Archives juillet 2017

Mettre un enfant propre, ou l’art de frôler l’apocalypse mentale

Il faut se le dire, je suis une bonne mère. J’ai toujours eu de l

Il faut se le dire, je suis une bonne mère. J’ai toujours eu de la facilité dans ce domaine. Mais le jour où j’ai dû mettre mes enfants propres, toutes mes habiletés m’ont quittée…

J’ai tout tenté, tout essayé pour que cela se passe bien : j’ai écouté un film avec ma fille assise sur le pot, j’ai géré la quantité de liquide ingurgité, j’ai même acheté une tortue (vivante en plus!), j’ai négocié, crié, chanté, hurlé, perdu la boule (plus d’une fois d’ailleurs!), j’ai même aspergé d’eau mes enfants au poush poush (comme pour un chat qui fait un acte indésirable)… mais rien ne fonctionnait.

Ces belles bebittes qui ne viennent pas avec un mode d’emploi, ils ont plus d’un tour dans leur sac. On ne sait pas d’où ils tiennent cela, mais ils sont équipés de superpouvoirs. Ils ont l’habileté incroyable de se cacher au bon mauvais moment, ils ont les yeux si cute qu’on leur pardonne tout. Ils ont la capacité d’être ultra heureux d’un pipi à la toilette et aussi de complètement se foutre d’un caca dans les culottes. Ils sont capables de faire de l’art décoratif avec ce qui sort de leur corps et de ne pas mourir de l’odeur (fait vécu ici). Je ne cite que certains superpouvoirs liés à la propreté, mais il y en a à l’infini pour tous les secteurs reliés à la parentalité!

Parce qu’il n’y a pas que le fait qu’on n’a pas de mode d’emploi, il y a la pression sociale. Nos enfants nous-mêmes sont vus comme arriérés si ce côté-là tarde un peu à se développer. Tout le monde a son opinion. On en entend de toute sorte :

« Ah non, ton enfant n’est pas encore propre? » (avec un regard rempli de jugement)

« Es-tu certaine que tu t’y prends bien? » (Ok, il y a une technique infaillible du pipi-caca à la toilette que je n’ai pas vue?)

« As-tu acheté le nouveau gadget qui fonctionne à tout coup? » (Bon, on n’a pas besoin de gadget pour faire pipi-caca, mais oui, je les ai TOUS achetés.)

« Arrête de ne faire que du renforcement positif, il faut que l’enfant vive du désagréable aussi dans sa vie. » (J’ai bien essayé de lui mettre le nez dans son pipi, mais même avec mon chien, ça ne fonctionne pas!)

Un jour, la vie est bien faite, j’ai lâché prise… et mes enfants sont devenus propres… dès le lendemain!

Martine Wilky

Je n’aimerai plus

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Je n’aimerai plus

Quelque chose s’est brisé.
Cette douceur, cette tendresse que tu m’as apprise,
cette confiance en l’amour,
cette force qui unit,
je n’y crois plus.

Je n’aimerai plus

Toi…
Si doux,
mais si brusque.

Toi…
Direct au risque d’être indélicat,
mais menteur comme trop d’autres.

Toi…
Attentionné comme nul autre,
mais égocentrique comme tous les autres.

Je n’aimerai plus

Tu m’as offert une histoire si différente,
si apaisante,
si rayonnante,
si mouvementée,
si colorée,
si pleine d’espoir,
d’avenir,
de vie,
si pleine d’amour,
mais finalement si pareille aux autres.

Je n’aimerai plus

Nous avons eu une histoire unique et grande,
mais une fin si commune et petite.

Je n’aimerai plus

Cette force que tu voulais me transmettre,
cette foi en moi que tu voulais que j’aie,
cette confiance en nous, en ce que nous construisions que tu voulais que je partage,
ces confrontations qui te plaisaient tant,
ces remises en question que tu voulais que je crée en toi,
à force de questionnement,
de peut-être pas finalement,
de je ne suis plus certain,
de je ne crois en rien,
tu me les as enlevés.

Je n’aimerai plus

Tout comme tu m’as privée de mon assurance et de mon indépendance,
tu m’as retiré ce qui t’a séduit en moi
pour ensuite me reprocher mes insécurités,
que tu as toi-même créées à force de cachoteries,
de semi-vérités,
de demi-mensonges
et d’hésitations.
Ce pouvoir, je suis coupable de te l’avoir donné, mais toi d’en avoir abusé.
Tu m’as vidée pour ensuite me laisser seule.

Je n’aimerai plus

Ces certitudes, tu me les as doucement brûlées,
bousillées,
explosées.
Il y avait des morceaux de moi partout.
Des morceaux de ma joie.
Des morceaux de mon estime de moi.

Je n’aimerai plus

Ma féminité qui t’allumait tant,
ton corps que je voulais célébrer,
que je me faisais une joie d’aimer,
de caresser,
de lécher,
de faire frissonner,
à vouloir t’en faire perdre la tête,
mon corps que je t’offrais tout entier,
ce plaisir qui nous unissait parfois,
cette luxure dans laquelle nous nous vautrions si bien ensemble,
tes tourments t’ont empêché d’en profiter,
d’y goûter,
de le savourer,
de t’en pourlécher,
de t’en étourdir…
Tu te tenais la tête fermement, à deux mains pour être certain de ne pas décoller.

Je n’aimerai plus

Tes tourments m’ont empêchée d’y goûter abondamment,
de le savourer passionnément,
de m’en pourlécher éperdument,
de m’en étourdir souvent.

Je n’aimerai plus

Tes tourments m’ont rejetée si souvent.
Tu m’as rejetée si souvent.
À en tuer notre plaisir,
à nous priver d’une saine luxure oh combien délectable,
à me faire douter de mon corps qui pourtant ne m’avait jamais trahie,
qui avait toujours été fidèle,
qui avait toujours été une source de plaisirs possibles et infinis,
à en éteindre ma force et ma féminité.

Je n’aimerai plus

Je ne me sentais plus femme dans le miroir de ton regard.

