Vite : un mot à bannir!

Vite, on doit partir!

Vite, il faut préparer le repas!

Vite, j’ai besoin de la salle de bain!

Vite! Vite! Vite!

Coudonc, on le dit donc bien souvent ce mot‑là?

Aidez-moi à faire du ménage!

Aidez-moi à tout ranger, c’est toujours en désordre ici! Vous sortez tout et ne serrez rien!

Coudonc, rien ne va?

Allez, on sort!

Hop on bouge! On a du temps, là!

On va patiner? On va glisser? Je sais, on va marcher! On apportera un lunch! Il fait moins trente? Et alors? Ah… Vous voulez relaxer… Ok…

Tape du pied. Fais le clown. Cherche de l’attention. Bougonne. Personne ne réagit!

–          Coudonc, vous êtes tous fâchés?

–          Non, on relaxe, nous.

–          Ah. Ok… Mais on aurait le temps de faire quelque chose là là!

C’est plate! La journée ne passe pas vite! Je vais faire du lavage. Ah, il est déjà fait. Je vais faire à manger… Heum… Moi? Non, n’exagère pas, tu détestes ça.

Pourquoi tout le monde est dépressif? Êtes-vous malades? Ça va mal à l’école? Au travail? Parlez-moi, quelqu’un!

–          Non maman, on relaxe. C’est toi qui bouges tout le temps! C’est toi qui n’apprends pas à relaxer.

Moi? Oh…

On blâme souvent (toujours) les enfants d’être hyperactifs. Et si c’était nous, les parents, qui l’étions?

Vite je veux ci, vite je veux ça! Allez, tout le monde, on doit faire une activité en famille, on a du temps aujourd’hui, pas demain! Vite, nettoie ta chambre, elle est sale! Mais sale pour qui, hein? C’est l’enfant qui est dedans, pas nous. (Mais ça, c’est un tout autre débat.)

–          Ah! Il n’y a rien qui marche, je capoooote!

Bien oui, on capote, les parents, parce qu’on s’en met tellement sur les épaules qu’on arrive à peine à nager avec la tête hors de l’eau. On se met soi‑même cette pression‑là en plus!

Et si la vaisselle attendait à demain? Et si on ne se sentait pas obliger de réserver trente minutes par jour à nos enfants à travers le chaos que l’on crée (soi-même) et qu’au lieu, ça se faisait tout seul parce qu’on aurait mis certaines tâches de côté… ne se sentirait-on pas mieux?

Au lieu de prévoir du temps pour jouer avec nos enfants ou relaxer, pourquoi ne faisons-nous pas le contraire : réserver une case horaire pour faire les tâches?

Et le reste du temps? Relaxer, rire, être avec notre famille simplement, et ce, même si c’est pour rien faire! On paniquerait probablement beaucoup moins et on aurait l’impression d’être moins sur le dos des autres! On se sentirait moins dans l’urgence de faire quelque chose en famille parce qu’on passerait déjà la majorité du temps avec elle!

Et si nous, les parents, on apprenait à respirer et qu’on arrêtait de dire le mot « vite »?

 

Tania Di Sei

 

 



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