Archives août 2020

Je ne t’en veux pas

Ce jour‑là, tout a basculé. Notre fille venait de s’endormir pour to

Ce jour‑là, tout a basculé. Notre fille venait de s’endormir pour toujours, tout doucement dans nos bras. Elle a quitté le monde terrestre pour rejoindre ce que l’on appelle le monde des anges. À ce qui paraît, tout est beau et doux là‑haut. Donc ça me rassure en tant que maman de savoir qu’elle est bien et en paix. 


Je veux juste que tu saches que je ne t’en veux pas. 


J’ai fini par accepter avec le temps qu’elle a eu un court chemin à faire auprès de nous, et que sa vie devait s’arrêter là. J’ai aussi compris, dès l’instant où l’événement a eu lieu, que c’était un accident. Ni toi, ni moi, ni papa n’aurions pu y changer quelque chose. Sa vie devait s’arrêter là. Il est évident que sur le coup, on se demande POURQUOI. Pourquoi est‑ce arrivé ? Pourquoi est‑ce que ça nous arrive ? Qu’est-ce qu’on a bien pu faire à la vie pour mériter ça ? Ce n’est pas une question de mérite, mais une question de temps dans une vie.


Je veux que tu saches que je ne t’en veux pas.


Parce que nous n’aurions pas pu changer sa destinée. Un accident, c’est imprévisible et ça ne s’explique tout simplement pas. Il y a des personnes aux vocabulaires dérogés qui ont sans doute atteint un sentiment déjà habité par la peine et l’incompréhension. Mais sache une chose : cela ne m’a jamais passé par l’esprit d’être en colère contre toi ou même d’avoir une certaine rancune. 


Je veux que tu saches que je ne t’en veux pas.


Je me souviens de ce jour où mon amoureux entre deux états d’âme voulait aller te serrer dans ses bras. À l’instant même, il avait oublié le sentiment qui l’habitait pour se préoccuper du tien, et le sentiment de pardon était déjà accompli. Il a su te dire qu’il ne t’en voulait pas une seule seconde, car c’était un accident. Il voulait que tu saches d’abord et avant tout que tu étais tout pardonné et que la rancune n’avait pas lieu d’être. 


Je veux que tu saches que je ne t’en veux pas.


Il y a de ses jours où je pense à toi et je me demande : comment tu vas ? Comment est‑ce que ça va dans ton cœur à toi ?


Je veux que tu saches que mon cœur de maman ne t’en veut pas. Ce jour‑là, personne ne s’y attendait, personne n’aurait voulu que cela se passe, mais c’est arrivé. Eh bien, personne ne peut changer le cours de l’histoire. J’espère pour toi que tu as le cœur plus léger aujourd’hui. 

J’espère que tu tomberas sur ces mots remplis d’amour et de douceur qui te sont dédiés. 

Tu seras toujours le bienvenu chez nous. 

Tu auras toujours une place bien spéciale et unique dans notre vie. 

Cette histoire nous aura unis et nous aura fait grandir.


Je veux juste que tu saches que je ne t’en veux pas

Avec tout mon amour,

Eva Staire

La nouvelle école

C’est la rentrée! Déjà en troisième année, cette fois dans u

C’est la rentrée! Déjà en troisième année, cette fois dans une nouvelle école…

Ça n’a pas été facile ces derniers mois. Il y a eu le déménagement et ses deuils à faire… puis les inquiétudes face au fait d’intégrer une nouvelle école. L’été a été rempli de beaucoup d’anticipation, de peurs, de scénarios imaginaires inquiétants, de nuits agitées.

Mais il a aussi été rempli d’histoires où on essayait de visualiser la possible nouvelle amie, l’enseignante trop cool, les jeux, les rires… essayer de chasser les peurs et de s’encourager, de se rassurer en se disant que tu te fais des amis facilement d’habitude, les profs t’aiment toujours, tu as toujours eu de bonnes notes, tu es débrouillarde. On a tellement essayé de se convaincre que ça irait.

Il y a deux semaines, tu as enfin pris ton courage à deux mains et tu es allée faire connaissance avec les enfants qui partagent notre ruelle. Si tu savais comme ça m’a soulagée de savoir que tu ne serais pas totalement seule le jour de la rentrée. Je fais ma forte, je te montre un visage positif et j’essaie du mieux que je peux de te faire regarder l’avenir et les épreuves positivement. Mais au fond de mon cœur, j’étais inquiète moi aussi… Je n’en ai jamais parlé, mais je dormais mal moi aussi, tu sais?

Malgré moi, parfois je t’imaginais rejoindre cet amas d’enfants hésitante et timide, assise toute seule, le cœur gros, au milieu des jeux des autres à la récréation. Les mamans ont toujours un peu peur que l’enfant qui mange seul soit le sien. On a toutes peur que même si on a acheté la plus belle boîte à lunch au monde, notre petit amour soit celui qui s’y enfonce le visage à l’heure du dîner pendant que les autres rigolent avec leurs amis.

