Le retour des lunchs
Fin juin, la cloche sonne. Youpi, c’est le temps des vacances! Plus de devoirs! Plus de leçons, mais surtout plus de lunchs! Un véritable party parental à la grandeur du Québec!
Fin août, la cloche sonne. Après 2 mois à végéter de façon quasi professionnelle, mes fistons retournent enfin en classe! La vie est bien faite tout de même: autant je pouvais crier à droite et à gauche qu’il était temps que l’école finisse, autant je suis heureuse du retour à la routine. Oh oui, j’en suis heureuse!
Ce qui est fascinant, c’est que ces 2 mois de répit ont permis à mon cerveau de complètement effacer l’écœurantite aiguë de juin. Entamant ma 9 année en tant que superviseure de contenu de boîte à lunch, je me répète encore naïvement que cette année ce sera différent.
Je me rappelle ce temps pas si lointain où mon aîné faisait son entrée à la maternelle. Que j’étais énervée de faire son premier petit lunch! D’ailleurs, si vous en êtes à cette étape, profitez-en, car j’ai le regret de vous annoncer que ça ne durera pas. Même pas de préambule, je vous annonce ça direct comme ça. La lune de miel du lunch est un état de bonheur temporaire. Si vous faites les lunchs de vos enfants en juin avec la même allégresse qu’en août, je vous lève mon chapeau! Vous méritez votre auréole et un passage direct au ciel!
Mais pourquoi ça ne durera pas? Simplement parce qu’une année scolaire compte 180 jour, donc 180 lunchs multipliés par le nombre d’enfants d’âge scolaire. Cent quatre-vingts lunchs avec toutes les restrictions possibles et inimaginables: Lunchs froids seulement, lunchs chauds les lundis et mercredis, zéro déchet, pas de yogourt, pas de compote, barres tendres maison seulement, rien qui fait des miettes… alouette! Sans compter les variantes alimentaires propres à chaque enfant. Car ce n’est pas vrai qu’ils mangent tous le même sandwich au jambon avec de la mayonnaise et une tranche de fromage… oooooh que non! Il y a la variante avec moutarde et laitue, celle pas de jambon juste du fromage, celle coupée en 4 carrés, celle en 2 triangles rectangle, celle en 4 triangles isocèles, mais surtout celle « non maman, j’avais dit pas coupée! »
C’est donc à bout d’imagination culinaire et pour contrer ces multiples irritants gênant ma zénitude parentale, que j’ai choisi, l’an passé, de faire appel à la technique militaire. Ne portez pas plainte à la DPJ, aucun jeune n’a été molesté ou traumatisé pendant les quelques semaines qu’a duré l’opération « Fais ton lunch comme un grand ».
L’idée derrière cette vaste opération touchant le 2/3 des enfants de ma maisonnée est simple: Sous la supervision du Caporal Maman (moi), les recrues se sont vu mettre au défi de réaliser leur propre lunch dans un délai de 10 minutes avec les ingrédients mis à leur disposition. Quantité suffisante et équilibre des groupes alimentaires étaient les points à évaluer. Cette opération a connu un succès monstre pendant… un gros 3 semaines! Peu à peu, les recrues se sont mis à trouver des excuses du genre « le devoir de maths est à remettre demain absolument maman! » ce qui a mené l’ensemble de l’opération vers un cuisant échec.
Malgré tout, je vis d’espoir alors si vous faites partie des parents qui font les lunchs de leurs enfants en juin avec le même enthousiasme qu’en août, envoyez-moi vos trucs, c’est urgent! En attendant, Caporal Maman va changer sa tactique en lançant dès le début de l’année scolaire l’opération « Fais ton lunch comme un grand même si t’as un devoir de maths à remettre demain absolument maman ».