Je vois des enfants se faire des câlins et des adultes qui se rapprochent. Je vois la vie, la vie d’avant. Pis c’est beau à regarder. Juste beau. Pour la première fois depuis trop longtemps, rien de tout cela n’est menaçant. L’angoisse a fait place à la confiance. Ça fait un bien fou de se sentir serein.

Alors la rentrée nous rattrape à la vitesse grand V. Les enfants se demandent qui seront les amis dans leurs classes et qui seront leurs professeurs devant le tableau. Ils ne se demandent plus s’ils auront à respecter des bulles, s’ils pourront aller jouer partout dans la cour extérieure, s’ils devront porter un masque ou avoir des places obligatoires dans le transport scolaire… Ils ne parlent que de leur nouveau sac, de leurs amis, de leur hâte de les retrouver en classe. Je leur souhaite de garder cette excitation et leurs cœurs légers encore un peu. Ils le méritent.

Je ne dis pas qu’il faut ne plus s’en faire et laisser tomber toute logique scientifique. Je dis juste que cette pause, où la vie reprend son cours, ça fait vraiment du bien. Ça fait du bien aux cœurs esseulés et aux esprits angoissés. Ça fait du bien de respirer, à pleins poumons. Ça fait du bien de ne pas toujours regarder derrière son épaule dans la file d’attente. Ça fait du bien de se prendre dans nos bras. Je n’ai jamais été super confortable dans une grande foule, pourtant je réalise que les gens me manquaient.

Profitez bien de vos dernières semaines de l’été. Continuez d’arrêter le temps, aussi souvent et longtemps que vous le pouvez. Continuez de respirer, le cœur léger. Continuez de rire et de profiter de la vie. En mémoire à tous ceux qui ne le peuvent plus, vivez. Pleinement et sereinement. Laissons la vie reprendre son cours.

Joanie Fournier

Votre été est-il à la hauteur de vos attentes?

L’été achève et comme toutes les années, j’ai l’impression d’être passée à côté de

L’été achève et comme toutes les années, j’ai l’impression d’être passée à côté de tout… de l’essentiel.

Je ne sais pas si vous êtes comme MOI, mais chaque mois de mai, alors que la chaleur revient, je commence ma liste de buts à atteindre.

  • Les buts personnels
  • Les buts au travail
  • Les buts familiaux

Et chaque fois, alors que la rentrée scolaire débarque, beaucoup plus vite qu’anticipé, j’ai un poing qui m’étouffe parce que je n’ai pas réussi à tout faire… comme ces parents qui prennent le temps (à noter que j’ai failli écrire comme ces parents parfaits, mais je me suis abstenue parce que ça sonnait comme un défaut alors qu’ils sont hot, BON !).

J’aurais donc aimé ça aller au zoo de Granby et aux glissades d’eau 20 fois pendant l’été avec mes enfants… mais je travaillais ! Pis les fin de semaine, quand je revenais, j’avais pas envie d’aller braver les foules dans la piscine à vagues ou de me promener en costume de bain devant les ¾ de la Montérégie. J’aurais aussi aimé ça aller aux Feux Loto-Québec avec mes trois cocos, mais juste imaginer chercher un parking me donnait des boutons. J’aurais pu aussi aller au cinéparc, même si à 21 h, on ronfle tous dans la maison.

Est-ce qu’on est une famille plate ?

 J’ai pas vu mon chum tant que ça non plus, il travaillait autant que moi… si c’est pas plus. On se croisait avec un p’tit bec et un « je t’aime ». On se tirait à pile ou face à savoir qui allait se réveiller quand Livia décidait que 2 h du matin, c’est le nouveau 8 h.

 

Les trois derniers paragraphes que vous venez de lire sont ceux de mon subconscient qui est souvent là pour sur analyser et angoisser. C’est cette maman-là qui a pris le dessus dans ce texte. Et cette maman-là existe en vous aussi. En fait, elle existe en nous toutes. Celle qu’on oublie souvent c’est… la maman optimiste. C’est elle qui peut nous sauver de bien des crises d’angoisses et d’autoflagellation.

