Archives octobre 2022

Tumeurs cérébrales : difficiles à prononcer, difficiles à soigner – Texte: Nathalie Courcy

Astrocytome anaplasique. T

Astrocytome anaplasique.

Tumeur teratoïde/rhabdoïde atypique (TT/RA).

Oligodendrogliome.

Ces noms compliqués à prononcer sont aussi compliqués à soigner. 

Ce sont des noms de tumeurs cérébrales. Déjà, ça fait peur. 

Avec les tumeurs cérébrales, on est loin de la petite coupure au doigt qui se soigne avec un bisou et un pansement. 

En cette Journée de sensibilisation au cancer du cerveau et à l’approche de la Semaine internationale de sensibilisation aux tumeurs cérébrales qui aura lieu du 29 octobre au 5 novembre, parlons de ce crabe qui rampe dans la tête!

Vous savez comme moi que notre ami Google est un conseiller santé paniquant. Dès qu’on cherche un symptôme, on a l’impression d’avoir un cancer et d’être en phase terminale. Il y a quand même des signes dont il faut tenir compte quand ils s’étirent dans le temps, quand ils empirent, quand ils ne se résorbent pas malgré un traitement et un suivi adéquat: 

  • maux de tête
  • changements de personnalité
  • faiblesse ou sensations anormales
  • perte d’équilibre
  • difficultés à se concentrer
  • convulsions
  • trouble de la coordination.

Évidemment, ce n’est pas parce qu’on est moins concentré ou soudainement bougon qu’on doit courir au centre de cancérologie. D’où l’importance de se connaître et de connaître son corps. Tant qu’on est dans la zone acceptable de notre modèle de base, ça roule! Sinon, une petite visite chez le médecin peut permettre d’attraper la maladie tôt et avant qu’elle se répande. Ou de confirmer que ce n’est rien de grave (je vous le souhaite!).

Je ne me souviens pas des débuts de la maladie de mon père. J’étais en maternelle. Toute petite et pleine de naïveté. Ce dont je me souviens, ce sont ses siestes quotidiennes parce qu’il était épuisé après les chirurgies et les traitements. Je me souviens des traces de sang laissées sur le combiné du téléphone parce que les médecins lui avaient ouvert le crâne dans l’espoir d’enlever toute la tumeur. Je me souviens aussi qu’il avait de plus en plus de difficulté à faire des phrases cohérentes: la tumeur écrasait la zone du langage. Son humeur avait changé. Qui n’aurait pas changé d’humeur, sachant que la mort est inévitable et vivant constamment dans la douleur ? La masse qui augmentait la pression dans la tête n’aidait certainement pas.

Je me souviens aussi des hospitalisations. Vivre ses absences, c’était loooooong, pour l’enfant que j’étais! Je ne peux qu’imaginer ce que c’était pour lui, pour ma mère, pour mes frères aussi, qui étaient plus vieux et qui avaient plus conscience de ce qui s’en venait. Sans compter ses amis, ses frères, ses sœurs, son père, tout le village. Si je pouvais imager l’impact de son diagnostic, je dirais qu’une grande mare de pétrole s’est répandue sur la vie de toute une communauté, et qu’en même temps, c’est tout un filet de soutien qui s’est installé autour de lui et de notre famille.

Et je me souviens aussi de l’annonce de son décès. De l’exposition de son corps décédé après plus de deux ans de souffrances. Des funérailles. De l’après, signé « Deuil » en caractères gras.

En 2022, la même tumeur tuerait-elle encore mon père qui était jeune et en santé ? Probablement. Mais il y a de l’espoir. La recherche progresse. Les traitements se diversifient. Les soins offerts aux malades et aux survivants ainsi que la prise en charge des proches (il ne faut pas les oublier! Eux aussi souffrent!) s’améliorent. 

L’information est plus accessible et plus complète même s’il manque encore beaucoup de données pour comprendre comment les tumeurs bénignes et malignes s’installent dans le cerveau des enfants et des adultes. Les initiatives comme la Journée de sensibilisation et la vente de tuques (disponibles en français et en anglais) par la Fondation canadienne des tumeurs cérébrales génèrent de l’espoir. Cet espoir qu’on envoie avec un gros câlin aux 35 Canadiens qui apprendront aujourd’hui qu’ils ont un cancer du cerveau ou une tumeur cérébrale et aux 19 Canadiens qui recevront un diagnostic de tumeur cérébrale non maligne.

