Archives octobre 2016

Sur ses genoux à lui…

J'ai peut-être huit ou dix ans. Le temps est flou. Il y a cette per

J’ai peut-être huit ou dix ans. Le temps est flou. Il y a cette personne dans mon entourage. Cet homme qui n’est pas comme les autres. Parfois, je m’assois sur les genoux des hommes de mon entourage, mais ses genoux à lui, ce n’est pas pareil. Il y a une boule qui se forme dans ma gorge chaque fois que je dois m’asseoir sur lui.

Cet homme, il boit beaucoup d’alcool. Sa peau sent la robine en tout temps. Parfois quand on va au lac, il nous fait passer sous l’eau, entre ses jambes. On fait le pont. Ce que les adultes ne voient pas, c’est que sous l’eau, il sort ses parties intimes de son maillot. Et souvent, quand on passe entre ses jambes, il plie les siennes pour qu’on le touche. Qu’on le touche… là.

Je ne sais pas pourquoi, mais je me sens mal. Je sens bien que ce n’est pas normal. En même temps, les adultes ne disent rien, ne font rien, donc tout doit être correct. Le questionnement me ronge. Je ne veux jamais me lever de bonne heure, car lui, il se lève très tôt et à cette heure,  personne d’autre n’est réveillé. Je n’aime pas être seule avec lui, car il me demande toujours de m’asseoir sur lui. Je préfère faire semblant de dormir. Quand tout le monde est réveillé, il ne se passe rien. Quand il boit, je sais qu’il ne faut pas trainer trop près de lui. Il a la main baladeuse (j’ai su plus tard ce que cette expression voulait dire). Quand je descends au sous-sol, je longe le frigo pour être hors d’atteinte. Il n’est pas trop vite quand il a bu. Un jour, j’ai été assez grande pour y aller moins souvent. Le temps a effacé altéré ou plutôt occulté ses évènements. En vieillissant, j’ai acheté, dans ma tête, que puisque je n’avais pas été violée, ces évènements étaient sans importance.

Le temps a passé.

À l’âge adulte, jeune vingtaine, j’ai eu un chum violent. Parfois, il ne me demandait pas pour faire l’amour. Il prenait le droit sur moi. Les sentiments de ma jeunesse refaisaient surface. Ce sentiment que ce n’est pas correct, mais en même temps, mon estime était tellement basse que j’ai cru à certains moments que je le méritais. Un jour, après un viol d’une violence immense, le bras fêlé, je me suis sauvée. Ma mère m’a aidée à m’en sortir, m’a épaulée dans ce processus. J’ai pris ma vie en main et il a dû faire face à la justice (mais sa sentence fût plus légère que la mienne, vous comprenez). Le temps a passé, je me croyais guérie de toutes ces choses dégueulasses qui m’étaient arrivées. J’ai finalement compris plus tard que mes démons n’avaient pas complètement quitté mon être. J’ai eu des enfants. Le souvenir de ces moments était tellement flou.

Lorsque mes filles ont atteint l’âge que j’avais lors de ces abus, j’ai commencé à avoir des comportements suspicieux. Je ne faisais confiance à aucun homme se trouvant près de mes filles. Je voyais le mal dans tous les hommes de leur vie. Toujours sournoisement et rapidement, jamais très flagrant, mais toujours le nez et surtout l’œil pas loin. Je scrutais chaque geste, chaque baiser, chaque câlin.

Une journée, après avoir passé une soirée d’angoisse lors d’un souper familial, j’ai décidé que j’en avais assez. Je devais retourner en moi pour guérir cette blessure qui me transperçait encore après tout ce temps. Merci au beau Denis qui m’a permis de voir en moi. Merci à Ninon, qui, grâce à l’hypnose, m’a obligée à transcender et éliminer toute trace de ces mémoires cellulaires.

Je sais aujourd’hui, hors de tout doute, que je m’en suis sortie. Que ces gestes ne me définissent pas. J’aurai bien sûr l’œil ouvert pour mes enfants, mais je ne leur ferai plus porter le poids de mes expériences à moi. Une chose que je fais depuis longtemps avec mes filles, je ne les oblige pas à embrasser la visite, la famille ou les amis. Elles doivent, par contre, signifier leur respect, donner la main ou un bec soufflé. Pourquoi faire comme cela? Pour ne pas qu’elles se sentent obligées. Être obligé d’embrasser un peu tout le monde, nous enlève notre pouvoir, nous culpabilise quand cela ne nous tente pas et « distorsionne » la place que notre intuition doit prendre. Parce que de cette façon, je leur permets de dire « NON »!

Le jour où ma belle-mère est devenue un ange

Notre vie était folle. Entre la fin de session universitaire de mon

Notre vie était folle. Entre la fin de session universitaire de mon homme, notre travail à temps plein, moi qui était enfin travailleuse autonome, les deux enfants, le troisième en route et les rénovations incessantes; il y avait aussi ta maladie. Notre vie était folle, mais la tienne s’éteignait tranquillement.

Deux jours avant, je changeais ta couche.

