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La guerre, la guerre… Texte : Nathalie Courcy

La guerre en Ukraine a éclaté au grand jour des médias il y a presque trois mois. Au début, les

La guerre en Ukraine a éclaté au grand jour des médias il y a presque trois mois. Au début, les réseaux de nouvelles étaient saturés d’images du conflit, de statistiques, d’explications, de commentaires inquiets de la population. Puis, les « autres » nouvelles ont refait surface. Parce que même quand l’Ukraine se fait envahir, la vie quotidienne poursuit son cours ailleurs dans le monde, et même dans les chaumières ukrainiennes.

Un article a été publié aujourd’hui, demandant si les Canadiens avaient « déjà » perdu l’intérêt pour ce qui se passe en Ukraine. C’est venu me chercher quelque part dans ma fibre de pacifiste informée.

Ce qui se passe en Ukraine se passe dans plein d’autres endroits dans le monde. Mais c’est caché. Ou non diffusé. Ou moins économiquement intéressant. Pour qui ? Pourquoi ? Le drame ne se limite pas aux territoires attaqués par la Russie, comme la famine ne se limite pas à l’Éthiopie ou au Yémen. Ça n’enlève rien à la tragédie qui se déroule présentement en Europe orientale. Nous pouvons partager nos pensées et nos ondes positives avec tous les humains touchés par la guerre. De chaque côté de toutes les frontières même (surtout) en continuant de vivre.

La question à savoir si les Canadiens (ou le monde en général) se désintéressent du conflit en Ukraine est légitime. Peut-être que ceux qui voulaient envoyer des dons ont donné. Peut-être que ceux qui étaient prêts à accueillir des familles réfugiées sont déjà dans le processus. Peut-être que plein de personnes lisent encore les nouvelles avec attention et en discutent avec leurs proches. Il y a plein de façons de s’intéresser à une situation mondiale sans que ça paraisse nécessairement dans les médias ou dans les statistiques.

Mais je ne suis certainement pas la seule qui, à un certain moment, a eu besoin d’un peu de calme mental. Une question de santé mentale… Regarder des vidéos de guerre tous les jours, à tous les postes, ça draine et ça n’aide pas ceux qui vivent la guerre à se sentir mieux ni à être plus en sécurité. Lire plusieurs fois par jour qu’une tuerie a eu lieu, qu’une enquête est en cours, que tel président ou tel premier ministre a déclaré qu’un dirigeant est un gros pas fin, ça m’épuisait. Ça me siphonnait de l’énergie. Ça me rendait triste. Ça m’éteignait. Et ça n’aidait personne. Je sentais monter en moi un sentiment d’injustice profonde qui était en train de se transformer en désespoir face à l’humanité.

Je suis plus capable d’amener de la lumière et de l’harmonie dans mon cœur, dans ma famille, dans mon entourage si je ne suis pas obsédée par la violence du monde. Mes enfants sont moins anxieux si on parle de leur journée au souper au lieu de s’inquiéter du sort de l’humanité. Je suis suffisamment informée pour répondre à leurs questions s’ils en ont et pour discuter de la situation avec des collègues ou d’autres adultes. Cependant, je veux conserver de l’espace mental pour autre chose. Même mon corps tendu m’indiquait qu’il était temps que je décroche.

Chers Ukrainiens, chers Russes, chers Européens, chers humains, cher tout le monde qui souffre, qui a peur, qui a faim, qui est en danger : je pense à vous, je vous envoie de la lumière, et sachez que je contribue à ma façon à la paix dans le monde, même si je ne passe pas mes journées à lire le dernier article sur la guerre ou en regardant la dernière vidéo de quelqu’un qui s’est fait tirer dans le dos.

Nathalie Courcy

Y’a pu personne qui tolère personne ! Texte Marie-Nancy T.