C’est nouveau pour toi de devoir affronter autant d’inconnus à la fois. Même en maternelle, nous avons planifié les choses pour que tu y retrouves tes amies de la garderie, pour que tu connaisses déjà le quartier, que tu te sentes en sécurité et entourée. Je comprends tellement que toute cette nouveauté soit effrayante pour toi du haut de tes huit ans. Pour te dire vrai, j’ai peur aussi…

Voilà la journée de la rentrée. Je t’ai préparé un lunch spécial, je l’ai rempli de tellement de choses que tu aimes! Tu en rapporteras sûrement plus que la moitié tellement il y a de collations. C’est sûrement un peu ma façon d’essayer de compenser le stress et l’inquiétude, comme si les amandes enrobées de yogourt et les quelques fraises aromatisant ta bouteille d’eau pouvaient t’apporter le réconfort que je ne pourrai pas t’apporter pendant cette journée.

C’est l’heure. Nous quittons la maison et faisons, main dans la main, ce petit trajet que tu feras si souvent. Tu es heureuse et enthousiaste. Moi, j’ai secrètement le ventre noué. Arrivée devant l’école, tu retrouves avec joie ta nouvelle amie, rencontrée il y a quelques jours. C’est tellement rassurant de connaître quelqu’un avant d’entrer dans la cour. Je sais que derrière ton sourire, tu as un peu peur. Je me rends compte que tu as le même talent plate que moi : tu caches vraiment bien ta peur derrière ta façade enthousiaste. Je me demande si c’est une bonne ou une mauvaise chose que tu me ressembles déjà là-dessus…

Je sais que tu as peur, mais que tu fais tout en ton pouvoir pour ne pas laisser ta peur prendre toute la place. Je l’ai compris ce matin quand on se pratiquait à lacer tes nouveaux souliers pendant que tu répétais encore et encore que tu ne voulais pas faire rire de toi… On a encore de la difficulté avec ça et tu es déjà trop grande pour te sentir normale là-dedans. On pratiquait encore et encore pendant que mon café refroidissait sur le comptoir. Je sais bien qu’au fond, les lacets, tu t’en moques un peu ; c’était une façon de canaliser la peur d’affronter cette journée.

Comme j’aurais voulu repousser encore d’un jour, prendre le temps de maîtriser cette délicate opération qui n’est pas encore devenue automatique pour toi. J’aurais voulu me coller, écouter un film plate ensemble dans mon lit, boire mon café au soleil pendant que tu joues dans la ruelle. Mais non. Mon café refroidit pendant qu’on fait toutes les deux semblant que la maîtrise de la combinaison du lapin qui « fait le tour de l’arbre et entre dans le trou » est la vraie source de nos sentiments.

On arrive à l’école. Moi qui étais tellement inquiète, je te regarde quitter avec ta classe, pleine d’assurance. Tu ne t’es même pas retournée pour me lancer un petit regard d’inquiétude. Tu es partie comme si tu étais déjà dans ton élément, même si tu venais d’apprendre que cette nouvelle amie n’est finalement pas dans la même classe que toi. Je me souviens de la petite main de ta sœur dans la mienne au même âge, serrant un peu trop fort, du regard de panique quand nous avions compris que c’était l’heure de se quitter. Elle qui était d’habitude tellement autonome et indépendante, tellement plus que toi… Je m’attendais au même genre de moment avec toi… mais non. Tu es vraiment différente, surprenante parfois.

Les enfants grandissent tellement vite… tu es déjà si grande…

Souvent, j’ai l’impression que tu grandis plus vite que moi.

Marie-Eve Massé

 

Se reconstruire

Parfois, la vie nous amène sur des chemins que nous n’avions jamais pens

Parfois, la vie nous amène sur des chemins que nous n’avions jamais pensé emprunter. À 31 ans, ayant une vie de famille comblée, une petite fille de 3 ans et une autre petite merveille de prévue dans quelques semaines, me voilà confrontée à un tsunami…

En épargnant les détails de ma vie personnelle, les événements font que je dois me résigner : je serai maintenant une mère monoparentale et ma famille telle que je la connais n’existera plus…

Se trouver une force insoupçonnée est la seule issue possible pour survivre à cet ouragan que la vie t’impose. Se séparer, accoucher, s’occuper seule d’un nouveau-né et d’une petite fille, vendre sa maison, faire le deuil d’une famille conventionnelle ; tant d’événements qui bouleversent les plans. Tu te retrouves alors à la croisée des chemins ; te laisser porter par la vague et sombrer ou bien te relever et puiser au plus profond de toi pour trouver la force nécessaire d’affronter cet immense flot.

Même si je m’en croyais incapable, j’ai choisi la deuxième option ! J’ai puisé ma force dans les yeux de mes deux merveilles ; ils avaient besoin d’une maman solide sur qui s’appuyer pendant ces moments houleux, qui les ébranlaient inévitablement eux aussi !

Regarder vers l’avant, accepter les moments difficiles, être indulgente pendant les périodes de découragement, mais surtout, savoir s’aimer, se reconstruire, prendre son temps et avoir foi en l’avenir ! Voilà des étapes tellement importantes, qui sont parfois longues à franchir, mais par lesquelles tu te dois de passer.

Peu à peu, ta vie se replace, tu apprivoises ta nouvelle réalité et tu découvres que la vie peut être à nouveau belle et que parfois, certaines embûches ne sont pas mises sur ton chemin pour rien. Tu redécouvres les petits bonheurs de la vie, et tu les apprécies tellement davantage. Tu découvres la nouvelle femme que tu es devenue et tu en es fière ! Tu auras appris à compter davantage sur toi, tu seras maintenant en mesure d’effectuer certaines tâches habituellement dites plus « masculines » et ça te fera un bien énorme.