Tu faisais ta toilette avant d’aller te reposer pour la nuit. Tu avais besoin de quelqu’un pour t’aider, comme tu avais de la difficulté à te tenir debout. Ta fille venait de partir. Ton fils, mon mari, l’aurait fait, sûrement en pleurant par en dedans, mais il l’aurait fait. Je le sais, il me l’a dit. Mais je me suis proposée et tu as accepté. C’était normal, banal, mais tellement dur de te voir aussi vulnérable. Toi, ma belle-mère, cette femme si forte et obstinée.

Les enfants attendaient de l’autre côté de la porte de la salle de bain, de ta « nouvelle maison ».  Ton fils changeait la couche de Sam, pour se changer les idées. Ton Samuel, ton p’tit loulou, le dernier de tes petits-enfants que tu as bercé. Pendant ce temps, moi avec ma bedaine, je m’occupais de toi dans le plus naturel et le plus grand des respects. Toi, la mère de mon mari, que je connaissais depuis mes seize ans, qui m’intimidais tellement à cette époque. Toi qui justement, n’étais pas d’accord à ce qu’il y ait un troisième bébé qui pousse dans mon ventre. Quatre mois plus tôt, tu disais que c’était trop vite, qu’on devrait attendre. Ça me fâchait. Plus tard, j’ai compris pourquoi. Tu savais que tu ne le verrais jamais. Ça, ça te fâchait encore plus.

On t’a ensuite laissée te reposer.

Est arrivé CE jour-là. Tu reconnaissais notre Éloïse qui avait trois ans, mais pas Samuel qui allait fêter ses 2 ans dans deux mois. Et là, j’ai compris que ma belle-mère, celle qui m’avait souvent parfois fait rager tout au long de ces treize dernières années, était déjà un peu partie. Plus les longues minutes de cette journée passaient, plus moi, du haut de mes 29 ans, bientôt maman de trois enfants, je te voyais quitter ton corps, ou plutôt, quitter ta tête. Parce que c’est ta tête et ton cœur qui t’ont menée aussi loin dans ce combat contre ce foutu cancer. Ta tête de cochon et ton cœur rempli d’amour pour tes enfants et tes petits-enfants. Toi, une femme que je voyais tellement entêtée, tu étais avant tout une maman qui s’est dévouée pour tout donner à ses trois enfants, après avoir perdu son mari, décédé beaucoup trop tôt. D’ailleurs, je me suis toujours demandé quel genre de femme tu aurais été si la vie te l’avait laissé. Enfin bref…

Quand j’ai vu mon homme, ton bébé, désemparé à essayer de te faire manger ton spaghetti, je lui ai donné congé. Je t’ai fait manger doucement, j’ai guidé ta main quand ta tête reprenait du service et voulait tout contrôler. Parce que ça, on va se le dire, tu as toujours été contrôlante! Mais ton corps lui, il n’en pouvait plus. La cuillère était trop lourde pour tes bras. Ces mêmes bras qui ont tellement bercé d’enfants et qui les endormaient tous comme par magie. « C’est pas grave Sue, on n’est pas pressées, prends ton temps », que je t’ai dit. Tu m’as regardée, tellement reconnaissante, et tu as juste répondu : « Ah non? Ok, merci! »

Alors on a attendu, on a regardé les fleurs que tu trouvais si belles, qu’on voyait de la fenêtre de ta chambre, de la maison d’Adhémar Dion et on a jasé un peu. Tu m’as reconnue jusqu’à la fin, tu te remémorais des souvenirs qu’on avait partagés ensemble toi et moi, ta belle-fille. Ça me touchait de voir que j’avais une belle place dans ton cœur, même si tu ne me l’avais jamais vraiment dit avant cette longue et effrayante semaine-là. Puis, je t’ai laissée t’assoupir.

J’ai pris soin de toi pareil comme je prenais soin de mes enfants. Comme ma mère et toi m’avez appris à le faire. C’était naturel, difficile, perturbant, triste et beau à la fois. Tu n’as plus jamais remangé suite à ce fameux spaghetti.

C’était une dure et longue journée dans notre vie de fou. De savoir que tu ne verrais jamais ce bébé qui grandissait dans moi, que tu manquerais toutes les futures « premières » de nos enfants; ça faisait mal. Je suis restée avec toi jusqu’à l’heure du souper. C’est tard ce soir-là que tu es partie rejoindre ton homme, en haut sur son nuage. Avec mon amour, ton fils, ton bébé à tes côtés, pendant qu’il bûchait sur son travail de fin session. Malgré toute ta volonté, tu es partie. En laissant un grand vide autour de toi.

Je te reparle de ces moments-là, parce que moi aussi, comme toi, j’ai deux garçons et une fille. Comme toi, je serai une belle-mère un jour. Pis tu sais quoi? Je réalise que moi aussi je suis obstinée et chialeuse. Moi aussi je ferais tout pour mes enfants, comme tu le faisais. Moi aussi, j’ai l’air bête des fois. Alors, moi aussi, je ferai sûrement rager mes futures belles-filles et/ou futurs gendres. Mais si un jour je vis avec eux des moments comme ceux que nous avons partagés, je me dirai que j’aurai réussi. Que comme toi, j’aurai été une bonne belle-mère ! Tant pis si je les fais sacrer, ça leur fera plus d’anecdotes à raconter!

