Plus facile d’avoir des filles?
Tous les pères doivent sans doute le vivre…
On tente de faire de son garçon, un homme! Peu importe ce que ceci veut dire. En plus de la difficulté qui réside dans notre vécu. Là où il n’y en avait pas beaucoup de présents, des modèles. Alors ça donne parfois ceci.
Par défaut, puisque si peu de parents veulent s’impliquer, mon fils est (mal) pris avec moi comme entraîneur-chef au baseball. Déjà notre quatrième été ensemble. Au rythme de plusieurs activités par semaine. Trop d’elles où je n’ai pas le temps d’être aussi son père.
Mon fils, au même âge, est bien plus doué que moi pour le baseball. Je le lui dis souvent, en ajoutant toujours le « mais… » qui tue la bonne intention. Fermer la porte aux sentiments, une de mes spécialités.
Il n’a pas la chance, non plus, de me vivre comme supporteur. Celui qui, des estrades, encourage positivement. Qui félicite, qui réconforte. Ça, c’est un rôle qui est interdit aux entraîneurs. Une facette de son père qu’il ne verra sans doute jamais. À moins que tout son potentiel ne s’exprime avec le temps. Que je ne le laisse voler, pour son bien, vers d’autres mains plus expertes que les miennes… Je le lui souhaite de tout mon cœur!
Pour le moment, il doit plutôt composer avec le sifflet! Tout le temps. Le rappel à l’ordre. L’extrême sévérité dévolue au « fils du coach ». Servir d’exemple pour tout ce qui est négatif. Passer son tour. Être le dernier choix dans presque toute situation. Bref, être souvent traité comme de la m… publiquement.
L’armée, former le caractère!
Être aussi le « sacrifié ». Comme cette fin de semaine, dans un tournoi. Lancer au moment critique avec peu de préparation (normal, je l’accorde aux autres). En relève à notre meilleur lanceur. Un monticule qui donne alors le vertige. Un match serré, des coureurs sur les buts. L’occasion de perdre. Une pression énorme, que presque tous les autres jeunes de l’équipe n’auraient pas supportée. Et lui, de très bien faire pendant deux manches. Deux retraits sur trois prises. Aucun point accordé en dernière manche, alors que l’adversaire finissait au bâton. Permettre alors à l’équipe d’atteindre la demi-finale.
Sans doute une des deux ou trois occasions où son papa a été si fier de lui. De lui dire seul à seul, en ajoutant le « mais… » Le coach n’est jamais très loin. La fabrique à « vrais » hommes non plus…
Je sais, je suis une espèce de dinosaure. Mais je prends au moins le temps de lui expliquer le pourquoi du comment. Et lui, de tenter de me rassurer qu’il comprend et accepte…
Il n’est pas comme moi et c’est tant mieux, pour lui…
Sinon, il serait toujours comme le ressort à son maximum. À deux doigts de craquer. Compétitif jusqu’au bout des orteils. Celui qui le sait, mais qui ne prend pas vraiment les moyens pour changer. Juste adoucir un peu les coins avec l’âge. Le naturel qui s’exprime passionnément à la moindre occasion.
Aussi habile dans la démonstration de son affection paternelle qu’un éléphant… dans une compétition de châteaux de cartes. Après tout, un homme, un « vrai », ça ne doit pas montrer ses sentiments. Non?
Je le sens sensible et je sais déjà qu’il sera un bien meilleur père que moi. L’exemple, il l’aura eu. Juste faire tout le contraire, sans doute!
Comme je l’ai écrit à ta sœur, je t’aime! J’espère que tu comprends la game? Ma game…
michel