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Être maman

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Nous devenons une maman à l’instant même où les nausées du matin nous font réaliser le grand changement qui s’opère dans notre corps. Un jour, des papillons au creux de notre ventre nous confirment qu’un petit être est là : en nous. Un hôte bien particulier qui sera désormais notre priorité. Il change tout : nos repères, nos priorités, nos valeurs. Et il donne un sens insoupçonné à notre vie. Nos enfants poussent en nous et je crois qu’ils seront toujours une partie de nous.

En effet, quand nous sommes au travail, nous nous demandons toujours ce qu’ils font : sont-ils en route pour l’école? Ont-ils oublié leur boîte à lunch? Ont-ils pensé à prendre leurs affaires de sport? Leur clé de maison?

Quand nous passons du temps avec notre amoureux, nous nous préoccupons : sont-ils bien? Ont-ils chaud, froid, faim, peur? Sont-ils en sécurité?

Si dans leur regard, il y a de la tristesse, notre cœur pleure. Si leurs yeux pétillent de joie : notre cœur rit lui aussi. S’ils relèvent fièrement la tête et bravent les défis, notre cœur déborde de fierté.

Nous sommes eux, un peu… même s’ils détestent que l’on dise cela : MON bébé, MON enfant, MON grand… Ils veulent être EUX-MÊMES et se détacher… 

Alors, avec amour et résilience, nous leur faisons croire qu’ils sont libres. Mais au fond de notre cœur, la fusion ne nous quitte jamais vraiment. Quel que soit l’âge de nos enfants, ils seront toujours nos petits. Un cœur de maman aime, pardonne, donne sans compter, et bat au rythme de celui de ses enfants.

Si quelqu’un ose toucher à nos enfants ou les blesser, nous devenons des lionnes sans pitié; s’ils sont aimés et respectés, nous sommes apaisées.

Tous les livres de psychologies veulent nous forcer à les laisser aller, mais dans le fond de mon cœur de maman, mes trois bébés feront toujours partie de moi. Comme une continuité de la vie que j’ai semée. Ils sont un peu moi… Mais chut… Ne leur dites surtout pas…

Je garde ce secret au fond de mon cœur. C’est cela être maman : continuer de trembler chaque fois que nos enfants perdent l’équilibre, mais sans le leur montrer… 

 

Tu sais maman, c’est correct de pleurer…

Quand la mort s'invite sans prévenir et qu'elle vole à nos enfants

Quand la mort s’invite sans prévenir et qu’elle vole à nos enfants cette insouciance que l’on pense indispensable… Nous aimerions les préserver de cette terrifiante réalité. Et pourtant, la vie a une fin. Comment leur dire?

Je me souviens de mon désespoir, écrasée de chagrin sur le plancher du sous-sol…

Il est 22 heures. Mes enfants dorment. Demain, je vais devoir leur annoncer. Demain. Je vais leur laisser une nuit de répit, une nuit de légèreté.

Demain…Comment vais-je leur dire l’insupportable? Quels mots dois-je employer ? Ils ont 7, 9 et 11 ans. Pour la première fois, ils sont confrontés au départ d’un être cher. Ce soir, leur ami est mort. Ce soir, un enfant s’est éteint. Je suis bien incapable de me relever. Terrassée par cette injustice et profondément angoissée, car mes petits vont devoir faire face à la mort. J’ai toujours dit les vrais choses à mes enfants, naturellement, sans cacher ni mentir. Je leur ai annoncé ce décès tout simplement avec mes mots pleins de larmes.

Ma fille de 11 ans a pleuré.

Mon fils de 9 ans a hurlé et s’est effondré.

Mon petit de 7 ans est resté choqué, sans réagir.

C’est à cet instant précis que j’ai mis de côté ma peine, mon chagrin, mon deuil, afin de me centrer sur la tristesse de mes enfants et de les accompagner de mon mieux.

 

« On veut le voir. »


Nous avons beaucoup parlé avec leur papa. Faut-il qu’ils voient le petit corps sans vie de leur ami? Est-ce nécessaire? Vont-ils souffrir de traumatismes? Nous avons questionné les enfants (pourquoi?) et nous avons commencé à réaliser qu’aussi injuste qu’elle soit, pour eux, la mort est quelque chose de naturel. Elle fait partie de la vie. Nos enfants nous ont montré comment avancer au quotidien et affronter ce deuil.

– Tu sais maman, c’est correct de pleurer…

Je suis tellement concentrée sur la réaction de mes enfants lors de la cérémonie d’adieux, je suis tellement inquiète pour eux, que mes yeux sont secs. Mes émotions n’osent pas. Je ne veux pas leur faire peur plus qu’il ne faut.

– Tu as raison mon chéri, c’est correct de pleurer. Tu sais, je suis désolée que tu doives vivre cela, vraiment désolée…

– C’est la vie maman, c’est triste, mais c’est la vie. Je vais vivre encore plus fort, je vais réussir à l’école, je vais aimer mes amis chaque seconde, je vais tout savourer. Je vais me souvenir comme ça, il vivra toujours un peu en moi.

Ce sont mes enfants qui m’ont autorisée à pleurer. Nous avons pleuré ensemble, beaucoup et longtemps. Dans ce drame, nous avons fortifié quelque chose que nous avions déjà :  un amour puissant.

Il y a eu beaucoup de questions aussi… Qui parfois me laissait sans voixEst-ce que quand je serai mort, les vers vont me manger? C’est noir la mort? Comme la nuit? Ça fait mal arrêter de respirer? Tu crois au paradis toi maman? On va où quand on est mort?

Tant de questions si existentielles, dont on n’aura jamais la réponse… Je suis incapable de leur mentir, alors je leur ai dit MA vérité. Avec mes mots, simplement et naturellement, car il est normal de s’éteindre un jour.

Les années ont passé et je regarde évoluer mes enfants. Ils sont sensibles et attentifs envers les autres. Ils vivent intensément chaque journée, ils en profitent. Ils vivent leur vie.

Alors, suivons leur exemple : vivons…