Après 2 ans, je peux maintenant affirmer que je suis fière de moi ! Fière de tout le chemin parcouru depuis ce fameux matin de juillet 2018 ! Fière de la force que j’ai pu trouver pour assurer une stabilité à mes enfants ! Fière d’avoir fait preuve d’une si grande résilience et d’avoir été en mesure de regarder vers l’avant, même lors des moments difficiles. Fière d’avoir un entourage tellement merveilleux qui m’a aidée lorsque même moi, je n’y croyais plus !

Alors à toi, la femme qui traverse une période que tu crois être incapable de traverser, tu en seras capable, crois-moi ! Rappelle-toi toujours que ta situation actuelle n’est pas la destination finale, avec du temps, le soleil brillera assurément à nouveau ! … Et ce jour-là, tu te rappelleras mon texte, tu y repenseras avec le sourire et tu seras tellement fière de la force dont tu as fait preuve et de tout le chemin que tu auras parcouru !

Sara Boies

À toi qui accueilleras ton premier trésor sous peu…

Ma belle amie, je perçois la fébrilité qui t’anime. Je peux ressentir

Ma belle amie, je perçois la fébrilité qui t’anime. Je peux ressentir ce mélange d’angoisse et de bonheur intense imminent simplement à te regarder…

Je veux te dire tant de choses ! Je t’en ai dit, déjà, et tu en as entendu assurément plus que nécessaire 😉, mais j’ai peur que tu oublies… Alors, je m’autorise ce billet, ce soir, pour jeter sur papier ces humbles conseils. Je souhaite qu’ils t’aident à traverser ce moment unique et tant attendu.

D’abord, dis‑toi que ces heures que tu t’apprêtes à vivre seront celles que tu prendras plaisir à raconter mille et une fois à toutes les femmes que tu côtoieras. Ces heures marqueront à jamais ton cÅ“ur de femme devenue, en une fraction de seconde, « maman Â». 🌷

Savoure chaque instant, profite de chaque seconde. Ces moments sont riches, même s’ils s’accompagnent de douleur. On m’a déjà dit que les douleurs associées à un accouchement ont un sens contrairement à celles occasionnées par une blessure ; elles t’aident à mettre au monde ton enfant ! Et ensuite, elles disparaissent ! On en saisit la portée à chaque contraction… ❤️

Aussi, dis‑toi que tu aideras ton fils à naître, car pour lui, c’est une grande aventure ! Vous ferez un travail d’équipe.

Visualise tous les moments que tu rêves de partager avec lui. Imagine‑le chez toi, chez tes amis, dans ta famille, au parc, sur son mur d’escalade… Tu verras, le temps passera à une vitesse folle !

Surtout, souviens‑toi du privilège immense que tu as : porter un enfant et l’accompagner pour la vie. Ça, c’est toute une chance, mais en t’écrivant ces lignes, je sais à quel point ton cÅ“ur est rempli de gratitude. 🌸 

Bref, j’ai entendu beaucoup de récits d’accouchements, mais j’ai si hâte d’entendre le tien. 🌷

Je te souhaite une rencontre marquante et remplie d’amour ! 

Je t’aime mon amie xxx

Karine Lamarche

Enseignante

Pas facile de vivre avec de l’anxiété !

Ma fille de 20 ans vit tout comme moi de l’anxiété. Nous avons le

Ma fille de 20 ans vit tout comme moi de l’anxiété. Nous avons le même diagnostic : anxiété généralisée.

Je la regarde, je l’observe et je me revois à son âge. Il y a tellement de similitudes entre nous deux que ça me fait parfois peur.

Pourtant, nos vies ont été si différentes sur tous les plans.

Pendant sa petite enfance, ma cocotte était une petite fille enjouée, joyeuse, sociable. Elle avait plein d’amis, elle était bien entourée et toujours occupée. Spectacles de danse et de chant auxquels elle invitait ses amis à participer. Vélo, patin, soccer, baignade. Elle était très active, tout comme ses frères.

Elle était rarement à la maison, trop occupée à vivre sa vie de petite fille. Sa vie sociale se déroulait très bien.

Par contre, sur le plan académique, c’était plus difficile. Orthophoniste, orthopédagogue, psychologue scolaire ont fait partie de son parcours. Elle devait toujours travailler plus fort que les autres pour y arriver. Plusieurs démarches ont été faites pour l’accompagner et la soutenir afin qu’elle puisse vivre des réussites. Malgré toutes les rencontres avec les spécialistes, jamais ils n’ont été capables de prononcer un diagnostic pour qu’elle puisse recevoir l’aide nécessaire. Et le secondaire est arrivé avec son lot de défis.

Puis vers l’âge de 15 ans, tout a basculé. Elle a fait une crise d’épilepsie à la maison. En réalité, elle en a fait deux en moins de 15 minutes. On ne savait pas ce qui se passait. J’ai eu la peur de ma vie. Diagnostic : épilepsie juvénile. 

Le neurologue lui a prescrit une médication adaptée à sa nouvelle condition. Mais plus le temps passait, plus je voyais ma fille s’engouffrer dans un tourbillon de peur, d’anxiété et de souffrance émotionnelle. 

Elle ne voulait plus prendre l’autobus scolaire le matin, car les autres jeunes la regardaient défiler dans l’allée pour se trouver une place. Elle craignait le jugement des autres. Elle avait peur de leur regard posé sur elle. Elle voulait passer inaperçue. 