Je n’aimerai plus

Pour ne plus donner ce pouvoir à un homme.
Pour ne plus ressentir ces émotions qui étouffent de plaisir et de joie, mais qui étouffent tout court quand on nous en prive.
Pour ne plus qu’un homme puisse être si doux.
Pour ne plus qu’un homme puisse être si tendre.
Pour ne plus qu’un homme puisse m’aimer.
Pour ne plus qu’un homme puisse me permettre de me voir si belle à travers lui.
Pour ne plus qu’un homme puisse me faire croire qu’il me trouve désirable.
Pour ne plus qu’un homme me fasse croire qu’il est fort.
Pour ne plus qu’un homme m’empêche de voir qu’au fond il est faible.
Pour ne plus qu’un homme puisse me comprendre.
Pour ne plus qu’un homme puisse me protéger.
Pour ne plus qu’un homme puisse m’apaiser.
Pour ne plus qu’un homme me fasse autant plaisir.
Pour ne plus qu’un homme puisse me donner envie de me laisser aller.
Pour ne plus qu’un homme me fasse perdre la tête.

Je n’aimerai plus pour ne plus qu’un homme puisse me faire croire qu’il m’aime.

Est-ce de toi ou de l’image que je garde encore de toi dont je m’ennuie?
Est-ce toi ou mon souvenir de toi que j’aime encore?
Est-ce toi ou tes faiblesses que je déteste?

Je n’aimerai plus

Je t’en veux de ne pas avoir voulu me faire du mal, mais de m’en avoir tant fait.
Je t’en veux d’avoir tellement voulu me rendre heureuse que tu te sois perdu en chemin, de m’avoir rendue si heureuse pour ensuite me priver de ce bonheur.
Je t’en veux de ne pas avoir cru en moi.

Je m’en veux de ne pas avoir créé d’étincelles en toi.
Je m’en veux d’avoir tant pris soin de toi, d’avoir tant voulu ton bonheur alors que tu as tant besoin de perdre l’équilibre.
Je m’en veux d’avoir tant cru en toi.

Je n’aimerai plus

Je ne t’aimerai plus.

Eva Staire

L’allaitement rêvé: quand tout se passe bien

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Dès le début de ma grossesse, je savais que je voulais allaiter mon enfant. Je ne savais pas combien de temps, mais je savais que je voulais essayer. J’avais en tête que ce n’était pas une partie de plaisir, surtout au début. Des histoires de gerçures, de bébé intolérant et de tétées interminables en tête, j’ai décidé de suivre un cours au centre périnatal de mon coin pour m’aider à comprendre. Déjà cela m’a aidée à démystifier les bases et on m’a aussi transmis des lectures sur le sujet. Je doutais encore un peu dans ma tête : est-ce que je vais voir assez de lait, est-ce que bébé va vouloir de mon lait? Mon chum, lui, était beaucoup plus optimiste que moi : « C’est un bébé, il a besoin de lait, tu as du lait, je ne vois pas ce qu’il y a de compliqué ». Sauf que j’avais en tête tellement de témoignages sur les difficultés de l’allaitement et trop peu sur les belles histoires. J’avais quand même espoir que tout se passe bien et puis si ce n’était pas le cas, je savais que j’allais pouvoir compter sur l’aide des sages-femmes qui assuraient mon suivi ou encore l’aide de ma belle-sœur qui est marraine d’allaitement. Bref, j’étais ambivalente, mais mon désir d’allaiter était bien présent.

 

Bébé est arrivé un soir de pleine lune. On a pris le temps de l’accueillir comme il se doit et quelque temps après sa naissance, il a eu faim. Je lui ai donné le sein et il a bu. Comme ça, facilement, tendrement, sans me faire mal. Il avait l’air d’aimer ça et moi, je n’en revenais pas, c’était confirmé : j’avais du colostrum! Quelques jours plus tard, j’ai eu ma montée laiteuse et je n’ai jamais manqué de lait, bien au contraire. Notre histoire d’allaitement s’est poursuivie tout simplement comme ça. Il demandait à boire, je lui donnais le sein et tout le monde était heureux. Je ne comptais pas les heures, la durée, les fréquences. J’étais simplement là pour lui quand il en avait besoin. On a aussi eu à s’ajuster un peu lui et moi, car j’avais un fort réflexe d’éjection, mais après quelques lectures sur Internet, tout s’est arrangé.

 

Je me souviens que très jeune, bébé avait sa petite routine. Il buvait très rapidement, quinze minutes maximum, puis il se reculait la tête en faisant un sourire et une petite goutte de lait coulait sur sa joue. Par la suite, il reposait sa tête sur mon sein et s’endormait. J’étais fascinée de le voir si paisible et bien comblé. Ajoutez à cela les hormones qui se rebalancent et voilà, j’étais en amour plus que jamais avec mon petit loup.

 

Son papa s’impliquait aussi côté allaitement. Il me supportait à 100 %, amenait bébé au besoin et prenait bien soin de m’apporter tout ce dont j’avais besoin lors des périodes d’allaitement plus intenses. Vous savez, ces périodes où j’avais l’impression, pas tellement fausse, de ne faire que ça de ma journée. Verre d’eau, téléphone, collation, émission de télé : mon conjoint m’aidait à être confortable dans mon cocon d’allaitement. Il me disait qu’il m’aimait, que j’étais une bonne mère, que notre fils était chanceux de m’avoir. Toute cette tendresse me permettait de garder le cap dans les moments plus difficiles comme les poussées de croissance ou les tétées groupées.

 

Même les nuits, étrangement, j’adorais nourrir mon enfant. Il n’y avait que lui et moi dans la pénombre, un moment privilégié où je sentais que j’étais là où il le fallait quand il le fallait. Je dois dire que côté sommeil, j’ai été gâtée les premiers mois. Dès sa naissance, bébé a bien fait la distinction entre le jour et la nuit. À trois semaines, il dormait déjà des sept heures en ligne, me permettant de bien me remettre de mon accouchement. Par contre, à partir de ses quatre mois, il a connu une période intense de régression côté sommeil, qui s’est poursuivie jusqu’à ses deux ans. Mon bébé qui faisait ses nuits depuis longtemps s’est mis à se réveiller aux deux heures. L’allaitement m’a permis de bien récupérer lors de ces périodes. J’ai découvert l’allaitement en position couchée et je dois dire que ça nous a bien sauvés. Lui et moi pouvions dormir beaucoup mieux et plus longtemps. Le manque de sommeil était difficile quand même, on s’entend, mais au moins, je pouvais me rendormir avant même qu’il termine sa tétée. J’assurais aussi les nuits seules puisque bébé voulait le sein; par contre, son père prenait la relève le matin venu.