Généralement, quand j’écris un texte, je me donne pour mission d’aider les gens à mettre en

Généralement, quand j’écris un texte, je me donne pour mission d’aider les gens à mettre en mots leurs maux, en faisant référence à des faits tangibles. Pour ce texte, je me suis donné, comme petite mission, de lancer une réflexion sociale sur l’intolérance que nous avons parfois les uns envers les autres. Finalement, après relecture, je me suis rendu compte que mon texte, ben c’est une grosse montée de lait. Pis vous savez quoi ? Je l’ai laissé de même. Vous êtes donc tous prévenus. À vous de voir si vous poursuivez la lecture ou si vous cessez maintenant.

Y’a-tu juste moi qui trouve que l’ambiance est lourde au Québec et partout dans le monde ces temps-ci ? On dirait qu’on est de moins en moins tolérants les uns envers les autres. Les mois de janvier, février et mars sont les mois les plus tough et les plus froids de l’année. C’est difficile pour le moral et pour l’énergie. Il fait -20 à l’extérieur et on dirait qu’en plus, il fait -35 dans le cœur des gens. Hey ! Allô ! Il y a une guerre qui vient d’éclater en Ukraine. On est en 2022 ! Y’a-tu juste moi qui ai peur pour la suite des choses ? Parce qu’on ne va pas se mettre la tête dans le sable, on est tous concernés. Même au Canada, il y a des risques. On fait partie de l’OTAN.

Y’a-tu juste moi qui trouve qu’écouter les nouvelles ces temps-ci, c’est à faire peur ? On dirait que toutes les nouvelles sont construites pour nous faire haïr ou juger quelqu’un. Comprenez-moi bien là, je ne fais pas référence ici à une nouvelle qui parle d’un criminel qui a commis un crime ignoble. Moi aussi, ça me répugne et je condamne le criminel dans ma tête. Je parle de PIERRE qui se fait condamner parce qu’il a décidé de manifester, sans violence, pour s’exprimer. Ou de JEAN, 20 ans, qui est crucifié sur la place publique parce qu’il a osé faire le party un peu trop fort ou encore de JACQUES, qui devient la risée du Québec parce qu’il a fait faillite. Voyons donc, y’a même des artistes qui ont perdu leur emploi après que des gens se sont acharnés sur eux. Simplement parce qu’ils n’étaient pas en accord avec leurs idées. C’est quoi ça ? On est-tu vraiment rendus aussi bas ? Sérieux ? Oh et en passant, juste au cas ! Ce n’est pas contre les journalistes, ils exercent leur métier au meilleur de leur capacité. Ce n’est pas parce qu’on n’est pas en accord avec une nouvelle qui est annoncée que ça donne le droit d’attaquer ou de pousser un journaliste en pleine rue. Ils sont humains, ils font leur travail. Je le précise parce que oui, aussi honteux que cela puisse paraître, on a vraiment vu cela dans les dernières semaines au Québec. SÉRIEUX ?

Il y a quelque temps, mon enfant a perdu son cellulaire à son école secondaire. J’ai placé une annonce sur un site dédié à cela, pour demander aux gens de garder l’œil ouvert. J’ai eu droit à des commentaires du genre : « Depuis quand on achète des cellulaires à des adolescents de cet âge-là, enfant gâté, parents indignes, enfant roi, demande à tes parents ils vont t’en acheter un autre ». Et là, j’en passe et je n’énumère pas les mots vulgaires utilisés. SÉRIEUX LÀ !! C’est quoi ça ? Mon ado travaille la fin de semaine et paye son cellulaire. De toute façon, ce n’est même pas la question. Je me suis dit : ça dépasse l’entendement ! C’est insensé ! Les gens ne peuvent pas être aussi cruels !

Non mais, on n’est pas censés, nous les humains, être la version la plus évoluée des êtres vivants ? Y’a pu personne qui tolère personne, on dirait ! Je comprends que la pandémie a divisé les gens et va continuer de le faire, inopportunément, pendant quelques années. Ben oui, on va être honnêtes là. Peu importe notre opinion sur le sujet, vaccin ou non-vaccin, pour ou contre les mesures, on s’entend pour dire qu’il a y eu déshumanisation au cours des deux dernières années. C’est mon domaine d’expertise les relations humaines, donc je peux m’avancer sur le sujet. Les gens peuvent bien ne plus se tolérer entre eux. Je comprends aussi que les réseaux sociaux sont parfois la courroie de messages haineux. Mais au-delà de ça ! Est-ce que je suis la seule à trouver que c’est à faire peur ? Est-ce que vous avez peur, vous aussi, pour les futures générations ? Pour la génération de nos enfants ? Ça va être quoi leur avenir à eux si ça continue ? C’est vraiment un bel héritage qu’on génère pour eux en ce moment. Bravo à nous tous, gang de champions !