#HatsForHope

#HatsForHope

#LesTuquesPourL'Espoir

#LesTuquesPourL’Espoir

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nathalie Courcy

La mémoire du coeur – Texte : Marie-Ève Massé

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Je suis préposée aux bénéficiaires dans un CHSLD. Une institution comme les autres qu’on appelle « milieu de vie » mais qui a, malgré tous nos efforts, malheureusement la froideur d’un hôpital. Nous nous efforçons, jour après jour, d’y répandre toute la douceur et tout l’amour du monde, mais la solitude et l’odeur des médicaments sont difficiles à chasser quand elles résonnent entre les murs. Parfois, certains résidents ont l’immesurable chance d’avoir la visite de gens qu’ils aiment. Ils les aiment au travers de la maladie et de la souffrance. C’est tellement touchant de voir leur sourire s’éveiller comme d’un long sommeil, leurs yeux briller silencieusement. Je sais que la démence est difficile à affronter pour l’entourage, la mémoire s’effrite lentement jusqu’à ce que la personne n’arrive plus à se rappeler votre nom ou le rôle que vous avez occupé dans sa vie. Mais la présence de ces personnes aimées reste tellement importante… plus qu’elles ne peuvent l’imaginer. Silencieux témoin des miracles qu’a sur eux cette présence, je suis toujours touchée, souvent émue, de voir leur amour percer leur regard.

Je travaille justement avec un résident que j’aime particulièrement. Un peu perdu à cause de la démence, il reconnait de plus en plus difficilement ce qui se passe autour de lui et il entre en communication de moins en moins. Ses enfants vivent loin et sa femme prend également de l’âge. Les visites se font rares pour lui. Sa conjointe lui a offert un chien en peluche récemment. Ce matin, à son réveil, il était vraiment fier de me le présenter et tentait de m’expliquer qu’il l’a nommé Gustave et qu’il le place toujours dans le coin de son lit, comme ça il ne dort plus seul, que sa conjointe est comme un peu là. Il a de moins en moins de mots dans lesquels piger pour construire ses phrases, mais il y mettait toute la passion possible pour arriver à m’expliquer la place de Gustave dans son quotidien. Une fois le repas du midi achevé, sa belle est justement venue le visiter. Il était tellement heureux de la voir, c’était bouleversant. Je me suis arrêtée un instant pour la saluer, pour souligner l’importance de sa présence et à quel point il était heureux de la voir. Je sais qu’il a de la difficulté à exprimer ce qu’il ressent et je trouve important d’essayer de le transmettre un peu pour lui. Elle me raconte comment elle s’ennuie et trouve la maison vide depuis qu’il ne vit plus avec elle. Elle me raconte la monotonie de son quotidien et le vide de sa solitude. Mon boulot est de m’occuper de mes résidents, mais il n’est pas rare que ce soit aussi de tendre la main à leur entourage l’espace d’un instant. Je l’écoute, n’ayant que ça à lui offrir pour alléger sa souffrance, de l’empathie. Au travers de la brume de ses idées qui s’est éclaircie en voyant sa conjointe arriver, il m’a soufflé :

— 66 ans de mariage, ma petite. Je suis tellement chanceux…

Cet homme dort généralement beaucoup, parfois je me demande s’il est vraiment fatigué à ce point. Avant la covid, il passait une partie de ces nuits debout avec moi, on regardait la télé ou il lisait un grand livre sur l’histoire. On jasait un peu, il me parlait, les yeux brillants, des trains qu’il conduisait quand il était plus jeune, des enfants, de l’anglais qu’il avait appris sur le tas à force de voyager. Il me racontait la langue amérindienne qu’il avait regretté ne pas avoir pris le temps d’apprendre quand il travaillait près de la réserve. Mais depuis quelque temps, je le croise aux repas ou lors des soins mais sinon, il dort tout le temps. Aujourd’hui, il est resté éveillé. Tout l’après-midi, il l’a passé avec elle. Le cœur un peu lourd, j’ai réalisé qu’il dort constamment peut-être juste par ennui. On fait notre possible, mais on n’arrivera jamais à remplacer leurs êtres aimés.

Au moment de partir, je les vois du coin de l’œil se dire au revoir près de l’ascenseur. Moi, je m’affaire auprès d’un autre résident, puis mon regard revient à lui. Il est là, la marchette devant lui, fixant son reflet dans la porte de l’ascenseur fermée.

Je m’approche de lui et mets doucement ma main sur son épaule.

— Qu’est-ce que vous faites ?

— Je suis allée reconduire ma femme.

— Oh ! Vous êtes galant !

— Oui.

— Venez, on va retourner dans la salle commune.

Il acquiesce et on marche lentement et en silence en écoutant le claquement de sa marchette qui accompagne ses pas. Je vois une grosse larme couler sur sa joue. Je m’arrête, passe un bras derrière ses épaules.