Elle se plaignait de toutes sortes de maux pour éviter d’aller à l’école. 

Elle avait peur de faire une crise d’épilepsie et que tout le monde la voie dans cet état. 

Elle a arrêté de jouer au soccer, car elle avait perdu confiance en elle. Et elle s’imaginait que ses coéquipières la trouvaient poche.

Elle s’isolait de plus en plus et refusait les invitations de ses amis. Elle restait dans sa chambre, seule, à vivre toutes ces émotions qui bouleversaient son quotidien, qui chamboulaient sa vie d’adolescente.

Je ne la reconnaissais plus. Ni son père ni les autres membres de la famille.

Nous avons pris rendez-vous avec son médecin de famille, nous avons aussi consulté de nouveau le neurologue et il nous a appris que 5 % des gens qui prenaient ce médicament avaient développé des symptômes de dépression…

Alors, changez sa médication au PC, monsieur le docteur ! Je veux que ma fille retrouve sa joie de vivre.

Mais l’autre médicament avait aussi des effets secondaires. Prise de poids, perte de cheveux, peau sèche, sueurs nocturnes… rien pour aider une jeune fille.

Elle a décidé de lâcher l’école en quatrième secondaire. Ma cocotte n’arrivait plus à gérer son anxiété et ses difficultés scolaires.

L’anxiété s’est de plus en plus infiltrée dans son quotidien. Elle avait des idées noires. Elle a commencé à prendre des antidépresseurs. J’avais inscrit des numéros de téléphone, des sites Internet sur le frigo, juste au cas où. J’ai aussi appelé au CLSC. Ils lui proposaient une thérapie pour les 18 à 25 ans. Elle n’a pas voulu y participer.

Le retour à l’école ne s’est jamais fait, du moins jusqu’à maintenant. Elle a eu un emploi pendant près d’un an. Elle travaillait avec son frère jumeau. Mais quand celui‑ci a quitté cet emploi pour entreprendre une formation, son anxiété a augmenté et elle a quitté son travail.

Elle a 20 ans. Elle ne réussit pas à trouver ce qui la passionne. Pourtant, elle a plein de potentiel dans plusieurs domaines.

Elle adore la mode, la décoration, elle est très créative. Elle fait le toilettage de notre chien et elle est très habile. Elle est capable d’apprendre d’autres langues assez facilement. Elle aime l’histoire, l’architecture… Elle a une très bonne écoute, une belle empathie et plein de bienveillance. Elle est une jeune femme autonome, organisée, mature et responsable. Mais quand je lui nomme toutes ses qualités, elle ne me croit pas. 

Depuis quelques mois, elle va bien. Elle va mieux. Elle se questionne, réfléchit à son avenir. Son anxiété est toujours présente, mais elle la gère mieux. Parfois, elle vient encore me réveiller la nuit, car son anxiété l’empêche de trouver le sommeil. Son hamster lui raconte des histoires qui n’arriveront sûrement jamais. Je les connais ces petites bêtes, alors je peux l’aider. Mais pas toujours ! 

Je lui souhaite de trouver son chemin, celui qui la guidera vers le monde des adultes. Sa route sera différente des autres, mais elle va y arriver, j’en suis certaine.

Aie confiance en toi ma grande !

Line Ferraro 

Ma petite qu̻te РTexte: Julie De Pessemier

Tu étais mon amie parce que tu étais gentille avec moi. Tu me partageais

Tu étais mon amie parce que tu étais gentille avec moi. Tu me partageais tes Barbies et ta belle Corvette rose. On s’amusait dans ton sous-sol, on se déguisait avec le vieux linge du garde-robe de cèdre et on riait. On préparait des spectacles interminables qu’on présentait à ta mère, qui y assistait sûrement bien malgré elle, en souriant et en finissant par nous ovationner. Je n’avais même pas remarqué que parfois, tu avais de la misère à attacher le dernier bouton de ton pantalon. J’étais bien trop occupée à m’amuser avec toi.

Puis, à l’école, il y en a un qui a murmuré « la grosse » dans un chuchotement non assumé. J’ai réalisé qu’on était bien différentes ; que les camarades pouvaient être méchants. Toi, c’était ça et moi, eh bien j’étais le champ de fraises. Même si c’est loin derrière, que ça n’a pas été dit très souvent, les souvenirs restent et blessent encore.

S’effacer en se laissant pousser un toupet qu’on traîne devant ses yeux comme un rideau qu’on peut tasser pour entrevoir le monde, baisser la tête le plus souvent possible afin d’éviter de présenter ta fleuraison printanière sur tes joues, attirer le moins de regards possible en étant silencieuse et petite. Je voulais absolument éviter d’être la cible. J’ai passablement réussi.

Puis, le printemps s’est tranquillement tassé de mon visage et j’ai pu attacher mon toupet. J’ai découvert que j’avais de jolis yeux. J’ai cessé d’aplatir mes cheveux au fer à repasser et j’ai accepté ma tignasse frisée. J’ai eu mon premier chum qui m’a trouvée belle.

Me sentir belle et bien dans ma peau est une longue quête. À 25 ans, je défendais la beauté naturelle, je prônais le « accepte‑toi comme tu es » avec mes seins fermes et droits, ayant pour seuls plis dans mon visage mes fossettes. Et que dire de ma chevelure dorée !