J’ai mal à ma société ces temps-ci. Peut-être que la religion c’est dépassé, mais je m’ennuie du temps où le message principal était : aimez-vous les uns les autres. Si au moins on pouvait se dire : « respectez-vous les uns les autres » ou encore moins d’investissement, JUSTE : « Tolérez-vous les uns les autres » ! Ça serait déjà ça !

Quand on regarde toutes les énergies qui sont déployées pour gérer les conflits de toutes sortes au Québec et à travers le monde ou pour débâtir la réputation d’une personne sans raison, je me dis ceci : imaginez si tout ce temps et tout cet argent étaient investis et dépensés pour la protection et l’éducation de nos enfants, pour nos systèmes de santé et de justice ou pour les relations humaines en général ! Me semble que notre société serait beaucoup plus en santé, non ?

Sérieux, je nous souhaite d’être de plus en plus tolérants les uns envers les autres. Arrêtons de blâmer PIERRE, JEAN ou JACQUES et faisons tous notre part pour défaire cet engrenage-là. J’ai le goût de laisser ça en héritage à nos enfants et à nos futures générations, moi. Me semble qu’ils se sont sacrifiés pour notre société au cours des deux dernières années, nos jeunes ? Ils méritent que les adultes qui construisent la société de demain se sacrifient pour eux maintenant. Si tu as le goût de faire une différence eh bien, c’est aujourd’hui que nous devons commencer, tous ensemble.

 

Marie-Nancy T.

 

 

Fuir la guerre, trouver la paix — Texte : Nathalie Courcy

« La guerre, la guerre, c’est pas une raison pour se faire mal… » À la fin du film, on

« La guerre, la guerre, c’est pas une raison pour se faire mal… »

À la fin du film, on pleurait, mais on restait avec une impression de douceur et un message d’amitié.

Peu importe le quand et le comment de la fin de la guerre en Ukraine, ce ne sera pas un happy end. Il y a déjà trop de morts, trop de blessés physiques et émotifs, trop de réfugiés, trop de droits bafoués. Des deux côtés (il ne faut pas accuser les citoyens russes des décisions de leur chef, la nationalité russe ne fait pas automatiquement d’eux des pro-Poutine, pas plus que le fait d’être québécois ne fait de nous des pro-poutine… en tout cas).

Avec ce qui se passe en Ukraine et à plein d’endroits dans le monde (j’inclus les foyers familiaux où les enfants mangent des coups pour déjeuner et où les adultes devraient lever le drapeau rouge quand ils voient que le drapeau blanc est remisé aux oubliettes), ce n’est pas facile de voir la beauté du monde ces temps-ci. Je l’ai trouvée à 35 minutes de chez moi, en Outaouais. Un gîte en pleine nature, entouré de neige, de silence et de coyotes.

J’ai abouti ici pour m’offrir un congé de ma vie quotidienne. J’ai pris quelques jours de vacances et je me suis inventé un voyage à faible coût et à faible kilométrage. Je me suis magasiné un endroit pour passer quelques jours tranquilles, mais dans le fond, c’est du temps que je me suis magasiné. Du temps pour moi. Juste moi. Saine égoïste que je suis.

Mais quel est le lien entre la guerre en Ukraine et le gîte en campagne ? J’y viens, j’y viens.

Les propriétaires du gîte, Oussama et Leila, sont nés au Liban. Ils ne se connaissaient pas. En 1976, pendant que la guerre civile faisait rage, ils se sont tous les deux réfugiés au Canada, où des membres de leurs familles habitaient déjà. Puisque « l’amour a pris son temps », ils se sont rencontrés à Ottawa, y ont fondé une famille avant de s’établir du côté québécois de la rivière. C’est ici qu’ils ont construit leur magnifique gîte où ils accueillent des humains en quête de paix.