T’as été une maman en or, une mamie exceptionnelle et une belle-mère chialeuse admirable.

Tout ça pour te dire que ce jour-là, en me laissant prendre soin de toi, j’ai compris que souvent, une belle-maman, ça aime autant qu’une maman. Et que je n’oublierai jamais la tendresse de ce difficile moment.

Je déteste l’Halloween !!

« Voyons Evelyne, une maman ne peut pas faire son coming out</e

« Voyons Evelyne, une maman ne peut pas faire son coming out et dire qu’elle n’aime pas l’Halloween. D’un point de vue marketing, c’est autant, sinon plus populaire que Noël. »

Cependant, c’est cette notion d’obligation vis-à-vis cette fête que je trouve lourde. J’en ai eu la confirmation la plus profonde lors du week-end de l’Action de grâce. Ma mini-moi, devant la vitrine du Dollorama, regardait les décorations d’Halloween et me dit : « maman svp, il faut acheter de nouvelles décos… » J’ai comme eu mal au cœur. Je vous le dis, je trouve que les décorations pour cette célébration sont laides, mais vraiment laides!

Il n’y a rien à faire, je n’aime pas l’Halloween, mais ceci dit, je la souligne, malgré tout, avec ma fille. Je ne lui fais pas manquer ce moment magique à ses yeux. Je lui permets aussi de manger les fruits de sa cueillette (et de les partager avec moi,bien sûr 😉 ). Son costume, s’est réglé depuis le début du mois d’octobre et je vais être à ses côtés pour la passer. Cependant, il n’y aura pas de gros maquillage, tout comme il n’y en avait pas les autres années. Je peux paraître plate, mais pour moi, l’effort s’arrête au costume.

Je me suis questionnée sur les raisons qui font que je n’aime pas l’Halloween.   Jeune, ma rue était remplie d’enfants et nous pouvions passer facilement de maison en maison sans problème. Notre cueillette était énorme, tout le monde décorait sa maison et l’accent était mis sur les lumières. C’était festif et lumineux! Puis, avec les années, mes petits voisins étant devenus grands, passer l’Halloween n’était plus d’actualité, alors certains de leurs parents ont tout simplement arrêté de décorer et de contribuer à la récolte de friandises des petits halloweeniens.

Puis, moi aussi ayant vieilli, mon intérêt y était moins. Moi, me déguiser à 20 ans pour un party « non merci!!! », disons que ce n’était pas mon fun. À un certain moment, j’avais tellement hâte que l’Halloween finisse afin que je puisse profiter de la beauté que nous offre la fête de Noël.

Finalement arrivent notre première maison (avec mon amoureux) et notre première Halloween. Une mini fièvre m’avait envahie, car je me disais qu’il fallait bien redonner ce que j’avais reçu étant enfant. Je me suis rendue compte à quel point ce n’était plus ce que c’était, sauf que oui, je continue d’acheter des citrouilles, des lumières pis des fantômes à coller dans les fenêtres afin de continuer à répandre la magie à mon tour.

Puis, notre premier bébé, notre fille, est née et la vie étant ce qu’elle est, elle a vieilli et bang, on se retrouve à devoir passer l’Halloween nous aussi! J’ai participé à toutes ses récoltes de bonbons avec elle, déguisée et joyeuse (elle, pas moi…), sauf une fois, elle avait deux ans et demi et la gastro… (Zut!!!).

J’ai l’impression que c’est tabou de ne pas aimer l’Halloween. C’est genre une règle non écrite qui dit qu’on doit aimer et donner des bonbons afin de faire vivre une belle fête d’Halloween aux enfants.

Je termine en vous disant à quel point j’ai trouvé lumineux et réconfortant de voir la vitrine du Véronneau ce matin, lorsque j’étais prise en otage dans le bouchon de circulation. Les magnifiques lumières dans les sapins, c’était réellement beau.

Alors voilà, je m’assume : je n’aime pas l’Halloween, mais je serai dehors avec ma fille ce soir… Ç moins qu’elle soit malade!!!

Bye bye, mon militaire!

C’est le jour 183 de notre décompte familial. Ce matin, nous som

C’est le jour 183 de notre décompte familial. Ce matin, nous sommes allés reconduire mon mari et ses bagages vert armée à l’aéroport, direction Kosovo. « Tu dois être inquiète? Comment vas‑tu faire? » Non, pas particulièrement inquiète. Et je vais faire comme d’habitude, en m’organisant à l’avance et en prenant les choses une à la fois. Pour moi, c’est une mission de guérison et de pardon.

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Comme jeune couple, nous avons vécu la mission en Bosnie. J’étais étudiante, j’avais passé trois des six mois de déploiement au Burkina Faso. Mis à part les chutes de neige records qui avaient envahi l’entrée de la maison (mon mari se moque encore de ma technique de pelletage visant à seulement laisser l’espace pour une voiture et une personne), cette absence s’était bien passée.

