Archives février 2018

Pourquoi?

− Papa, pourquoi il y a toujours plein de gens qui se font tuer à

− Papa, pourquoi il y a toujours plein de gens qui se font tuer à l’école…

Normalement, je l’interromprais à ce moment précis, avec « As-tu rangé ta chambre? » Pour les parents en devenir, j’ai deux conseils pour vous. Primo, dormir maintenant; après la naissance, ce sera une denrée rare. Peu importe leur âge. Secundo, si ce n’est pas déjà naturel, il faut vite maîtriser l’art de la diversion.

Il vous regarde avec ses yeux inquiets. Ça brise le cœur.

À son âge, il y avait bien quelques trucs de la vie qui nous effrayaient. Untel, qui avait perdu son père, mort électrocuté en voulant dégager un cerf‑volant dans l’arrière‑cour. Un autre, dont le frère s’était fait frapper par une voiture. Au pire, à mots voilés, les sous‑entendus vagues qu’untel, son père s’est suicidé.

À l’école, quelques bagarres. Qui se terminaient habituellement par la visite chez le directeur. Un homme sensé qui, après avoir entendu les deux belligérants, donnait une sanction égale à tous les impliqués. Un exercice annuel d’incendie. Quelques fausses alarmes, en période d’examens.

Dans mon cas, le seul souvenir d’une classe maculée du sang d’un ami, c’est une niaiserie d’adolescents du secondaire. Celui qui, pour faire son drôle, soulève l’avant du pupitre de celui qui est toujours sur les deux pattes arrière de sa chaise. Bang! Le pupitre sur la bouche. Un paquet de dents cassées. Un sourire qui ne sera plus jamais aussi vrai qu’avant.

Alors, comment expliquer, simplement, les tueries à répétition dans les écoles?

− Tu sais que tous les pays n’ont pas les mêmes règles. Eux, ils croient que l’accès aux armes est un droit fondamental, pour tous.

Je me mords les lèvres. Je voudrais compléter. Lui dire que les fabricants d’armes, ils ont mis sur pied une association qui, elle, finance (dans le sens d’acheter) les politiciens. Ceux qui votent ensuite des lois pour favoriser la vente des armes. Quelles qu’elles soient. Qu’il est de plus en plus difficile de se faire élire, sans un tel financement. Que l’argument tiré d’un amendement à leur constitution est une compréhension erronée d’un texte vétuste. Que la violence, quand c’est ta culture, c’est difficile de voir les choses différemment. Mais il faut garder ça simple.

− Alors, pour leur sécurité, ils permettent à presque tous d’avoir autant de fusils qu’ils veulent.

− Si tous les gens peuvent avoir des fusils, qui est en sécurité?

L’art d’être parent, c’est aussi de garder en vue l’objectif. Donner de l’information, mais sans inquiéter davantage. Rester crédible, en tentant d’éviter la cascade de questions sans fin. Parler d’un ton rassurant. Un peu comme « Il était une fois, dans un pays fort, fort lointain… »

− Tu as tout compris! Plusieurs pays ont décidé de contrôler la sorte d’armes, qui peut en avoir et comment elles peuvent être utilisées. Pour la chasse, principalement. Ce genre de fusils, ici, on ne croit pas que ça peut servir à la chasse.

C’est à ce moment précis qu’on se croise les doigts. En espérant que notre pédagogie du drame est adéquate. Mais ils ont cette capacité de nous surprendre.

− … et ce chasseur de têtes, dont tu parlais avec maman, il a ce genre de fusil?

J’éclate de rire.

− C’est une expression, pour dire que son travail, c’est de trouver le meilleur candidat pour un emploi! En passant, as-tu rangé ta chambre?

Sauvé, par la perche qu’il m’a tendue…

michel

Il s’appelait Atagne

Il est apparu dans notre vie comme une brise de printemps. Apportant

Il est apparu dans notre vie comme une brise de printemps. Apportant avec lui un air pur et frais. Sa présence à nos côtés rendait l’atmosphère tantôt calme, tantôt inquiétante.

Nous l’avons laissé jouer avec notre petite de quatre ans. Leurs jeux étaient remplis de grande complicité. Jamais je n’avais vu ma fille rire à gorge aussi déployée. Les histoires qu’ils se racontaient ! Puis, petit à petit, il s’est immiscé dans notre vie. Notre quotidien. Ma fille a même pleuré pour qu’il passe la nuit à la maison. C’est à ce moment-là que l’on s’est inquiété de leur étroite relation.

Il devait avoir son âge. Je crois. Je croyais.

Comment savoir. Je ne l’avais jamais vu.

Atagne, c’était son nom. Il était apparu dans nos vies peu après la naissance de ma dernière, Emmanuelle. La plus grande de la famille, Julia, était alors en première année du primaire. Lauriane s’est alors faite toute petite entre l’absence de Julia et la présence trop exigeante d’Emmanuelle. Elle s’est alors invité un ami. Inventé serait plus juste. Atagne est apparu.

