Ça ne doit pas être facile dans ta tête.
Je me fais dire, très souvent, que dans ma tête, ça n’a pas l’air facile. Que je suis compliquée, que j’aime ça quand ma vie n’est pas simple, que je suis difficile à suivre. Bref, vous voyez un peu le genre!
Bien vous savez quoi? En effet, ce n’est pas facile. Parfois, j’ai l’impression que je suis atteinte de la maladie du « je suis incapable de me brancher ». J’ai même appelé Hydro‑Québec pour voir si j’étais sur le bon réseau. S’il y a une défectuosité sur ma ligne d’électricité, mais tout est beau. Le problème ne vient pas de là.
J’ai souvent jeté la faute sur « je suis Gémeaux, c’est pour ça que je change d’idées comme de bobettes ». On va se le dire, peu importe le signe astrologique que j’aurais, mon problème serait toujours existant.
Je ne sais pas si je suis la seule de ce monde (bon, au fait, je sais qu’on est au moins deux comme ça) à ne jamais être certaine de son choix, à toujours vouloir changer ce que j’ai (sauf mon chum et mes enfants ouf!)
Je m’explique : mon problème vient souvent des décisions très importantes de ma vie. MAIS surtout de mes emplois. J’ai beaucoup de difficulté à rester en place. Si je pense à long terme, je panique. Soit que je trouve que ce n’est pas assez payant. Soit que j’essaie de concevoir que je pourrais passer ma vie là et que je trouve qu’elle n’évoluera pas si j’y reste à tout jamais. Soit je capote en pensant que ma routine du soir sera épouvantable si j’ai un travail de bureau, que je fais du 8 à 4, que je ne vois pas mes enfants comme bon me semble.
J’ai pensé être maman au foyer, mais je réalise que ce n’est pas pour moi. Les sacrifices qui viennent avec ce métier ne m’intéressent pas. 1— Ne pas avoir de salaire, je panique déjà. 2— Mon cerveau ne toffera pas la run. Je ne juge en aucun cas toutes les mamans à la maison, je vous admire! Mais probablement qu’on devra m’interner si MOI, Karine Larouche, je reste en tout temps chez moi. Imaginez comment le mode spin serait activé!
Donc, me v’là dans mille et un projets. J’embarque dans tout plein de trucs pour faire de l’argent (je rêve grand). Ensuite, je réalise que je ne suis pas bien là-dedans, donc encore une fois j’abandonne. Par après, je me réveille en croyant que je pourrais travailler de la maison, puis quelques heures plus tard, je m’ennuie de mon travail (je suis en congé de maternité) et j’ai hâte d’y retourner.
Tout ça vient avec son lot de questions quotidiennes. Mon cerveau est une grande marmite qui fonctionne en permanence. Le feu est toujours à high. Le pire est que j’adore ce que je fais les deux premiers mois et ensuite, je commence à trouver tous les défauts possibles. On dirait que je ne suis bien nulle part. Peut-être que c’est tout simplement un trop‑plein d’angoisse?
Ouin, j’ai bien mal à la tête à force de me poser trop de questions, qui parfois n’ont même pas lieu d’être.
Je me demande si je suis la seule dont son cerveau ne se met jamais à off? Est-ce qu’un jour, j’arrêterai de me chercher? Est-ce que c’est la peur de l’avenir qui me fait girouetter (je ne crois que ce mot existe, mais je l’aime bien) comme ça? Parce qu’à force de vouloir le mieux, j’ai l’impression que je fais toujours pire.
Maintenant, il ne me reste qu’un conseil à donner à mes proches : ne tentez jamais de me comprendre, vous aurez des migraines!
Karine Larouche