Quant à la deuxième mission, c’est une tout autre histoire. C’était il y a neuf ans. J’avais accouché de ma deuxième fille l’année précédente. Un beau BABI (bébé à besoins trèèèèèèèèèès intenses) qui pleurait vingt-quatre heures par jour, ne tolérait aucun mouvement, aucun bruit (incluant le son de ma voix) et ne dormait qu’en peau à peau.

Cette mission s’ajoutait à dix-huit mois d’entraînement loin de chez nous, un déménagement du Québec vers l’Alberta, un nouvel emploi, et une fille aînée encore plus exigeante que mon BABI. Si on mélange tout ça avec une dépression diagnostiquée à la fin de la mission, mais qui traînait depuis deux ans, au stress de savoir mon mari dans un endroit dangereux et à l’éloignement de tous ceux qui voulaient m’aider, qu’est-ce qu’on obtient? Un désastre traumatisant. Une maman cernée jusqu’à la plante des pieds, débordante de pensées sombres et de culpabilité.

En Afghanistan, c’était le bordel depuis le 11 septembre 2001. On entendait sans arrêt parler des militaires canadiens qui se faisaient tuer (158 militaires et quatre civils, sans compter les morts à retardement associées au syndrome de stress post-traumatique. Paix à leur âme et à leur famille). Pour protéger nos enfants, il fallait éteindre la radio dans la voiture, fermer la télé à l’heure des nouvelles, et espérer que les petits amis de la garderie n’aient pas l’idée saugrenue de discuter diplomatie internationale. J’appartenais à un forum de discussions de conjointes de militaires. J’avais assisté à des soirées préparatoires au centre de ressources familiales de la base militaire. Je discutais au téléphone avec ma mère et ma belle-mère régulièrement. Pour le reste, mon mari avait droit à trente-cinq minutes d’appels téléphoniques par semaine, divisées entre les membres de sa famille et entrecoupées par des tirs de roquettes. Plein de raisons pour s’enfoncer et s’isoler malgré toutes les traces de bonne volonté.

Pendant des années, je suis restée convaincue jusque dans mes tripes que je ne survivrais pas à une autre séparation prolongée. Je n’en pouvais plus de l’éloignement, du manque de communication, des crises des enfants qui s’ennuyaient épouvantablement de leur papa-chéri-d’amour-tellement-plus-cool-que-leur-maman-cruelle-parce-qu’elle-les-oblige-à-manger-des-légumes-et-à-dormir-la-nuit. Je passais plus de temps à jouer à la maman psy/médecin/réparatrice de tout ce qui en profite pour briser, qu’à être moi. Je ne dormais plus. Je ne souriais plus. Je travaillais comme un robot. Je maternais comme un robot. Mais un robot au bout du rouleau. Je m’en suis sortie vivante de peine et de misère, avec une prescription d’antidépresseurs, l’anxiété dans le piton et un abonnement aux psychothérapies.

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Alors à l’annonce (surprise!) d’une autre mission, j’ai encaissé un gros « bang! » au cœur, une plongée dans les souvenirs. Puis je me suis ressaisie. Le Kosovo est plus stable que l’Afghanistan. Le nombre d’enfants dans la famille a doublé, mais ils sont plus vieux et ne sont pas accrocs aux crises. Je suis de retour au Québec, à quelques heures de route de ma maman et de mes beaux‑parents. Je suis entourée d’amis. Skype existe. Les médias ne diffusent pas systématiquement les départs des Canadiens en mission et leur retour en cercueil. Et moi, je suis guérie et je me suis pardonné. Mon moral est solide, mon anxiété est maîtrisée, je ne suis plus toujours à bout de souffle et d’espoir.

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Les six prochains mois ne seront pas de tout repos, mais j’ai décidé de prendre chaque jour pour ce qu’il est : une journée qui passe. Je croise mes doigts pour que la gastro nous oublie encore cette année. J’ai ma liste de contacts d’urgence « au cas où ». Je suis en train d’installer un espace ultra méga zen dans ma chambre. Mon mari, leur papa, nous manquera. Fêter Noël, la nouvelle année, la St-Valentin, Pâques et l’anniversaire des quatre enfants sans lui ne sera pas toujours jojo. Mais le pire, c’est l’Halloween. Parce que moi, je ne creuse pas des tranchées sur notre terrain pour créer un cimetière. Pour ça, ça prend un papa militaire hyper cool. Et le nôtre, il est rendu au Kosovo.

Bye bye, mon militaire! On se revoit bientôt… sur Skype!

Recette gourmande: Pain au gingembre et aux pêches

Ça fait plusieurs semaines que j’essaie de faire un pain aux pêc

Ça fait plusieurs semaines que j’essaie de faire un pain aux pêches qui goûte les pêches et je n’y arrive pas. La saveur de la purée est tellement délicate qu’elle disparaît avec la cuisson de mon pain. J’ai, par contre, créé une recette de pain au gingembre et aux pêches qui m’a fait oublier mon but de pain aux pêches. Il goûte un peu comme les pattes d’ours et le gâteau aux carottes. La purée de pêche n’est peut-être pas très présente au goût, mais elle donne un pain ultra moelleux. Je m’attends que, comme moi, vos bananes resteront un peu plus longtemps dans votre congélateur après avoir essayer ma recette de pain.