C’est le cercle de la vie, me direz-vous. Ils ont fui la guerre pour trouver la paix, et maintenant qu’ils l’ont trouvée, ils la partagent.

Et si, comme Oussama et Leila, on faisait dès aujourd’hui un geste, petit ou grand, pour vivre la paix en soi et pour l’offrir autour de soi ? Peut-être que le monde serait un peu plus beau, un peu plus doux ?

Nathalie Courcy

L’Histoire dira si on s’est trompés – Texte : Nathalie Courcy

Treize années de guerre. 40 000 militaires canadiens sur le terrain. 165 Canadiens décédÃ

Treize années de guerre.

40 000 militaires canadiens sur le terrain.

165 Canadiens décédés.

Sans compter les traumatisés, les suicidés, les poqués.

Sans compter les familles à qui ils ont manqué, les enfants qui ont fêté leur anniversaire sans leur papa, sans leur maman pendant des années. Ou qui grandiront sans lui, sans elle.

Et maintenant ?

Maintenant, tout est à recommencer. Le bouton reset n’a pas été enfoncé dans le bon sens. L’Afghanistan est en train de retourner aux mains des talibans. La démocratie perd du terrain, mais elle ne perd pas son sens.

Le papa de mes enfants y est allé. Il en est revenu. Fiou. Je me souviens, dans le temps (pourtant, 2001-2014, ce n’est pas si loin), on formait une communauté serrée. Les conjointes de militaires. On se parlait chaque jour, parfois chaque heure, sur les forums de discussions. Même pendant la nuit. On s’encourageait, on s’informait, on s’épaulait. On avait peur ensemble quand ils partaient vers les terrains minés ; on était soulagées ensemble quand ils en revenaient sur leurs deux pieds. On pleurait ensemble quand leurs pieds sortaient de l’avion en premier, accueillis par une haie d’honneur éplorée. Les bérets inclinés, les visages livides. Un frère d’armes était mort. Une sœur d’armes était morte. Un de leurs frères, une de leurs sœurs. Tout court.

Ceux qui sont revenus en vie et qui le sont restés voient maintenant leur travail défait. Les lieux qui avaient été sécurisés sont tombés. La démocratie timide a dû fuir l’Afghanistan. Des milliers de réfugiés seront cachés ici, ailleurs. Mais combien d’enfants, de femmes, d’hommes, de personnes âgées, ne pourront pas être sauvés ? Quelles horreurs recommenceront ? Quelles violences règneront ?

La covid prend beaucoup de place dans les médias. Les élections fédérales. Les olympiques. La canicule. La face de Trump. Je ne veux pas que les médias redeviennent obsédés par la situation en Afghanistan. C’était pénible, je vous jure. On est plusieurs à avoir éteint notre télé pendant de longs mois pour éviter d’en faire des cauchemars ou d’angoisser nos enfants. Mais quand même, la réalité est là. L’Afghanistan libéré à grands coups d’aide humanitaire et de sang international est en chute libre et j’ai peur. Je suis triste, aussi.

À toutes les conjointes de militaires, à tous les conjoints de militaires, à tous les enfants et à tous les parents de militaires : je pense à vous. Je pense à vous qui vous dites peut-être, comme moi : « Mais pourquoi ?! Est-ce que tous ces morts ont été inutiles ? Est-ce que ça va recommencer ? »

Je pense à ceux qui ont enterré un ami, une sœur, un fils, un parent, descendu sous terre dans un cercueil recouvert de l’unifolié. Vous ne pouvez pas en vouloir à l’uniforme qu’ils avaient choisi. Mais je comprendrais que vous en vouliez à la réalité.

L’Histoire dira si on s’est trompés. Et peut-être aussi qu’on ne saura jamais ce qui serait arrivé si on était restés là-bas plus longtemps. Le Canada est fort, mais il ne peut pas sauver la terre entière. Nous, comme familles, nous sommes forts, mais nous ne pouvons pas nous sacrifier éternellement.