La maman optimiste te dirait :

Cet été, j’ai eu la chance d’avoir un poste incroyable à Rythme FM, LE GROS SHOW, celui que tout le monde rêve d’avoir. Comme je devais arriver à Laval à 14 h, et ce, du lundi au jeudi, ça me permettait tous les jours de me lever avec mes enfants. Je travaillais souvent sur des dossiers à la maison, mais j’étais là. J’ai rencontré des collèges qui sont devenus des amis incroyables. Je suis sortie de cette expérience tellement grandie. Pssssttt, j’ai braillé comme un bébé en sortant de la station tellement j’étais pas prête, t’sais !

Oui, j’aurais pu ne pas travailler de l’été et m’occuper de mes enfants, mais je n’aurais pas été 100 % heureuse. Au lieu de ça, chaque soir, ma famille retrouvait une Maika que je n’avais pas été depuis longtemps, une femme comblée et heureuse.

Au lieu de me réprimander ou me reprocher mon horaire, mon chum m’a dit que j’étais belle à voir. Tout ça, sûrement parce que j’ai fini par accepter que mon bonheur, j’y avais droit. Il m’a même dit que j’étais redevenue la fille heureuse et fonceuse d’avant. L’entraide et le soutien dans un couple, c’est primordial. Gardez toujours ça en tête.

J’ai continué à me taper parfois sur la tête en me disant que j’aurais pu faire mieux, mais savez-vous quoi… mes enfants ont adoré leur été !! Ils ont aimé nous voir, mais pouvoir jouer avec leurs amis. Ils sont adoré l’ambiance heureuse de la maison, le fait que la porte était toujours grande ouverte pour les amis, les grands et les petits.

Est-ce que j’aurais pu en faire plus ? Oui.
Est-ce que mes enfants sont heureux ? Oui !

Et si on se créait moins d’attentes et qu’on appréciait la vie ?

Vous ? Votre été ressemble à quoi ? Avez-vous des remises en question ?

 

Le dragon-cracheur-de-feu – Texte : Solène Dussault

Depuis quelque temps, un dragon loge sous mon toit. Dès qu’il se lève le matin, tout couetté, i

Depuis quelque temps, un dragon loge sous mon toit. Dès qu’il se lève le matin, tout couetté, il me pulvérise de ses yeux rouges et vengeurs, l’air de dire « ah non, tu habites encore ici, toi ? ». Ce dragon a 15 ans et je n’ai pas vu venir le réveil de la bête.

C’est son été des grandes nouveautés, son été de tous les possibles. Il a commencé à travailler à l’épicerie du coin, c’est son premier emploi étudiant. Je suis bien heureuse pour lui, qu’il vive cette expérience enrichissante. Il apprend à servir des clients (oui servir, dans le sens de répondre à des besoins autres que les siens) et à faire des phrases de plus que deux mots. Il apprend à faire des demandes à un gérant (parce qu’à cet âge-là, il faut structurer sa pensée si on veut pouvoir se faire accorder quelques jours de congé. On ne peut pas juste grogner et marmonner). Mais le dragon en lui est irrité à la moindre contrariété : un autre employé ne fait pas les tâches comme il le devrait et il en râle toute la soirée parce que LUI, le dragon-fidèle-au-poste, fait bien son travail.

Et c’est aussi en ces lieux bénis qu’il a rencontré sa première flamme : une toute belle. SA première toute belle. C’est dans le vestiaire des employé.e.s qu’ils se sont embrassés pour la première fois. Voir son visage, quand il s’est assis dans l’auto qu’il m’a dit « Maman, je l’ai embrassée !!! ». Ça valait tour l’or du monde. J’étais heureuse et fière qu’il me partage ce moment d’intimité. Il n’était pas obligé de me faire cette confidence l’ado-dragon.

Mais voilà que cette nouveauté dans sa vie l’a transformé. Il est passé de l’enfant docile à JE-VEUX-VIVRE-MA-VIE-ET-PRENDRE-DES-DÉCISIONS. Il veut décider des journées où il la voit. Il veut décider de l’heure à laquelle je dois aller le reconduire à leur lieu de rencontre. Il veut prendre des décisions avec elle. Il veut partir de chez moi, il a tellllllement hâte de vivre sa vie. Sa diarrhée verbale déferle sur moi sans fin. Il me fait monter de force dans le manège des montagnes russes.