 

Le temps a passé, mon bébé devenait grand et autonome. Notre histoire d’allaitement s’y est adaptée. Au départ, bébé n’avait même pas besoin de pleurer pour que je reconnaisse sa faim. Autour de deux mois, il était capable d’attendre quelque temps avant de recevoir son lait, puis au fil du temps nous sommes passés d’un allaitement à la demande à un allaitement à l’amiable, c’est-à-dire que l’allaitement était beaucoup plus réciproque et tenait compte de mes besoins comme des siens. Il faut dire qu’à ce moment sa survie ne dépendait plus de mon lait puisqu’il mangeait aussi. Je ne lui offrais plus systématiquement le sein, j’attendais qu’il me le demande et je me permettais de dire non si cela m’incommodait. Au fil du temps qui passait, je voyais que l’allaitement suivait aussi son développement affectif. Il buvait moins souvent, moins longtemps, et comprenait que j’avais aussi des besoins, que tout ne tournait plus autour de lui maintenant qu’il grandissait. Il apprenait que j’étais une personne distincte de lui et que j’avais mes propres besoins.

 

C’est comme ça, doucement, qu’un boire à la fois, nous avons continué l’allaitement. Je ne croyais jamais dire ça, mais finalement, notre histoire d’allaitement a duré deux ans, 25 mois pour être exacte. Si vous m’aviez dit avant que je devienne mère que j’allaiterais mon enfant jusqu’à deux ans, j’aurais probablement ri. Même s’il s’agit de la recommandation officielle de l’OMS (allaitement exclusif jusqu’à six mois, puis compléter l’allaitement avec la nourriture solide jusqu’à deux ans ou plus), il y a encore beaucoup de chemin à faire pour démystifier l’allaitement non écourté. On voit peu d’exemples dans notre quotidien, j’avais moi-même des préjugés sur le sujet. Sauf que même si le temps passait, je sentais que je faisais encore la bonne chose pour lui, je sentais qu’il en avait besoin et que cela n’empêchait en rien son développement de se poursuivre sainement, bien au contraire. Dans notre cas, c’était ce qu’il y avait de mieux.

 

Autour de deux ans, je sentais que la fin arrivait. À ce moment, il ne restait que les boires pour l’endormir. Son père et moi l’avons bien préparé et avons discuté avec lui de la fin « du lait de maman ». Lui-même était d’accord et voulait maintenant apprendre à s’endormir seul. La première nuit a été plus difficile, mais quand même beaucoup mieux que je croyais, puis il n’a plus jamais repris le sein.

 

Voilà que notre histoire d’allaitement est maintenant terminée et j’en garde un excellent souvenir. Bien évidemment ça n’a pas toujours été facile, j’ai été fatiguée, j’ai parfois eu l’impression qu’il allait téter jusqu’au cégep, j’ai été découragée, épuisée. Honnêtement, avec le recul, je crois que ça relève plus des conséquences d’être une mère que de l’allaitement en tant que tel. Aussi, ces périodes plus difficiles valaient vraiment la peine d’être surmontées quand je regarde l’ensemble du récit.

 

Pour moi, l’allaitement a été une super occasion d’apprendre à connaître mon bébé, de m’arrêter pour l’observer, de le découvrir. J’avais l’esprit tranquille, car je savais qu’il avait tous les nutriments dont il avait besoin pour grandir. Au-delà de ça, je lui fournissais aussi un repère de sécurité et de tendresse, le jour comme la nuit. Cela a contribué à forger un lien bien fort entre nous. Il savait qu’il pouvait compter sur moi.

 

J’écris notre histoire, car je veux signifier qu’il est possible que tout se passe bien dès le début. Si ce n’est pas le cas, il existe plusieurs ressources : centre périnatal, marraine d’allaitement, halte allaitement du CLSC, conseillère en lactation, IBCLC, etc. Malgré les ressources, je sais que des mamans ont essayé fort sans que cela fonctionne et je sais aussi que certaines, par choix, ont écarté l’allaitement au sein. Tout ça est évidemment bien correct aussi. Personnellement, l’allaitement a sauvé mon sommeil et ma santé mentale jusqu’à un certain point et non l’inverse. Est-ce que je crois que l’allaitement a permis de favoriser le lien d’attachement avec mon bébé? Oui. Est-ce que je crois que l’allaitement est nécessaire pour la création d’un tel lien? Non. Chacun sa vie, chacun son chemin.

 

D’ailleurs, lorsque j’ai interpellé les collaboratrices de MFMC pour connaître brièvement leur expérience avec l’allaitement, voici ce qu’elles avaient à confier :

 

« J’ai allaité deux ans chacun de mes enfants! Sans me cacher! Liberté! Pas de biberons, pas de tracas et des enfants jamais malades! »

 

« Bébé allaité onze mois. Sevrage hyper progressif sur sept mois. Facile, facile! »

 

« Bébé 1 : Difficultés d’allaitement. Ma grande est née avec une anoxie cérébrale, septicémie, deux pneumothorax… Le séjour à l’hôpital a été difficile sur l’allaitement puisqu’elle a été gavée pendant une bonne période. De retour à la maison, je me suis pris une marraine d’allaitement. Avec son aide, j’ai réussi à allaiter dix-sept mois…

 

Elle s’est sevrée par elle-même puisque j’étais enceinte de mon deuxième.

 

Mon Bébé 2 est né préma de 25 semaines. Donc il a été gavé de mon lait maternel. L’allaitement n’a pas fonctionné, entre autres parce qu’avec bébé 1 qui n’allait pas à la garderie et la longue route entre la maison et le RoyalVic/Children, je n’ai pu aller voir mon bébé 2 qu’une journée sur deux. Donc aucune assiduité pour l’aider à téter. J’ai donc fait du tire-allaitement pendant neuf mois. Il a eu du lait maternel durant ces mois-là et j’en suis bien fière. Ça reste un allaitement malgré tout. »

 

Premier bébé : cinq mois

Deuxième : dix mois

Troisième : six mois

J’ai adoré mes expériences, c’était mes moments de tranquillité avec mes enfants.

 

J’ai allaité onze mois, elle a décidé d’arrêter par elle-même quand elle a commencé la garderie. Mon expérience : cauchemardesque au début, elle perdait trop de poids et mes mamelons étaient à moitié arrachés (désolée du détail dégueu), mon médecin voulait envoyer ma fille à l’hôpital, mais elle m’a fait confiance et je suis allée la voir tous les jours pendant deux semaines. Ma production n’augmentait pas assez pour les besoins de ma fille. J’ai donc pilé sur mon orgueil et j’ai fait l’allaitement mixe avec de la formule. Après, j’ai adoré mon expérience. Quand je vois les autres mamans allaiter, j’ai un petit moment de nostalgie du lien qu’il y a durant ce temps-là. 