À chacun sa propre définition de la beauté, à chacun sa propre quête. Pour ma part, à 37 ans, je n’accepte pas les rides qui décorent mon front. Je compte les rayons de soleil qui entourent mes yeux, et que dire de mon gris chat qu’arborent mes tempes. Je n’ai plus le même discours qu’à 25 ans. Pour me sentir belle et bien dans ma peau, je dois camoufler ce qui me dérange. Je ne juge personne dans ces choix, mais moi, si je pouvais me le permettre, je remplirais les sillons qui se creusent hypocritement sur mon visage à chaque éclat de rire. 

Julie De Pessemier

Maman a paniqué !

Partage du livre de Samuel

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Partage du livre de Samuel

Ouf ! J’ai eu la peur de ma vie aujourd’hui. Pour la première fois, mon champion, tu as perdu connaissance ou tu as fait une chute de pression, tout est encore mélangé dans ma tête.

Mon dieu, je ne sais pas comment tu as fait pour ne pas te blesser, mais tu es tombé sur le béton comme une feuille.

Pour la première fois de ma vie, j’ai paniqué… quand je t’ai pris par terre et que j’ai senti ton corps mou… j’ai crié à ton papa « ANDRÉ ! Viens vite… » Quand je dis « André », tu le sais que c’est d’une grande importance et cela t’a plutôt stressé et fait ressentir ma propre peur. Tu as pleuré à cause de moi, car je t’ai fait peur par ma réaction. Tu m’as ensuite demandé : « Pourquoi, maman, tu as eu peur ? ».

Tout s’est passé si vite quelques fractions de seconde pour toi et pour moi.

Je t’ai expliqué que ma réaction est venue de la peur provoquée par la sensation de ton corps mou dans mes bras. En fait, quand j’y repense, ces quelques secondes m’ont paru une éternité. La raison pour laquelle j’ai paniqué et que j’ai appelé ton papa… je crois que mon cerveau a pris le dessus et s’est mis à imaginer le plus « bad » des scénarios. C’est fou, et cela, en quelques secondes seulement.

Ouf ! Tu es resté collé dans mes bras en position fÅ“tale. J’ai pris une grande respiration et mon calme de maman forte est revenu. Je t’ai dit : « Tout est ok, je t’aime tout va bien… » Je t’ai sécurisé et par le fait même, je me suis sécurisé moi aussi.

J’ai réalisé que c’est ma réaction qui t’a fait plus peur qu’autre chose au début, car tu n’avais pas eu le temps de réaliser ce qui s’était passé.

Ton retour à la réalité, ç’a été de voir ta maman qui appelait ton papa en panique. J’ai continué de te coller, de te bercer un bon moment. J’ai vu dans ton regard la peur de l’inconnu, plusieurs questionnements se forgeaient dans ton esprit et tu m’as demandé :

« Maman, est-ce que cela peut m’arriver encore ? »

« Pourquoi cela m’est arrivé ? »

Tant de questions auxquelles je ne pouvais pas répondre avec certitude.

On a ensuite observé ton corps et on n’a vu aucune égratignure (rien). Tu étais tombé sur le béton et tu m’as dit que tes anges t’avaient protégé (hé oui, les anges font partie de nos vies. Honnêtement, je me demande comment tu as fait pour n’avoir aucune égratignure après une chute pareille. C’est comme si tu étais tombé sur un matelas).

Ensuite, tu as eu envie de m’expliquer.

Mon dieu, c’est incroyable à quel point tu te connais. Tu m’as décrit dans les moindres détails tout ce que tu venais de vivre dans ton corps. Ta vision a commencé à s’embrouiller avec des picots noirs devant tes yeux. Tu n’as pas eu le temps de me demander ce qui se passait. Ensuite, tu t’es senti faible et lorsque tu as ouvert les yeux, tu te demandais ce qui s’était passé puisque ton dernier souvenir était que tu étais debout.

Je me suis alors questionnée à savoir si tu avais bien mangé ou si tu étais bien hydraté. Tu venais tout juste de sortir dehors, donc tu n’avais pas été exposé longtemps au soleil. Vous savez, quand on remet tout en question pour essayer de comprendre, mais sans aucune réponse ni certitude. Maman fait de temps en temps des chutes de pression (est-ce que cela pourrait avoir un lien ?). Bien sûr, nous serons à l’affût dorénavant. Je t’ai expliqué ce que je faisais quand ça m’arrivait. À suivre…

Merci mon trésor, d’être dans ma VIE !

Je t’aime plus que tout au monde… je te le dis régulièrement, peut-être même trop, mais tu ne t’en plains pas. J’ai vu qu’en une seconde, tout peut complètement basculer.

Mon dieu que je suis heureuse d’avoir ton papa près de moi pour me sécuriser. Même en étant adulte, notre passé nous rattrape quand on vit des situations qui ramènent nos mémoires du passé.

Je trippe sur mon travail, mais pour être honnête, je suis le genre de femme qui aimerait être maman à 100 %. J’ai déjà beaucoup de chance de travailler de la maison et de te voir grandir. Je travaille très fort pour la compagnie et je suis loin de m’en plaindre, mais quelquefois, je suis moins présente et ce n’est pas toujours évident pour mon cÅ“ur de maman.

Avez-vous déjà vécu ce type de situation qui vous a mis tout à l’envers ?