— Vous pleurez ? Ça ne va pas ?

— …

— Qu’est-ce qu’il y a, mon homme ?

— Je l’aime tellement…

Quoi répondre à ça…

Nous sommes allés la saluer dans la fenêtre donnant sur le stationnement. Il a attendu longtemps, trop pour ses jambes tremblantes. Posté là, debout entre deux fauteuils vides, il a attendu jusqu’à voir la belle tête blanche qu’il aime tant marcher vers le véhicule d’un pas assuré. Et il a attendu qu’elle trouve ses clés au fond de sa sacoche. J’ai espéré fort qu’elle se retourne, mais en voyant la voiture démarrer, j’ai lâché prise.

— Venez.

— Attends.

On regarde la voiture s’éloigner, puis je vois une main délicate saluer par la vitre du côté conducteur. Il a renvoyé le salut, un sourire fier au visage. De la fierté de l’homme qui ne pleure pas, celui à qui on a appris à se tenir droit malgré les remous. Puis, en marchant vers la salle commune, il a pleuré dans mes bras un bon moment. Laissant enfin place à toute la peine du monde…

« Je l’aime tellement. »

Ces moments-là sont tellement importants, mais parfois, la séparation est déchirante…

L’âge et la maladie font que la mémoire s’effrite comme un arbre à l’automne perd ses feuilles au gré du vent. Mais saviez-vous que la mémoire émotive, elle, ne meurt jamais ? Que même si, un jour, les personnes que vous aimez n’arrivent plus à se souvenir de votre nom ou du rôle que vous avez, elles se rappellent l’amour que leur inspire votre présence ?

La mémoire se dissipe telle une cuillère de sucre dans un verre d’eau, mais l’amour reste fleurissant et éclatant à jamais.

Marie-Ève Massé

Savais-tu que… octobre est le mois rose? Texte: Karine Larouche

Ce mois-ci, c’est Octobre Rose, le mois consacré à la lutte contre le cancer du sein. Et le 1

Ce mois-ci, c’est Octobre Rose, le mois consacré à la lutte contre le cancer du sein.

Et le 19 octobre est la Journée mondiale contre le cancer du sein. C’est nom seulement le temps de porter du rose et d’envoyer de l’énergie à toutes les personnes qui souffrent du cancer du sein, mais aussi de s’informer! Voici des renseignements repris de sites fiables qui ont tous le même but: informer, prévenir et sauver des vies.

  • 1 femme sur 8 sera atteinte d’un cancer du sein au cours de sa vie et 1 sur 31 en mourra.
  • 28 600 Canadiennes recevront un diagnostic de cancer du sein, ce qui représente 25 % de tous les nouveaux cas de cancer chez la femme en 2022.
  • 5 500 Canadiennes mourront d’un cancer du sein, ce qui représente 14 % de tous les décès par cancer chez les femmes en 2022.
  • En moyenne, chaque jour, 78 Canadiennes recevront un diagnostic de cancer du sein.
  • En moyenne, chaque jour, 15 Canadiennes mourront d’un cancer du sein.
  • 270 hommes au Canada recevront un diagnostic de cancer du sein et que 55 mourront de la maladie.

*https://cancer.ca/fr/cancer-information/cancer-types/breast/statistics

 

  • Savais-tu que 83 % des cas touchent les femmes de plus de 50 ans ?
  • Savais-tu qu’il est recommandé aux femmes de 50 à 74 ans ayant un risque moyen de développer un cancer du sein de passer une mammographie tous les 2 ou 3 ans ?

* https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/publications/maladies-et-affections/cancer-du-sein.html

 

  • Un dépistage précoce améliore les chances de survie et l’accessibilité à des traitements plus efficaces.
  • Les taux de mortalité associés au cancer du sein diminuent constamment depuis le milieu des années 1980 : le taux de mortalité normalisé selon l’âge a chuté de 40 % depuis 1986. La survie nette après 5 ans est de 88 % pour les femmes et de 80 % pour les hommes.

Cette réduction s’explique entre autres par un diagnostic plus précoce grâce, notamment, au Programme québécois de dépistage du cancer du sein (PQDCS). Les traitements du cancer du sein s’améliorent sans cesse grâce aux programmes de recherche.

* https://rubanrose.org/minformer/a-propos-du-cancer-du-sein/statistiques-sur-le-cancer-du-sein/

 

Karine Larouche

 

La vérité, je suis enceinte. Texte : Arianne Bouchard

Dans mon premier article, je vous avais parlé de problèmes de fert

Dans mon premier article, je vous avais parlé de problèmes de fertilités et de mon désir de devenir maman, alors je trouvais logique de vous écrire un nouvel article pour vous dire que le génie des vœux avait enfin exaucé mon souhait le plus cher. Je vais être maman.

