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La peur, cette mauvaise conseillère…

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Du plus loin que je me souvienne, j’ai toujours voulu être parfaite. Fille modèle, amie merveilleuse, élève brillante, petite sœur gentille, amoureuse de rêve…ça toujours été MOI !! Vient alors un moment où je suis confrontée à une situation qui me sort de ma zone de confort et BANG ! La peur s’est invitée en moi et elle n’est plus jamais repartie…

Elle s’installe tout en douceur, tu la crois bonne pour toi. Lorsqu’on te propose une activité que tu ne connais pas, dans laquelle tu risques de ne pas performer et de te sentir “pas bonne”. La peur te conseille de refuser poliment et de proposer une activité dans laquelle tu es sûre de bien paraître. Tu l’écoutes et ça fonctionne…tu es encore une super amie et en plus tu es la meilleure!! La peur t’empêche de vivre des échecs et préserve du même coup ton image de perfection. Alors à chaque fois qu’une nouvelle opportunité s’offre à toi, tu trouves une excuse et tu te faufiles. N’est-ce pas une façon de faire tout simplement merveilleuse??

Peut-être pas tant que ça finalement, mais je m’en suis rendue compte ben ben tard. J’ai passé mon enfance, mon adolescence et ma vie d’adulte à écouter et à nourrir mes peurs. Je suis restée dans le chemin qu’elles me dictaient. La vie est une question de choix; les miens servaient à m’éviter les difficultés et les conflits. J’ai donc fait que des activités, des jeux et des études pour lesquelles j’avais la conviction que j’excellerais. Vous me direz : « Il y a pire que ça dans la vie. De quoi tu te plains? » À vous, je réponds : « Vous avez parfaitement raison! » Oui, beaucoup de gens vivent des situations VRAIMENT plus difficiles que les miennes. Par contre, je sais que plusieurs personnes peuvent se reconnaître dans mon histoire et juste pour cela elle vaut la peine d’être racontée.

J’étais paralysée par mes peurs

 La peur d’échouer, la peur de me tromper, la peur de faire rire de moi, la peur de ne pas être bonne et la peur de ne pas être aimée. Elles dirigeaient complètement ma vie. J’étais incapable de prendre des décisions (tsé je suis balance en +), d’essayer des nouvelles choses ni d’exprimer mes opinions, mes sentiments, mes besoins et mes désirs. J’ai donc grandit en étant incapable de commander au resto, de téléphoner pour des rdv, de décider ce que j’aimerais faire, de dire non, etc. Je pourrais énumérer bien d’autres exemples mais ce n’est pas nécessaire, je suis sûre que vous comprenez très bien quelle genre de personne j’étais. J’utilisais le «miroir» abusivement dès que je devais prendre une décision : «Toi, tu as le goût de faire quoi? Tu veux faire quoi? Qu’est-ce qui te ferait plaisir?»

Quand j’étais plus jeune (disons jusqu’à 20 ans) je ne souffrais pas encore de ce mode de vie. Une brique à la fois, j’ai construit un muret puis un mur pour me protéger de mes peurs. J’étais persuadée que tout allait bien, que je deviendrais une femme épanouie (ha mon Dieu que j’étais dans les patates !!!). Lors de mes études universitaires en toxicomanies, intervention jeunesse et psychologie, j’ai fait beaucoup de travaux qui m’ont amené à réfléchir sur moi. C’est là que j’ai frappé un mur, tsé celui-là même que j’avais construit. J’ai réalisé que j’avais fait fausse route toutes ces années. Mes peurs ne m’avaient pas protégée, elles m’avaient plutôt tranquillement éloigné de MON chemin. Je me suis retrouvée complètement déconnectée de MOI.

J’étais dans la vingtaine et je n’avais aucune idée de qui j’étais.

Zéro, niet, nada…

Vient alors le sentiment de culpabilité. Des phrases comme «J’ai scrapé ma vie ! Je suis ben conne!» sont arrivées dans ma tête en quantité industrielle. Pas besoin de vous dire que j’avais l’estime de soi à -10000000. Ce qui me choquait le plus c’est que j’avais en stock tous les outils pour corriger la situation (faut ben que ça servent ces belles études-là) mais que j’étais incapable de m’en servir. Je me suis rabaissée 2x fois plus pendant presque 20 ans. Cordonnier mal chaussé. Fais ce que je dis, pas ce que je fais.

Depuis les dernières années, je travaille très fort pour démolir mon mur de brique (un merci spécial à mon amoureux qui me botte le cul). Ce n’est pas facile, parfois je remets des briques. Je réalise que je n’ai jamais eu confiance en moi, je n’ai jamais cru en mon potentiel et c’est pour ça que j’ai laissé les peurs prendre le contrôle. Moi, la fille qui aime tout le monde, je me suis aperçue que la seule personne que je n’ai jamais aimée ni respectée ben c’est moi… Ouf ça fesse de le verbaliser !!!