Au tout début, il n’était présent que lorsque je donnais le lait à Emmanuelle. Lorsque je changeais la couche. Puis, peu à peu, Emmanuelle a exigé ma présence à ses côtés. Une enfant qui faisait du reflux de deux heures de l’après-midi jusqu’aux petites heures du matin. J’étais constamment auprès de celle qui en avait le plus besoin. J’avais retiré Lauriane du service de garde lorsque j’étais devenue enceinte (ben oui, je n’avais pas imaginé qu’une grossesse pouvait différer d’une autre). Je l’ai donc soumise à une attente interminable. Aux deux petites minutes qui se transformaient en demi-heures. Puis en heures

Je la trouvais débrouillarde de s’inventer autant de jeux du haut de ses quatre ans. Et très honnêtement, cela me soulageait. Jusqu’au jour où son besoin d’attention lui a fait faire des petits trucs qui n’étaient jamais de sa faute. Elle a commencé à jeter le blâme sur son nouveau copain de jeu. Difficile de le sermonner. Je savais qu’elle ne voulait pas mentir, mais c’était plus fort que moi. Je lui disais que ce n’était pas vrai ! Qu’il n’existait pas. Elle a dû réparer les bêtises de son confrère de jeu.

Plus le temps avançait, plus Atagne devenait trop présent. L’imaginaire de ma fille se confondait avec la réalité. Elle faisait des crises pour qu’il embarque dans son siège de voiture, pour que je lui fasse une place à la table. Nous avons déjà fait une marche dans le quartier avec Atagne dans la poussette et Lauriane qui marchait à côté de mon conjoint. La honte pour ce dernier. Pousser Atagne pour faire plaisir à sa fille. Une poussette vide, mais remplie de l’imaginaire d’une enfant de quatre ans.

J’avais laissé entrer cet individu chez nous, mais voilà qu’il ne pouvait plus partir. Ma fille l’en empêchait. Elle le retenait captif dans sa réalité, son imaginaire.

Elle était imaginative, créative. Mais je la sentais seule. Je me suis documentée, car il m’importait de la remettre en relation avec nous. L’inconnu m’effrayait.

Et c’est alors que j’ai compris que cet ami l’aidait à apprivoiser ces moments où elle était seule. Comme elle n’avait pas beaucoup d’amis au courant de sa journée, il lui a permis de connaître ce que c’était que de vivre avec les autres. Je l’ai observée, je les ai observés. Ils ont appris ensemble les bases des relations sociales. Cela n’a affecté en rien ses relations avec ses pairs une fois rendue à l’école. J’avais si peur qu’elle se referme sur elle‑même. Non, au contraire, elle était ouverte aux autres.

Cet ami lui a permis de mieux comprendre la nouvelle situation qui s’était présentée à elle. C’était la première fois qu’elle était grande sœur. C’était la première fois que maman était moins présente auprès d’elle.

Puis, j’ai laissé Atagne être là. Cela m’a permis de découvrir tellement sur ma fille. Atagne était en quelque sorte les goûts, les intérêts de Lauriane. Il était aussi ses émotions. J’ai tellement appris sur elle. Dans le quotidien d’Atagne, je découvrais ma fille.

J’ai finalement accepté cet ami, sans toutefois lui accorder la même importance que Lauriane. Je l’ai considéré comme un allié dans cette transition. Notre routine s’est établie petit à petit avec notre nouvelle famille et Atagne s’est dissipé dans les besoins de Lauriane. Il nous a quittés, peu avant son entrée à la maternelle. Aussi subtilement qu’il était entré dans nos vies.

Plusieurs années plus tard, nous avons évoqué le prénom d’Atagne lors d’un souper. Lauriane l’avait oublié. Mais pas à 100 %. Elle nous a regardés avec un air ébahi, sans trop comprendre ce que ce prénom lui faisait vivre dans son for intérieur. Nous lui avons alors raconté leur histoire. Nous avons ri. J’ai, comme toujours, versé deux ou trois larmes de nostalgie.

Atagne nous a quittés, mais jamais définitivement. L’imaginaire n’a pas de fin. Ni dans l’espace ni dans le temps.

Soyez rassurés. Les amis imaginaires sont positifs. Des petites bêtes qu’il nous faut toutefois apprivoiser.

P.S. J’ai eu le loisir de rencontrer Atagne un jour. Nous étions en visite chez mes parents. Lauriane m’a crié de venir la rejoindre. Atagne était à la télévision. Elle me l’avait toujours décrit avec des cheveux mi-longs, bruns. J’ai accouru devant le téléviseur. Une bataille à l’écran. C’était le film Le dernier des Samouraïs. Puis, au milieu de la cohue, Atagne. Il était là. Campé dans le personnage de Tom Cruise. Ma fille aura le don de choisir ses partenaires de jeu.

Mylène Groleau

Ces personnes spéciales dans ta vie

Quand mon ventre est devenu ta maison, il n’y avait pas seulement

Quand mon ventre est devenu ta maison, il n’y avait pas seulement maman et papa qui étaient fous de joie.

Tu sais mon cœur, d’autres personnes ont attendu ton arrivée avec tellement d’impatience et d’amour.

Ces personnes, ce sont ta mamie, ton papi, ton oncle, ta tante, ta marraine, un arrière grand-parent, un ami de maman ou papa, etc.

Le jour où tu es né, elles avaient si hâte de pouvoir enfin te rencontrer!

À cet instant, un regard s’est posé sur toi. Un regard rempli d’amour, un regard qui gonfle le cœur d’une maman de bonheur et qui le remplit d’émotions. Un regard fier qui, un jour, va devenir inquiet pour toi. Parce que, tu sais, il n’y a pas juste tes parents qui s’inquiètent pour toi. Il y a ces personnes spéciales qui t’aiment tellement fort et qui pensent souvent à toi. Qui se font du mauvais sang quand tu attrapes de vilains microbes. Qui ont souvent peur que tu aies trop froid.