 

Je n’ai pas allaité! Aucune de mes trois filles. Je n’étais pas à l’aise avec l’allaitement, mais les mamans qui allaitent ont toute mon admiration!

 

J’ai allaité pendant qu’on était à l’hôpital. Les seins en sang malgré le fait que je donnais bien le sein m’ont fait abandonner, je souffrais chaque fois. La deuxième fois, même chose. La troisième ne me faisait pas mal, mais mon lait ne sortait pas. L’infirmière m’avait dit que c’était la fatigue (ma deuxième avait seulement quatorze mois). Le seul moyen de me faire sortir du lait était de me plonger dans un bain chaud. Bref pour ma part, la douleur était tellement intense que je n’éprouvais aucun plaisir.

 

Je n’ai pas allaité mon premier du tout. La raison : je devenais agressive quand on me touchait les seins. Je détestais cela, même sexuellement. Le deuxième, j’ai tenté. Après vingt-quatre heures, mon fils pognait les nerfs à n’en plus finir, alors j’ai décidé de donner le biberon à lui aussi. Le doc m’a dit, un peu plus tard que mes mamelons sont trop plats, probablement. ET là pour le troisième, je suis en questionnement. J’ai vraiment aimé le fait qu’avec le biberon, je ne suis pas seule à m’occuper de ce côté-là. Que si mon bébé boit quatre fois dans la nuit, je n’ai pas toujours à me réveiller. J’ai aimé le fait que je ne me sentais pas jugée à l’hôpital puisque je n’allaitais pas. Puis mes enfants sont en parfaite santé, même quand ils étaient bébés. Voilà mon histoire.

 

Quatorze mois avec une téterelle.

 

Magique. Formidable. J’ai allaité mes trois filles en moyenne huit mois chacune.

 

J’ai allaité mon aîné un gros cinq jours. Pas de montée de lait, bébé qui perd du poids, panique générale : envoie la grand-mère acheter de la préparation et des biberons! Je n’ai jamais eu de montée de lait. J’aurais aimé allaiter, mais ce n’était pas primordial pour moi. Je me suis battue longtemps pour fabriquer mes enfants, j’avais décidé que si l’allaitement ne fonctionnait pas, je ne me battrais pas contre mon corps cette fois-ci. Mais j’avoue que ça m’a fait un gros pincement quand même, que ça non plus, mon corps ne veuille pas le faire.

 

J’ai allaité mes jumelles douze heures. Je n’arrivais carrément pas à les placer au sein, rien à faire! J’ai essayé de tirer mon lait à l’hôpital, on arrivait à 1,5 ml aux trois heures… à diviser en deux bébés! Go pour les biberons, sans aucune miette de culpabilité, ça a bien fonctionné pour le premier. (Veuillez noter que j’ai dû placer la langue de ma première puce autour de la tétine de son biberon à l’aide de mon petit doigt pendant près de huit mois! Ça a grandement ajouté à ma non-culpabilité de m’être sauvée de tout ce trouble après coup.) Je n’ai jamais eu de montée de lait.

 

Mon petit dernier : non-allaitement parfaitement assumé, j’ai les mamelons plats, des seins immenses, des problèmes hormonaux et je n’ai pas eu de montée de lait à mes deux derniers accouchements : infirmière, apportez-moi un biberon! Sauf que… huit jours post-accouchement… méga montée de lait! Dans un seul sein, mais quand même, y’avait du lait! Mets bébé au sein le plus possible (complété avec un biberon parce que je ne fournis pas), je tire mon lait entre chaque tétée. Je ne fournis pas du tout, en une journée, j’arrive à tirer 15 ml. Mon bébé buvait 90 ml aux 1 h 30 à trois jours, y’a comme un sérieux manque à combler. Au bout de trois jours, j’arrive pour le boire de nuit : plus une goutte! Mon sein est complètement dégonflé, y’a rien, rien, rien! Rien non plus le lendemain, c’est fini. J’ai ragé contre mon corps qui avait envie de me faire de faux espoirs sur un truc que j’avais complètement mis de côté dans ma vie. Mais j’ai aussi fini d’accepter complètement que je n’aie tout simplement pas allaité aucun de mes enfants… et que ce n’était pas grave pour autant.

 

Parce que, même si le lait maternel est indéniablement l’aliment le plus adapté au bébé humain, l’important, c’est de les nourrir et de les aimer, ces bébés-là! Et surtout, il est bon de se rappeler que, même si l’allaitement favorise le peau à peau, le biberon ne l’empêche pas, bien au contraire!

 

À ma première : trois semaines. Ma fille est née et elle ne tétait pas. Juste avant de quitter l’hôpital, l’infirmière d’expérience lui a mis un doigt dans la bouche et elle a commencé. Par contre, elle ne prenait pas comme il faut, les premiers temps je devais utiliser une seringue. Ma fille dormait beaucoup. Tellement qu’il fallait que je la réveille (ça me prenait 1 h), essayez de la faire boire, me décourager et aller me recoucher pour ensuite mettre un cadran et recommencer. Après trois semaines, j’étais engorgée, une mastite arrivait, fièvre, je pleurais quand je l’allaitais tellement ça faisait mal. J’ai regardé mon chum et j’ai dit : « Go à la pharmacie chercher des biberons, je ne suis plus capable. » Il lui a donné un biberon, elle a bu en championne, on s’est séparé les nuits, la joie était revenue!

À mon deuxième : trois mois. Il buvait bien, mais je ne suis pas quelqu’un qui adore les grosses chaleurs l’été. On avait de la visite pendant quelques jours à la maison, une canicule, pas d’air conditionné et j’ai arrêté : je ne m’endurais plus. J’ai continué de tirer mon lait quelque temps. 

  

Roxane Larocque

Cette semaine-là du mois…

D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours été menstruée. Sans rire, j’ai commencé à

D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours été menstruée. Sans rire, j’ai commencé à avoir la visite de « l’armée rouge » à partir de dix ans et demi. C’est tôt en titi, surtout quand tu es une petite fille qui joue encore à la poupée. C’est là que ta mère t’explique que tu as ça parce que tu auras des bébés plus tard!