J’ai attendu ce moment tellement longtemps que j’ai l’impression qu’une partie de moi n’y croit pas encore. J’en ai rêvé tant de fois, que j’ai l’impression de carrément vivre dans le plus long et le plus réaliste des rêves. Si c’est réellement un rêve, je vous en prie, génie des vœux, ne me réveillez pas!

Là c’est le moment où vous remarquez que je suis un peu dingue et que je parle à un génie. Oui. Je ne crois pas en une instance supérieure, mais comme vous avez appris à me connaître au fil de mes articles, je suis très ancrée dans l’imaginaire. Ne vous inquiétez pas, je le réitère, je ne souffre pas de maladie mentale; simplement, j’aime ça. Bien sûr, je sais que les licornes, les fées, les génies n’existent pas, mais voyez-vous, ça m’amuse de rajouter un peu de magie dans ce monde si fade et triste. Jugez-moi si ça vous chante, ce n’est pas plus ridicule que de s’adresser à un seigneur, Dieu ou grand manitou créateur. Fin de la parenthèse.

J’aimerais vous dire quel a été mon truc miracle pour enfin tomber enceinte, mais je pense juste que c’était tout simplement le bon moment. Nous n’avons pas eu recours à des traitements de fertilité et nous n’avions pas, à notre connaissance, de problèmes réels de fertilité. C’était juste long. 

Et long, c’est relatif. Quand tu souhaites réellement avoir un enfant, pis que ça ne marche pas, chaque jour qui passe semble durer une éternité. En réalité, ça aura pris un an. Alors pour toutes ces femmes pour qui ça prend des années, des années et ben des traitements, je n’aurai pas l’audace de qualifier ça de long, finalement. Mesdames, mes pensées vous accompagnent. Je n’ai vécu qu’une infime partie de votre parcours et mon dieu, j’étais désespérée… Je ne peux imaginer ce que vous endurez au quotidien. Je vous envoie un torrent d’amour !

J’ai beau avoir anticipé ce moment toute ma vie, je n’étais pas préparée au fait que de simples petites barres sur un bout de plastique me rendraient si heureuse. Et même si les nausées éternelles (oui éternelles ! Les nausées matinales : UN MENSONGE!) me rendent la vie impossible, que toutes les odeurs m’écœurent et que m’alimenter, c’est toute une histoire, je suis aux anges. Qui aurait cru que vomir, dormir et engraisser me rendrait si heureuse ? 

Il n’est peut-être encore qu’une petite crevette, mais je l’aime déjà gros comme l’infini et plus loin encore, mon petit abricot.

 

Arianne Bouchard

 

À tous ces humains qui me rendent meilleure, merci – Texte : Julie Lévesque

À vous tous que je côtoie fréquemment, merci. Merci de rendre mon quotidien plus doux avec vos so

À vous tous que je côtoie fréquemment, merci. Merci de rendre mon quotidien plus doux avec vos sourires.

À mes parents, mon frère et ma famille qui est toujours présente, pour tout, tout le temps, un infini merci !

Merci à mes ami(es) pour les soupers improvisés de patio, de cuisine, de piscine, de plage, pour les déjeuners au resto qui commencent si bien une journée, pour les sorties de théâtre qui continuent de m’allumer ! Partager la culture, quelle belle activité ! Merci pour toutes ces promenades à jaser de tout et de rien. Partager un verre, un repas et échanger avec vous me fait grandir un peu chaque fois. Le temps passe à une vitesse folle lors de ces précieux moments. Ces discussions, ces minis arrêts dans le temps sont vraiment précieux pour moi. Tous ces moments où l’on se sent JUSTE BIEN ensemble, à notre place et sans jugement, sont réellement formidables ! Pour ceux que je ne vois pas assez, on devrait définitivement y remédier, vous êtes importants. Prenons le temps !

À vous, les deux personnes qui sont loin physiquement de moi mais si proche en pensées, merci de faire que nos retrouvailles soient toujours faciles, naturelles et souvent touchantes. Je pense à vous souvent.

Gens sur mon lieu de travail, il est si bon de partager ma passion pour l’enseignement et pour les ados, avec vous qui me comprenez. On passe beaucoup de temps au travail. Qu’on soit là les uns pour les autres, ça compte énormément. On se voit évoluer et c’est un beau privilège de vous connaître tous, avec vos bons et mauvais côtés qui sont d’ailleurs très divertissants ! Merci de rendre mon arrivée au travail toujours agréable. Merci d’utiliser ces « insides » ou petits regards pour créer chaque fois un petit moment unique et réénergisant pour filer à travers nos journées qui sont toujours un peu, beaucoup folles.