Comme maman et papa, elles ont aussi de la peine quand tu en as.

Il y a ces personnes spéciales qui ont toujours réussi à t’endormir si profondément en te berçant. Celles qui te font rire à tout coup. Celles qui te rassurent. Ce sont aussi ces personnes qui montrent des photos de toi avec tellement de fierté à tout le monde.

Je pense à ces personnes qui trouvent toujours les mots pour que tu te défâches. Celles avec qui tu as une relation toute spéciale qui s’est développée avec le temps, sans explications, sans forcer les choses ni rien demander. C’est comme ça, c’est tout. C’est facile. Tu sais, ces rares personnes qui te rendent si à l’aise. Qui connaissent si bien ton univers à toi. Qui t’aident si patiemment à accomplir de belles choses.

Ces personnes, qui tout simplement, te comprennent et t’aiment tel que tu es. Entre vous, c’est une histoire d’amour inexplicable.

Tu dois t’en douter, il n’y a pas juste tes parents qui t’aiment gros comme le ciel. Il y a aussi ces personnes-là qui seront toujours à tes côtés. Qui s’imaginent et espèrent faire partie de « tes premières fois ». Qui cherchent ce petit trait de caractère qui leur rappelle elles-mêmes, qui fait que quelque part, vous vous ressemblez.

Je suis certaine que tu sais de qui je te parle.

Quelques personnes te viennent en tête, n’est-ce pas mon cœur?

Et si on leur criait haut et fort à quel point tu les aimes, toi aussi?

Caroline Gauthier

 

Deux négatifs donnent… du négatif

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Vous êtes-vous déjà surpris à répéter « Non, on ne dit pas NON » à votre enfant de deux ans qui dit tout le temps « non »?

Avez-vous déjà réalisé la force de l’interdit pour convaincre un enfant (un ado, encore pire!) de faire exactement ce que vous lui interdisez de faire? Dans votre face, en plus. Avec un sourire narquois.

 

Arrête de taper ta sœur!

Bang.

 

Ne tire pas la queue du chat.

Miaou!

 

Tu te relèves tout le temps dix fois quand je te couche. C’est énervant!

« Maman! J’ai soif! J’ai faim! Je veux un câlin! J’ai perdu mon toutou! »

 

Le cerveau est programmé pour enregistrer le positif. Il saute les négations. Jusqu’à un certain âge, du moins.

« Ne mange pas le cactus » devient « Mange le cactus ». Ouille, ça risque de piquer!

« Arrête de crier » (surtout si on le crie soi-même) est interprété comme « Crie! »

 

Sans compter la propension de nos mousses en quête d’autonomie à agir contrairement à ce qu’on leur demande.

Quand on dit : « Tu fais tout le temps pipi à côté de la toilette », on renforce le comportement « faire pipi à côté de la toilette ». En plus, on convainc le jeune cerveau que le corps auquel il est attaché fait « tout le temps » pipi à côté de la toilette. Ça laisse peu de place pour l’amélioration! S’il fait tout le temps pipi à côté de la toilette, c’est sûrement parce qu’il n’est pas capable de faire autrement… En plus, chaque fois que maman trouve des gouttelettes jaunes sur le plancher, elle le fait remarquer. De la belle attention gratuite!


Y aurait-il moyen (j’ai failli écrire « N’y aurait-il pas moyen… je me fais prendre à mon propre jeu des négations!) de jouer la carte du positif? « Ne tire pas la queue du chat » deviendra « Caresse le chat doucement » ou « Le chat a l’air d’avoir besoin que tu le laisses tranquille. On peut sûrement trouver un autre jeu? »

Attention! Quand je parle d’inclure du positif dans notre façon de parler et d’agir, je ne veux pas dire qu’on se met des œillères pour éviter de voir les comportements dérangeants. On peut bien sûr ignorer certains agissements mineurs et remplacer l’attention négative par de l’attention donnée devant les comportements souhaités. On peut aussi détourner l’attention de notre coco vers des activités ou des sensations plus souhaitables.

Il croque une plante-araignée (ici, le mot « plante » est essentiel, surtout si la situation se déroule sur un continent où les araignées géantes sont légion)?

« Viens avec moi mon chaton, on va préparer une collation. J’ai un petit creux moi aussi. »

On reconnaît son besoin (découvrir, manger ou être occupé), on le satisfait d’une façon plus acceptable que de se remplir l’estomac de chlorophylle. À un autre moment, dans le calme, on pourra sensibiliser notre chaton mangeur de plantes vertes au fait que certaines plantes peuvent lui faire du mal, que maman aime bien avoir de jolies plantes [non grugées] pour décorer la maison. On pourra lui faire observer un bébé qui met tout dans sa bouche et l’informer qu’en grandissant, on apprend des façons plus hygiéniques et socialement acceptables de découvrir son environnement… (Je ne sais pas pour vous, mais je me vois mal lécher mon nouveau bureau ou prendre une croquée de mon ordinateur quand je commence un nouvel emploi!)

