Bonjour, comment vas-tu ? Texte : Klaude Laflamme

Je suis de ces personnes qui questionnent les ami.e.s de ses enfants. Personne ne rentre chez moi sa

Je suis de ces personnes qui questionnent les ami.e.s de ses enfants. Personne ne rentre chez moi sans d’abord avoir eu droit à un « Bonjour, comment vas-tu ? » Pas pour faire ma détective, mais parce que leur vie m’intéresse. Certains fixent le plancher, d’autres me renverront d’emblée la question, mais tous finiront par répondre. Je veux que dès la première rencontre, la communication soit établie.

J’aime rencontrer ces jeunes, j’aime connaître avec qui mes enfants passent leur journée. Je sais que pour bien des parents, quand les enfants deviennent des adolescents, ils deviennent plus discrets. Pourquoi ? Est-ce qu’en vieillissant, les jeunes ne veulent plus qu’on s’intéresse à eux ? L’adolescence, c’est tellement intense et tumultueux. Même les plus jeunes plus silencieux aiment qu’on prenne le temps de s’informer. Ils aiment aussi qu’on leur raconte nos premiers amours, échecs, bons ou mauvais coups. Ils aiment sentir qu’ils sont normaux, que notre adolescence n’était pas bien différente de la leur.

C’est en parlant avec eux qu’on ouvre les discussions sur les sujets plus délicats. Pour qu’ils se sentent compris, on doit nous aussi se montrer vulnérable.

La communication n’est pas que dans un sens, si je peux me permettre d’être en désaccord, ils le peuvent aussi. Je ne suis pas là pour être leur amie, mais pour les écouter, discuter et conseiller.

Ils se font souvent juger sévèrement, mais ils ont énormément à nous apprendre. Ils sont tellement plus ouverts sur les autres et la diversité que nous pouvons l’être. Ils sont beaux, sensibles et purs. C’est difficile d’être un adolescent dans ces années de pandémie. Rien n’est comme ce serait censé être, pourtant ils sont d’une résilience incroyable. J’en ai marre qu’on les mette tous dans le même panier. Il y a beaucoup plus de beaux jeunes que l’image de paresseux sans envergure qu’on aime nous projeter.

J’ai envie de vous dire de laisser vos adolescents vous impressionner. Commencez doucement par un : Bonjour, comment vas-tu ?

 

Klaude