Une situation qui peut paraître après coup pas aussi grave que vous vous l’étiez imaginée, mais qui vous a ramené à l’essentiel.

Partagez‑la avec nous si le cœur vous en dit.

Eugénie Miron

Le retour de la routine

Le retour à la routine

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Le retour à la routine

On le sait tous, le retour à l’école est synonyme du retour à la routine. On le sait aussi : ce n’est pas toujours facile de jongler avec tout ce qui va avec. Personnellement, j’aime être organisée, savoir où je m’en vais et être à temps. Je retourne au travail après un an de congé de maternité et avec un bébé de plus à gérer. Je tiens à ce que ça se passe bien et j’ai donc réfléchi à ce que j’aurais à faire pour que le retour se fasse positivement. Voici un résumé des trucs que j’ai acquis au fil du temps pour faciliter mon quotidien et qui j’espère, me serviront encore cette année.

La gestion du temps le matin

On le sait tous, le temps est parfois notre plus grand ennemi, surtout quand on est pressé. On pense que tout va bien puis pouf, on fait face à un imprévu. Bien qu’il m’arrive encore de me faire avoir, voici ce qui fonctionne généralement pour moi : j’essaie d’estimer le temps nécessaire pour tout faire, puis j’ajoute dix minutes. Pourquoi ajouter dix minutes ? Parce que bien souvent, mon deuxième va faire un dégât ou mon bébé va salir sa couche quelques minutes après que je l’ai changée. On ne peut pas prévoir l’imprévisible, mais on peut quand même essayer d’améliorer notre sort.

Pour gagner du temps, j’essaie aussi de préparer quelques petites choses la veille. Je demande à mes enfants de choisir et de sortir leurs vêtements pour le lendemain. Je prépare les verres de lait et je mets le café dans la cafetière. Ça peut paraître anodin, mais ces petits gestes peuvent parfois faire une différence.

Les lunchs

J’avoue que je déteste faire les lunchs. C’est plate et je dois en faire environ 600 par année. Mon truc pour alléger mes souffrances : je prépare tous les à-côtés le dimanche, et ce, pour la semaine au complet. Je coupe les légumes et les fruits, je mets du yogourt et des craquelins dans des petits plats, je fais cuire des muffins. Je sais qu’on ne peut pas tous faire ça par manque d’espace dans le frigo mais ici, mon frigo du sous-sol sert principalement à ça. Ça me prend une heure ou deux et après, c’est fait.

Un autre truc pour gagner du temps en lien avec les lunchs : je prépare les boîtes à lunch le soir. Il ne me reste plus qu’à mettre un bloc réfrigérant dedans le matin (et à faire chauffer les thermos quand mes cocos mangent des repas chauds). Ici, pour motiver les garçons, j’ai décidé que le premier à avoir complété correctement sa routine peut sortir les boîtes à lunch du frigo. L’art de transformer une tache en privilège !

Les leçons et les devoirs

En tant qu’enseignante, je me permets de vous donner ce conseil : laissez un peu de temps à vos enfants pour décompresser le soir en arrivant, avant de vous attaquer aux devoirs et aux leçons. Si vous le pouvez, prenez aussi ce temps pour relaxer. Nous accumulons tous un petit lot de fatigue et de stress au cours de la journée. Prendre quelques minutes pour respirer ne fait jamais de tort. Ça vous permettra par la suite d’effectuer le travail à faire ensemble, dans une ambiance plus calme et harmonieuse. J’ai pris cette habitude et croyez-moi, c’est beaucoup plus efficace de travailler avec un enfant reposé qu’avec un enfant bousculé et stressé par sa journée.

En soirée

Après le souper, je vous suggère de répartir les tâches avec votre conjoint. Quand tout le monde sait ce qu’il a à faire, c’est plus simple et plus efficace. Mon chum s’occupe de la vaisselle et du nettoyage de la cuisine alors que je gère généralement les bains et les douches des plus petits. Parlant de douches, je ne sais pas si c’est partout comme ça mais ici, c’est comme une guerre. Mes deux plus vieux se chicanent toujours parce qu’ils ne veulent pas aller se laver en premier ou ils essaient de gagner du temps avant d’y aller. Il y a donc maintenant une règle : c’est chacun son tour à être le premier et à 18 h 45, on entre dans la douche à moins d’être victime d’une attaque nucléaire.

Bien entendu, je n’ai pas la science infuse. Ces astuces me conviennent, mais elles ne sont peut-être pas adaptées à votre quotidien. J’ose quand même penser qu’elles sauront vous être utiles. Bonne chance et bonne rentrée !

Caroline Girard

Crier contre un enfant de 4 ans

Un adulte a crié contre mon fils de 4 ans lors de son dernier entraî

Un adulte a crié contre mon fils de 4 ans lors de son dernier entraînement de soccer. Oui, contre un enfant de 4 ans. Cette histoire se termine bien, mais elle me fait réfléchir.

D’entrée de jeu, je dois vous mettre en contexte en toute transparence. Notre fils a énormément d’énergie et son principal défi est de gérer ses émotions qui peuvent être fortes et l’envahir. On travaille très fort depuis longtemps avec lui pour l’outiller. Il a tellement fait de chemin depuis son terrible two ! Les crises sont moins fréquentes, passent plus vite, il connaît ses trucs, les utilise de plus en plus par lui‑même, verbalise bien, fait de la méditation. Bref, c’est un processus qui n’est pas terminé, mais il fait de gros efforts et évolue super bien ! Je pourrais aussi vous énumérer ses mille qualités qui font de lui un enfant génial, mais ce n’est pas le sujet du jour.