Nathalie Courcy

Le jardin de paix — Texte : Jessyca Brindle

Parce qu’avant de partir, de mettre la clé dans cette porte, je d

Parce qu’avant de partir, de mettre la clé dans cette porte, je devais faire le ménage de mes pensées, faire le ménage de ce qui me fait du mal, pour n’apporter que ce qui me rendra plus légère. Il y a quelques semaines, je suis tombée sur les papiers du rapport du coroner et du rapport détaillé des ambulanciers. Je n’ai pas pu m’empêcher de lire et de re-re-lire ces documents qui m’amènent tellement de peine et en même temps de la frustration.

Pendant plusieurs jours, cette émotion, je la transportais dans un bagage invisible mais tellement douloureux. J’ai décidé de prendre un instant pour voir ma psychologue et pour lui parler de ce que je ressentais et à quel point mon esprit était encore dans ce tourbillon interminable de souffrance. Elle m’a expliqué que ces papiers ne me rappellent rien de bon ; ils ne me rappellent que le décès de ma fille. Que si j’en étais capable, il était temps pour moi de brûler ces papiers pour que plus jamais, je ne puisse retomber dessus. Cela m’éviterait tellement de mal et pourrait apporter simplement du doux dans ma vie et dans mes pensées.

Ce n’est pas instantané ni magique, mais juste une liberté qui se développera un peu chaque jour. Je me suis assise auprès du feu, j’ai ressorti les documents. On dirait qu’ils pesaient si lourd entre mes doigts pourtant, il n’y avait que six pages au total. Je n’ai pas relu ces papiers, j’ai simplement parlé à ma fille et je lui ai expliqué pourquoi maman se devait de brûler les papiers (avec l’accord de papa, bien sûr).

Ma plus grande crainte était qu’elle ne nous le pardonne pas et qu’elle se sente oubliée. J’ai donc eu une discussion en tête à âme avec elle. Je lui ai déclaré tout mon amour inconditionnel. Je lui ai expliqué que c’était ma façon de lui donner enfin ses ailes d’ange.

Une fois les papiers brûlés, j’ai ressenti cette chaleur se déposer sur mes genoux. J’ai ressenti un sentiment d’apaisement et de soulagement. Je me donnais le droit de me libérer et de respirer davantage pour mieux me connecter à ce que la vie m’inspire.

J’amène avec moi du doux, de la légèreté, du bonheur, de la paix, mais aussi le droit d’être tout simplement, en me donnant le droit d’amener les souvenirs d’amour…

Jessyca Brindle

Je ne t’en veux pas

Ce jour‑là, tout a basculé. Notre fille venait de s’endormir pour to

Ce jour‑là, tout a basculé. Notre fille venait de s’endormir pour toujours, tout doucement dans nos bras. Elle a quitté le monde terrestre pour rejoindre ce que l’on appelle le monde des anges. À ce qui paraît, tout est beau et doux là‑haut. Donc ça me rassure en tant que maman de savoir qu’elle est bien et en paix. 


Je veux juste que tu saches que je ne t’en veux pas. 


J’ai fini par accepter avec le temps qu’elle a eu un court chemin à faire auprès de nous, et que sa vie devait s’arrêter là. J’ai aussi compris, dès l’instant où l’événement a eu lieu, que c’était un accident. Ni toi, ni moi, ni papa n’aurions pu y changer quelque chose. Sa vie devait s’arrêter là. Il est évident que sur le coup, on se demande POURQUOI. Pourquoi est‑ce arrivé ? Pourquoi est‑ce que ça nous arrive ? Qu’est-ce qu’on a bien pu faire à la vie pour mériter ça ? Ce n’est pas une question de mérite, mais une question de temps dans une vie.


Je veux que tu saches que je ne t’en veux pas.


Parce que nous n’aurions pas pu changer sa destinée. Un accident, c’est imprévisible et ça ne s’explique tout simplement pas. Il y a des personnes aux vocabulaires dérogés qui ont sans doute atteint un sentiment déjà habité par la peine et l’incompréhension. Mais sache une chose : cela ne m’a jamais passé par l’esprit d’être en colère contre toi ou même d’avoir une certaine rancune. 