Parlant de bébés, j’ai eu un petit répit avec deux grossesses et deux allaitements, ce qui totalise environ trois ans de sainte paix de ce maudit « trouble féminin ».

Pour certaines, c’est deux ou trois jours peu abondants. D’ailleurs, ce sont elles qui font les pubs de tampons à la télé. Ça a dont l’air le fun être dans sa semaine pour elles! Glissades d’eau, saut en parachute et petite robe blanche. Moi, c’est plutôt : grosses bobettes de maternité (oui, je les porte encore!) et habillée en mou. Je ressemble à une vampire qui n’a pas vu la lumière du jour depuis mille ans. Le supplice dure environ sept longs jours et revient aux 24 à 25 jours. Je me ruine en tampons et serviettes hygiéniques (c’est avec mon argent qu’ils font de belles pubs!)

Bref, parfois j’aimerais ça être un homme juste pour « skipper » cette semaine-là du mois! Ils ont la vie facile, eux; ils n’ont pas à porter les petits pendant neuf mois, dix ou douze heures de contractions, ils ne connaissent pas ça et encore moins avoir les mamelons gercés! Bon ok, ils endurent notre humeur massacrante une semaine avant nos règles.

Bon, je vous laisse pour aller manger un bol d’épinards et deux tranches de steak, si je veux survivre à ma journée de lavage-ménage-vaisselle-dîner-changements de couches-souper-vaisselle-bain-et dodos des enfants…

Julie Lampron Désaulniers

On dit qu’il faut prendre son mal en patience. Et si on prenait notre bien en urgence? (Ludovic Soliman)

On dit que l’homme descend du singe, je dis qu’il descend du son

On dit que l’homme descend du singe, je dis qu’il descend du songe.

On entend souvent : « Ahhh! Prends donc ton mal en patience »…

Un beau samedi matin, une copine m’a envoyé une citation qui l’inspirait. J’ai tellement vibré que je me suis mise tout de suite au clavier. Les mots émergeaient de mes doigts si vite que même moi je m’étourdissais! Cette citation est…

On dit qu’il faut prendre son mal en patience.

Et si on prenait notre bien en urgence?

Ludovic Soliman, conteur exceptionnel de son état, a vu tout juste. Nous sommes tellement pris dans notre mal-être que nous ne nous préoccupons pas de créer notre bien-être…

Comment faire pour mettre plus d’énergie dans le positif que dans le négatif? Comment se fait-il que notre bonheur ne soit pas notre priorité? Pourquoi se laisse‑t‑on souffrir en attendant qu’un jour, le bonheur se pointe?

On vit dans un monde où l’action que nous posons définit ce que nous sommes. On est constamment distrait par un milliard de notifications qui nous étourdissent et nous enlèvent du temps pour soi.

Le temps est une richesse exceptionnelle que nous gaspillons à être connecté à autre chose qu’aux gens qu’on aime.

On regarde la vie des autres au lieu de se concentrer sur la nôtre.

On ne sait même plus ce que NOUS aimons vraiment. On ne se connaît plus. On ne sait plus ce qui NOUS fait vibrer, triper, sourire.

À force d’être connecté, on s’est déconnecté de notre vie.

Si on n’est pas bien, si on n’est pas heureux, satisfait, accompli dans notre vie, il faudrait bien commencer à travailler ces aspects de notre vie.

La dépression est une des maladies les plus courantes à notre époque. Dans notre entourage, les gens tombent comme des mouches au combat. Sommes-nous en ligne pour l’abattoir psychologique?

Le bonheur, notre bien, doit être notre mission la plus urgente. Il faut faire comme lorsqu’il y a un crash d’avion : mettre la ceinture de sauvetage ainsi que le masque à oxygène sur nous avant d’aider les autres.

Car si notre heure arrive, notre voie vers le bonheur sera l’Everest à grimper.

Et si on prenait notre bonheur en urgence?

Martine Wilky

Le petit retient

J’ai une amie, qui est aussi collaboratrice pour ce blogue, qui no

J’ai une amie, qui est aussi collaboratrice pour ce blogue, qui nous a demandé récemment dans un de ses textes si cela nous arrivait d’arrêter de nous poser des questions. Si nous devions écouter la raison ou le cœur… le combat entre ces deux protagonistes de notre vie est parfois bel et bien sans merci!

Personnellement, j’ai le combat contraire. Moi je suis une impulsive née. Une éternelle fonceuse à tête baissée. Rien n’est à notre épreuve, nous pouvons tout surmonter et dans l’échec, nous sommes encore gagnants d’expériences uniques qui, au final, nous auront fait grandir.

Je suis de ceux qui partiraient baluchon au dos, pouce levé vers le ciel là où la vie les mène. D’ailleurs, je l’avoue, je l’ai bel et bien déjà fait.

Je visite un endroit que j’aime, je veux y revenir, parfois même m’y établir. Je suis une globe trottine qui n’a pas eu l’occasion de réellement voyager. Mais en mon âme, je suis allée partout. Malgré que je ne sois pas allée bien loin en réalité.

Si cette amie collaboratrice angoisse devant les changements, moi j’angoisse à passer à l’idée de passer à côté de quelque chose que j’aurais pu ou dû vivre. Ne dit-on pas que nous n’avons qu’une seule vie à vivre? Alors je veux la vivre à fond, du moins en ai-je l’intention.

Bien entendu, être mère de trois jeunes enfants me « calme » dans mes élans. Mon époux est un homme plus terre à terre que moi. Je le tire vers les aventures et le mouvement, il me ramène à la réflexion.

Alors je réfléchis.

Je réfléchis à… comment le convaincre! Ha ha ha!

L’année dernière, je suis allée à l’Île du Prince Édouard pour la première fois de ma vie. Ce fut un coup de foudre instantanément!

Les insulaires (habitants de l’île) m’ont charmée autant que la mer, les plages, les villes, les valons, les lupins et l’air salin!

De retour de vacances, je n’ai pas passé UN SEUL jour de l’année qui a suivi sans avoir au minimum une pensée pour cette île. Celle qui en mon cœur je baptisais MON île! À m’écouter, nous y serions installés depuis plusieurs mois déjà ou nous n’en serions pas bien éloignés.

Nous y sommes retournés il y a quelques semaines après une année entière à attendre et je l’aime toujours autant! Mais je vous avoue que mon plus grand amour de l’endroit est l’océan.