Il aime beaucoup le soccer et est capable de bien faire toutes les activités, d’encourager ses amis et d’être très positif. Par contre, il peut également se fâcher quand c’est plus difficile et être brusque avec les autres enfants en les poussant, par exemple. Mon mari et moi connaissons bien notre fils. Nous ne sommes pas du genre à idéaliser nos enfants. On est tout à fait en mesure de voir leurs merveilleuses qualités, mais aussi les défauts qu’ils doivent travailler. Nous sommes donc très présents et attentifs lors de ses entraînements. Nous intervenons à partir des lignes de côté et il nous arrive même de le retirer lorsque c’est nécessaire. On essaie de trouver un juste milieu entre laisser son entraîneur (un ado qui apprend lui aussi) faire son travail et ses interventions, et ne pas laisser notre fils déborder ou exagérer. J’ai même pris la peine de vérifier auprès de l’entraîneur qu’il était à l’aise avec notre approche, lui demandant s’il préférait qu’on intervienne moins ou, au contraire, qu’on intervienne plus. L’équilibre est atteint sur ce point.

Ceci étant dit, lors du dernier entraînement, je marchais avec notre plus jeune pour rejoindre mon mari. Nous étions de l’autre côté du terrain voisin lorsque j’ai entendu un homme crier. En m’approchant et en voyant mon mari réagir, j’ai réalisé que cet homme criait contre mon fils de 4 ans. Il a crié beaucoup, contre mon mari et contre moi aussi. « Vas-tu arrêter de pousser! » Il a entre autres dit (crié) que notre fils était mal élevé. Quand je lui ai fait remarquer qu’on l’entendait du terrain voisin, sa réponse a été « J’espère ben ! » tout aussi fort. La discussion n’était pas possible, on était les pires parents, on ne faisait rien, alors qu’il nous a vus intervenir plusieurs fois depuis le début de la saison. Sa conjointe est venue nous parler. Nous avons compris que leur fils ne voulait plus venir au soccer parce qu’il en avait assez que le nôtre le pousse.

Je disais que l’histoire se terminait bien parce qu’en allant leur reparler vers la fin de la pratique, ils étaient tous deux visiblement très chamboulés par l’événement et le père s’est excusé plusieurs fois. Nous avons pu discuter.

Je comprends que ça nous chavire et nous prenne aux tripes quand il est question de nos enfants. Je tremblais de tout mon corps quand j’ai entendu cet homme crier contre mon garçon. Je peux donc imaginer à quel point ça leur brise le cœur d’entendre leur petit bonhomme leur dire qu’il ne veut pas revenir au soccer parce qu’un autre garçon le pousse. On est super sensibles à ça, c’est justement pourquoi on travaille autant ce point avec notre fils, parce qu’on est conscients de l’impact que ça peut avoir sur les autres.

Mais crier contre un enfant de 4 ans ne peut jamais être la solution. Aller en discuter avec ses parents, avec l’entraîneur, avec l’organisation. Plusieurs options sont possibles avant de se rendre là.

Cet homme a fait exactement ce qu’on essaie d’enseigner à notre enfant à ne pas faire : écraser les autres. Ce n’était pas intentionnel et je crois qu’il a été suffisamment secoué pour ne pas le refaire. J’aurais été bouleversée aussi si j’avais vu mon fils se faire pousser par un autre et en être tout à l’envers.

Cet épisode me fait réfléchir. On se transforme en lion quand nos enfants souffrent et vivent des difficultés. C’est tout à fait normal et sain. Mais il ne faut pas oublier que les autres sont aussi des enfants, qu’ils apprennent tous. Surtout, nous ne connaissons pas leur histoire et le jugement est trop facile. Leur ai‑je dit que leur fils ne savait pas s’affirmer parce qu’ils le surprotégeaient ? Bien sûr que non, parce que je n’en sais rien ! Peut-être que c’est un grand timide et que de venir au soccer est une victoire en soi. Peut-être qu’il n’en est rien et que l’épisode avec mon fils l’a simplement ébranlé, ce qui serait tout à fait humain. Même si ce garçon avait de la difficulté à s’affirmer, ce serait son défi à lui et ça n’enlèverait en rien le fait que le défi du mien est d’être plus doux et à l’écoute des autres. Mais je ne le sais pas, je ne juge donc pas ses parents.

Cet événement se termine bien. Mon fils n’en a pas été traumatisé, nous avons pu nous reparler calmement et je crois que nous avons tous appris de ça.

Par contre, je crains de revivre ou d’être témoin de ce genre de comportement à nouveau.

N’oublions pas que ce sont des enfants. Avec leur histoire, leur parcours et leurs défis. Comment vous sentiriez-vous si un autre parent s’en prenait à ce que vous avez de plus précieux ? Même si une situation difficile que vit notre petit nous remue le cœur, écraser ou intimider un autre enfant ne peut jamais être une option. Jamais. Ce sont des enfants.

Jessica Archambault

Le retour aux études !

