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Nos souhaits du Nouvel An pour le personnel de la santé

À vous tous, membres du personnel de la santé.

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À vous tous, membres du personnel de la santé.

Nous unissons nos voix pour vous souhaiter un passage vers le Nouvel An rempli de douceur. Rempli de Paix, mais surtout du repos hautement mérité. Que vous puissiez fermer les yeux en toute quiétude sur cette année qui s’est écoulée rapidement. Une fois de plus, vous avez fait honneur à votre profession sous nos yeux contemplatifs.

2020 aura été une année remplie de trop de défis pour tous. Vous êtes devenus, en très peu de temps, nos héros de la situation. Nous avons déposé sur vos épaules le titre louable d’anges gardiens en vous affublant d’ailes pour vous permettre d’avoir un peu de légèreté dans cette épreuve. Des épaules déjà bien lasses d’avoir porté durant d’innombrables années des contraintes et des coupures. Une fois de plus, vous nous avez démontré la nécessité de vos titres, de votre profession, de votre vocation.

2020 fut une année que certains voudront oublier tandis que pour d’autres, elle aura donné un nouveau sens, un nouvel écho. Le système de la santé y aura pleinement goûté. Revendiquer, depuis des lustres, à cause de lacunes vécues et, au final, devoir composer dans un élan de lutte contre un ennemi invisible. Les employés ont su se tenir debout. Une fois de plus. Une fois de trop. Votre fatigue est palpable. Votre dévouement toujours présent. Vous avez la compassion au coin des yeux.

On vous souhaite que les choses changent. Enfin. Une fois pour toutes. Vous offrir des conditions équivalentes à la valeur des ailes que l’on vous force à porter. Vous glorifier pour ensuite vous faire basculer dans l’oubli ? Non. Pas cette fois.

Pour quelques-uns, la tempête les aura fait quitter le navire. Les aura déplumés pour ainsi les empêcher de voler. Se faire couper les ailes. Pour d’autres, le goût amer du système continuera de devenir plus prononcé. Tenez bon. On vous entend. Et d’autres persistent à garder le cap. Restent au front.

2020 nous aura appris que l’on va beaucoup plus vite et plus loin en travaillant en équipe. Toujours dans la même direction. À maintenir la passion. À continuellement veiller sur nous.

2020 fut, somme toute, une année où l’on a atteint de nouveaux sommets. Juste un peu de valeur qu’il faille une situation d’urgence pour se rendre compte de la nécessité de vos rôles. Toutes professions confondues. Passant de l’entretien, de la sécurité, du laboratoire, des agentes administratives, à l’alimentation, aux infirmières, aux préposés, médecins et spécialistes. La direction des établissements et du réseau. L’un ne va pas sans l’autre. L’un ira toujours avec l’autre. Se réinventer, s’ajuster, s’accommoder. Vous connaissez la chanson depuis belle lurette.

Pour 2021, je vous souhaite du doux. Du bon. D’avoir la capacité de replonger en vous pour revivre la fébrilité des tous débuts pour, ainsi, poursuivre jusqu’à la dernière étape de la lutte à cette pandémie.

Nous sommes là, derrière vous, pour ramasser vos plumes perdues au travail, au combat. Nous serons là pour vous soutenir et vous aider à les repositionner sur vos ailes une fois la lutte terminée. Moi j’y serai. Plusieurs y seront.

Merci pour tout. Joyeux temps des fêtes. Différent, mais présent.

Mylène Groleau

Ne méprisez pas nos anges gardiens

J’ouvre la télévision. Je vous vois et vous entends, vous qui bl

J’ouvre la télévision. Je vous vois et vous entends, vous qui blâmez le système de santé présentement, dans la pleine folie à laquelle nous faisons face tous ensemble.

Je vous entends et je tiens à vous dire qu’une partie de moi vous comprend, mais qu’une autre vous méprise. Malheureusement…

Vendredi dernier, le 3 avril 2020, j’ai perdu mon papa. Non, il n’était pas censé nous quitter!

Il était jeune et en excellente forme à son entrée à l’hôpital. Il est entré dans cette aventure de greffe de moelle osseuse avec une seule pensée : sortir de là et vivre sa retraite tant méritée avec sa famille et ses amis.

Seulement, des complications ont pris le dessus de son corps, si fragile.

Le virus qui s’est invité dans ses poumons, alors que ses soldats reformaient une équipe solide pour son futur, a eu le dessus sur lui.

