Quand « mon papa » devient « notre coloc »

On s’entend tous pour dire que nos papas sont nos héros. Nos papa

On s’entend tous pour dire que nos papas sont nos héros. Nos papas sont ceux qui ont travaillé corps et âme pour tout nous donner. Nos papas ont toujours veillé à ce que nous ne manquions de rien, et ce, jusqu’à ce qu’on parte de la maison.

Moi, je suis partie à dix-sept ans. Mon papa m’a donné sa vie pendant dix-sept longues années. Il ne faisait pas à manger, mais il aimait être assis à la table avec nous pour savourer les délicieux repas que maman préparait. Il n’aimait pas particulièrement jouer à des jeux de société, mais il a sacrifié plusieurs soirées à relaxer pour jouer avec nous. Papa travaillait de nuit toute la semaine, donc les fins de semaine, il voulait être avec nous. Papa a souvent fait le chauffeur de taxi pour m’amener chez mes amies ou encore pour me ramener à la maison en pleine nuit parce que mon lift était parti sans moi.

Mon papa, c’est mon héros!

Mais quand le malheur décide de s’acharner, il ne choisit pas quel héros il fait tomber.

Mon père est tombé.

Il a reçu un coup, deux coups, puis trois coups et pour moi, c’était tout à fait normal et surtout naturel de l’aider à se relever. Il m’a tout donné pendant dix-sept longues années; le minimum que je pouvais faire, c’était de l’aider!

–          Papa, viens à la maison, le temps que tout s’arrange.

Je ne pouvais pas concevoir de laisser mon père tout seul, dans le fond d’un rang de campagne. C’est normal, non? Heureusement, j’ai un conjoint compréhensif et il était d’accord pour accueillir papa à la maison, le temps que les choses se placent.

Le temps a passé, les mois ont passé et on était bien, tous ensembles à la maison. Plusieurs choses se sont placées et d’autres se sont détériorées. La santé de mon papa a dégringolé et il a dû arrêter de travailler.

Évidemment, la question s’est posée. Une année, c’est si vite passé, le temps file à toute vitesse et on s’était à peine rendu compte que ça faisait déjà si longtemps qu’il était avec nous! Je ne voulais pas envoyer mon père vivre dans un petit appartement loin de nous. Tant qu’à ça, il pouvait rester, on avait justement une chambre de plus! Je ne voulais pas qu’il vive tout seul, ça, c’était clair. On a convenu, tous ensemble, que papa allait rester avec nous. Mon papa allait devenir notre coloc! Ça sonnait drôle, mais en même temps normal. C’était, encore une fois, évident pour nous de ne pas le mettre à la porte. Qui aurait fait le contraire?

Je reviendrai toujours sur le fait suivant : il m’a TOUT donné pendant dix-sept ans. C’était maintenant à mon tour de faire la même chose.

Bien sûr que des fois, on se tombe sur les nerfs, c’est pareil avec nos enfants ou notre conjoint. Mais en général, la vie avec papa est merveilleuse! Il fait ses choses, je fais les miennes. Il fait son épicerie, je fais la mienne. Il fait ses tâches ménagères et je fais les miennes! En plus, il fait une excellente gardienne puisqu’il est toujours disponible. Ha! Ha!

J’entends souvent des commentaires comme : « Ça ne doit pas être facile » ou encore     « T’es bonne! Moi, je ne ferais jamais ça. » Sachez que si c’était vous qui étiez dans le même genre de situation, vous auriez aimé avoir de l’aide. Pour moi, la question ne se posait pas, je voulais et je devais donner ce coup de main à mon père. C’était tout naturel de l’accueillir chez moi! Qui d’autre l’aurait fait, sinon?

N’oubliez jamais que vos parents vous ont tout donné avant que vous quittiez le nid familial. C’est la moindre des choses de leur tendre la main en cas de besoin. Ceci dit, j’aurais fait la même chose si c’était ma mère qui en avait eu besoin.

Nos papas sont nos héros dès le jour un et ce, pour toujours… Pas seulement quand ça fait notre bonheur!

Mettez de côté vos pensées telles que :

–          Oui, mais ma tranquillité? Vous avez aussi dérangé vos parents quand vous étiez jeune.

–          Oui, mais mon intimité? Il n’y en aura pas moins si vous avez des enfants. Un enfant ou un adulte de plus, quelle est la différence?

–          Oui, mais je ne veux pas m’occuper d’une personne de plus. Vos parents sont adultes. Ils sont capables de s’occuper d’eux et ils feront tout pour ne pas vous déranger, croyez-moi!

Effacez toute négativité et mettez votre « je, me, moi » de côté. Pensez à vos parents, des humains qui auront peut-être besoin d’aide, un jour. Avez-vous le cœur assez grand pour accueillir l’un de vos parents s’il en avait besoin?