Je comprends les réticences de mon époux, même si je ne les partage pas complètement. J’ai confiance en nous et je crois qu’à l’âge qu’ont les enfants, ça serait le meilleur temps pour un si grand changement. Si demain, il me dit : « Nous partons! », soyez certains qu’après m’être assurée qu’il le pense vraiment et qu’il ira jusqu’au bout, je serai la première à tout organiser!

Mais les décisions de ce genre se prennent à deux. Je comprends et j’accepte.

Mais j’angoisse parfois. Sur ce que nous manquerons à rester où nous sommes. J’angoisse en pensant à la perte de ces nombreuses expériences que les enfants auraient vécues, « si ».

J’angoisse devant la très grande probabilité de regret de n’avoir « pas essayé », moi qui essaie toujours.

À quel moment sommes-nous satisfaits de ce que nous avons?

À quel moment cessons-nous de regarder les nouvelles possibilités?

À quel moment l’appel de bouger s’estompe-t-il pour nous laisser profiter pleinement de la vie?

J’aime notre maison. J’aime beaucoup de notre ville. J’aime l’école des enfants. J’y aime aussi bien des gens. Mais…

Pardonne-moi mon cher et tendre époux. J’aime ce que tous nos sacrifices nous permettent, j’aime ce que tu nous offres, n’en doute jamais une seconde. Mais je crois que j’aurai toujours cette angoisse.

Celle de prendre racine là où la terre n’est pas mienne. Ou la terre que je ne sens pas être mienne.

Celle de passer à côté. Celle d’oublier de voir, entendre, sentir, goûter… Celle que les rêves ne deviennent pas toujours réalité.

J’aime ma réalité. Est-ce mal que, parfois, le rêve s’en éloigne pendant quelques instants plus ou moins grands?

Vous, à quoi rêvez-vous?

Simplement, Ghislaine

Déjà 12 ans

Ça fait douze ans aujourd’hui qu’on s’est choisis. On a comme

Ça fait douze ans aujourd’hui qu’on s’est choisis. On a commencé ça en grand ce matin, on avait oublié que c’était notre anniversaire! Douze ans, c’est plus que le tiers de notre vie d’amour. Un tiers de vie qu’on s’endure, qu’on rit, qu’on pleure, qu’on se chicane, qu’on se supporte. Des hauts, des bas, de moyens, des médiums saignants.

Je pense que ce qui fait notre force, c’est qu’on était amis depuis même plus longtemps, des buddies. Je te comptais mes histoires de gars, tu me comptais ton amour inconditionnel pour une fille et j’essayais de te matcher… Je trouvais ça si cute à quel point tu pouvais aimer cette fille. Cette fille maintenant, c’est moi. Quoiqu’on dirait que de l’intérieur, on le voit moins l’amour, on a besoin de se le faire dire souvent. Je suis quand même intelligente mais pour ça, pas trop vite… Tu le sais, tu as toujours dit qu’à moins d’avoir une pancarte en néons qui éclaire New York, je ne vois pas quand je me fais cruiser.

Douze belles années au cours desquelles on en a vécu de toutes les couleurs; des réussites, des passions, le départ de ton père, puis de tes grands-parents et de ma grand-mère, nos fausses couches, nos deux merveilleux enfants! Des carrières qui ont changé, des intérêts qui ont émergé, toi pour la chasse, moi pour les voyages, donc des ajustements. L’école pour le grand, la garderie pour notre princesse-destroy, une débarque, un retour puis ton ami, cet ami de longue date qui est parti. Quand je fais le point, on dirait que je trouve qu’on en a vécu beaucoup des choses difficiles autour de nous. Je trouve que notre amour est fort parce que, malgré la tornade constante autour de nous, malgré les difficultés, même si des fois on se questionne, qu’on se chicane, qu’on se boude, on finit toujours par s’ajuster, par se retrouver.

Au cours de ces quelques petits moments, même si c’est rapide, même si c’est peu, on se retrouve. Je TE retrouve quand tu décides de danser dans le salon pour imiter Justin Bieber pour le plaisir de nos enfants qui se tordent de rire, que tu interprètes une chanson dont tu changes les paroles pour des niaiseries que je ne peux répéter mais qui sont si drôles. Je te retrouve quand tu joues avec nos enfants, et que je vous trouve si beaux que j’arrêterais le temps. Pour te dire la vérité, je sais que c’est toi le plus fort de nous deux, je t’admire. Tu as surmonté bon nombre d’obstacles depuis plusieurs années, mais tu restes debout, tu me supportes, tu prends soin de nous, même si c’est ardu. Dans ces moments, je te retrouve toi, heureux, et je m’accroche car je sais qu’un jour, tu émergeras à nouveau et que tout ira mieux.

Douze ans, c’est long mais si court en même temps; ça a passé aussi rapidement qu’un clignement d’yeux. L’important, c’est que si j’avais à recommencer, je ferais exactement le même choix. Je t’aime autant, même plus qu’au début.

Merci d’être dans ma vie et de me rendre meilleure chaque jour.

Fort de combien d’années d’amour votre couple est-il?

Marie-Ève Piédalue

Je suis une éducatrice

Je suis une éducatrice. À travers les années qui ont filÃ

Je suis une éducatrice. À travers les années qui ont filé plus vite que les étoiles filantes, j’ai croisé le chemin de centaines d’enfants… J’ai été passionnée et motivée, plus souvent qu’à mon tour. Je suis celle qui déborde d’énergie, qui a des idées plein la tête et des projets toujours aussi créatifs. Ces enfants, tous ceux que j’ai croisés, ont marqué mon cœur d’une façon ou d’une autre.

J’ai été celle à qui on confie les groupes plus difficiles et les enfants plus turbulents. J’ai été celle à qui on a répété : « Mais comment tu fais avec celui-là? » C’est si simple… Pour moi, un enfant est un livre rempli de pages blanches. C’est à nous, adultes responsables et aimants, de lui montrer comment écrire son histoire. Un enfant qui a eu un départ difficile dans la vie ou qui a fait de mauvais choix ne doit surtout pas cesser d’écrire son histoire. Le livre de sa vie sera plein de rebondissements et il est toujours temps d’en changer le dénouement.

