Farniente…
Mes filles ne vont pas au camp de jour. Elles sont privilégiées. E
Mes filles ne vont pas au camp de jour. Elles sont privilégiées. Elles ne le réalisent même pas. Pour elles, cela va de soi. Avant que j’aie le privilège de gérer mes horaires, ma mère s’occupait des filles pendant l’été. Ma mère si dévouée partait sa mini chaine de camp de jour avec mamie! Merci, maman, pour la chance que j’ai eue.
Pas de camp de jour veut dire que mes filles se lèvent quand elles se lèvent. Que la vie tombe à un rythme lent et doux. Qu’à leur guise, elles se baignent, elles mangent, lisent, bricolent, tout cela sans horaire fixe.
Les premières semaines deviennent une danse effrénée de tout ce qu’elles ne peuvent jamais faire lorsqu’il y a de l’école. À peine le déjeuner enfilé, elles sont dehors à jouer avec les voisins aussi chanceux qu’elles.
Les jours de pluie, elles vibrent au même diapason que l’eau qui coule des nuages. Elles relaxent, se laissent bercer par le bruit de la pluie qui frappe sur les fenêtres. Elles ont le droit de regarder la télévision à volonté ces jours-là, alors elles en profitent!
Elles ont bien sûr plus de tâches pendant cette période. Tâches qu’elles rechignent à faire et que je dois gérer. Sans compter les repas, la gestion des huit milliards de changements vestimentaires de la journée (oui, j’ai des filles!) Le fait est qu’avec l’âge, ça ne se lève plus le matin, ces petites bêtes-là! Que bien sûr, ça ne se couche pas non plus. Que très souvent, je dois me lever très tôt pour faire mes tâches afin de leur permettre des après‑midi piscine. Que mon congélateur est constamment en manque de smoothie pop et autres trucs glacés. Que mon lavabo n’est jamais, je dis bien jamais, libre de vaisselle!
Elles attendent les vacances familiales comme si c’était LA chose la plus extraordinaire. Ces moments sont si précieux pour elles. Au retour à l’école à la fin de l’été, je sais qu’il se produira un truc fantastique! Elles vont être à boutte. À boutte de se baigner, de sauter sur le trampoline, de lire, de jouer, de ne rien faire. Enfin, elles vont être prêtes. Prêtes à reprendre la route des bancs d’école. Enfin libérées du stress, de la vie folle que parfois, on n’a pas le choix de leur faire vivre. Elles accueilleront la rentrée scolaire comme l’ultime sortie de l’ennui et je sais qu’un jour, elles reconnaîtront le privilège incroyable qu’elles auront eu…
Martine Wilky