Il est celui qui m’exaspère le plus souvent…
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Il est celui qui m’exaspère le plus souvent…
Encore, ce matin. Un samedi. Je sais, je suis en partie responsable. Je me couche beaucoup trop tard. Mais, depuis quelque temps, au moins, les deux adolescents dorment bien. Eux. Si on les laisse filer, ça peut même ressembler à un lever à 9 h. Pour mon plus jeune. L’ado de seize ans… chut, nous pourrions la réveiller.
Le problème, c’est le bébé de la famille. Et quand je dis bébé, je veux dire que nous l’avons adopté en 2011. Il est magnifique, avec ses origines asiatiques. Heureusement qu’il a été propre assez tôt. Il fait même très bien ses nuits. Mais le jour! Il est très affectueux. Pas suffisamment indépendant à mon goût. J’aime bien les gens indépendants. Rien à faire dans son cas. Parfois, il parle plus que tous. Imaginez. Revenons à ce matin.
Je suis lové dans les bras de Morphée. Je suis loin. Si bien. Sous la douillette chaude. Puis…
Miaou! Miaou! Miaou!…
Je regarde l’heure. 6 h 15. Et ça va durer pendant près de trente minutes. Je lui lance mon traditionnel « Shhhhh! » dans l’espoir vain qu’il va se taire. Rien à faire. Il s’arrêtera par lui-même. Quand il l’aura décidé. Pour ça, il est très indépendant.
Petit retour en arrière. Il est entré dans notre famille au moment de la récidive du cancer de mon amoureuse. Elle voulait cette présence féline. Je ne suis pas jaloux. J’ai dit oui. Même si je savais très bien qui serait responsable du bout plate. Tout ce qui touche l’élimination naturelle. Quand on nous soigne pour le cancer, c’est mortel de s’approcher des contaminants.
À l’animalerie, leur premier contact a été magique. Ceux qui y travaillent vous diront que c’est l’animal qui choisit. Qui adapte son comportement à la personne qui s’intéresse à lui. Il a été exceptionnel, dans son rôle. Pendant plus d’un an.
Leur dernière fois, ça faisait plus d’un mois qu’ils étaient séparés. Moi qui stressais. Je me voyais courir après lui, dans cette vaste maison à recoins. Celle des soins palliatifs. Non, dès l’arrivée dans la chambre, il saute sur son lit. Se couche près d’elle. Comme s’il savait que sa mobilité était réduite. Il a fait exactement ce qu’il fallait. Comme je le lui avais demandé.
Confidence. À la mort de leur mère, quelle a été la première préoccupation des enfants? Je vous rappelle qu’ils avaient alors sept et dix ans. « Et Acasa, il va rester avec nous? » Ça se prononce A-K-Cha, ça veut dire « firmament » en hindi. Mon amoureuse a fait des efforts, dans ses recherches.
Je ne leur ai pas dit, mais j’aime bien les chats. C’est juste que leur demi-sœur y est allergique. Alors, entre un chat et son enfant…
La vie a fait que ma plus vieille a préféré faire un bout avec sa mère. Une période difficile pour le papa, mais je m’y attendais. La garde partagée, c’est bien, mais sans doute difficile pour les adolescents. Encore plus si le choix de l’école et la distance rendent presque impossible la continuité paisible.
Si vous cherchez un animal de compagnie, idéal pour une personne malade, un Bengale, c’est le choix! On les considère dans des chats-chiens. Ils adoptent une personne. Au départ, c’est mon amoureuse qu’Acasa a adoptée. Ensuite, ma fille. En plein celles qu’il fallait. Il est toujours près d’un humain. Il est affectueux et si placoteux. En plus de tout le réconfort qu’il donne, même au plus bougonneux de la maison.
Il fêtera, sous peu, son septième anniversaire avec nous…
Le Papa anonyme