Je veux que tu saches que je ne t’en veux pas.


Je me souviens de ce jour où mon amoureux entre deux états d’âme voulait aller te serrer dans ses bras. À l’instant même, il avait oublié le sentiment qui l’habitait pour se préoccuper du tien, et le sentiment de pardon était déjà accompli. Il a su te dire qu’il ne t’en voulait pas une seule seconde, car c’était un accident. Il voulait que tu saches d’abord et avant tout que tu étais tout pardonné et que la rancune n’avait pas lieu d’être. 


Je veux que tu saches que je ne t’en veux pas.


Il y a de ses jours où je pense à toi et je me demande : comment tu vas ? Comment est‑ce que ça va dans ton cœur à toi ?


Je veux que tu saches que mon cœur de maman ne t’en veut pas. Ce jour‑là, personne ne s’y attendait, personne n’aurait voulu que cela se passe, mais c’est arrivé. Eh bien, personne ne peut changer le cours de l’histoire. J’espère pour toi que tu as le cœur plus léger aujourd’hui. 

J’espère que tu tomberas sur ces mots remplis d’amour et de douceur qui te sont dédiés. 

Tu seras toujours le bienvenu chez nous. 

Tu auras toujours une place bien spéciale et unique dans notre vie. 

Cette histoire nous aura unis et nous aura fait grandir.


Je veux juste que tu saches que je ne t’en veux pas

Avec tout mon amour,

Eva Staire

Votre mariage à votre image

Ma sÅ“ur et son amoureux se sont mariés! Oui, je vous avais racontÃ

Ma sÅ“ur et son amoureux se sont mariés! Oui, je vous avais raconté que ma sÅ“ur avait annulé son mariage le printemps dernier. Eh bien, après avoir pris de belles vacances en famille… ils ont laissé mûrir l’idée de vivre un mariage à leur image. C’est donc dans une magnifique chapelle et dans la plus grande intimité qu’ils se sont dit OUI! Savoir mettre sur la glace un projet est plus sage que de le réaliser à tout prix. C’est le temps qui leur a permis de vraiment sentir leur désir de s’unir. C’est aussi ce temps qui leur a permis de donner à leur mariage une signification plus forte et plus grande que ce qui s’annonçait.

Ça m’a permis de finalement leur composer un mot tout spécial inspiré du magnifique film : Beauté cachée, dans lequel jouaient Will Smith et Kate Winslet.

L’Amour, le Temps, la Mort

Nous sommes ici, sur cette Terre, pour créer des liens!

Depuis tous les temps, l’Amour, le Temps, la Mort sont trois abstractions qui relient absolument tous les êtres humains sur cette Terre.

Nous désirons tous l’Amour.

Nous voulons plus de Temps.

Nous craignons la Mort.

Alors, comment vivre l’Amour sans craindre la Mort et sans gaspiller son Temps? J’ai un début de réponse à vous partager.

Pourquoi ne pas faire de votre Vie une quête? Cherchez à mourir avec l’esprit en Paix! Je suis curieuse de savoir ce que cela changerait. Imaginez comment cela transformerait votre réveil. Comment cela transformerait vos conversations? En quoi ce serait différent dans vos relations? Parce que si vous souhaitez mourir avec l’esprit en Paix, vous chercherez à vivre dans l’Amour. Si vous vivez dans l’Amour, vous verrez le bien en tout et chacun. Vous souhaiterez du bien à tous ceux que vous croiserez et vous laisserez votre ego de côté. Vous passerez votre Temps à faire ce qui vous importe. À faire ce qui est « ImporTemps ». Votre attention, ce temps que vous accordez à quelque chose, sera assurément attirée vers le bien, vers la beauté, vers votre potentiel, vers celui de vos enfants. Vous laisserez de côté vos jugements, les étiquettes, celles qui blessent. Elle est là, la beauté cachée que vous trouverez!

Cette beauté cachée, c’est votre cadeau de la Vie. C’est un lien profond entre vous qui se symbolise dans votre Mariage, dans votre Famille. Et aujourd’hui, vous en prenez conscience. Prenez le temps de vous observer et de chercher cette beauté cachée. Car elle se trouve derrière les futilités du quotidien, derrière des tensions teintées de fatigue, derrière des besoins en dormance qui créent des frustrations.