Pain au gingembre et aux pêches

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Ingrédients

1 ½ t. de farine tout usage non blanchie
1 c. à thé de poudre à pâte
1 c. à thé de bicarbonate de soude
½ t. de beurre non salé ramolli
¾ t. de cassonade
1 t. de purée de pêches (voir note)
½ t. de babeurre
1 c. à thé de vanille
1 c. à thé de gingembre frais râpé
1 œuf

Préparation

Chauffer le four à 350F.

Dans un bol, mélanger la farine, la poudre à pâte et le bicarbonate.
Dans un autre bol, mélanger la purée de pêche, le babeurre, la vanille, le gingembre et l’oeuf.
Dans un troisième bol, crémer le beurre et la cassonade au batteur électrique. Ajouter le contenu des 2 autres bols en alternance.

Verser la préparation dans un moule à pain (9 X 5 po) qui a été préalablement graissé.
Cuire votre pain 45 minutes ou jusqu’à ce qu’un cure-dent inséré au centre en ressorte propre.

Note
Je trouvais que la purée de pêche était trop liquide et je voulais un peu plus de consistance. C’est pour cette raison que j’ai introduit une pomme mystère dans ma purée. On ne la goûte pas du tout et la texture est plus intéressante.

Purée de pêches

(Donne 2 tasses de purée)

Pour faire ma purée, j’ai coupé en quartier 3 pêches et 1 pomme sans la pelure. J’ai déposé les fruits dans une casserole et j’ai mis environ ¼ t. d’eau dans le fond de ma casserole (assez pour couvrir le fond). J’ai couvert et cuit pour 10 minutes ou jusqu’à ce qu’un couteau passe facilement dans les quartiers. Utiliser le pied mélangeur pour faire une purée lisse.

Voici pourquoi l’Halloween devrait toujours être un samedi

Cette année, l’Halloween tombe malheureusement un lund

Cette année, l’Halloween tombe malheureusement un lundi. Je suis certaine que tout comme moi, beaucoup de personnes se demandent : « Pourquoi la récolte des bonbons ne se fait-elle pas toujours un samedi? »

 

Voilà 5 raisons pour lesquelles l’Halloween devrait toujours un samedi 

 

1- Possibilité de faire la grasse matinée le lendemain

Pour la plupart, le dimanche c’est congé! On se sentirait moins coupable de coucher nos enfants plus tard, car bien sûr, on n’arrive pas à la maison pis hop au lit : il faut donner les bains, faire le ménage, trier les bonbons… Au fond, on pourrait tous se permettre d’être fatigué pis de passer notre avant-midi en pyjama le lendemain.

2- Profiter de l’occasion pour se réunir et célébrer entre amis

Ce serait une bonne occasion de célébrer entre amis, vu que l’on pourrait veiller plus tard. Mon plan: on fait souper les enfants tôt, on fait la récolte des bonbons tous ensemble ou encore, on se sépare en deux groupes :  les femmes font la récolte avec les kids, les hommes donnent les bonbons en essayant de suivre la game de hockey à la télé (ou «équipe» mixte). On peut ainsi se permettre de prendre un (ou deux…) bon petit verre de vin ou drink entre amis tout en vérifiant les bonbons de nos beaux trésors! Juste vérifier là… pas manger hein!?

3- Vivre une soirée plus zen

Nous ne serions pas à la course! Probablement le point le plus  reproché de l’Halloween en pleine semaine. On a à peine le temps de revenir du travail que nous devons partir faire la récolte. D’ailleurs, beaucoup d’employeurs voient leurs employés ayant des enfants partir plus tôt. On oublie ce soir-là le souper santé cuisiné avec amour. Go, on lance la pizza dans le four, on les maquille du mieux qu’on peut, on mange vite vite, on enfile les costumes pis on part. En plus, maintenant, l’Halloween commence tôt. À 16h45 des fois les premiers commencent à passer pis rendu à 19h00 le monde n’ont pu rien à donner! N’empêche qu’on recommence à courir une fois revenu à la maison avec tout ce que nous avons à rattraper.

4- Possibilité d’être et d’avoir des donateurs plus généreux.

Ça donne plus le goût, selon moi, de donner des friandises. En n’étant pas épuisée de ma journée et en n’ayant pas à travailler le lendemain, l’idée de donner des bonbons m’est plus tentante. Qu’on soit seul, entre amis ou en famille, voir les tout petits avec leurs beaux costumes, c’est vraiment le fun et leur faire plaisir est un bonheur.

5- Tant qu’à ne pas respecter sa véritable tradition, changeons la date de sa célébration

Mais au fond, c’est quoi l’Halloween? La plupart du monde ne sait même pas ce qu’elle signifie (à commencer par moi qui ai dû faire des recherches). Initialement, elle était fêtée en Irlande, en Écosse et dans le pays de Galles. Elle est apparue au Canada avec la venue de nombreux Irlandais et Écossais. C’était une fête religieuse, la célébration des fidèles défunts (les Saints), et elle avait lieu la veille de la Toussaint.