J’ai aussi une pensée pour mes élèves si drôles et attachants. On passe par plein d’émotions ensemble dans une journée, vous êtes de beaux ados qui me font aimer mon travail même dans les journées plus difficiles. Avec vous, j’apprends tous les jours.

Aux femmes que je côtoie, merci de m’inspirer chacune à votre de façon, vous êtes belles et fortes !

Merci à ma fille… qui est une explosion de bonheur à elle seule.

Vous créez tous de petits feux d’artifice à votre façon.

J’avais besoin de vous le dire, j’y pense souvent et la gratitude, c’est important.

Julie Lévesque

 

 

Nous, l’enfant et le temps – Texte : Stéphanie Dumas

C’était le premier jour de mon congé de maternité. On se préparait à accueillir un nouveau me

C’était le premier jour de mon congé de maternité. On se préparait à accueillir un nouveau membre dans la famille. La chambre était prête et tous les petits vêtements étaient soigneusement pliés dans les tiroirs. À ce moment précis, je visualisais les prochains mois et seulement des moments avec ce petit bébé apparaissaient dans mon esprit. Je ne me doutais pas de tous les changements que cette année allait provoquer en moi.

Les trois premiers mois ont représenté une période d’adaptation, nous devions tous nous apprivoiser dans cette nouvelle vie à trois. Il fallait apprendre à se connaître et établir notre routine familiale. Et répondre aux besoins du petit. Mon conjoint et moi devions aussi apprendre à former une équipe dans ce nouveau rôle de parents.

Puis, un certain calme s’est installé. Je me suis posée. L’intensité des premiers mois s’estompant graduellement, mon esprit amenait de nouvelles réflexions sur ma vie.

Moi, jadis très carriériste, je me disais que cette vie ne me convenait peut-être plus. Comme si tout ce qui avait autrefois tant d’importance me paraissait désormais vide de sens.

La vraie vie, elle était ici, avec moi, dans notre petit cocon familial. Comme si le 9 à 5 devenait désormais le pire scénario possible.

Après les huit premiers mois, la fin de cette année semblait arriver beaucoup trop vite. Mes pensées m’amenaient à tenter de trouver un moyen de mettre ma vie en adéquation avec mes nouvelles valeurs et mes nouvelles priorités.

Ces priorités, c’est nous, l’enfant et le temps.

 

Stéphanie Dumas

Définition de charge mentale par une maman – Texte : Annick Gosselin

La charge mentale est un peu devenue un sujet tabou ces dernières années. Dès que le sujet est ab

La charge mentale est un peu devenue un sujet tabou ces dernières années. Dès que le sujet est abordé, on entend vite : mais les papas participent, ils aident de plus en plus, sont de plus en plus impliqués. VRAI.

Mais est-ce que dire que les mères ont une charge mentale beaucoup plus élevée que les pères les discrédite pour autant ? Pourquoi les mères n’auraient pas juste le droit de dire qu’elles en ont juste trop en tête et de demander de l’aide ?

Bien sûr que la vie est plus facile à deux, qu’on peut se partager les tâches du quotidien. Mais le quotidien, la prévisibilité, l’anticipation de ce qui s’en vient, c’est la grande majorité du temps dans la tête de la maman.

Prenons l’exemple d’un père qui travaille de nombreuses heures par semaine et qui n’est pas tellement présent pour les routines du matin et du soir. La mère qui elle aussi travaille (mais moins) s’occupera de la routine du matin et du soir, préparera les vêtements des enfants (pour l’extérieur aussi), fera la liste d’épicerie et l’épicerie, prévoira des repas et des lunchs santé, fera les repas et les lunchs, passera un coup de balai, s’assurera que les enfants participent un minimum pour ramasser leurs choses, leur distribuera de petites tâches, veillera à leur autonomie, supervisera les devoirs, partira une brassée de lavage, donnera le bain, couchera les enfants, fera la vaisselle et ramassera un minimum, pensera à faire les inscriptions aux activités sportives des enfants, à prendra leurs divers rendez-vous, prendra le temps d’écouter, de discuter et de réconforter les enfants, fera l’achat des vêtements et de tout ce dont les enfants ont besoin, etc.

Le père pourra se concentrer sur son travail et être présent avec ses enfants quand il ne travaille pas, car la mère se sera occupée de tout, ou presque.