Assis au comptoir de l’îlot de cuisine, il me lance ses flèches piquantes. Il me crache qu’il est tanné que je décide pour lui. Il veut être autonome, il veut se péter le nez tout seul en vivant ses expériences lui-même. Il veut décider de son heure de retour à la maison. Il veut TOUT TOUT TOUT…

En quelques jours, son feu intérieur a brûlé les traces de son enfance pas si lointaine. Il voulait encore que j’aille dans sa chambre lui dire « Bonne nuit ». Il dormait encore la porte de sa chambre ouverte. Il acceptait encore de m’accompagner dans certains magasins. Cette époque est révolue. Mais lorsqu’il peut encore tirer des bénéfices de sa mère, le dragon peut être futé. Il aimerait bien que je lui fasse cuire ses rôties, que je prépare son lunch, que je fasse le taxi. Bref, que je continue à lui donner ma chemise malgré son air bête et les cornes qui lui sont poussées.

Et là, un moment donné, la mère bienveillante et compréhensive en moi le « call » pour une rencontre au sommet. Je m’assois à la table de la cuisine avec une feuille de cartable et un stylo. Il SAIT. Lorsque je m’installe avec mes outils de mère-qui-veut-trouver-des-solutions, il sait qu’il ne gagnera pas et qu’il devra collaborer. Il déplie son long corps, évacue quelques respirations par ses narines fumantes, se lève avec un écouteur Air-pod à l’oreille et vient me rejoindre à la table en disant « Ah non, pas encore tes cr**** de feuilles ». Je me retiens pour ne pas partir à rire. Parce qu’à ce point, je suis déjà gagnante. Il s’est levé et est venu à ma rencontre. Avec un dragon, il faut y aller très lentement et lui donner l’impression qu’il décide.

Je commence mon bla-bla, lui demandant quels sont ses besoins. Il me jette un regard qui veut dire « Ben voyons toé, mes besoins, de kossé que tu veux dire ??? ». Et j’attends sans rien dire. Je suis calme et lui aussi. Je vous épargne le reste de la démarche ultra pédagogique. Il repart avec la feuille, sur laquelle j’ai écrit les quatre besoins qu’il m’a dictés. Et j’ai fait des beaux p’tits croquis pour qu’il comprenne des concepts de la vie. Mais il retient une chose de mon message on ne peut plus clair : il a 15 ans et aura une liberté de dragon de 15 ans dans un cadre d’amour fixé par les adultes de son entourage. Ce cadre de stabilité et d’ouverture y restera jusqu’à ses 18 ans. Que notre accompagnement ira ensuite en diminuant…

C’est le matin, le lendemain de ma rencontre au somment avec lui. Son aide-mémoire est dans sa chambre. Je ne sais pas s’il l’a chiffonné, déchiré, jeté. Je ne sais pas si à son réveil, l’ado-dragon se souviendra de notre discussion d’hier soir. Peut-être aura-t-il tout oublié ? Je répéterai avec plaisir. Mon dragon, je l’aime et je sais qu’un jour, il retournera se coucher dans sa grotte. Je me dirai alors que c’était une période de cauchemars vraiment nécessaire à son épanouissement et que je découvrirai un homme souriant, heureux, libre et en pleine possession de ses moyens.

 

Solène Dussault

Débuter l’année scolaire la peur au ventre – Texte : Annick Gosselin

Pour la majorité des enfants et des parents, le retour à l’école est synonyme de bonheur. Mais

Pour la majorité des enfants et des parents, le retour à l’école est synonyme de bonheur. Mais pour beaucoup de familles, la rentrée scolaire rime avec anxiété.

Je parle ici des parents qui ont un enfant différent, qui ne rentre pas dans le moule de notre société. Ces familles ont vécu une ou plusieurs années scolaires difficiles et le retour à l’école n’est vraiment pas une expérience agréable.

Leur réalité est un enfant qui a des difficultés scolaires, des difficultés d’adaptation, qui est différent et qui finit par manquer de confiance en lui, qui réalise qu’il n’arrive pas à être comme les autres élèves de sa classe, qui subit une intimidation discrète, qui revient de l’école frustré, révolté et le cœur plein de tristesse.