J’ai rencontré des enfants attachants, des enfants pour qui j’ai eu des coups de foudre. Ceux-là m’ont marquée au fer et dans mon cœur, le temps s’arrête quand je pense à eux. Rose a encore trois ans et me tient la main dans la cour du CPE… Zyad arbore toujours son sourire vainqueur quand je le maquille… Alice a encore 18 mois et me saute dans les bras quand sa maman part… Dans mon cœur, ces souvenirs sont impérissables et j’ai peine à croire que les années ont passé…

J’ai travaillé dans tous les types de milieux et j’en ai vu de toutes les couleurs. J’ai fait des projets impensables avec des enfants de 9-10 ans et j’en ai bercé des bébés. Je pense que je me souviens de l’odeur de chaque bébé que j’ai bécoté dans le cou…

J’ai tourné aujourd’hui une page importante de ma carrière. Mais je n’oublie pas. Je n’oublierai jamais vos enfants. Et à vous, chers parents, je dois vous dire merci. Merci de m’avoir permis d’aimer vos enfants. Merci de m’avoir confié ce que vous avez de plus cher. Merci pour votre confiance, jour après jour. Merci.

Et à mes chers enfants… aux vôtres en réalité… Merci mille fois. Merci Hubert de me regarder avec tant d’amour et d’admiration. Merci Violette pour tes mille câlins volés dans une journée. Merci Elliot de m’avoir appris le nom de chacun des dinosaures. Merci Leila de t’être ouverte et épanouie à mes côtés. Merci Edouard de m’avoir permis de te regarder grandir. Merci Florence pour ta vivacité d’esprit. Merci Lily de m’avoir offert tes premiers pas. Merci d’avoir fait de moi l’éducatrice passionnée que je suis. Merci de m’avoir donné le droit de vous aimer, pour de vrai.

J’ai eu une chance inouïe de voir s’épanouir ces enfants, ces frères, ces sœurs et ces familles. Et oui, notre travail est parfois ingrat, parce que ces petites âmes peuvent nous oublier avec le temps… Mais j’espère encore me rappeler de tous ces visages. Et si ma mémoire faillit, je sais que j’ai reçu assez d’amour pour toute une vie.

L’éducatrice de vos enfants se dévoue pour eux. Demain matin, prenez-la dans vos bras. Donnez-lui une autre dose d’amour, pour l’aider à se rappeler toute sa vie…

Joanie Fournier

 

À go, on se déculpabilise… Merci George et Charlotte!

Il était une fois, les petits Charlotte et George qui voyageaient e

Il était une fois, les petits Charlotte et George qui voyageaient en Europe, accompagnés de leurs parents bienveillants, Katherine et William. Charlotte et Georges étaient de magnifiques enfants, blondinets et souriants. La perfection incarnée.

Nés dans une bonne famille (que dis-je! Une famille royale, littéralement!), ils se retrouvaient malgré eux sous l’œil aiguisé et sans pardon de la caméra. Leur binette et toutes leurs expressions garnissaient les couvertures de magazines. La moindre de leurs réactions faisait le bonheur des journalistes à potins qui se régalaient de tout ce qui ne cadrait pas avec l’éducation monarchique.

Donc, cette fois-là, George et Charlotte s’étaient retrouvés en Pologne et en Allemagne, loin du pays de leur naissance surmédiatisée et de leurs jouets. Des vacances familiales? Une fin de semaine au chalet? Non, non! Une visite officielle. Un voyage diplomatique. Et clairement, il n’y a rien dans « voyage diplomatique » qui ressemble à Disneyland. On serre une main ici, on sourit par là, on s’incline gracieusement… rien pour faire triper des enfants. Même s’ils ont une couronne sur la tête.

Mon but n’est pas de contester ni d’encenser la monarchie britannique, ni de critiquer la teinte de la robe de Kate coordonnée à celle de sa fille. Rien de politique dans mon commentaire, rien de lié à la mode non plus. Tout est une question de famille. Et de chaos.

Bien sûr, ils représentent la tite famille parfaite. Deux parents amoureux, une histoire à faire rêver, le film de princesses réalisé. Deux enfants charmants, le p’tit couple garçon-fille, tout en blondeur et en teint de lait par-dessus le marché. Des vêtements tout propres, bien repassés. Non mais! Je vous le dis, la perfection! Ils sourient, ils sont sympathiques, ils sont bien élevés. Ils sont cuuuuute!

Et pourtant, pourtant, George a été photographié alors qu’il faisait la baboune. Ben oui, petit George, ça ne lui tentait pas, lui, de débarquer de l’avion dans un pays inconnu, devant des centaines de caméras insistantes. Il aurait préféré, lui, jouer avec ses amis, faire sa sieste dans son lit et avoir ses deux parents juste pour lui. Papa William a bien tenté de le ramener dans le droit chemin, de lui changer les idées, de lui proposer une collation ou un câlin, mais petit George a boudé. Et toutes les caméras de la Terre ont capté sa face de bébé-baboune.

Et pourtant, pourtant, Charlotte a été photographiée alors qu’elle se laissait aller à une crise de bacon. Dans sa petite robe rose qui a dû coûter la peau des fesses de la nounou, elle a pété un plomb. Elle était fatiguée, tannée, et parce qu’elle est petite, elle n’avait pas les mots précis pour s’exprimer. Maman Kate a bien tenté de la consoler, de la convaincre, peut-être, d’agir « comme il faut », mais Charlotte a hurlé. Elle a pleuré. (Je me demande, d’ailleurs, si quelqu’un a déjà pensé recueillir ses larmes et les vendre aux enchères? Rare comme c’est, ça doit sûrement valoir cher!) Toutes les caméras de la Terre ont capté sa face de bébé-frue.

Pourquoi j’en parle, alors, si ce n’est pas pour discuter politique ou mode? C’est parce que moi, en tant que maman « normale », non royale, non entourée de dix nounous et de secrétaires personnelles, moi là, ça me fait du bien de voir ça. Je suis assez empathique pour me mettre à la place du couple royal qui doit avoir huit hamsters dans le cerveau en train de leur crier le jugement des autres (parce que jugements il y a même quand on n’est pas un parent royal, alors imaginez quand on est deuxième sur la liste d’accession au trône britannique…). Je compatis avec eux en tant que parents.

Et j’ai le goût de leur dire : Merci d’avoir des enfants. Pas des enfants parfaits. Pas des enfants monstrueux. Pas des enfants invisibles. Juste des enfants. Des enfants qui ont leurs humeurs et leurs préférences malgré tous les efforts pour les conformer à un moule strict. Des enfants qui ont des hauts et des bas, qui font des crises et qui vivent des périodes méga cute. Des enfants qui restent des enfants.