Bref, pour les Canadiens et les Américains, elle est devenue avec le temps, une simple tradition : l’espace d’un soir (le 31 octobre), on se déguise, on amasse des bonbons et on écoute des films d’horreur. Alors pourquoi cette date (n’importe quel soir d’octobre ferait l’affaire…) et non pas le dernier samedi du mois? Après tout, l’Halloween est rendue une simple tradition et puis, la Toussaint reste le 1er novembre…

Quelques signes que l’Halloween, ce n’est pas pour toi

L'Halloween est dans quelques jours! Les enfants trépignent d'impat

L’Halloween est dans quelques jours! Les enfants trépignent d’impatience et certains parents aussi, mais pas nécessairement pour les mêmes raisons.


Voici 7 signes que l’Halloween, ce n’est pas pour toi

 

1-Peu importe la date en octobre, tu trouves toujours une bonne raison pour repousser le moment des décorations. Pour toi, de belles citrouilles et quelques courges suffisent.

2- Tu espères secrètement que ta fille te demande de se costumer en princesse. Comme son bac est plein de robes, tu vas t’éviter une séance de magasinage.

3- Tout aussi secrètement, tu espères que ta plus jeune accepte de porter la robe de princesse que ta plus vieille a déjà portée, il y a deux ans!

4- Le soir de l’Halloween, tu es rapidement à court de compliments quand les enfants, costumés, sonnent à ta porte. (Bruits de criquets)

5- Tu as hâte de faire le tri des bonbons avec tes enfants pour voir combien de chocolats tu pourras manger en cachette.

6- Le soir de la collecte, tu as plus chaud que ton enfant; tu passes ta soirée à gérer les escaliers et les entrées en craignant que ton petit se fende la tête en trébuchant. (Pas évident de se balader avec un costume par-dessus un habit d’automne…)

7- Tu es outré(e) quand tu ouvres la porte à des ados/jeunes adultes qui repoussent leur « dernière » Halloween… Tsé quand ton pinch, c’est un vrai…

À vous tous qui combattez vos démons pour aimer un peu plus l’Halloween chaque année, je vous souhaite une soirée terrifiante…

Bulles & Pirouettes : nouveau centre familial à Varennes

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J’ai eu l’honneur d’assister à l’ouverture officielle de Bulles et Pirouettes, un petit café situé à Varennes. Il s’agit en fait d’un endroit rempli de ressources, qui vaut la peine d’être découvert!

Vous êtes enceinte ? Vous avez eu un bébé ? Vous cherchez une façon agréable de passer du bon temps, bien accompagné ? Alors, vous devez y aller!

Bulles et Pirouettes est en réalité, un centre d’accompagnement périnatal et familial. Vous pouvez vous y rendre en toute liberté avec vos enfants. Vous y serez accueillis dans l’écoute, la chaleur humaine, la compréhension et le non-jugement. Les propriétaires ont parfaitement bien adapté le centre et vous y trouverez tout le nécessaire pour vous… et pour vos tout-petits!

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Vous pouvez y suivre des ateliers sur des sujets fascinants, tels que : les cours prénataux, le sommeil du bébé, l’allaitement, le portage, l’alimentation, le langage des signes, et j’en passe! Et le plus beau dans l’histoire, c’est que vous êtes invités à suivre les conférences et les ateliers AVEC votre bébé. Vous avez également la possibilité d’offrir à votre poupon des cours d’éveil adaptés et stimulants. De plus, j’y ai découvert une façon agréable et motivante de se remettre en forme, grâce
aux différents cours de mise en forme offerts.

Si vous vous sentez dépassés ou que vous avez simplement envie de rencontrer des adultes qui vivent et comprennent votre réalité, allez là-bas prendre un bon café. Vous aurez accès à du soutien, peu importe vos difficultés. Une halte-garderie est même à votre disposition si vous avez besoin de souffler un peu ou de prendre du temps pour vous (bien mérité, en plus!).

Chez Bulles et Pirouettes, vous trouverez des gens de cœur et des professionnels qualifiés. Un petit oiseau m’a même appris qu’il y avait le bureau d’une nutritionniste et d’une physiothérapeute en or…

J’espère vous avoir convaincus d’aller y faire un tour. Une visite et vous serez charmés! Des ressources comme celles-là, on n’en entend malheureusement pas assez parler… Et celle-ci se trouve à tout juste quinze minutes des Promenades Saint-Bruno. Profitez-en!

 

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Si vous voulez vous inscrire à des ateliers ou avoir davantage d’informations, consultez :

La page Facebook de Bulles & Pirouettes

Bulles & Pirouettes sur le web

 

 

Ma vision du TDAH : Travail, Détermination, Amour, Humilité 

Je ne vous apprendrai rien en vous disant que nous

Je ne vous apprendrai rien en vous disant que nous sommes confrontés, en 2016, à vivre une vie en accéléré. Non seulement nous devons tout faire rapidement, nous devons en plus viser un niveau de performance très élevé. La pression est forte sur nous, alors imaginez sur nos enfants. Nous leur demandons de performer à l’école,  dans les sports et dans toutes sortes de sphères de leur vie. Ils sont vite jetés dans un cercle de performance.