Elle est là, cette beauté cachée, dans votre famille, dans les liens qui vous unissent.

Assurez-vous de toujours voir cette beauté cachée, la vôtre, celle de l’autre, celle qui vous lie.

Longue vie à votre amour, ma sœur et mon beau-frère! Je vous aime!

 

Stéphanie Dionne

Attentat de Paris : c’était un vendredi 13

C'était un vendredi 13. Celui où tu souhaites ne pas cr

C’était un vendredi 13. Celui où tu souhaites ne pas croiser un chat noir ni passer sous une échelle. Celui où ta mère te dit : « Ben voyons, tu es donc superstitieuse! » Mais c’est surtout LE vendredi 13 où la Ville lumière est tombée dans la noirceur. Celui où le monde entier a saigné. Celui où nous avons tous voulu envoyer des bougies à Paris pour qu’elle puisse s’illuminer à nouveau. Ce vendredi 13 où je me suis sentie touchée puisque ça aurait pu être moi. Comme bien des gens, j’ai marché dans cette ville magnifique où la sécurité me paraissait évidente. Cette ville où l’amour semblait régner en tout temps. Cette ville, que jamais, je n’aurais crue en otage.

Je me suis réveillée le 14 novembre 2015 avec une envie de crier. Un poids sur mon cÅ“ur. Une envie de prendre tous les gens que j’aime et m’enfuir là où le mal n’existe pas. Mais, malheureusement, c’est impossible. Même les films de Walt Disney apprennent à nos enfants qu’il y a toujours des méchants et des gentils. Alors, je me suis demandé : « Qu’est-ce qui pourrait, à cet instant, m’enlever ce mal de vivre ?» Vous savez ce que j’ai fait ? J’ai ouvert les yeux. J’ai pris le temps d’apprécier tout ce que j’ai. Mais surtout, j’ai pris conscience de la chance que j’ai d’être en vie.

Ce matin, le cadran sonne un peu trop tôt, je suis fatiguée et j’aimerais dormir encore, mais j’ai le privilège de pouvoir débuter une nouvelle journée.

Oui, aujourd’hui on annonce un froid de canard, mais avec une bonne petite laine, je serai bien! J’aurai même la chance de respirer l’air frais. Merci je suis en vie.

Terrible two m’offre, gratuitement, une livre de bacon en pleine allée à l’épicerie et je suis exaspérée. Malgré que ça ne soit pas agréable, j’ai la chance de le voir en vie.

La chambre de mon grand est un vrai bordel et son attitude du jour est merdique, mais je remercie le ciel, il est bien vivant.

Chaque fois que j’ai envie de sombrer dans la négation, de me dire que j’ai eu une journée de merde,  j’essaie de tout simplement apprécier le fait que j’ai la chance d’être en vie.

En cette journée sombre du 13 novembre, j’aimerais que chacun  apprécie le moment présent, aussi banal soit-il. Regardez ce que vous avez, puis dites-vous que c’est un beau privilège d’être vivant.

P.-S : Dans ce texte, je suis Paris, mais je suis également tous les événements où des personnes innocentes sont victimes. Pour dire vrai, je suis LA PAIX.

Jour du Souvenir : Au-delà de l’uniforme, il y a mon homme

Cet été, je célébrerai avec mon homme nos vingt ans de vie comm

Cet été, je célébrerai avec mon homme nos vingt ans de vie commune. Et dire qu’en 1997, je ne voulais rien savoir de sortir avec un militaire…

Je travaillais comme guide touristique à la Citadelle de Québec, une base militaire de la réserve. Je voyais plein de guides (et de touristes!) triper solide sur les uniformes et sur ce qu’il y avait dedans. Moi, bof. Qu’il soit rouge écarlate, en poils d’ours ou en version camouflage, un uniforme, pour moi, c’est juste un vêtement comme un autre, ou pire qu’un autre, c’est selon.