Ça peut aussi être une idée pas si pire de surveiller notre façon de parler entre adultes (ou aux automobilistes qui nous coupent le chemin…) Un « Tasse-toé, maudit-mononcle-qui-pue-des-pieds » bien senti peut soulager notre conducteur enragé intérieur. Mais notre parent intérieur risque d’avoir un peu honte quand fiston lancera la même phrase au mari de l’éducatrice ou au papy.

Les « Tu fais jamais la vaisselle! Je suis écœurée de tout faire dans la maison! » risquent d’influencer la façon dont nos petits perçoivent les relations et les reproduisent. Des éponges. Ultra absorbantes! Alors faisons attention à ce qu’on leur fait absorber, parce qu’on influence ce qui va ressortir par la suite. Un peu moins de NON et de NE, plus de positif et d’écoute véritable. Moi, je pense que ça se peut!

 

Nathalie Courcy

L’angoisse du choix de carrière

J’ai 14 ans. Je suis en secondaire 3. On me demande de penser à

J’ai 14 ans. Je suis en secondaire 3. On me demande de penser à mon choix de carrière. Certains jeunes savent déjà ce qu’ils veulent faire plus tard, tandis que moi, je n’en sais rien. Je ne sais pas ce que j’ai envie de faire et pourtant, il faut déjà que je m’y prépare. Réfléchir aux différents cours. Les maths fortes? En aurai-je réellement besoin?

Tout va tellement vite! Il y a quelques années, on me disait de penser au présent, que j’aurais en masse le temps de penser à mon futur plus tard. Mais le temps est passé et arrive le jour où on me demande de choisir dans quelle voie j’ai envie de me retrouver.

En fait, le futur m’angoisse. Et si je n’arrivais jamais à me décider? Et si je faisais le mauvais choix? Mon avenir est entre mes mains. Je discute avec mes amies. Elles savent ce qu’elles ont envie de devenir. Certaines ont choisi leur futur métier en fonction de leurs passions et d’autres en fonction de la rémunération. Arrive le moment où la question s’adresse à moi : « Toi Juliette, qu’est-ce que tu vas faire plus tard? » Je me pose moi-même cette question. Est-ce normal que les gens autour sachent ce qu’ils veulent devenir et moi non?

J’y pense. Souvent. Les questions tournent sans cesse dans ma tête. J’en viens étourdie. Je veux faire le bon choix, en être certaine et ne rien regretter. Je veux aimer ce futur métier. Le seul problème, c’est qu’il y en a tellement! Comment en choisir un parmi des milliers? Il y a tant de métiers dont j’ignore l’existence. Peut-être que le métier idéal pour moi ne m’a pas encore traversé l’esprit.

Mais moi, je crois qu’il faut que je prenne le temps d’y réfléchir sans me mettre de pression. Malheureusement, c’est plus difficile que ça en a l’air. Même si les jeunes autour de moi ont fait leurs choix, je vais prendre le temps qu’il faudra. Après tout, je n’ai que 14 ans et toute la vie devant moi. Pourquoi me presser? Seuls le temps et l’expérience sauront répondre à mes questions. Pour l’instant, je vais m’occuper du présent tout en réfléchissant, sans me presser, à mon avenir. Tout cela sans pression, sans angoisse.

Juliette Roy

Quand il n’y a plus d’espoir, il y a l’Espoir.

Devenir parent = vivre dans une montagne russe émotive 24 heures s

Devenir parent = vivre dans une montagne russe émotive 24 heures sur 24. Ok, 23. On se permet quand même une heure de dodo. Parfois entrecoupée.

Devenir parent = se rendre compte que chaque étape de développement a son côté merveilleux (le premier sourire, les premiers pas, l’entrée à la maternelle, la découverte de l’amitié…) et son côté pénible. Euh… de quoi est-ce que je parle, moi là? Un myriagone dont chacun des 10 000 côtés est plus désespérant que l’autre, peu importe sous quel angle on regarde la bibitte.

Pourquoi, donc, a-t-on des enfants, voulez-vous ben me dire? Parce que même quand il n’y a plus d’espoir, il y a l’Espoir.

J’ai vécu des années de catastrophes émotives avec mes enfants. La couche qui fend sous la pression en plein vol au moment où on se rend compte que le sac à couches est resté dans la voiture… ce n’est rien à côté de ça!

Quand tu te lèves le matin en étant déjà épuisée, en appréhendant avec toutes les raisons du monde les quinze prochaines crises de la journée; quand tu ne trouves plus rien de positif à dire ou à penser à propos de ton enfant, parce que vraiment, il n’y a plus rien; quand chaque seconde est occupée à éteindre des feux de forêt et à gérer des tsunamis; quand tu as perdu le décompte des guerres mondiales qui ont éclaté entre tes enfants (juste pendant les dernières 24 heures… et ça dure depuis… tu ne le sais même plus tellement ça fait longtemps); quand tes interventions ne sont plus que des réactions. Ou pire, des démissions; quand tu n’oses même plus te regarder en face parce que tout ce que tu trouverais à te dire, c’est : « T’es la pire mère du monde ». Quand toutes les sources d’aide professionnelle et personnelle que tu as recrutées sont aussi dépassées que toi…

Tu te dis que l’espoir, il est parti prendre son Bovril avec ce qui te faisait aimer la maternité. Ils doivent se faire un gros party bière-nachos-boule disco, mais toi, tu creuses ta tombe.