Dernièrement, j’essaie de retrouver mon chemin, mon essence, ma couleur. Je m’autorise à avoir des projets et à croire que ceux-ci peuvent se réaliser. Cette nouvelle façon de penser et de faire est ultra angoissante mais je sais que c’est le chemin de la guérison pour moi. Alors préparez-vous, j’ai la tête pleine d’idées (sacré TDAH) et j’ai l’intention d’aller au bout de mes rêves J

Mes peurs étaient de bien mauvaises conseillères…je les emmerde !!

Mymi xxx

Cet instinct…

On l'appelle "l'instinct maternel". Plus jeune je le trouvais vide d

On l’appelle “l’instinct maternel”. Plus jeune je le trouvais vide de sens. Puis, j’ai eu des enfants…  J’ai alors réalisé que l’instinct maternel est fondamental : l’inquiétude d’une mère fait qu’elle est centrée sur son bébé. C’est, à mon sens, indispensable pour la survie de l’espèce.  Car, un jour, cet instinct là… t’as sauvé la vie.

Guillaume avait fait une entrée dans la vie fracassante : une césarienne en urgence un dimanche de Pâques… Le chirurgien m’a bien fait comprendre qu’on avait failli y rester tous les deux et que je ne pourrais plus avoir d’enfants.

Nous expliquions les pleurs incessants de bébé par cette venue au monde tumultueuse. Je me disais que lui et moi avions besoin de réconfort. Mon petit n’était apaisé que lorsqu’il était collé sur notre poitrine. Comme beaucoup de bébés non?

Quand Guillaume eut trois semaines il se mit à vomir. Chaque jour il vomissait en grande quantité. Tout le monde me disait:
– C’est normal, il fait du reflux.
– Il faut épaissir ton lait.
– C’est pas le premier bébé qui vomit, tu es trop stressée.

Le médecin me conseilla de tirer mon lait et de l’épaissir. Il me dit aussi de relaxer car il me trouvait trop angoissée et que ça pouvait entrainer des symptômes chez mon bébé!!!!

Tirer mon lait et l’épaissir?? VOYONS DONC! Le lait que mon corps fabrique est forcément adapté à mon enfant! Il y a quelque chose qui ne fonctionne pas! Je le sens! Je le sais! Et je ne suis pas responsable des vomissement de mon fils! Qu’est-ce que c’est que cette phrase culpabilisante?!?!

J’ai appelé ma consultante en lactation et j’ai suivi ses conseils : donner des petites tétées, fréquentes, et garder Guillaume en position verticale après ses boires.
Les jours ont passé et la situation empirait. Guillaume vomissait en jet plusieurs fois par heure. Il ne dormait plus. Il gémissait tout le temps. Mon bébé souffrait…

J’étais incapable de m’occuper de mes deux autres enfants. Je dormais assise afin que mon bébé garde un peu de lait. Son estomac se vidait sans cesse. Mon mari était absent pour le travail. J’étais seule. Avec un sentiment de panique immense. J’avais peur.

J’ai recontacté ma consultante en lactation qui était aussi inquiète que moi. J’ai donc décidé de retourner voir mon médecin et son incompréhension. Ce jour-là, le docteur m’a disputé car je n’avais pas suivis ses conseils. Il m’a dit que Guillaume allait bien : pas de perte de poids, pas de signes de déshydratation. Je lui ai expliqué que je ne dormais plus pour garder mon bébé vertical tout le temps, que je l’allaitais chaque 15 minutes, que j’étais épuisée et inquiète.

Quelque chose ne tourne pas rond! Je le sais! Je le sens!

– Ok bon, pour rassurer la maman : voici une prescription pour aller faire une échographie, pas d’urgence hein! Vous allez en faire un enfant gâté de ce petit là! Détendez-vous un peu!

Je suis rentrée à la maison. J’ai pris un rendez-vous pour aller en écho le jour-même. J’ai déposé mes deux ainés chez la voisine. Guillaume a vomit deux fois dans l’auto. Arrivés dans la salle d’attente, Guillaume s’est vidé trois autres fois.

– Madame, vous devez rester calme. Je vais vous annoncer une nouvelle. Votre bébé à une malformation au niveau de son estomac. Il risque une occlusion dans les heures qui viennent. C’est une urgence. Vous allez à l’hôpital pédiatrique maintenant. Je les ai appelés, ils vous attendent. Guillaume va être opéré en urgence. C’est une sténose du Pylore. Ne vous inquiétez pas, mais ne traînez pas, ok? Madame? Vous m’entendez??? Avez-vous compris?

Je le savais! Je le sentais! Mon bébé n’allait pas bien!!!