Qui va prendre le temps de lui dire qu’elle est extraordinaire et merveilleuse ? Qui va dire à son conjoint à quel point il est chanceux d’avoir une femme si dévouée ?

Prenons maintenant l’exemple inverse. Maman travaille de nombreuses heures par semaine et elle est dans l’impossibilité d’être présente pour les routines du matin et du soir. Le père travaille moins et fait les routines du matin et du soir. Papa va habiller les enfants (avec les vêtements que maman aura préparés à l’avance), les reconduira et ira les chercher, va mettre dans la boite à lunch le lunch que maman aura préparé, fera chauffer le repas que maman aura préparé, fera la vaisselle, donnera le bain aux enfants et les couchera, et sera fort probablement exténué en se disant que sa charge mentale est fort élevée.

Les autres tâches, celles qui doivent être pensées, anticipées, planifiées, elles resteront dans la tête de la mère, qui devra les faire.

Les gens qui entourent cette famille diront à la femme à quel point elle est chanceuse d’avoir un conjoint aussi fantastique et attentionné.

Je ne sais franchement pas où la société l’a échappé. Mais c’est sincèrement frustrant d’être une mère parfois et de se sentir aussi incomprise si l’envie folle nous vient de vouloir penser à notre carrière.

Juste devoir toujours penser continuellement à tout cela fait en sorte que c’est épuisant et que les mères y pensent souvent à deux fois avant d’accepter un poste avec de grandes responsabilités ou une grosse charge de travail.

Certes, les papas ne s’opposent pas à ce que les femmes aient une carrière, mais leur charge mentale ne sera visiblement jamais aussi élevée que celle des mères.

Annick Gosselin

 

Un moment à la fois – Texte : Audrey Boissonneault

Le cœur qui bat à toute vitesse, la respiration qui semble difficile, les tremblements, les sueurs

Le cœur qui bat à toute vitesse, la respiration qui semble difficile, les tremblements, les sueurs froides, le corps crispé. Puis, les ruminations, les inquiétudes, les obsessions, les doutes et les craintes. C’est de cette façon que l’on décrit l’anxiété.

Trop souvent j’ai l’impression de chercher mon souffle. Je sens battre mon cœur à une telle vitesse. J’arrive à le ressentir dans chacun de mes membres. Je me tiens au meuble à côté, sachant que je n’arriverais pas à tenir debout. Les étourdissements me forcent à m’assoir et à m’allonger, par la suite. On dirait que mon cœur va lâcher. Tout comme ma respiration, je n’ai plus d’air. Je m’accroche au lit comme si ma vie en dépendait, je me demande pourquoi mon corps réagit ainsi, je fonds en larme. Je me sens seule, je suis perdue, je ne sais plus quoi faire.

Je finis par fermer les yeux, la vue embrouillée par mes larmes. J’ai mal à la poitrine. Je suis épuisée physiquement, mais mentalement encore plus. J’ai explosé, je n’ai pas réussi à contrôler la crise.

L’anxiété a gagné sur moi, encore une fois.

Chère anxiété, si, seulement, tu savais le mal que tu me fais. J’aimerais pouvoir me débarrasser de toi, me dire que je suis « guérie ». J’aimerais ne plus avoir honte de dire que je n’arrive pas à sortir à cause du stress qui me consomme. J’aimerais ne plus sembler comme une extraterrestre auprès des autres, j’aimerais qu’on m’accepte.

Alors j’ai décidé de m’accepter, moi.

Un jour, j’aurai tant d’amour pour ma personne que plus rien ne m’atteindra.
D’ici là, un moment à la fois, je réussirai.

Audrey Boissonneault

La santé mentale: prenons-en soin! Texte : Ariane Bégin

Aujourd’hui, le lundi 10 octobre, Journée mondiale de la santé mentale. Une journée dédiée e

Aujourd’hui, le lundi 10 octobre, Journée mondiale de la santé mentale. Une journée dédiée en majeure partie à la sensibilisation et à la promotion de la santé mentale et à ses différents enjeux. La schizophrénie, l’anxiété, la dépression touchent beaucoup plus de gens qu’on le croit. Pour être plus précise, près d’une personne sur cinq est atteinte d’un trouble mental au Québec.

Pour tous ceux qui sont touchés de près ou de loin par troubles mentaux, je vous incite à parler à vos proches, à vous renseigner sur les symptômes, les traitements et les enjeux. Surtout, je vous incite à prendre soin de vous et de votre petit cœur fragile. Même si les ressources ne sont pas aussi nombreuses qu’elles devraient l’être, vous n’êtes pas seuls. Le monstre dans votre tête qui vous draine émotionnellement et physiquement est destructeur. Dans mon livre à moi, demander de l’aide est un signe de force, de courage et de résilience. En cette journée importante, brisons les tabous.