Les parents voient leur enfant qu’ils aiment plus que tout dans cet état chaque soir en rêvant de l’école et le voyant partir le matin avec une grosse dose d’anxiété. Ça finit par être devenir une situation familiale difficile.

Malgré toute la bonne volonté des enseignants et leur support indéfectible, la réalité pour ces élèves est qu’ils souffrent en silence chaque jour, ou presque. C’est si difficile de voir un enfant souffrir en silence. Il manque cruellement de ressources dans nos écoles et chacun fait de son mieux pour rendre le quotidien de ces enfants plus léger.

Votre bataille comme parents ou comme enseignants pour aider ces enfants ne semble pas donner de résultats au quotidien. Mais le temps est votre meilleur ami. Tout l’amour et les outils que ces enfants reçoivent aura assurément un impact positif à long terme sur le cheminement des élèves en difficulté.

Je suis passée par là, comme élève et comme maman. Je crois qu’en fin de compte, ces élèves qui en ont tellement arraché finissent par devenir les personnes les mieux adaptées pour affronter leur vie d’adulte. L’adaptation et la résilience font partie intégrante de leur vie, depuis leur plus jeune âge, et on les a rapidement outillés pour réagir avec sérénité avec les difficultés que la vie leur envoie.

Chers élèves avec plus de difficulté ou différents, croyez en vous et en vos capacités. Ce n’est pas parce que vous avez l’impression d’être en marge des attentes de la société que vous valez moins, au contraire : vous représentez l’avenir le plus solide de notre société.

Annick Gosselin

Ton entrée à la maternelle – Texte : Roxane Larocque

Tu es arrivé sur terre il y a 5 ans. Notre premier travail d’équipe officiel. On apprenait déj

Tu es arrivé sur terre il y a 5 ans. Notre premier travail d’équipe officiel. On apprenait déjà à se connaître depuis 9 mois, chacun occupé à grandir, à devenir. Tu te transformais en humain, je me transformais en maman. Mais ce jour de ta naissance, c’était la première fois que tes yeux rencontraient les miens, ta peau gluante et chaude dans mes bras qui ne voulaient plus te quitter, nos deux regards dépassés par les événements qui se croisaient pour la première fois et qui se demandaient comment on allait se remettre de tout ça. Ton odeur de bébé tout neuf que je respirais profondément à travers tes petits cheveux tout fins.

Depuis ce jour, nous tissons notre relation, quelques mailles de travers à refaire, mais surtout bien du bonheur, de la douceur et de l’amour. On apprend à se défusionner, doucement, depuis ce jour où tu as quitté mon corps. Mon envie de retrouver mon corps, mon temps, mes esprits. Ton envie d’avoir plus d’autonomie, de découvrir le monde qui t’entoure et de partir à l’aventure loin de moi.

Comme il passe vite, le temps.

J’étais celle qui guérissait tous tes maux par ma seule présence, celle qui devinait tes besoins avant même que tu les nommes. Te voilà maintenant hors de cette période de survie depuis longtemps, à vouloir toujours plus de liberté, à réclamer ton intimité, à construire ton univers. C’est parfait, c’est ce que je nous souhaitais, c’est le cours normal de la vie. Mais il reste que mon cœur de maman est rempli d’émotions mélangées en ce moment, puisque tu es maintenant à la veille de ton entrée scolaire.

La fierté, celle de connaître de plus en plus ta belle âme, ton intelligence, ta douceur. La confiance, puisque je te sais prêt, mais aussi la peur, celle que tu sois blessé, que tu souffres, que tu aies mal.

C’est un grand saut vers la société que tu t’apprêtes à faire. Et cette société est un peu mal en point, faut le dire. Elle a bien besoin de vous, petits enfants pourtant déjà si sages. Allumés, près de vos émotions, criant notre vérité, celle que l’on ne veut pas toujours entendre.