La « Been there done that » en moi te dit de ne pas lâcher. Garde en tête et au cœur la raison qui t’a poussée à avoir des enfants. Garde à l’esprit ton mini papout tout rose qui est sorti de ton ventre et que tu as aimé inconditionnellement (ce qui ne veut pas dire que tu aimes tout ce qu’il fait, incluant les cacas gluants et les insultes d’ados). Entoure‑toi de personnes qui croient autant que toi (dans tes bonnes secondes) que lumière il y aura, même si les nuages sont gris foncé qui tire sur le noir opaque. Et les personnes qui jugent, qui savent toute toute toute mieux que toi et qui te tirent vers le bas, éloigne‑les. Loin, loin, loin.

Pour avoir eu des filles qui ne pouvaient pas se tolérer à moins de sept milliards de kilomètres (bref, une sur Terre, l’autre sur Pluton, et encore…), je peux vous dire que le désespoir, je sais c’est quoi. Ç’a pris des années, des thérapies, de l’aide pour elles, de l’aide pour moi, beaucoup de sacrifices, de doutes et de remontées en selle, mais on l’a eu! Mes filles sont super méga amies! Elles rient, elles se collent, elles sont complices. Elles sont au paradis à l’idée de se retrouver dans la même école secondaire en septembre. Qui l’aurait cru? Moi.

Ma cocotte qui déprimait huit mois par année, qui était fâchée contre la Terre entière du premier «Bonjour» jusqu’au dernier «Bonne nuit» de chaque jour, sans exception… est revenue cette semaine avec le méritas de l’attitude positive. Reconnue pour sa joie de vivre. Vlan!

J’ai aussi un petit bonhomme qui nous en a fait voir de toutes les couleurs, passant de l’être le plus affectueux et empathique à la tornade qui détruit tout sur son passage, incluant les relations et l’estime personnelle. Je peux vous dire que le désespoir, je sais c’est quoi. Je le voyais déraper, prendre racine dans les comportements délinquants, envoyer promener la directrice d’école dès la maternelle… Je me disais : « Ça y est, lui aussi, je l’ai brisé ». Capout. Mais non! Fermeté + bienveillance + écoute et observation pour trouver les vraies causes du mal-être + ressources aidantes = on est repartis dans le bon sens!

Ça ne veut pas dire qu’on est à l’abri des dérapes éventuelles. Mais maintenant, je sais que ça passe. Je sais qu’on peut souvent comprendre les causes et intervenir. Je sais qu’on peut agir au lieu de seulement réagir (ou ré-agir, répéter les mêmes actions qui répètent les mêmes effets).

C’est plate, mais comme dans beaucoup de situations, il faut souvent frapper notre mur pour se réveiller. Il faut parfois se péter la gueule sur la dalle de béton pour se donner l’élan de remonter vers la lumière.

On a le droit de se sentir désespéré. Temporairement, du moins. Mais on n’a pas le droit de perdre Espoir en nos enfants et en nous. On leur doit ça. On se doit ça, parce qu’au départ, notre désir de mettre au monde (relis ces mots : notre désir de mettre au monde… de créer une vie qui n’existerait pas sans nous; de créer un monde qui serait différent sans eux… c’est magique, non?) était pur et bien intentionné, porté vers le beau et le bon. Comme les enfants qui en sont issus.

Tu ne vois plus d’espoir? Trouves-en, même si c’est juste dans un repli de chandail qui sent la poudre pour bébé. Même si c’est juste dans un regard enragé porté sur toi; au moins, il y a regard, donc il y a relation. Même si c’est juste dans mon témoignage. L’Espoir est là. Plus ou moins près, et tu es plus ou moins prête à le saisir, mais il existe.

Nathalie Courcy

Vite : un mot à bannir!

Vite, on doit partir! Vite, il faut préparer le repas! Vite, j’ai besoin de la salle de bai

Vite, on doit partir!

Vite, il faut préparer le repas!

Vite, j’ai besoin de la salle de bain!

Vite! Vite! Vite!

Coudonc, on le dit donc bien souvent ce mot‑là?

Aidez-moi à faire du ménage!

Aidez-moi à tout ranger, c’est toujours en désordre ici! Vous sortez tout et ne serrez rien!

Coudonc, rien ne va?

Allez, on sort!

Hop on bouge! On a du temps, là!

On va patiner? On va glisser? Je sais, on va marcher! On apportera un lunch! Il fait moins trente? Et alors? Ah… Vous voulez relaxer… Ok…

Tape du pied. Fais le clown. Cherche de l’attention. Bougonne. Personne ne réagit!

–          Coudonc, vous êtes tous fâchés?

–          Non, on relaxe, nous.

–          Ah. Ok… Mais on aurait le temps de faire quelque chose là là!

C’est plate! La journée ne passe pas vite! Je vais faire du lavage. Ah, il est déjà fait. Je vais faire à manger… Heum… Moi? Non, n’exagère pas, tu détestes ça.

Pourquoi tout le monde est dépressif? Êtes-vous malades? Ça va mal à l’école? Au travail? Parlez-moi, quelqu’un!

–          Non maman, on relaxe. C’est toi qui bouges tout le temps! C’est toi qui n’apprends pas à relaxer.

Moi? Oh…

On blâme souvent (toujours) les enfants d’être hyperactifs. Et si c’était nous, les parents, qui l’étions?

