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Le jour du Souvenir — Texte : Andrée-Anne Courchesne

Le 11 novembre est une date qui, pour plusieurs d’entre nous, sert à se rappeler. En effet, le j

Le 11 novembre est une date qui, pour plusieurs d’entre nous, sert à se rappeler. En effet, le jour du Souvenir est une journée de commémoration annuelle qui nous rappelle notamment les sacrifices de la Première Guerre mondiale, guerre qui fut terminée en 1918 par la signature de l’Armistice, le 11 novembre. C’est important de se rappeler, de ne pas oublier.

Mais pour moi, le 11 novembre, c’est aussi la journée de ton anniversaire. Cette année, tu fêteras tes 35 ans et j’ai envie de le souligner ici. Alors à toi ma vieille, je dédie ce texte qui je l’espère, te fera sourire.

Tu sais, on n’était que des prépubères lorsqu’on s’est rencontrées pour la première fois. Ça n’a pas été long que nous nous sommes liées d’amitié et une belle complicité s’est installée. Les lettres parlant de nos amours secrets, de nos peurs, de nos peines, de nos bonheurs et de nos projets se succédaient, semaine après semaine. J’ai d’ailleurs encore une boîte pleine qui traîne dans ma garde-robe, tu imagines ?!

On a traversé plusieurs péripéties ensemble, forgé plusieurs souvenirs et anecdotes mémorables aussi. Te souviens-tu de la « Tradition Time » le vendredi à l’école ? Et que dire des feux de camp, des shows des Cowboys fringants, des « rushs » au club de Ski-doo et à la cabane à sucre ? Je pourrais continuer longtemps… !

Au travers de tout ça, on est devenues de jeunes adultes, puis on a poursuivi nos chemins chacune de son côté, sans jamais perdre cette connexion. On a commencé à bâtir notre vie d’adulte, brique par brique. On est devenues des salariées, des conjointes, des mamans. Le temps nous manque et on ne se voit plus qu’une poignée de fois par année, mais notre lien demeure le même. Ça pourrait faire un an que nous ne nous sommes pas vues, on reprendrait notre dernière conversation là où nous l’avions laissée, comme si c’était la veille. Ça, c’est beau. C’est simple. C’est vrai.

Et toi, petite femme qui m’impressionne chaque jour et qui bientôt mettra au monde une petite merveille pour la cinquième fois, je tiens à te dire combien je t’aime et je t’admire. Tu es une force de la nature, une super maman, une personne qui a à cœur le bien-être de tous. Tu as bien choisi ton métier, même s’il n’est pas facile tous les jours.

Tu peux être fière de ce que tu accomplis chaque jour, que ce soit au niveau professionnel ou familial. Si quelqu’un ne te l’a pas dit récemment, je vais le faire : tu rock, la sœur !

Enfin, pour tes 35 ans, je te souhaite beaucoup de douceur, d’amour, de fous rires, de découvertes et aussi, du temps pour toi.

Bonne fête vieille branche, je t’aime ! xxx

Andrée-Anne Courchesne

 

Jour du Souvenir : Au-delà de l’uniforme, il y a mon homme

Cet été, je célébrerai avec mon homme nos vingt ans de vie comm

Cet été, je célébrerai avec mon homme nos vingt ans de vie commune. Et dire qu’en 1997, je ne voulais rien savoir de sortir avec un militaire…

Je travaillais comme guide touristique à la Citadelle de Québec, une base militaire de la réserve. Je voyais plein de guides (et de touristes!) triper solide sur les uniformes et sur ce qu’il y avait dedans. Moi, bof. Qu’il soit rouge écarlate, en poils d’ours ou en version camouflage, un uniforme, pour moi, c’est juste un vêtement comme un autre, ou pire qu’un autre, c’est selon.