Cette année,  mon cadet à fait son entrée en première année. Vous savez, ce petit garçon que l’on soupçonne incapable de suivre les règles à la lettre. Mon fils adore bouger, faire du sport, apprendre à son rythme ce qui lui plaît. Il a de la difficulté à se tenir sur les quatre pattes de sa chaise, pour lui l’option est plutôt d’une ou deux pattes, tout au plus. Ce n’est pas qu’il n’aime pas l’école, au contraire, mais tout ne va pas assez vite pour lui. Les neuropsychologues et pédopsychiatres appellent ça un trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité. Vous savez, ce fameux terme qui semble nous envahir depuis quelques années : TDAH.

Aux yeux des autres, nous (les parents de ses enfants souffrant du TDAH) sommes souvent blâmés de ne pas exercer LA bonne discipline envers nos enfants. Pourtant, rien ici n’est question de discipline inadéquate. Le TDAH est un désordre neurologique. Malheureusement, malgré tout l’amour que nous avons donné à nos enfants lors de leur confection, nous n’avons eu aucun contrôle sur comment leur petit cerveau s’est développé. D’ailleurs, plusieurs facteurs peuvent être en cause.

Le jour où j’ai demandé une consultation en clinique privée, j’étais complètement exténuée. Je voulais simplement aider mon enfant dans sa détresse et obtenir des réponses à mes questionnements. Lorsque le diagnostic est tombé, j’ai eu l’impression de recommencer à respirer. C’est étrange à dire, car je ne souhaitais pas qu’ils décèlent un problème, mais je me sentais enfin appuyée et je savais que je n’exagérais pas la situation.

Aujourd’hui, soit un peu plus d’un an après le diagnostic, j’apprends de jour en jour à vivre avec un enfant un peu différent. Un enfant qui est surtout heureux, bon vivant. C’est surtout ce que je retiens de la personnalité de mon garçon. C’est ma petite bombe d’amour. Il peut exploser à tout moment, mais je l’aime ainsi et ça fait de lui un petit être unique.

Malgré ma grande période de découragement, seul le diagnostic m’a aidé à avoir une approche différente envers lui. J’ai discuté longuement avec des familles dans la même situation que nous. L’histoire de la médication revient souvent. Pour notre part, notre fils n’est pas médicamenté. Il le sera peut-être un jour, seul le temps nous le dira. Il est important de prendre une décision éclairée selon la gravité du trouble de votre enfant, selon ses résultats académiques notamment. Plusieurs enfants se retrouvent en échec scolaire alors qu’ils ont les capacités pour réussir. Pour l’instant, dans notre foyer, nous nous sommes créé une approche différente. Nous avons donné une autre signification à ces quatre lettres :

Travail
Détermination
Amour
Humilité

On trouve ça plus beau, plus chic. Ce sont les quatre principales qualités à adopter avec des enfants souffrant d’un TDA avec ou sans H.

Ce n’est pas facile tous les jours,  je vous l’accorde. Prenez l’habitude de soulever les bons coups de votre enfant et créer votre propre livre d’histoire. Comme le temps des devoirs et des leçons est recommencé, plusieurs ont déjà mal à la tête. Moi y compris. C’est une période où nous devons trouver des solutions qui conviennent à notre enfant. Pourquoi ne pas répéter ses additions, ses verbes ou même sa présentation orale, en lui faisant faire du patin à roues alignées autour de l’îlot de la cuisine? Faire un dix minutes de leçons ou devoirs pour ensuite lui laisser le temps de bouger un peu. Ensuite, on reprend. On peut également,  selon l’âge de l’enfant, y aller avec la méthode de la récompense. Nul besoin qu’elle soit monétaire!

 

Ayez confiance en vous et en votre enfant. Voyez la vie objectivement et répétez-vous :
 « Travail, Détermination,  Amour, Humilité ».

Références/ressources :
TDAH, mon amour
TDAH Québec 
Vivre le TDA-H/Québec

Au secours ! “Miss bougonne” a ses règles !

Vivre avec une préado n’est pas de tout repos, surtout quand elle

Vivre avec une préado n’est pas de tout repos, surtout quand elle est nouvellement une tornade riche en émotions. Elle sourit; elle crie, elle rit; elle pleure.  Elle veut quelque chose et la seconde suivante, elle ne la veut plus…  Oui, vous avez bien compris, Miss a maintenant ses règles!

À 11 ans, elle devient un petit bout de femme, et ce, même si elle ne sait pas encore comment s’autogérer.  Des fois, mon avis compte plus que tout au monde et d’autres fois, tout ce que je dis est faux. Il ne faut pas chercher à comprendre, c’est une préado qui est toujours en pleine crise existentielle!

Il y a des moments qui sont pires que d’autres. Quand aller faire l’épicerie devient pire qu’aller au parc d’attractions. Quand les étourdissements et les vertiges sont présents parce que Miss ne sait plus ce qu’elle veut : Houston, on a un problème!  

– Qu’est-ce que tu veux manger pour souper?

– Ahhh, j’sais pas. E-rien.

Au bout du compte, peu importe  ce que tu choisis, ça ne fait pas son affaire : Houston, sors-moi de là!

Quand Miss bougonne déjà avant même d’avoir eu la réponse à sa question. Quand elle me dit qu’elle sait que je vais répondre “non” à sa question, donc qu’elle se fâche avant même d’avoir essayé : on se calme les hormones, s’il-vous plaît!