Je ne sais pas si c’est parce que mon père policier a porté l’uniforme jusqu’à ce qu’il meure à trente-trois ans d’un interminable congé de maladie, mais je n’ai aucune attirance pour l’uniforme et ce qu’il représente.  Je me suis toujours définie comme pacifiste. Plus jeune, j’écrivais des odes à la paix sur Terre. Entendre les cris de mort et le sang qui gicle dans les jeux vidéo me donne envie de vomir. J’ai failli échouer mon cours d’histoire au cégep parce que je refusais de visionner les reconstitutions des guerres mondiales. Alors, aimer un représentant de la guerre, je vais passer mon tour.

Mais bon. Parfois, la vie abat ses pattes sur nos plans, les ratatine en petites boules et les lance dans le feu. C’est ce qui est arrivé le soir où j’ai rencontré un militaire, à qui je n’ai pas pu résister. Au lieu de m’emprisonner dans ma perception de l’armée (une gang de G.I. Joe pro-guerre), j’ai accepté, avec réticence, d’ouvrir mes yeux et mon cœur.

J’ai découvert tout un groupe d’amis fidèles qui avaient vécu le collège militaire : les étés à apprendre l’anglais, les cours de recrues, les trajets de plusieurs heures pour retourner voir leur famille pendant les longues fins de semaine. J’ai découvert des hommes, quelques femmes aussi, qui tenaient à leur carrière, qui étaient fiers de leurs diplômes, qui s’entraînaient et qui discutaient de voyages, de philosophie, de triathlon et du dernier concert de Robert Charlebois.

Avec le temps, j’ai vu ces militaires revenir d’Haïti ou de Bosnie avec leur béret bleu et leur fierté d’avoir aidé la démocratie à se tailler une place. Puis, j’ai vu la plupart d’entre eux prendre leur retraite des forces armées canadiennes pour continuer dans le milieu civil. Ils ont délaissé leur uniforme, mais ils ont l’armée et leurs souvenirs de militaires tatoués sur le cÅ“ur. Et parfois, aussi, sur l’avant-bras, sous les traits d’un coquelicot (fleur associée au “Jour du Souvenir”).

Mon militaire chéri est dans l’armée depuis ses seize ans. Il ne compte plus les marches forcées de treize kilomètres qu’il a dû réussir, chargé de cinquante-cinq kilos d’équipement. On déménage plus souvent qu’à notre tour, parfois tous les deux ou trois ans. Il a arrêté depuis longtemps le décompte des mois passés ailleurs qu’à la maison et des événements familiaux ratés pour « raisons opérationnelles ». « Engagez-vous», qu’ils disaient!

Bien sûr, il y a des avantages à être militaire : le salaire est stable et une fois les années d’entraînement passées, la sécurité d’emploi est enviable. Ils ont la chance de voyager pour des entraînements, des missions ou des mutations au Canada et à l’étranger. Avantage ultime : ça ne coûte pas cher de vêtements. Mais ça fait des cordes à linge monotones. 

En ce 11 novembre, de quoi ai-je le goût de me souvenir ?

mfmcQue l’uniforme n’est qu’un camouflage derrière lequel existent un individu et son histoire. Mon mari n’a jamais tiré sur personne. Il a entendu des tonnes de roquettes siffler au‑dessus de sa tête, mais n’a jamais reçu de balle. Il ne s’est pas battu à Vimy comme plusieurs de nos grands-pères ou de nos arrière-grands-pères, mais il contribue à la paix, à sa façon. La vie d’un militaire ne ressemble pas à Call of Duty, mais chaque homme et chaque femme qui endosse l’uniforme a quelque chose d’un héros.

La journée où j’ai rencontré mon homme, il m’a parlé des enfants qu’il rêvait d’avoir, de la relation stable qu’il espérait et de sa passion pour son travail. Au-delà de l’uniforme, ce qui m’a séduite, c’est l’humain. Et des humains en uniforme ou en civil, ça en prend plein pour faire grandir la paix et rendre le monde plus sécuritaire, plus humain.

Merci aux militaires de contribuer au maintien de la paix, et merci à leur famille de les soutenir.