Je ne sais pas si c’est parce que mon père policier a porté l’uniforme jusqu’à ce qu’il meure à trente-trois ans d’un interminable congé de maladie, mais je n’ai aucune attirance pour l’uniforme et ce qu’il représente.  Je me suis toujours définie comme pacifiste. Plus jeune, j’écrivais des odes à la paix sur Terre. Entendre les cris de mort et le sang qui gicle dans les jeux vidéo me donne envie de vomir. J’ai failli échouer mon cours d’histoire au cégep parce que je refusais de visionner les reconstitutions des guerres mondiales. Alors, aimer un représentant de la guerre, je vais passer mon tour.

Mais bon. Parfois, la vie abat ses pattes sur nos plans, les ratatine en petites boules et les lance dans le feu. C’est ce qui est arrivé le soir où j’ai rencontré un militaire, à qui je n’ai pas pu résister. Au lieu de m’emprisonner dans ma perception de l’armée (une gang de G.I. Joe pro-guerre), j’ai accepté, avec réticence, d’ouvrir mes yeux et mon cœur.

J’ai découvert tout un groupe d’amis fidèles qui avaient vécu le collège militaire : les étés à apprendre l’anglais, les cours de recrues, les trajets de plusieurs heures pour retourner voir leur famille pendant les longues fins de semaine. J’ai découvert des hommes, quelques femmes aussi, qui tenaient à leur carrière, qui étaient fiers de leurs diplômes, qui s’entraînaient et qui discutaient de voyages, de philosophie, de triathlon et du dernier concert de Robert Charlebois.

Avec le temps, j’ai vu ces militaires revenir d’Haïti ou de Bosnie avec leur béret bleu et leur fierté d’avoir aidé la démocratie à se tailler une place. Puis, j’ai vu la plupart d’entre eux prendre leur retraite des forces armées canadiennes pour continuer dans le milieu civil. Ils ont délaissé leur uniforme, mais ils ont l’armée et leurs souvenirs de militaires tatoués sur le cœur. Et parfois, aussi, sur l’avant-bras, sous les traits d’un coquelicot (fleur associée au “Jour du Souvenir”).

Mon militaire chéri est dans l’armée depuis ses seize ans. Il ne compte plus les marches forcées de treize kilomètres qu’il a dû réussir, chargé de cinquante-cinq kilos d’équipement. On déménage plus souvent qu’à notre tour, parfois tous les deux ou trois ans. Il a arrêté depuis longtemps le décompte des mois passés ailleurs qu’à la maison et des événements familiaux ratés pour « raisons opérationnelles ». « Engagez-vous», qu’ils disaient!

Bien sûr, il y a des avantages à être militaire : le salaire est stable et une fois les années d’entraînement passées, la sécurité d’emploi est enviable. Ils ont la chance de voyager pour des entraînements, des missions ou des mutations au Canada et à l’étranger. Avantage ultime : ça ne coûte pas cher de vêtements. Mais ça fait des cordes à linge monotones. 

En ce 11 novembre, de quoi ai-je le goût de me souvenir ?

mfmcQue l’uniforme n’est qu’un camouflage derrière lequel existent un individu et son histoire. Mon mari n’a jamais tiré sur personne. Il a entendu des tonnes de roquettes siffler au‑dessus de sa tête, mais n’a jamais reçu de balle. Il ne s’est pas battu à Vimy comme plusieurs de nos grands-pères ou de nos arrière-grands-pères, mais il contribue à la paix, à sa façon. La vie d’un militaire ne ressemble pas à Call of Duty, mais chaque homme et chaque femme qui endosse l’uniforme a quelque chose d’un héros.

La journée où j’ai rencontré mon homme, il m’a parlé des enfants qu’il rêvait d’avoir, de la relation stable qu’il espérait et de sa passion pour son travail. Au-delà de l’uniforme, ce qui m’a séduite, c’est l’humain. Et des humains en uniforme ou en civil, ça en prend plein pour faire grandir la paix et rendre le monde plus sécuritaire, plus humain.

Merci aux militaires de contribuer au maintien de la paix, et merci à leur famille de les soutenir.