Aujourd’hui, comme tous les autres jours de l’année, l’importance de prendre soin de soi et de se prioriser au quotidien est essentielle. Dans ce monde où la performance, le besoin de plaire et le travail sont au cœur de nos actions, nous avons plus que besoin de nous arrêter le temps d’un moment. S’arrêter afin de prendre conscience que l’on vit à une vitesse folle sans apprécier ce qui nous entoure. D’où vient ce désir de plaire à tous les gens qui nous entourent, de dire oui lorsque nous avons envie du contraire, de travailler de nombreuses heures et de ne pas écouter notre corps lorsqu’il nous envoie des signaux d’alerte ? Où trouvez-vous le temps de vous arrêter et de faire quelque chose qui vous plait, qui vous ressource et qui recharge vos batteries sociales et affectives à 100 % ?

Tous les jours, je tente de prendre du temps afin de remercier la vie, pour la beauté de celle-ci, pour la chance que j’ai de vivre et pour tous ses gens qui m’entourent. Ces humains qui m’aident à être une personne libre et heureuse. Entourez-vous de ses personnes qui vous font sentir vivants. Et surtout, éloignez-vous de ses personnes toxiques qui vous rabaissent et vous amènent vers le bas. La vie est courte. Savourez chaque instant, prenez l’air et profitez de la nature, lisez et écrivez vos émotions. Rêvez autant que vous le voulez, cela fait du bien à l’esprit. Allez chercher de l’aide, téléphonez à une personne que vous aimez, mais que vous négligez. Restez à l’écoute de votre corps et de ses signaux. Il est sans aucun doute votre meilleur allié.

À tous ceux qui souffrent, je vous envoie tout mon amour et mon empathie. À chacun d’entre vous qui lisez ceci, vous méritez amour, tendresse et liberté.

Ariane Bégin

 

Le jour où j’ai été faible – Texte : Anouk Carmel-Pelosse

Ces derniers mois, je ne me sentais plus moi-même. J’ai toujours fait de l’anxiété mais cette

Ces derniers mois, je ne me sentais plus moi-même. J’ai toujours fait de l’anxiété mais cette fois, c’était pire. J’avais l’impression de passer mes journées avec un collier autour du cou sans savoir si quelqu’un allait tirer dessus pour m’étouffer. J’avais tous mes symptômes habituels, mais maintenant, ils étaient décuplés par 100.

Troubles d’insomnie, plus de patience avec mes enfants, plus envie de manger. J’avais l’impression que tout le monde me méprisait et mes tocs étaient de plus en plus présents. Et ça, c’est sans parler des pensées envahissantes qui ne me lâchaient pas.

Ça faisait un moment que ça empirait, mais je me disais que j’étais capable de gérer. J’étais forte et je m’en sortirais toute seule. Je voyais toutes les femmes, les mères autour de moi gérer leur vie comme des superhéroïnes. Pourquoi moi, je ne serais pas capable ?

Alors j’ai essayé de faire comme si de rien n’était. Plus le temps passait et plus ça empirait. Si vous saviez à quel point c’est difficile d’essayer de retenir la tempête qui fait rage en dedans. J’ai lu une phrase un jour qui disait : « L’anxiété c’est comme avoir peur de faire un accident d’auto, tout en étant assis dans son salon ». C’est quand même très représentatif.

Puis un jour, il n’y a pas si longtemps, j’ai eu un rendez-vous de suivi avec ma médecin de famille. Lorsqu’elle m’a demandé comment j’allais, j’ai ouvert mon sac. Je me suis sentie faible, mais avec elle, je n’avais pas peur de me faire juger. Elle m’a écoutée et on est venues à la conclusion que je devais commencer une médication pour dormir et une autre pour m’aider à gérer mon anxiété.

En sortant du bureau, j’ai eu l’impression que le simple fait d’en avoir parlé avait retiré le collier imaginaire autour de mon cou. J’ai réalisé que parfois, être forte, c’est aussi aller chercher de l’aide et des outils afin de s’en sortir. Être forte, c’est reconnaitre ses faiblesses. Peut-être que les autres femmes autour arrivent à gérer leur vie sans aide, mais ce n’est pas le cas de tout le monde. Et il n’y a pas de honte à ça.