J’en ai souvent lu des histoires de mamans qui effectuent un retour aux Ã

J’en ai souvent lu des histoires de mamans qui effectuent un retour aux études avec de jeunes enfants, qui trouvent la conciliation étude-famille difficile et qui en arrachent pour y arriver. Je me disais que cela ne devait pas être si difficile, avec une bonne organisation. Après tout, moi dans la vie, j’aime ça organiser des choses, faire des listes, des calendriers avec tout plein de couleurs thématiques et mettre des post-it partout… donc je devrais y arriver facilement, non ?

Mais attends… je viens de déménager dans une autre province, sans famille ni amis, avec mon amoureux qui commence un nouveau travail et mes trois filles de 1, 3 et 5 ans… d’autant plus que ça fait 12 ans que je n’ai pas fait d’études… peut-être que ce n’est pas le meilleur timing ? Moment de réflexion intense…

Allez, je m’inscris !

Avec fébrilité, j’organise donc en différents cartables les premiers documents que je reçois par courrier (parce qu’avec de jeunes enfants à la maison, j’opte pour les cours à distance). Je me fais un méga calendrier contenant toutes les dates de remise des travaux et des examens prévus. Je me prévois des horaires d’études. Je déborde de bonne volonté et d’enthousiasme. Je suis prête !

Les cours débutent, et BAM !  

Jamais. Jamais je n’aurais pu imaginer combien la conciliation entre faire des études universitaires et assurer la survie de petits humains en constante quête d’attention pouvait être aussi difficile.

En toute franchise, j’étais bien naïve de croire que j’allais pouvoir travailler efficacement durant la sieste des enfants. Encore plus naïve de croire qu’à la fin de la journée, quand tout le monde serait enfin couché, j’allais encore être motivée et capable de travailler des heures durant….

Pire encore, j’ai découvert à ce moment-là un côté de moi dont j’ignorais encore l’existence : j’ai réalisé que j’étais maître dans l’art de la procrastination, mais que j’étais complètement incapable d’être productive et efficace sous pression… deux aspects assez incompatibles !

J’ai donc voulu abandonner une fois, puis deux, puis trois. Probablement plus, sans vraiment l’avouer. Mon chum m’encourage et me motive ; une chance que je l’ai, lui ! Et vous savez quoi ? Je continue, trois ans plus tard. Mon parcours est plus long que celui de tout le monde, j’accumule les reports de date de fin de cours, mais j’y arrive. J’ai quelques cheveux blancs qui me rappellent que mon parcours n’est pas toujours facile, mais qu’il en vaut la peine !

Alors, à toutes les mamans qui sont dans une situation semblable, vous avez toute mon admiration. Pour celles qui n’osent pas retourner aux études ou qui se questionnent, foncez ! Sachez qu’il n’y a jamais de « bon » ou de « mauvais » moment pour se lancer.

On en sort (presque) indemne ! 😉

Andrée-Anne Courchesne

À toi, mon fils anxieux

Depuis ta naissance, tu as toujours été un petit garçon enjoué, drôle

Depuis ta naissance, tu as toujours été un petit garçon enjoué, drôle et qui vit sa vie au jour le jour. Par contre, depuis un an, les choses ont changé. Je ne sais pas si c’est le fait de devenir grand frère ou simplement parce que tu as commencé l’école, mais quelque chose semble s’être brisé en toi.

Au début, les changements ont été subtils. Tu avais parfois de la difficulté à t’endormir le soir. Peu à peu, ton enseignante m’a fait remarquer qu’il t’arrivait de pleurer en classe. Tu avais peur de ne pas réussir une tâche ou simplement peur d’oublier ta boîte à lunch et que je sois fâchée. Tu n’arrivais plus à te concentrer sans avoir tes doigts ou ton chandail dans la bouche. J’ai essayé de te rassurer du mieux que je le pouvais et je t’ai fait savoir que j’étais toujours à ton écoute si tu voulais me parler.

Puis au mois de mars, le confinement a débuté. Tu semblais heureux de rester à la maison avec moi pour travailler, de pouvoir passer du temps avec tes frères. Un jour, pourtant, tu as commencé à me dire que tu avais mal au cÅ“ur. Pas comme des nausées, plus comme si ton cÅ“ur se serrait. Tu m’as dit que la douleur était souvent présente du matin au soir. Tu as commencé à te questionner ou à aborder des sujets beaucoup trop sérieux pour ton âge : « Si j’attrape le coronavirus, vais‑je mourir ? ». « Si je me ronge les ongles, est‑ce que je peux perdre mon doigt ? ». « Maman, je ne veux pas que tu meures ! ».

Voilà maintenant trois semaines que tu me parles de ta gorge qui se serre. « Maman, je ne peux plus respirer ». Tu m’as même appelée la semaine passée pour t’aider à te calmer lors de ton séjour chez tes grands-parents. Je trouve tout ça tellement difficile ! Je voudrais tant être capable de te rassurer assez pour que tu recommences à vivre comme un enfant de six ans. J’en fais de l’insomnie. Qu’ai‑je fait ou dit pour que ça arrive ? Suis‑je une bonne mère pour toi ?

Depuis ton retour à la maison, j’essaie d’être plus calme. Je prends du temps pour toi, je te serre davantage dans mes bras. J’essaie de te faire rire, de rendre ta vie plus douce, plus légère. Je fais tout le nécessaire pour que tu arrives à maîtriser tes peurs. Une chose est claire : sache, mon fils, que je t’aime et que je ne te laisserai jamais tomber.

Caroline Girard