Vite je veux ci, vite je veux ça! Allez, tout le monde, on doit faire une activité en famille, on a du temps aujourd’hui, pas demain! Vite, nettoie ta chambre, elle est sale! Mais sale pour qui, hein? C’est l’enfant qui est dedans, pas nous. (Mais ça, c’est un tout autre débat.)

–          Ah! Il n’y a rien qui marche, je capoooote!

Bien oui, on capote, les parents, parce qu’on s’en met tellement sur les épaules qu’on arrive à peine à nager avec la tête hors de l’eau. On se met soi‑même cette pression‑là en plus!

Et si la vaisselle attendait à demain? Et si on ne se sentait pas obliger de réserver trente minutes par jour à nos enfants à travers le chaos que l’on crée (soi-même) et qu’au lieu, ça se faisait tout seul parce qu’on aurait mis certaines tâches de côté… ne se sentirait-on pas mieux?

Au lieu de prévoir du temps pour jouer avec nos enfants ou relaxer, pourquoi ne faisons-nous pas le contraire : réserver une case horaire pour faire les tâches?

Et le reste du temps? Relaxer, rire, être avec notre famille simplement, et ce, même si c’est pour rien faire! On paniquerait probablement beaucoup moins et on aurait l’impression d’être moins sur le dos des autres! On se sentirait moins dans l’urgence de faire quelque chose en famille parce qu’on passerait déjà la majorité du temps avec elle!

Et si nous, les parents, on apprenait à respirer et qu’on arrêtait de dire le mot « vite »?

 

Tania Di Sei

 

 

Je ne sais plus comment être une bonne mère

« Nerveuse » est le mot que j’utiliserais pour expliquer ce qu

« Nerveuse » est le mot que j’utiliserais pour expliquer ce que je ressens en ce moment. Je suis assise sur une chaise dans la salle d’attente de mon médecin. Je m’y suis assise tellement souvent, mais jamais avec une telle nervosité. Naturellement, il y a du retard et je sens ma nervosité atteindre le niveau maximal. Je songe même à partir ou à inventer un mal d’oreilles.

Je ne sais vraiment pas comment lui dire ce qui m’amène. J’ai peur d’être jugée, mal comprise ou encore pire, incomprise.

Je ne sais pas exactement comment tout cela est arrivé. Je ne sais pas exactement à quel moment le rire de mes enfants a commencé à me taper sur les nerfs. Pourtant, avant, il était si mélodieux à mon oreille ! Maintenant, il est comme des ongles que l’on fait grincer sur une ardoise.

Je ne sais pas non plus à quel moment je me suis mise à angoisser lors de mon retour à la maison. Mon nid familial si douillet s’est transformé en véritable maison de la torture. Mon travail est devenu mon oasis de paix, ma maison, un désert intraitable.

Mon cœur se remplissait d’amour lorsque j’entendais le mot « maman ». Maintenant, il se remplit d’agacement et de culpabilité.

Moi qui étais tellement fière d’être une maman, je veux maintenant quitter mes enfants, partir loin, pour me retrouver.

Tout ce qui se passe à la maison m’énerve. Le poids de la culpabilité me fait couler, malgré tous mes efforts pour rester à flots.

Je ne me reconnais plus. J’adorais être mère. Ma famille était ce qui comptait le plus pour moi. Maintenant, je me sens perdue, angoissée, coupable de ne plus être cette mère.

J’étouffe sous cette culpabilité chaque fois que je m’impatiente (maintenant beaucoup trop souvent). Je crie, j’exige.

La nuit, je pleure. Je suis devenue une maman monstre. Une maman que mes enfants ne reconnaissent plus. Une maman qu’ils en sont venus à craindre.

J’entends mon nom. C’est mon tour. Je panique. Je m’assois face à mon médecin. Dans un souffle rempli de culpabilité et de crainte, je lui dis :

« Aide‑moi, je ne sais plus comment être une bonne mère ! » Il m’écoute, sans jugement. Je me sens comprise. Avec beaucoup de compassion, il me dit :

« Tu es en burnout parental ! On va t’aider. Tu es toujours une maman merveilleuse mais fatiguée, et je ne te laisserai pas tomber. »

Un mois s’est écoulé depuis ce jour-là. Je vais mieux. Je suis une psychothérapie et je prends une médication qui m’aide. Je me retrouve. Je redeviens cette mère que j’aimais tant être.

Ce jour-là, le jour où j’ai décidé de consulter, a été le premier pas sur le chemin de la construction. Eva Staire

 

Je ne savais pas

J’ai toujours su que je voulais être maman. J’étais enfant et

J’ai toujours su que je voulais être maman. J’étais enfant et je le savais. On rit encore, mon amie et moi, de nos discussions au secondaire. Elle, à quinze ans, disait ne pas vouloir de bébé parce qu’elle ne voulait pas accoucher. Et moi, gentiment, je riais d’elle et je lui assurais le contraire. (Elle est d’ailleurs maman, maintenant.)

Avant de faire mon premier test de grossesse, je savais que j’étais enceinte. Quand j’ai vu le +, j’ai eu un petit vertige. J’étais enceinte. C’était vrai : j’allais être maman. J’ai pris le téléphone et j’ai appelé l’amie qui, à quinze ans, ne voulait jamais accoucher. Dire qu’elle est maintenant la marraine de mon troisième, ma p’tite boule d’amour!

Mais là, je ne savais pas ce qui m’attendait.

