Adieu petit ange…

On dit souvent que la vie est fragile, mais on ne comprend la signification qu'une fois qu'on est to

On dit souvent que la vie est fragile, mais on ne comprend la signification qu’une fois qu’on est touché par un drame. On prend pour acquis les êtres qui nous sont les plus chers. On embrasse nos enfants avant de les endormir avec la certitude qu’ils nous réveilleront avec leurs petites voix stridente afin que nous allions écouter pour la millième fois La reine des neiges. Pourtant, la vie fait ce qu’elle veut et elle peut parfois être si cruelle. Aujourd’hui, nous avons décidé de vous raconter l’histoire de Léane, la maman de Clara qui est maintenant un petit ange qui veille sur les siens … C’est après avoir discuté avec Léane qu’elle a accepté de raconter le drame qu’elle a vécu en espérant pouvoir aider d’autres personnes qui vivent la même chose.  Son message est simple et clair; prenez le temps de vivre tous les petits moments avec vos enfants. Aimez -les, chérissez-les et profitez au maximum des bons et des mauvais jours, parce qu’on ne vit tout ça qu’une seule fois.
C’est le soir du 6 octobre 2016 que je suis tombée sur une publication d’une amie Facebook qui m’a mise à l’envers pour le restant de la journée. Léane Rhéaume venait de perdre sa fille unique, son rayon de soleil..

 

Léane et Clara

Cette photo, fut notre dernière prise ensemble … Hier soir, avant ton dodo, tu voulais coller maman … Tu avais mal à ton bedon alors on s’est fait des câlins.
Je t’ai chanté des chansons et tu m’as dit de te placer ta couverture … 
Je t’ai embrassée et dit : À demain.

 
Ce fut notre dernier moment ensemble.  La vie de ma Clara s’est terminée. Ce matin, elle était sans vie pour une raison médicale encore inexpliquée.
Nous aimerions garder notre intimité durant cette dure épreuve, merci de respecter cela .
❤️ Pour ma petite Clara qui a écrit les plus belles pages de ma vie. Je souhaite remplir notre livre des plus belles histoires de bonheur et d’amour pour elle surtout de blagues; elle aimait tellement faire sa coquine ! Clara je t’aime tant !! J’aimerais que ceci ne soit qu’un mauvais rêve ….. reviens moi!
Au revoir ma puce

 

Clara n’était pas malade. C’était une petite fille espiègle et heureuse. Elle avait la vie devant elle! J’ai tellement été ébranlée par cette publication… Aucun parent ne devrait avoir à porter le deuil de son enfant! Léane a dit un dernier aurevoir à son amour et à tenu à partager le texte qu’elle a lu lors des funérailles.

 

” J’aimerais que tout ça ne soit seulement qu’un cauchemar… J’ai tellement le cœur gros ces temps-ci, mais recevoir autant de témoignages me fais me rendre compte que malheureusement c’est fréquent de perdre son enfant. Les autres mamans me répètent de ne pas avoir honte de sourire à nouveau, d’être bien! Je crois que mon texte pourrait peut-être en aider d’autres aussi à traverser cette épreuve ou juste ralentir comme moi j’ai su le faire avec ma Clara. Elle avait 19 mois, un vrai rayon de soleil rempli de caractère! J’espère l’instant d’un moment aider les gens à ralentir.La vie peut tellement changer d’un jour à l’autre et je suis fière de pouvoir me dire qu’avec elle on prenait notre temps. Si avec mon texte je peux aider des cœurs tristes ou d’autres à profiter 100x plus des moments avec leur enfants tant mieux,  j’aurai réussi à accomplir quelque chose de bien” – Léane Rhéaume

Adieu petit ange - Clara

Crédit photo : Bianca Gaudreault

Clara,
J’ai découvert que tu étais dans mon bedon un matin.
J’ai d’abord fait un test de grossesse…puis, un second, pour finalement me rendre à 5, pour être bien certaine que les 4 autres ne se trompaient pas.
J’ai ensuite envoyé les photos de tous mes tests à ta marraine, à Katherine, Élyse, Annie et Vanessa; pour qu’elles aussi me confirment que les 5 tests étaient bel et bien positifs.
Je n’ai pas été capable d’attendre pour l’annoncer à ton papa.
J’ai pris le téléphone et je lui ai dit durant son travail.