Quand elle hurle, claque les portes, se fâche après elle-même et pire, quand elle se fâche après le chien qui ne fait que respirer : Houston, sors-moi de là TOUT DE SUITE!

Quand les jours paraissent interminables, mais que plus la semaine avance, plus la tornade s’estompe: ouf, on recommence à respirer!

– Qu’est-ce que tu veux manger pour souper?

– N’importe quoi. Ça ne me dérange pas.

C’est ainsi que la tempête se résorbe tranquillement et que la préado se remet lentement à sourire et à chanter…  Jusqu’au mois suivant où la tornade frappe de nouveau…

– Qu’est-ce que tu veux manger pour souper?

– E-rien. Laisse-moi tranquille!

– Bin c’est ça, mange E-rien!

Comment fait-on pour éviter de se faire emporter par la même tornade que nos filles?  Je suis un peu tanné d’entendre : « laisse le temps aller, ça va se replacer ». Dans le fond, on n’a pas d’autres choix; on doit les laisser vivre leurs émotions, on doit les laisser les découvrir et surtout, les laisser les apprivoiser, à leur temps à elles.

Ce n’est pas facile pour ces petites filles-là d’apprendre à vivre avec une réalité d’adultes. C’est encore moins facile quand on leur demande de se gérer.  Entre les jeux, les hormones et les garçons cool du village, il y a aussi les peurs, les responsabilités et la vie d’adolescente qui se prépare. C’est tellement trop en si peu de temps! Alors, c’est à nous les parents de montrer à nos filles comment se préparer face aux changements. Mais, on s’entend que ce n’est pas plus facile pour nous que pour elles… Surtout, quand leur mère a un caractère tout aussi explosif!

Malgré tout, je ne vivrais jamais sans ma petite tornade!

 

Les petits points rouges: quand la technologie devient une dépendance

Ils sont partout dans nos vies. Dans tous nos objets électroniques

Ils sont partout dans nos vies. Dans tous nos objets électroniques tels que cellulaires, tablettes ou ordinateurs. Ils nous traquent…
En effet, dès que j’allume mon téléphone, tels des agresseurs, ils me sautent au visage! Ils appellent à l’urgence : “dépêche-toi de nous faire disparaître ou tu seras punie”!

Pourquoi ai-je autant de difficulté à les laisser en place. Je pourrais simplement décider d’y répondre plus tard? Pourquoi je me sens dans l’obligation de lire ces courriels si “urgents” (dont la moitié sont des spams), de prendre connaissance des 14 messages privés, des 57 notifications Facebook, des 3 réponses sur Instagram et du message sur LinkedIn (qui est forcément important, c’est un réseau professionnel quand même!)? Pourquoi ces points rouges me font-ils culpabiliser au point de vouloir les faire disparaître un par un?

Parce que je suis formatée depuis l’enfance…
Souvenez-vous, en classe… Les points verts pour le bon comportement, les points jaunes pour les avertissements et… les points rouges… Recevoir un petit point rouge (ou pire : 2 ou 3!) : c’était le stress et la panique! Mes parents allaient être avisés et, c’est sûr et certain, que j’allais avoir des conséquences! Depuis ma plus tendre enfance, je lutte chaque jour (avec un léger trop-plein d’énergie et un évident déficit d’attention, je parle bien de lutte!!!), pour ne pas recevoir de points rouges! Et bien, figurez-vous qu’ils me rattrapent et me traquent sur mes appareils électroniques! Quel enfer !

Le problème c’est qu’en m’efforçant de les faire disparaître quotidiennement et d’être une “bonne et gentille élève”, je suis devenue complètement dépendante. Je perds un temps incroyable… Pourtant le temps est si précieux… Je regarde souvent (beaucoup trop souvent) la moindre notification pour faire disparaître ces points rouges. Je me perds sur ces appareils ou sur mon ordinateur, traquant, lisant, effaçant. Je ne me sens bien que lorsqu’ils ont disparu. Parfois je suis tellement envahie, qu’il apparaît même sur mes bras de petits points rouges qui me démangent! Quel stress!

Ce besoin de les guetter sans arrêt et d’ouvrir à tout bout de champ mes appareils pour éradiquer les petits points rouges de ma vie est impérieux et ridicule. Ce besoin est, à mon sens, une des plus belles réussites des concepteurs : je me sens dans l’obligation d’ouvrir mes applications beaucoup trop souvent.

Posez-vous la question : combien de temps perdez-vous chaque jour à faire disparaître vos petits points rouges?

Petit à petit, ils sont devenus trop présents dans ma vie, ils ne me laissent jamais tranquille, ils apparaissent sans prévenir et ce rouge me met une pression, dont je n’ai absolument pas besoin.

Alors, j’ai décidé de désactiver ces notifications. Désormais, il se peut que ça prenne quelques heures ou quelques jours avant que je vous réponde. Si vous me cherchez sur la toile, je suis peut-être tout simplement en train d’admirer le seul point rouge que nous devrions prendre le temps de regarder : le soleil qui se couche les soirs d’automne…