Alors à go, on se déculpabilise collectivement : oui, on a le devoir parental de donner la meilleure éducation possible à nos enfants, de leur transmettre nos valeurs et notre gros bon sens, de les encadrer et de trouver les ressources pour les aider à accomplir tout leur potentiel. Mais même un parent qui suivrait à la lettre la Bible du parent parfait serait confronté un jour ou l’autre à une crise de bacon, à une bouderie, à une morsure ou à un gros mot de la part de son enfant.

Merci, George et Charlotte, de montrer à la Terre entière qu’être un enfant, ce n’est pas toujours facile! Au moins nous, on n’est pas tout le temps épiés par les journalistes à la recherche de potins juteux!

Nathalie Courcy

Un corps de maman et la saison du maillot de bain

Lorsque j’étais enceinte de mon premier enfant, j’ai demandé Ã

Lorsque j’étais enceinte de mon premier enfant, j’ai demandé à mon conjoint un abonnement au gym en guise de cadeau d’accouchement. J’étais jeune, ignorante et mes priorités n’étaient pas ce qu’elles sont aujourd’hui. Bien sûr, ce n’était que fabulation puisqu’à l’arrivée de bébé, j’étais beaucoup trop épuisée pour m’entraîner.

Je m’en souviens encore comme si c’était hier. J’étais assise dans mon lit d’hôpital, bébé était parmi nous depuis un bon vingt-quatre heures et je regardais mon ventre. De la peau à plus finir. Une espèce de pâte à modeler que l’on peut étirer sans fin. Je l’étirais, la tâtais, la rentrais vers l’intérieur comme si j’allais trouver un passage secret pour la remettre au fond de mes entrailles. Vous l’aurez deviné, je n’ai jamais trouvé ce fameux passage.

J’ai eu droit à mille et un conseils de bébé durant ma grossesse et pourtant, personne ne m’avait jamais mentionné que je resterais prise avec de la grosse peau molle au ventre! J’ai dû imaginer que lorsqu’on accouchait de bébé, toute la peau qui s’étire tel un ballon gonflé à l’hélium disparaissait comme par magie.

On ne sait pas trop où la mettre, hein?! On la rentre de force dans notre pantalon ou si on est légèrement relaxe, oups! Bonjour le muffin top!

Mais bon, vous savez quoi? Cette peau molle est là pour rester alors je l’ai adoptée! Si ma belle-mère de soixante ans porte encore des bikinis et bien, ce n’est pas mon mou de bébé qui va m’en empêcher! Parfois, il faut s’inspirer de la confiance des autres.

J’ai fait trois petites merveilles, mon corps a travaillé fort. Il mérite donc un répit. Ironiquement, je suis plus en paix avec mon corps qu’à mes vingt ans. Je n’ai rien à prouver à personne et je ne cours plus après la perfection. De toute façon, je n’ai pas le temps, je cours après mes trois enfants!

Que ce soit votre cellulite, vos vergetures ou vos livres en trop, on s’en fout! Chacune d’entre nous est complexée par une partie de son corps, alors pourquoi ne pas s’en foutre. Je dis : à bas les stéréotypes! Nous finirons toutes vieilles et ratatinées, à quoi bon se torturer? La beauté est dans la diversité.

Les petites rêvent d’être grandes. Les grandes rêvent d’être petites. La jeune voudrait l’expérience de la plus vieille. La vieille voudrait la santé de la plus jeune. C’est une roue sans fin puisque l’herbe est toujours plus verte chez le voisin. Pouvons-nous apprécier ce qui nous est donné?

Dégagez le bonheur et l’assurance. Regardez vos enfants et dites-vous : hey! J’ai réussi à mettre ces beaux humains-là au monde. I ROCK! Répétez-le autant de fois qu’il le faudra pour que ça vous rentre dans la tête.

Soyons bien dans nos corps de mamans afin de donner l’exemple à nos filles. Arrêtons de courir après un standard de beauté irréaliste et assumons-nous! Parce que nous LES MOMS, ON ROCK!

Geneviève Dutrisac

 

Une moitié de toi…

Ma fille est partie avec papa pour deux semaines depuis vendredi mat

Ma fille est partie avec papa pour deux semaines depuis vendredi matin dernier et j’ai le cœur triste. Malgré que ce soit notre troisième été séparés, son papa et moi, il me semble que je ne m’habitue pas à ce long deux semaines sans elle. Elle aussi lorsqu’elle est partie, elle m’écrit deux-trois textos durant ce vendredi pour me dire : « Je t’aime maman d’amour. » Je sais fort bien qu’elle passera deux semaines de vacances extraordinaires avec une belle-maman qui l’adore et ses « demis », comme elle les appelle. Elle fera du vélo avec papa, fera plein de belles découvertes et surtout, elle vivra son moment présent comme elle le fait si bien à neuf ans. Elle prendra des tonnes de photos de ses moments de bonheur avec cette belle grande famille où le sport est à l’honneur. Elle prendra soin de ses chiens et elle développera encore plus son autonomie loin de sa maman.

Mettre un enfant au monde et vivre la moitié de sa vie signifie de lâcher prise sur toutes les premières où elle ne sera pas avec moi. Apprendre à partager les anniversaires, séparer les fêtes importantes ou ouvrir les cadeaux le 27 décembre est souvent déchirant. Pour elle, cependant, c’est aussi d’avoir un mois de vacances l’été, car papa part deux semaines puis maman deux semaines par la suite; le double de cadeaux, de câlins, avoir deux maisons, de nouveaux cousins et cousines, des nouveaux amis dans le quartier où papa s’est installé et une vie où la moitié du temps, on est avec un de ses parents.

Des amis en couple me disent que c’est peut-être le meilleur des deux mondes, car on a du temps comme parent séparé pour faire ses activités. J’avoue que je suis peut-être une meilleure maman lorsqu’elle arrive et que j’ai le cœur rempli de bonheur de la retrouver, la tête pleine d’idées pour NOTRE fin de semaine ensemble et une réserve de patience en banque.

J’espère que tu passeras de belles vacances, ma belle cocotte, et j’ai hâte que tu me racontes tes semaines à la mer avec papa et ta nouvelle famille depuis deux ans et demi.   Sache que malgré la distance et ton absence, je pense à toi tous les jours, j’entends même ta petite voix chantante qui pousse ma porte le matin et ton rire lorsque tu viens me rejoindre au lit pour des câlins.

Véronique Hébert

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