Je ne savais pas que j’aimerais déjà à la folie, même si mini, ce petit être que je fabriquais de toutes pièces, que je tricotais. Je ne savais pas que je m’inquièterais déjà pour lui et que ce sentiment se répèterait à toutes les grossesses. Que je devinerais déjà les traits de personnalité de mon bébé-bedon, mais que cette petite bibitte finirait toujours par me surprendre.

Je ne savais pas que mon corps serait autant mis à l’épreuve, grossesse après grossesse. (Disons simplement que je n’avais pas des grossesses de rêve.)

Est arrivé le jour de l’accouchement. Lorsqu’on a déposé bébé sur moi, ma poulette adorée, que j’ai pu la tenir et la regarder enfin, ça m’a rentré dedans comme une tonne de briques.

Je ne savais pas. Vraiment pas.

Je ne savais pas que je pouvais aimer autant. Que je pouvais avoir mal en dedans chaque fois que je regarderais mon bébé. Que mon univers serait chamboulé, car ma vie prenait tout à coup un sens complètement différent.

Je ne savais pas que je ne me tannerais jamais et que je serais encore aussi émue de regarder ma fille et mes fils dormir, même à sept ans. Surtout, je pensais m’habituer à toutes ces émotions si complexes qui viennent avec la maternité, mais non. J’ai trois enfants, et les trois me remplissent d’une émotion indescriptible tellement je les aime. L’amour, la fierté, les angoisses, les peurs, la protection, name it… Tout ça, mélangé à beaucoup de fatigue qui occasionne souvent la disparition de la patience, disons‑le. Ce n’est pas toujours simple, hein! D’ailleurs, je ne savais pas que je pourrais être autant à bout, par moment.

Je ne savais pas que « choisir ses batailles » deviendrait ma devise. Que j’aurais un instinct qui deviendrait mon meilleur allié. Qu’une wannabe superwoman ainsi qu’une maman ultra poule cohabiteraient dans mon p’tit corps. Que parfois, ces deux rôles-là me nuiraient. Je ne savais pas que je n’aurais pas toujours réponse à tout. Que je me poserais souvent trop de questions. Même si les p’tits vieillissent, ça n’arrête jamais. Je ne savais pas que je deviendrais ma pire juge.

Je ne savais pas que ma mémoire me lâcherait sans cesse, mais que je me souviendrais du jour de mes accouchements à la seconde près. Je ne savais pas que mes enfants me feraient prendre conscience de moi-même. Que je me verrais en eux, que j’apprendrais à mieux me connaître. Qu’ils m’amèneraient à me dépasser, mais aussi à ME respecter.

Je ne savais pas que devenir parent serait le rôle plus beau, tout en étant le plus difficile de toute ma vie.

Il y a bien d’autres choses que je ne savais pas, et d’autres que je ne sais assurément pas encore.

J’ai peut-être toujours su que j’allais être maman. Sauf que, maintenant, je sais ce que c’est que d’être UNE maman.

Je me souviendrai toujours de ce jour en 2011, quand mon premier enfant est né. Et de ceux de 2012 et de 2014. Je me souviendrai de chaque naissance, pratiquement de chaque minute.

Sept ans déjà que je suis maman…

Je ne savais pas que ça passerait si vite.

Caroline Gauthier

Souvent, nous pardonner

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Chez nous, avec trois ados, il y a souvent des chicanes. Et souvent, on s’en prend plein la poire comme parents! Ils sont ingrats ces enfants‑là, ils ne sont jamais satisfaits et pour eux, nous sommes les pires parents du monde!

Lors d’une grosse chicane avec mes enfants, je me suis fait reprocher beaucoup de choses sur leur enfance (t’sais, ils savent frapper là où ça fait mal…) Ils m’ont dit que j’étais comme un tyran! Trop sévère…

Imaginer que mes « bébés » pensent ça de moi a littéralement déchiré mon cœur de maman et j’ai quitté la conversation avec les yeux pleins de larmes…

Suis-je si pire que ça? Ai‑je terrorisé mes enfants? Suis‑je une bonne maman? Comment j’aurais dû faire? Mes petits ont‑ils vraiment grandi dans la peur?

Je me suis effondrée, roulée en petite boule dans un coin et j’ai pleuré (parce que oui! Des fois, une maman, ça pleure!)

Puis la journée a continué, car comme chaque fois, la routine reprend le dessus. Vivre avec des ados, ce n’est pas toujours reposant!

Le soir, en rentrant d’un trajet « maman taxi », j’ai trouvé un mot sur mon oreiller…

« Nous attendre à la sortie de l’école avec une baguette de la boulangerie.
Faire nos gâteaux de fête.
Lire nos histoires.
Nous faire jouer et faire des activités.
Nous faire des albums photo pour des souvenirs.
Nous filmer pour la même raison.
Nous mixer nos fruits et légumes.
Nous avoir fait passer avant ton travail.
Nous avoir soignés.
Nous avoir réconfortés.
Nous avoir éduqués.
Avoir pris soin de nous.
Nous encourager.
Te forcer à faire tout propre et comme il faut.
Répondre à nos besoins.
Nous mettre au monde.
Nous loger.
Nous nourrir.
Nous donner de l’amour.
T’excuser après chaque chicane.
Souvent, nous pardonner.
Nous donner une autre chance.
Nous laisser contourner certaines règles. »

J’ai serré ce petit papier très fort sur mon cœur, et j’ai décidé que oui, je suis une bonne maman.