À l’échographie, ils nous ont appris que tu étais une petite fille. J’étais tellement ravie de peut-être avoir une mini- moi. Déjà, dans mon ventre, je t’appelais Clara et j’espérais que tu sois identique à moi. Je t’imaginais drôle, surtout tannante et avec un bon caractère, chose que tu as.
Tu faisais des tours de magie en cachant ta suce et te trouvais tellement bonne de le réussir, même si je voyais toujours où elle était cachée.
Avec toi, j’attendais… Je me disais que dire : « Vite, vite! Nous allons être en retard » allait nous faire perdre plusieurs petits instants précieux.
Tu prenais ton temps pour mettre tes souliers et te fâchais contre moi si je voulais t’aider…. Alors je me plaçais devant toi… assise… et j’attendais…puis, tu insistais pour me mettre mes souliers et surtout que je ne t’aide pas.
À chaque matin, j’essayais de t’attraper à travers les barreaux du balcon. Je te laissais descendre les marches à ton rythme et surtout…nous recommencions.
Dans la voiture, je t’installais dans ton petit banc, puis tu avançais ton visage près du miroir placé devant et disais « Mamaaaan ».
Alors je collais mon visage au tien et disais : « Maman et Clara ».
Puis tu répétais : « Mamannnn » et je t’attachais.
Ma mini-moi je l’ai eu et dans la manière que tu avais de me dire maman, il y avait tout l’amour que tu éprouvais pour moi. Nous étions fusionnelles. Cuisiner sans t’avoir dans mes bras ou coller à mes jambes même à 18 mois était tout simplement impossible.

Au début, j’ai trouvé difficile de m’adapter au rôle de maman toute seule avec toi. Au fil du temps, mes moments d’épuisements sans beaucoup de répit ou, lorsque la fin de semaine tu quittais pour pleins d’aventures chez ton papa, se sont transformés en magnifiques moments, toujours de plus en plus faciles à vivre pour moi. La fin de semaine où tu quittais, je travaillais… puis, je revenais tout préparer et faire les courses pour qu’à ton retour tu ne manques de rien.
Ta manière de te fâcher en auto pour juste 1km.
Ta manière d’aller voler des Cheerios dans l’armoire à chaque matin.
Ta manière de toujours vouloir être avec moi.
Ta manière de toujours vouloir nous montrer avec tant de fierté que tu portes un chandail avec un chat dessus.
Ta manière de toujours vouloir aider Jason dans la maison et de t’endormir collé à lui au salon.
Ta manière de toujours suivre Charles partout.
Ta manière de toujours vouloir Lily près de toi durant tes repas.
Ta manière de jouer dans la cuisine pendant que Magali te prépare de bonnes choses.
Ta manière de toujours vouloir coller Romy.
Le 6 octobre j’ai perdu ma fille. Je me suis réveillée pour aller te chatouiller et je t’ai trouvée. J’ai tenté de te sauver. J’ai perdu la chose la plus importante à mes yeux, celle grâce à qui je me définissais.
J’étais ta maman, ta maman à toi.
Une partie de moi s’est envolée mais je sais que tu es partie avec en tête tout l’amour que j’avais pour toi et notre lien si spécial.
Au nom de Jérôme et moi, je vous remercie d’avoir été présents dans sa vie et d’avoir embelli la sienne autant qu’elle a embelli la nôtre, la mienne.
Promis Clara je vais sourire à nouveau.
Clara je t’aime, t’aime, t’aime…