Je voudrais être une meilleure maman pour toi

Je dois l’avouer. Ce supposé diagnostic de TDA/TOP (trouble de l’attention et trouble oppositionnel avec provocation) m’a soulagée, m’a rassurée. Je ne sais pas si j’espérais que mettre des mots (ou des lettres) sur ce que nous vivions avec toi allait tout remettre en place. Que mettre le doigt sur le bobo allait le faire disparaître. Qu’il n’y aurait plus de colère, d’impulsivité de provocation. Je ne sais pas ce que je m’imaginais…

 

Aujourd’hui, c’est une mauvaise journée. Tu es plus sensible, tu nous provoques sur tout, tu t’opposes à propos de tout et moi, je suis fatiguée. Ça a été une dure journée au travail. Ma patience avait déjà atteint la limite avant même que je ne mette les pieds dans la maison. Ta journée à l’école a dû ressembler à la mienne parce que toi aussi, tu as tout donné à l’école. Ta petite coupe était déjà pleine et chaque petite goutte supplémentaire, si minime fût-elle, la faisait déborder. Tu as explosé, j’ai explosé et j’ai crié… Toi, tu as pleuré.

 

Aujourd’hui, toutes mes habiletés d’éducatrice à l’enfance et d’éducatrice spécialisée ont pris le bord. Je me suis retrouvée seulement avec la maman fatiguée. La maman qui en avait aussi plein la coupe. La maman dépourvue qui ne sait plus comment réagir aux comportements de sa fille. La maman qui a craqué sous la puissance de tes mots : « Si j’avais pu choisir ma maman, ce n’est pas toi que j’aurais choisie! »

 

Cette maman fatiguée n’a pas compris que c’est la colère et l’impulsivité qui te faisaient parler. Cette maman fatiguée a réagi à la peine. Je t’ai punie. Tu as dû mettre ton pyjama et aller au lit. Tu t’es endormie en pleurant. Je me suis assise sur mon lit pour pleurer.

 

Malgré ma formation, malgré le fait que je suis équipée pour savoir comment réagir, ce soir, je n’ai pas été la meilleure maman pour toi. Je m’excuse, ma puce.

 

Demain, on en reparlera. Je m’excuserai de ne pas avoir su te comprendre, d’avoir laissé cette maman fatiguée prendre le contrôle de mes actes, de l’avoir laissé crier. Je te dirai que je t’aime plus que tous les univers réunis. J’irai encore pousser les portes de notre système de santé, de notre système d’éducation pour qu’il m’outille encore mieux pour t’aider.

 

Demain soir, tu t’endormiras après avoir reçu une tonne de câlins et de bisous. Je redeviendrai la Super Maman qui a parfois la cape trouée…

 

Mélanie Paradis

 

 

 

 



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