Je vous souhaite, à tes copains de classe et toi, d’en apprendre plus sur qui vous êtes et non sur ce qu’on voudrait que vous soyez. Je vous souhaite de croiser sur votre route des enseignants qui vous aideront à garder votre unicité, vos talents, plutôt que d’essayer de vous conformer à des standards vides de sens. Je vous souhaite de recevoir suffisamment d’amour pour avoir envie d’en redonner partout autour de vous. J’espère que l’on verra qui vous êtes et non juste vos diagnostics, les réels et ceux qu’on invente quand on ne vous comprend pas. J’espère que ce milieu saura vous faire briller et non vous éteindre. Vous permettre de découvrir d’autres modes de pensées, d’autres façons de voir la vie. Je vous souhaite un milieu stimulant qui accepte vos souffrances plutôt que de vouloir les effacer.

Ton chemin sera unique. Il y aura des embûches, des défis, des moments difficiles, mais c’est à travers tout ça que tu découvriras tout ton potentiel. Ce que tu aimes, ce que tu détestes, les valeurs qui t’habitent. Et il aura nous, ta famille. Nous serons toujours là pour toi. Ta tribu, ton clan, ton refuge. À juste distance, en bienveillance.

Bonne rentrée scolaire !

 

Roxane Larocque

Maman/Caporale de l’armée – Texte: Joanie Fournier

Je suis consciente d’être une mère très sévère. Mes limites sont tr

Je suis consciente d’être une mère très sévère. Mes limites sont très claires, constantes et assumées. Quand je dis « non », je n’ai pas à le répéter deux fois, tout le monde sait que ce n’est pas négociable. Je vois bien que mes enfants ont plus de règles que les autres. L’heure du coucher est toujours fixe, peu importe la raison. Le temps d’écran est limité. Mes enfants font plusieurs tâches ménagères. Pour nous, c’est normal, ça a toujours été comme ça. Mais aux yeux des autres, on se fait souvent dire à la blague (mais pas tant à la blague que ça, finalement) que, chez nous, c’est l’armée. Quand je demande quelque chose aux enfants, ils le font.

En contrepartie, je n’ai qu’une parole.

Quand vient le temps de planifier nos vacances, tout le monde participe. Toutes les suggestions sont entendues et respectées. Et la plupart du temps, elles sont toutes acceptées. Ma fille me disait cette semaine que j’étais une mère qui dit « oui » à tout. Je lui ai répondu que c’est parce que leurs demandes sont raisonnables.

Nous allions en Ontario pour les vacances. La seule demande de ma plus jeune, pour tout l’été, c’était de pouvoir visiter la Tour du CN. Demande acceptée.

Durant l’été, mes enfants voulaient dépenser leurs sous, leur argent de poche. Et dans toute la période estivale, ils ont décidé d’acheter un paquet de gomme et deux crèmes glacées… Demande acceptée.

Pour sa fête, ma grande fille a demandé 15 minutes de plus en temps d’écran par jour. Demande acceptée.

Jamais mes enfants n’ont demandé des cadeaux de fête hors de prix ou démesurément gros. Ils sont extrêmement raisonnables, et responsables. Ils connaissent la valeur de l’argent et n’en abusent pas.

J’ai trouvé ça vraiment étonnant de la part de ma fille de me dire que je disais « oui » à tout… parce que dans ma tête, c’est tellement moi qui suis trop sévère. Je réalise qu’être sévère, ce n’est pas être autoritaire pour autant. Je suis sévère parce que mes limites sont claires et que je n’en démords pas. Mais je considère toutes les idées de mes enfants, on discute, on négocie, on fait tous des compromis. Les enfants, tout comme les adultes.

Ceci étant dit, mes enfants connaissent très bien le cadre dans lequel ils peuvent négocier. Ils peuvent décider de bien des choses durant la journée, mais jamais ils ne négocient l’heure du coucher. Ils peuvent décider d’aller où ils veulent en vélo, mais jamais sur la rue principale, et les vélos doivent être rangés dès qu’ils rentrent. Ils peuvent décider d’inviter tous les amis qu’ils veulent à la maison, mais ils doivent nettoyer avant et après leur visite. Il y a des choses qui ne sont pas négociables dans notre maison.