On m’a donc appelée, le 3 avril dernier, pour me dire que si je voulais venir voir mon père, lui parler et lui dire au revoir, c’était le moment.

J’ai eu la chance, dans cette frénésie actuelle, d’être avec mon père pour ses derniers souffles. Bien évidemment, avec toutes les précautions recommandées.

J’ai pu être à ses côtés pour lui souffler à l’oreille quelques paroles. De se reposer, que nous allions nous occuper de notre maman, de sa femme. Que nous, ses enfants, allions nous soutenir et bien nous occuper de sa petite‑fille adorée. Ma fille qui aimait tant son papi.

J’ai pu lui dire que, malgré le fait que je n’ai pas pu aller lui parler doucement à l’oreille pendant qu’il était intubé et dans le coma, j’ai appelé chaque jour et chaque soir de son hospitalisation pour avoir de ses nouvelles et suivre son état de santé.

J’ai pu lui dire que depuis deux semaines, si je ne pouvais pas être à ses côtés pour lui tenir la main et lui dire que tout irait bien, c’est parce que dehors, c’est dangereux. Il y a un virus plus féroce que celui qu’il combattait et qui ne m’aurait peut‑être pas permis de pouvoir lui tenir la main tendrement et de lui dire au revoir s’il l’avait attrapé à cause de mes visites.

Je parle de ma situation. Et voilà pourquoi je vous méprise, vous à la télé qui blâmez le système de santé et les membres du personnel de la santé. Ils se donnent corps et âme en dépit de leur propre santé et de celle de leur famille afin de soigner LA VÔTRE.

Vous qui êtes assis à la maison et vous êtes mécontents de ne pas avoir de nouvelles claires de votre maman, de votre papa, de votre grand-papa, de votre grand-maman.

J’ai passé deux semaines à appeler chaque jour et chaque soir. Pendant ces deux semaines, j’ai eu la chance de parler à des humains plus qu’extraordinaires. Des médecins, des infirmiers, des infirmières et beaucoup d’autres personnes du corps médical, qui prenaient toujours quelques minutes pour m’informer de l’état de mon père. Qui, malgré la charge de travail, m’assuraient que son état était stable et que je pouvais dormir la tête plus légère.

Pendant ces deux semaines, de douces voix me réconfortaient en me disant qu’ils faisaient tout ce qu’ils pouvaient pour améliorer l’état de mon père. Qu’ils lui faisaient passer les examens nécessaires pour trouver le problème et tenter de le guérir. Qu’ils n’allaient pas le laisser tomber à cause de la situation extérieure. Qu’ils étaient à ses côtés bien que moi, sa fille, qui était là depuis le début de la maladie, je ne pouvais y être.

Chaque soir, je parlais à des infirmières ou à des infirmiers différents, mais tous se partageaient les mêmes valeurs. On me disait que même si mon papa était dans le coma, ils lui parlaient. Une infirmière m’a même dit qu’elle le soignait comme si c’était son père. Elle lui mettait la radio, sifflait en entrant dans sa chambre et qu’elle lui transmettait mes mots. Ceux que j’aurai aimé lui dire de vive voix.

Chaque matin, la douce voix de son médecin des soins intensifs se faisait rassurante tout en étant honnête. Non ça ne va pas, mais je m’occupe bien de lui. Elle m’assurait que si papa n’était plus en mesure de se battre, elle allait m’aviser pour que je puisse être à ses côtés lors de son départ.

Et vous savez quoi? Malgré le chaos, elle a tenu sa parole. Ils ont tenu leur parole.

Soyez donc certains que d’une façon ou d’une autre, même si ce n’est pas l’idéal souhaité, le personnel fera en sorte que le départ de votre proche soit doux et rassurant malgré le fait que vous ne pouvez pas y être.

Vous savez, je comprends votre peine, votre rage. Mais, au‑delà de votre frustration, il y a des humains extraordinaires, qui font un travail magnifique au détriment de leur santé et de la santé de leur famille. Des hommes et des femmes qui se sentent démunis mais qui jour après jour, s’occupent de leurs patients (vos proches) comme si c’étaient des membres de leur propre famille.

Alors je tiens à vous dire, chers anges gardiens, que grâce à vous, grâce à votre humanisme et à votre bienveillance… Vous avez mis un baume d’une douceur indescriptible sur cette douleur et cette tristesse. Et pour ces raisons, je vous serai éternellement reconnaissante.

Isabelle Nadeau