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Les cousins

Quand j’étais enfant, le plus grand bonheur que mes parents puissent nou

Quand j’étais enfant, le plus grand bonheur que mes parents puissent nous faire, c’était de nous amener visiter nos cousins… Ils ne vivaient pas proche de chez nous, alors on n’avait pas ce privilège très souvent. Mais quand enfin, après plusieurs mois, on avait la chance de se réunir, c’était la fête chaque fois.

Les adultes restaient dans la cuisine à popoter et à jaser de leurs anecdotes d’adultes autour de leurs coupes de vin. Et nous, les enfants, on partait s’isoler dans les chambres, souvent regroupés par âges rapprochés, pour aller jouer ensemble.

Mes cousines, elles étaient carrément les sœurs que j’aurais toujours voulu avoir. Et comme on se voyait seulement à l’occasion, je ne voyais que les beaux côtés. Que du plaisir. Et tellement de bons souvenirs…

Je me souviens de nos collections de Polly Pocket et des heures qu’on prenait à placer nos familles de petits chiens et de petits chats. Je me souviens des plus vieux qui venaient nous espionner avec leurs walkies-talkies d’espions. Au chalet, on passait nos journées à chercher de « l’or des fous » dans le petit chemin qui menait au lac. On partait dans le bois pour chasser l’ours et on revenait en courant à la moindre ombre qui bougeait.

Maintenant, on a tous vieilli. Et on a fait des enfants. Et nos enfants, à leur tour, prennent plaisir à se réunir. Et quand je les vois jouer ensemble, mon cœur fond. Quand on leur dit que leurs cousins s’en viennent à la maison, c’est la fête ici. Les enfants courent préparer leurs jouets préférés, parce qu’ils ont tellement hâte de les leur montrer. Et quand les cousins arrivent, les enfants disparaissent dans les chambres… et à part pour soigner quelques bobos ou pour une millième collation, on ne les revoit que le soir venu.

Et nous, devenus adultes, on profite à notre tour de la cuisine. On popote, on rit, on jase et on en profite. L’alcool coule à flots, il y a toujours un sac de chips ouvert et on entend un fond sonore de rires d’enfants à longueur de journée. Le bonheur, le vrai.

On passe notre temps à se répéter que c’est tellement beau de voir nos enfants jouer ensemble. Parce qu’on se souvient. On sait tellement qu’ils sont en train de se créer leurs plus beaux souvenirs d’enfance. Et on se demande si nos parents avaient le même sentiment de bonheur de nous voir jouer ensemble. Sûrement…

Les cousins, ce sont des frères et des sœurs de cœur. Avec eux, les enfants ne vivent que les bons côtés de fratrie. Parce qu’ils ne vivent pas ensemble en tout temps, donc ils n’ont pas le temps de se taper sur les nerfs, de voler les jouets de l’autre ou de picosser le plus jeune… Ils ne vivent que les rires, les petits bonheurs, les partages et les bons moments…

Alors on profite de chaque fin de semaine où on peut les voir. On planifie nos vacances ensemble. On parle de campings, de parcs d’attractions, de zoos… On planifie des listes d’épicerie qui ne finissent jamais, parce t’sais, ça mange en maudit des enfants !

Pis le jour venu, on en lave des becs collés, on en mouille des débarbouillettes, on en coupe du melon d’eau, pis on en lave des serviettes de piscine. Mais mausus qu’on est fiers. On a le cœur léger, on entend nos enfants rire de bon cœur ensemble. Pis y’a rien de plus beau que les souvenirs qu’on est en train de créer…

Bon été !

Joanie Fournier

Le petit paquet…

Il y a de ces souvenirs d’enfance qui ne sont jamais très loin…

Il y a de ces souvenirs d’enfance qui ne sont jamais très loin…

Surtout lorsqu’un ami Facebook partage une vidéo qui arrive à l’impromptu sur notre fil de nouvelles. Un sourire immédiat. Au moins une heure perdue à regarder des vidéos de l’époque.