Nos ados sont tannants, souvent ingrats et pleins de reproches… et nous faisons de notre mieux…
Mais, chers parents, ne doutez jamais de l’amour ni de la reconnaissance que vos enfants ont pour vous, parfois bien cachés, au fond de leur cœur.

Gwendoline Duchaine

 

Un poupon. Pur plaisir ou pur ennui?

Bébé est arrivé au milieu du mois de février. Le nouveau compagn

Bébé est arrivé au milieu du mois de février. Le nouveau compagnon de mes journées (très looongues journées) ne parle pas, a le cou légèrement feluette et les yeux qui manquent de focus. Moi, je suis cernée jusqu’aux coudes (parfois jusqu’aux genoux), je sens la régurgitation et j’ai l’impression que ma journée est faite à neuf heures du matin. Évidemment, ce n’est pas le cas. Je n’aurai même pas de pause-café.

Je suis une maman qui débute son congé parental. Mon nouveau « collègue de travail », c’est ce petit être que je vais apprendre à connaître. Je suis sûre que nous allons avoir beaucoup de plaisir ensemble et accumuler quelques inside jokes (comme de vrais collègues). Sans aucun doute, le lien que nous créerons finira par surpasser n’importe quelle relation de travail. Mais notre relation, justement, n’en est encore qu’à ses premiers balbutiements…

Comment établir le contact avec mon poupon? Peut-il jouer avec son grand frère alors qu’il n’a que quelques jours? Est-ce que mon chum pourrait faire autre chose que s’asseoir sur le divan et écouter la TV avec lui? À part le nourrir, l’endormir et le garder propre, peut-on vraiment interagir avec un nouveau-né?

Ça ne nous vient pas toujours naturellement mais oui, bien sûr, on peut s’amuser avec un bébé de moins de trois mois. Le but n’est peut-être pas tant de le distraire, lui, mais surtout de faire sourire ceux qui l’entourent. Ça fait du bien à tout le monde! Voici mes dix activités favorites pour passer un bon moment avec mon bébé :

  1. Parler

Oui, je l’avoue! Je suis la fille qui jase toute la journée avec bébé. Je suis celle que tu vas entendre monologuer dans les vestiaires après un cours d’aquapoussette : « Bon, Maman vient de mettre son pied dans une flaque d’eau. Elle a les bas tout mouillés maintenant. » Ou bedon : « Oups! Maman a encore oublié de mettre des couches propres dans le sac à couches. Qu’est-ce qu’on va faire? »

  1. Faire des grimaces

Pour capter l’attention de bébé, rien de mieux que quelques simagrées : de grands yeux ronds, un nez plissé et une bouche aux innombrables possibilités sonores (sifflement, claquage de langue, imitation du bruit d’un moteur…)

  1. Chanter des comptines

Essayez de vous rappeler les comptines de votre enfance et joignez quelques gestes aux paroles! Vous pouvez faire bouger bébé aussi. Mes préférées : Ainsi font, font, font; Sur le dos d’un papillon; Tape tape tape, pique pique pique; Si tu aimes le soleil

  1. Pédaler

Sur l’air de Violette à bicyclette (on peut varier la vitesse) ou sur une musique entraînante, on étend bébé sur le lit et on le fait pédaler. J’appelle ça le cours de spinning. Ça aide aussi à soulager les petits bedons tendus, en passant.

  1. Changez l’angle de vue

Allongez-vous sur le dos, repliez les genoux vers vous et asseyez bébé sur votre ventre (adossé contre vos cuisses). Installé face à vous dans cette position inhabituelle, il pourra maintenant s’en donner à cœur joie : explorer votre visage, agripper une mèche de cheveux (oups!) et vous griffer le nez (ouch! Faudrait bien lui couper les ongles). Vous êtes peut-être mieux de garder un jouet pas trop loin, finalement.

  1. Chatouilles acrobatiques

J’ai appris dans mon cours de yoga-bébé que mon coco était beaucoup plus souple que je l’imaginais… Quand il est étendu sur le dos, je peux facilement lui faire chatouiller la plante de son pied gauche avec sa main droite, puis la plante de son pied droit avec sa main gauche. Quelques étirements rigolos que mes enfants aiment bien.

  1. Les insectes arrivent

Toute simulation d’un insecte fera sensation chez un nouveau-né et son aîné. Que ce soit l’abeille qui dépose une piqûre sur le bedon ou l’araignée qui monte le long d’une cuisse potelée… naissance de complicité fraternelle et éclats de rire garantis!

  1. Cache-Cache-Coucou

Se passe d’explications. Un classique à intégrer à toutes les routines!

  1. Bruits d’animaux

Au début, vous aurez l’air de jouer toute seule… À poser la question « Qu’est-ce qu’il fait, le chien? » et à répondre « Wouf! Wouf! Wouf! » Mais c’est un rituel très agréable à établir lors du changement de couches. Puis, un jour, votre petit vous fera fondre en soufflant un doux « Miaou ».

  1. Lecture d’un livre

Même âgé de seulement quelques semaines, votre petit trésor peut se joindre au reste de la marmaille pour l’histoire du soir. De toute façon, comme tous les petits derniers, il se voit déjà grand. Il ne restera pas poupon longtemps. Mais ça… vous le saviez déjà.

Elizabeth Gobeil Tremblay