Attentat de Paris : c’était un vendredi 13
C’était un vendredi 13. Celui où tu souhaites ne pas croiser un chat noir ni passer sous une échelle. Celui où ta mère te dit : « Ben voyons, tu es donc superstitieuse! » Mais c’est surtout LE vendredi 13 où la Ville lumière est tombée dans la noirceur. Celui où le monde entier a saigné. Celui où nous avons tous voulu envoyer des bougies à Paris pour qu’elle puisse s’illuminer à nouveau. Ce vendredi 13 où je me suis sentie touchée puisque ça aurait pu être moi. Comme bien des gens, j’ai marché dans cette ville magnifique où la sécurité me paraissait évidente. Cette ville où l’amour semblait régner en tout temps. Cette ville, que jamais, je n’aurais crue en otage.
Je me suis réveillée le 14 novembre 2015 avec une envie de crier. Un poids sur mon cœur. Une envie de prendre tous les gens que j’aime et m’enfuir là où le mal n’existe pas. Mais, malheureusement, c’est impossible. Même les films de Walt Disney apprennent à nos enfants qu’il y a toujours des méchants et des gentils. Alors, je me suis demandé : « Qu’est-ce qui pourrait, à cet instant, m’enlever ce mal de vivre ?» Vous savez ce que j’ai fait ? J’ai ouvert les yeux. J’ai pris le temps d’apprécier tout ce que j’ai. Mais surtout, j’ai pris conscience de la chance que j’ai d’être en vie.
Ce matin, le cadran sonne un peu trop tôt, je suis fatiguée et j’aimerais dormir encore, mais j’ai le privilège de pouvoir débuter une nouvelle journée.
Oui, aujourd’hui on annonce un froid de canard, mais avec une bonne petite laine, je serai bien! J’aurai même la chance de respirer l’air frais. Merci je suis en vie.
Terrible two m’offre, gratuitement, une livre de bacon en pleine allée à l’épicerie et je suis exaspérée. Malgré que ça ne soit pas agréable, j’ai la chance de le voir en vie.
La chambre de mon grand est un vrai bordel et son attitude du jour est merdique, mais je remercie le ciel, il est bien vivant.
Chaque fois que j’ai envie de sombrer dans la négation, de me dire que j’ai eu une journée de merde, j’essaie de tout simplement apprécier le fait que j’ai la chance d’être en vie.
En cette journée sombre du 13 novembre, j’aimerais que chacun apprécie le moment présent, aussi banal soit-il. Regardez ce que vous avez, puis dites-vous que c’est un beau privilège d’être vivant.
P.-S : Dans ce texte, je suis Paris, mais je suis également tous les événements où des personnes innocentes sont victimes. Pour dire vrai, je suis LA PAIX.