Si j’avais écouté mon médecin, Guillaume serait décédé dans les heures suivantes, parce que, comme on me l’a expliqué à l’hôpital, il était un cas “atypique”. Mon bébé était en douleurs depuis sa naissance.  Son médecin n’avait rien vu, mais sa maman l’avait senti.

Je ne suis jamais retournée voir ce docteur.

Cette fusion, cet instinct… lui ont sauvé la vie.

Merci dame nature de faire les choses aussi bien!
Et vous les mamans, n’oubliez jamais ceci : écoutez votre cœur! Vous êtes la personne la mieux placée sur cette terre pour savoir de quoi votre bébé a besoin. Car vous êtes… sa maman!

La peur qui m’a empêchée de conduire pendant 13 ans

Lorsque j’étais petite, j’ai été victime d’un accident impl

Lorsque j’étais petite, j’ai été victime d’un accident impliquant un homme, quelques bouteilles et une voiture. S’en sont suivies de bonnes blessures, dont je vous épargnerai les détails scabreux.

Chez moi, mes parents ne conduisaient pas. Du coup, durant mon enfance, je n’ai pas pris place bien souvent dans une voiture. Rendue adulte, j’ai voyagé parfois comme passagère. Mais je dois vous l’avouer, j’étais morte de trouille à chaque fois! Pire, le traumatisme le plus profond de mon accident aura été une peur panique, quasi viscérale, de conduire à mon tour.

En 2003, j’ai pris mon courage à deux mains, je suis allée faire mon examen théorique et je l’ai réussi du premier coup.

Oui, je suis suffisamment vieille pour avoir eu la « chance » de ne pas devoir suivre de cours « obligatoires » comme c’est le cas aujourd’hui…

Par la suite, chaque année, je renouvelais mon permis « d’apprenti ».  Je devais prendre mon temps, j’avais peur.  Cela aura duré treize ans!

Treize années où j’ai été incapable de conduire. Je savais le faire, mais mon corps entier se braquait. J’avais soudainement le Nil qui coulait dans mon dos!  Les dents me grinçaient et le cou me barrait! J’avais tellement peur! Les jointures blanchies à serrer le volant si fort. J’étais incapable de détacher ne serait-ce que mon petit doigt pour mettre mon clignotant!  Mon corps entier me disait qu’il était terrifié et tétanisé!

Durant ces treize années, je suis devenue mère, trois fois.  Comblée.  Mon époux étant sur la route, être piétonne n’était pas toujours aisé.  Alors, j’essayais de passer par-dessus mon traumatisme, sans succès.

Un jour, mon fils ainé m’a demandé pourquoi je ne conduisais pas. Je lui ai raconté. Il m’a écouté, empathique, comme il sait si bien l’être.  Il m’a même fait un gros câlin! Puis, me regardant droit dans les yeux, il me lança :

– Maman, tu as peur. Mais tu nous dis toujours qu’on doit passer par-dessus nos peurs! Pourquoi tu ne le fais pas ?

Dans ses yeux bleus, l’interrogation était complète et il avait bien raison! Alors, je lui ai répondu tout bonnement :

– Tu as raison mon chaton, on peut toujours combattre nos peurs, alors je vais conduire! Ça va me prendre du temps, mais je vais le faire! Je te le promets!

À partir de là,  je me suis forcée à conduire. Chaque fois que je prenais le volant, mon époux à mes côtés, les enfants restaient calmes. Puis, de temps en temps, une des trois petites voix chuchotait: « Bravo maman té bonne! »

À quelques reprises, en arrivant à destination, je suis sortie de la voiture, en laissant mon homme s’occuper des enfants, me sauvant toute tremblante. Je me sauvais pour pleurer. J’avais si peur! Chaque fois,  je revenais et mes trois amours m’entouraient de leurs beaux mots. Les mêmes mots que je leur répétais depuis leur naissance: « Bravo, je suis fière de toi, continue!  N’abandonne pas! »

Le 25 juillet dernier, je l’ai fait! Après treize ans et bien des pleurs, JE L’AI FAIT !  Mes enfants m’ont aidée, plus que quiconque, à passer cette peur. Aujourd’hui, je conduis, encore nerveuse, mais en contrôle.

Ce matin, mes deux ainés étaient à l’école. Nous étions, mon plus jeune et moi, en route pour faire quelques achats. Tout en conduisant, j’ai appuyé sur le bouton de la radio. Cela n’a l’air de rien, mais je n’ai jamais réussi à conduire avec la radio ouverte! Une seconde plus tard, mon petit homme de quatre ans me lance tout bonnement :

– Hey maman, tu as ton permis de radio ?!?

– Bha oui chéri d’amour, maman continue sa route.

Je n’arrive pas encore à sortir de ma ville, mais ça viendra…  Promis !