Et on a à nouveau 9, 10 ou 11 ans.

La lutte ! Les vedettes, l’émulation, le plaisir de refaire les « combats » dans le sous-sol chez mes cousins. Se choisir un clan, presque tout le temps celui des « bons ». Ensuite, être notre préféré.

Wladek « Killer » Kowalski, Abdullah The Butcher, The Sheik, Gilles « The Fish » Poisson, Maurice « Mad Dog » Vachon, Tarzan « La Bottine » Tyler d’un côté. Édouard Carpentier, Johnny et Jacques (père et fils) Rougeau, Dino Bravo, Paul et Jos Leduc de l’autre. Les bons qui deviennent méchants, comme le géant Ferré ou, même, « Ricky » Martel. Sans oublier les nains, les femmes, les gérants.

De la couleur, autant qu’on en veut !

Le sang qui coule, les coups « salauds », les outils cachés (fourchette, bottine plombée, etc.), l’intervention « illégale » du partenaire, du gérant. Le décompte du « un, deux, trois » à faire rager un métronome. Surtout, les arbitres gradués de l’école des Trois Stooges. Les matchs par équipe, le combat « royal » à une dizaine dans l’arène, la cage. La ceinture en jeu, le « Champion du monde », les combats revanche à ne plus finir…

De la pure joie pour les enfants que nous étions !

Diffusée à la chaîne nationale publique, on atteint même une moyenne de près de 1,5 million de téléspectateurs. Dans le top 10 des émissions les plus regardées ! À faire de Montréal une des « capitales » de la lutte en Amérique du Nord. Le Forum, comme un temple incontournable pendant plus de 30 ans. Yvon Robert, aussi populaire en son temps… que Maurice Richard ! Les autres qui suivront cet héritage d’hommes forts.

On a même réussi à exporter le produit et nos vedettes locales jusqu’au Japon.

Les expressions qui nous restent encore : « Le contact, très rude, très ferme… », « La manchette japonaise… », « Le bras à la volée… » Bien avant Zizou, entendre « le coup de boule ! » Le si savoureux « … et, croyez-moi, ça fait mal ! »

Qu’ils aient d’autres noms selon l’endroit où ils luttent. Ou, comme leur véritable, Wiercowicz (décoré de la guerre et qui a participé à deux jeux olympiques comme gymnaste), Rancourt (aussi « indien » que vous et moi), Pigeon ou Larose. Qu’ils viennent d’une ville d’Afrique nommée… Windsor. Soit un effroyable Allemand de… Joliette. Qu’ils ne soient même pas des frères. Qu’ils partagent jusqu’à leurs déplacements, les mauvais et… l’arbitre. [NDLR Ce qu’un tragique accident de la route « dans le Parc » nous apprendra] À la limite, qu’ils soient assassinés « Mafia style ». Aucune importance.

Que ce soit, au fond, de belles chorégraphies et des scénarios convenus, peu importe. Bien longtemps dans notre tête d’enfant, le doute penchera fortement du côté que la lutte, c’est « vrai » !

Adulte, un de ces personnages sera même dans les toutes premières histoires à mes enfants. Le petit monsieur, lunettes fumées, gros médaillon, cigare… Et de leur faire mon imitation, sans doute ma meilleure : « Parlez-moi pas des italiannn, des Brito, des Bravo… Moi pis mon gros nouèr, Abdullah the Butcher… Il vient du Suddunnn… On va toutes les battés ! »

J’ai eu plus de succès que si j’avais raconté tout autre conte connu…

Qu’elle est réconfortante, la couverture de la nostalgie. Celle qui fait qu’une odeur, un son, une image nous met instantanément les culottes courtes. Allez, je la tire un peu et laissez-moi rêver…

« À la semaine prochaine… si Dieu le veut ! »

michel