Aujourd’hui, je ne peux pas dire que tout est redevenu à la normale, mais je peux dire que je fais tout pour apprendre à gérer la situation. On ne se sent pas honteux de prendre des médicaments lorsque nous avons une douleur physique, ça devrait être la même chose lorsqu’on veut soigner notre tête.

À toutes les personnes qui souffrent en silence, que tu souffres d’anxiété comme moi ou d’un autre trouble de santé mentale, je vous souhaite d’être assez forts et fortes pour demander de l’aide. Seul, on peut gagner quelques batailles, mais c’est en équipe qu’on peut gagner la guerre.

Anouk Carmel-Pelosse

À toi mon p’tit homme – Texte : Caroline Lortie

  Tu n’avais même pas 24 heures de vie encore que je savais qu’il y avait quelque chos

 

Tu n’avais même pas 24 heures de vie encore que je savais qu’il y avait quelque chose qui « clochait ». Tous les tests auditifs et visuels ont été rapidement faits.

Dès ce moment, un long parcours nous attendait. Dès tes premiers mois, certaines sphères de ton développement prenaient du retard tandis que d’autres évoluaient à la vitesse grand V.  En accord avec ton pédiatre, nous sommes directement allés vers le Bouclier, un centre de réadaptation pour enfants. Tes difficultés langagières étaient lourdes et plusieurs autres petits retards étaient soulevés.

Mais on parlait toujours de retard… donc, tout serait rapidement rattrapé. Plus le temps avançait et plus tes petites fesses n’arrivaient pas à rester sur une chaise et plus les papillons ou les coups de vent tout simplement faisaient qu’il t’était impossible de rester concentré sur une tâche plus de 20 secondes. Avec une équipe formidable, avant ton entrée à la maternelle, nous avons pu pallier tes retards intellectuels, mais deux points restaient à démystifier… ta concentration et ta bougeotte !

Les quatre lettres flottaient déjà dans l’air. T-D-A-H. Tu n’avais même pas encore 5 ans.

La maternelle est arrivée. Tu étais tellement surexcité tout le temps d’apprendre, d’être avec tes amis, de voir madame Gabrielle ! Les journées de pluie durant lesquelles tu devais rester à l’intérieur étaient un vrai calvaire pour toi. Mais on trouvait des moyens de te faire dépenser ton énergie de guépard dans ton petit corps de 5 ans.

L’école primaire est arrivée. Durant ta première année, tes enseignants et nous-mêmes avons vite compris que l’école serait difficile pour toi. Ouf ! Devoir rester en place et écouter un adulte parler durant des heures était mission impossible pour toi. Même avec tout le sport, les trucs, les attentions particulières.

Tu revenais le soir en ayant mal à la tête, en me disant que la souris dans ta tête courait beaucoup trop vite et qu’elle t’empêchait d’écouter en classe…

Te voyant si désespéré, nous avons accepté la médication. Ton médecin, tes profs et les professionnels de l’école étaient tous du même avis. Tu avais besoin d’un petit coup de pouce.

L’entente était celle-ci : le médicament pendant la semaine, et relâche les weekends. Il faut dire que cette petite molécule te coupait totalement l’appétit et te voir ne rien avaler de la journée nous était pénible.

J’ai retrouvé mon p’tit homme tellement heureux et souriant ! Enfin, tu arrêtais de te faire sermonner sans arrêt de te rassoir sur ta chaise. Enfin, tu arrivais à écrire correctement. Enfin, tu réussissais tes dictées…. tes exercices… tes apprentissages !

Et comme l’effet de la fameuse pilule s’estompait le soir, tu retrouvais ton énergie de petite tornade !

C’est pas facile, mon coco. Et nous en sommes tellement conscients. T’as pas toujours envie de la prendre ta torpinouche de pilule le matin parce que tu veux manger tes lunchs… parce que tes amis te parlent de tes médicaments….

C’est pas facile de te voir comme ça non plus. Tout doux, tout calme. Mais, quand tu me dis que ta petite souris arrive enfin à rester en place pour écouter ce qu’on a à te dire et que c’est facile maintenant pour toi de ne pas bouger et rester concentrer, ça console mon cœur de maman.

C’est pas facile de se faire dire qu’on « bourre notre enfant de chimique ». Mais, on sait nous, ce que ta souris est capable de te faire… et on ne veut plus que tu pleures à cause de ça.

Mon beau Gabriel, tu es maintenant un grand garçon de 9 ans. Tu es un futur joueur de soccer vedette. Tu arrives maintenant à te faire des amis. Tu pètes des scores à l’école sans besoin de te forcer à en avoir mal à la tête. Je t’aime tellement, toi, ton TDAH et ta petite souris dans ta tête 😉

Caroline Lortie