Aux yeux de plusieurs, je reste la mère trop sévère. Aux yeux de mes enfants, je suis une bonne maman, et ça me suffit. J’ai demandé à ma fille si elle ne préférerait pas plutôt avoir une mère qui la laisse se coucher plus tard, lui permet de manger des bonbons à la tonne, fait les tâches ménagères à sa place, etc. Et elle m’a répondu, très sûre d’elle : « Voyons maman! Non! Tu veux qu’on se couche tôt pour qu’on soit en forme le lendemain. Tu refuses qu’on mange des bonbons, pis on n’a jamais de caries non plus quand on va chez le dentiste. On fait des tâches, pis oui des fois c’est plate, mais ça fait qu’on fait plus attention au ménage après… Ce que tu nous demandes, c’est pour notre bien, pis c’est pour ça que t’es une bonne maman! ».

J’ai réalisé qu’au-delà des tâches, ils avaient tout compris, ces enfants… Ils ont déjà compris qu’on a tous besoin de limites dans la vie. Ils ont compris qu’on ne fait pas toujours ce qu’on veut dans une société. Ils ont compris qu’être discipliné est une qualité précieuse pour l’avenir. Je vois aujourd’hui que tous les petits interdits nécessaires posés depuis des années portent fruit. Toutes ces années à avoir un cadre rigide, à être la mère qui impose ses limites, à passer pour celle qui est la caporale de l’armée… eh bien, ça paye aujourd’hui.

Je me suis souvent trouvée bien extraterrestre en me comparant aux autres parents. Mais ce n’est pas le regard de ces parents qui est important. Ce qui l’est, ce sont tous les apprentissages que nos enfants retiennent de cette éducation… Et en ce qui concerne ce dernier point, je considère que ma mission est accomplie.

Joanie Fournier

C’est correct!!! Texte : Valérie Marcoux

Il n'y a pas de bonnes ou de mauvaises façons de vivre un deuil périnatal. Il n'y a pas de mode d'

Il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises façons de vivre un deuil périnatal. Il n’y a pas de mode d’emploi, de techniques super efficaces ni de thérapies miracles.

 

Il n’y a que des humains qui font de leur mieux pour passer à travers les plus grosses tempêtes de leur vie.

 

Donc, aujourd’hui, j’ai envie de te dire : C’EST CORRECT!!!

 

T’as besoin de garder la chambre de ton bébé intacte, c’est correct.

T’as besoin de défaire la bassinette et remettre la pièce comme elle était avant, c’est correct aussi.

 

T’as besoin de te changer les idées, c’est correct.

T’as besoin de parler de lui, c’est correct aussi.

 

T’as besoin de dormir le nez dans sa doudou ou son toutou, c’est correct.

T’as besoin de dormir avec une photo sur ta table de chevet, c’est correct aussi.

 

T’as besoin de lui faire une place dans ta maison, c’est correct.

T’as besoin de ranger ses souvenirs dans une jolie boîte, c’est correct aussi.

 

T’as besoin d’écouter des chansons tristes et de pleurer, c’est correct.

T’as besoin de mettre les tounes de ton adolescence et de danser, c’est correct aussi.

 

T’as besoin de sortir dehors, de prendre l’air, c’est correct.

T’as besoin d’écouter un film emmitouflée dans ton lit, c’est correct aussi.

 

T’as besoin d’afficher ses photos, de montrer ton ange à tous ceux qui passent chez toi, c’est correct.

T’as besoin de garder ses douces images pour toi et quelques proches, c’est correct aussi.

 

T’as besoin de lire sur le deuil, de comprendre ce processus complexe, c’est correct.

T’as besoin de te laisser porter par tes sentiments, c’est correct.

 

T’as besoin de lire d’autres témoignages, de voir que tu n’es pas seule, c’est correct.

T’as besoin d’écouter des vidéos drôles en essayant de ne penser à rien, c’est correct aussi.

 

T’as besoin de consulter un professionnel, c’est correct.

T’as besoin de cheminer seule un petit bout, c’est correct aussi.

 

Peu importe ce dont tu as besoin, écoute-toi, c’est correct. Par contre, si quelque chose dont tu croyais avoir besoin ne te fait pas de bien, change-le.

 

Valérie Marcoux

Mes étoiles de mère par S.M. ⭐