J’ai dit oui !
Tant de cheminement dans un mot de trois lettres : OUI !
<pTant de cheminement dans un mot de trois lettres : OUI !
Aujourd’hui, j’ai dit oui. Pas à un futur mari, pas à un nouvel emploi, même pas au caissier qui m’offrait des sacs de plastique. Juste au voisin qui m’offrait de déneiger mon entrée.
Tempête de trente centimètres, plus le froid, plus la glace accumulée le long des bordures depuis novembre. Toutes de bonnes raisons pour dire oui !
La neige est fofolle et légère, je suis méga bien habillée, je prépare une belle glissade pour mes enfants. Je suis contente de pelleter (ben oui, je suis étrange comme ça, moi !) Mais quand même, j’ai dit oui.
Dans le temps, j’étais la jeune propriétaire de ma première maison à Québec, là où la moyenne de bordée de neige est pas mal pire que dans mon Gatineau adoptif. Le mari travaillant dans une autre région pendant plusieurs mois, je me tapais le pelletage toute seule comme une grande. Ma frileusité aigüe m’empêche de triper sur les sports d’hiver, mais pelleter, j’aimais ça. Jusqu’à cet hiver où il est tombé plus de cinq mètres de neige, dont la moitié en une fin de semaine (presque…) Il ne restait que la largeur de la voiture, plus un humain : le facteur ou moi.
C’est là que le voisin d’en face était venu m’offrir généreusement de déneiger mon entrée. Je serais repartie à zéro pour le reste de l’hiver, avec toute la largeur de mon entrée dégagée. Mais non. Moi, la championne, j’ai dit non. NON !
– Non merci, ça va !
Et de me revirer de bord dans mon foulard en sacrant contre moi‑même. Mausus d’orgueil.
Je le regrette encore. On rit encore de moi dans la famille. Je le mérite.
Mais j’ai appris !
Quand on m’offre de l’aide, je dis oui. Je n’accepte pas tout le temps, j’ai encore des croûtes à manger, et encore plus pour demander de l’aide. Mais ça m’arrive, comme aujourd’hui, de dire oui.
Cette semaine, dites oui à quelqu’un qui vous veut du bien, ça fait du bien !
Nathalie Courcy