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Ça se soigne ?

Je vais encore faire mon radin…

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Je vais encore faire mon radin…

Tenter, par l’écriture, de me sauver des heures interminables sur le divan !

Quand je fais des activités avec mon fils et d’autres jeunes de son âge, jeux ou sports, je vois le changement. De la majorité, c’est rendu désormais l’exception. Au moins, il semble encore en rester.

C’est triste d’être isolé, de se sentir à part.

Je me demande parfois si c’est ma situation familiale d’enfance qui pourrait en être la cause. Deux enfants, ma sœur et moi, élevés par une femme seule. La compétition, avec un grand C. Du Darwin à l’état pur. En plus, je n’ai jamais trouvé que ma mère faisait de gros efforts ; elle laissait toujours l’un de nous gagner. Pour ma sœur et moi, elle avait même son préféré… l’autre !

Si bien que, de tout temps, j’ai joué pour gagner ! Jouer pour le plaisir, l’important c’est de participer… Le discours des perdants.

Je me souviens aussi que j’étais loin d’être unique. La cour d’école était pleine d’aspirants et de rois. Tous faisant l’impossible pour changer les rôles. Chaque activité, une épopée forgeant ses héros.

Mais le temps passe et on vieillit… Vraiment ?

Vous m’auriez vu, l’année dernière, sur une plage d’un tout inclus à Cuba… Fier d’avoir gagné le prix ! D’être le meilleur à la compétition de pétanque, organisée seulement pour l’animation. Pathétique !

Ou, le lendemain, me faire une sévère déchirure ligamentaire sur le dessus du pied. Simplement en jouant « amicalement » au volley. Là, encore, aucun plaisir à « jouer », il faut gagner ! Tous les points, toutes les parties. Se défoncer. Quitte à être un des seuls couverts de sable. Quitte à me croire et faire mon « jeune homme ».

On peut dire que j’ai payé le prix, dans tous les sens. Les quatre jours restants à me déplacer péniblement. Avec la face constipée du gars qui ne veut surtout rien laisser paraître. Plusieurs mois sans pouvoir faire de jogging, mon évasion mentale préférée.

Je ne vous parle même pas d’une manie de mon usage de Facebook. Je fais systématiquement tous les tests qui s’affichent sur mon fil de nouvelles. Visant toujours le résultat parfait. Partageant mes « succès ». Sincèrement, michel… « Grow up! »

Aucun plaisir pendant une partie de tennis avec mes amis. Jusqu’à tenter de jouer sur l’aspect psychologique… Faut dire qu’ils sont tous meilleurs sportifs que moi et tout aussi compétitifs. Apprécier notre amitié, c’est avant et après, heureusement !

C’est aussi triste quand je joue avec mes enfants. Faire comme ma mère, les laisser gagner, oubliez ça ! Pas de quartiers, pas de prisonniers…

Au moins, fiston est meilleur que moi au « Blokus ». [NDLR : Sans doute une invention d’une autre génération, conçue uniquement pour m’enlever toute chance] Vous comprendrez que ce n’est pas mon jeu préféré… Il a aussi le dessus à la nouvelle console de jeux vidéo. Je me fais laver au NHL Hockey et, même, à chacune des bagarres que j’initie pour passer ma frustration. Je m’ennuie de la Wii ; au moins j’y étais encore le meilleur et mes « records » de s’afficher, presque inatteignables…

Mon fils n’a pas mon tempérament. Il est chanceux !

Mais il a compris l’essence du message : la vie, même si ça peut paraître un jeu, il faut toujours donner son maximum !

C’est bien d’avoir des enfants ; malgré le modèle que nous sommes pour eux, ils deviennent rapidement leur propre personne. Faisant encore plus ressortir nos petits travers…

Docteur, je vous dois combien ?

michel

 

 

Le meilleur et le concept de la compétitivité

J’ai beaucoup de difficulté avec le

J’ai beaucoup de difficulté avec le mot « meilleur », surtout concernant l’éducation des enfants. Le dictionnaire définit ce mot ainsi : « Comparatif de bon. Qui est un d’un degré supérieur à bon, qui vaut plus que la personne ou la chose à laquelle on le compare.»

Êtes-vous d’accord? Est-ce que le concept même de meilleur est de se définir et de se comparer à quelqu’un d’autre, à ses pairs, à ses camarades? Si oui, je trouve cela triste, triste de se quantifier, se qualifier, de se confronter à un autre individu pour exister. Nous sommes tous différents avec nos forces et nos faiblesses. Personne n’est parfait! Être meilleurs dans un domaine ne fait pas de nos enfants LES MEILLEURS. Personne n’excelle en tout. Arrêtons de dire à nos enfants d’être les meilleurs à l’école, dans les sports, en arts… Arrêtons de valoriser l’excellence au détriment du plaisir!

Est-ce que l’objectif ou la finalité de nos enfants est de sortir gagnants de la compétition, d’être dans les dix meilleurs de la classe, d’être gratifiés d’un prix, d’un classement? Est-ce que c’est vraiment l’idée que l’on souhaite transmettre en utilisant le mot « meilleur »? Est-ce que toute cette compétitivité ne fait pas qu’entretenir la rage de gagner, de viser l’excellence dans le seul but d’être remarqué ou d’écraser l’autre au risque de le blesser? Le plaisir de réussir, d’avoir performé, d’avoir juste accompli quelque chose est souvent effacé, oublié sous les éloges et trophées.

Pourquoi ne pas évaluer un enfant sur son propre potentiel et non pas en comparaison aux autres? On leur renvoie l’image même que le but n’est pas d’apprendre, de s’améliorer, mais plutôt de battre les autres. Ne devient-on pas meilleur en dépassant ses propres objectifs? C’est ce qu’on appelle le dépassement de soi. La compétition ne devrait pas se jouer avec les autres, mais avec soi-même. Pousser ses propres limites, se surpasser, se donner des buts, avancer, parfois se tromper pour mieux rebondir.

Au lieu de mettre les meilleurs sur un piédestal, pourquoi ne pas parler de collaboration, d’entraide, de coopération? À quoi sert vraiment une moyenne, un classement, une note? À nous donner un indice sur l’intelligence ou les capacités intellectuelles et physiques de nos propres enfants? En tant que parents, avons-nous vraiment besoin de savoir où se situe notre enfant? Il n’est pas plus important à nos yeux de savoir que notre enfant a participé, a rigolé, a eu un mot gentil envers un ami, qu’il est juste heureux et bien à sa place?

Utilisons la force des autres pour aider les autres. Les enfants se sentiront gratifiés, honorés et responsabilisés en aidant leurs semblables. Être fier de ses exploits et réussites ne veut pas dire être condescendant ou supérieur. Pour ceux qui ont plus de difficulté, cela leur donnerait confiance en eux, au lieu de les décourager et de les pousser spontanément vers le bas. Dans un climat de bienveillance, ils se sentiraient plutôt aidés, aimés, valorisés.

Aidons nos enfants à s’élever, à s’enrichir, à être de meilleurs citoyens dans une collectivité qui entretient plutôt la coopération, l’entraide, le respect et la satisfaction plutôt que la compétition et l’excellence!

Gabie Demers-Moran