Un an sans magasinage
En septembre 2016, je me suis lancé un défi : ne pas m’acheter de vêtements pendant un an. Voici le bilan de cette année : je suis fière d’annoncer que j’ai réussi (j’ai dû acheter des bottines seulement) !
Franchement, cela n’a pas été si difficile et cette année m’a beaucoup amenée à réfléchir sur notre consommation, alors si vous êtes une fashion victim, vous n’aimerez pas ces lignes !
Mon défi a été poussé par ma démarche (presque) zéro déchet. Je veux réduire au minimum mes déchets pour mon bien, celui de mes enfants et de la planète. Je me suis demandé où allaient tous ces vêtements bon marché qui, après trois lavages, ont perdu de leur éclat, leur élasticité ou leur forme. Certains sont réutilisés (vive les friperies, le seconde main ou le recyclage !), mais malheureusement pas tous. Saviez-vous que le temps de décomposition du textile pouvait aller de 100 à 500 ans ? En ouvrant mon garde-robe, j’ai réalisé que j’avais beaucoup de vêtements, trop et surtout, des vêtements que je ne mettais plus. J’ai réalisé que malgré cette panoplie de tissus entassée dans mes tiroirs, la société de consommation me vendait l’idée que j’en avais encore besoin, toujours et encore plus. Le dernier t-shirt avec un motif à la mode, un énième jeans légèrement plus bleu que les autres… Les prix parfois attrayants de certains habits bon marché nous poussent à acheter sans faire la distinction entre le besoin et le désir.
Je suis arrivée à un constat un peu alarmant : j’avais trop de vêtements, soit inutiles, soit de mauvaise qualité, fabriqués dans des conditions malsaines, utilisant des teintures et des produits chimiques. Avec tout ce que j’avais dans mon garde-robe, je pouvais tenir deux mois sans faire le lavage ! J’ai fait le tri, et j’ai redécouvert des morceaux oubliés. J’ai aussi transformé quelques pièces, je me débrouille assez bien avec la machine à coudre, alors c’est facile de transformer une robe de grossesse en joli chemisier. J’avais besoin de shorts cet été, j’ai simplement coupé une paire de jeans démodée pour en faire un short court tendance. En trouvant des astuces, j’ai pu modifier quelques habits, en les customisant ou en ajoutant un accessoire, en réparant ou en rapetissant. Je me suis aussi lancée dans des travaux de couture plus élaborés, ce qui m’a donné la fierté de porter quelque chose que j’ai réalisé avec mes dix doigts et qui est totalement unique !
Dès que je me promenais en ville et que je regardais une vitrine, je me posais la question devant un joli top argenté : est-ce que j’en ai vraiment besoin ? Et puis je réalisais que j’en avais un dans le même genre, alors pourquoi en acheter un nouveau ? Pour le moment, je n’ai besoin de rien, je réussis à m’habiller. Je retournerai magasiner, mais ma démarche sera différente. Je vais chercher à optimiser mes achats, à pouvoir mixer et créer plusieurs styles avec un seul morceau, à acheter des vêtements mi-saison, à acheter de la qualité pour que ça dure plus longtemps, à faire la liste de ce que j’ai besoin et à me tenir à cette liste. Je pense que c’est possible de se faire plaisir en faisant aussi attention à notre façon de consommer.
Gabie Demers