Archives juin 2020

Elle s’appelait Fanny

Elle s’appelait Fanny.

Elle s’appelait Fanny.

Elle avait trente ans.

Elle était éducatrice à l’école de mes enfants.

Et elle est morte.

Noyée.

Un bête accident, probablement.

Par un magnifique dimanche ensoleillé qui sentait la fin d’année scolaire, le déconfinement et les nouveaux projets.

Une rivière, un bateau, du plaisir.

Avec tout ça vient un certain risque. Le risque de l’eau qui avale. Et qui tue.

Aux nouvelles, une jeune femme portée disparue dans la région. Recherchée par les équipes de sauvetage pendant 24 heures. 48 heures. Puis retrouvée. Trop tard.

Son nom révélé quelques heures à peine après la dernière cloche de l’année scolaire.

Sa photo aux nouvelles. Son sourire qui nous a rassurés toute l’année, même quand mes enfants lui avaient fait la vie dure toute la semaine. Son regard joyeux et intelligent qui enveloppait les enfants autant que les parents. Sa jeunesse qui la rendait si dynamique, si passionnée, prête à tout pour aider ses poussinots à s’épanouir. Tout ça s’est éteint en une fraction de seconde. Tombé à l’eau. Touché coulé.

Il me restera d’elle sa volonté infinie de trouver des solutions pour aider mes cocos. Son désir immense de marcher en équipe avec les parents et l’équipe-école dans la même direction, pour le bien-être des enfants. Cette capacité de ne jamais nous faire sentir mal ou coupables quand nos enfants dérapaient, et de nous faire sentir hyper fiers dès qu’ils progressaient.

Il me restera d’elle, aussi, la conviction qu’il faut toujours dire merci. Pas juste parce que c’est poli. Mais surtout parce qu’un « merci » fait du bien à celui qui l’exprime et à celui qui le reçoit.

Quelques jours avant sa dernière promenade en bateau, j’ai écrit à Fanny pour la remercier d’avoir si bien accueilli mes enfants, de les avoir accompagnés depuis septembre. Je lui ai souhaité de vivre une belle transition vers les nouveaux horizons professionnels qui l’attendaient après l’été. Une nouvelle vie… Qui aurait pu deviner que la transition serait si abrupte…

Quelques jours avant sa dernière promenade en bateau, mes cocos lui ont donné des cartes et des dessins pour la remercier. Je revois encore ce dessin d’un grand bonhomme allumette qui tient un petit bonhomme allumette pour l’aider « à reprendre ses esprits », comme m’avait dit mon garçon. C’est ce qu’il a retenu de Madame Fanny.

Le choc est grand devant sa mort. La peine est grande pour nous, et je n’ose même pas imaginer celle de ses enfants, de sa famille, de ses amis, de ses collègues.

Mais au moins, nous n’avons pas le regret de ne pas avoir dit merci. Nous lui avons souvent exprimé notre gratitude et l’amour humain que nous avions pour elle. Ce sera maintenant un amour angélique et une reconnaissance éternelle.

Nathalie Courcy

Le premier matin…

Chaque année, en ce premier jour de vacances, je me sens submergée par un

Chaque année, en ce premier jour de vacances, je me sens submergée par une foule d’émotions. 

Ce grand vide après avoir côtoyé mes petits humains pendant près de dix mois.

Ce sentiment du devoir accompli, d’avoir conduit mes grands aux portes du secondaire.🤗 Cette année, je dois admettre que j’ai l’impression de ne pas avoir pu le faire entièrement pour certains. Les conditions ont rendu cette tâche plutôt difficile. 

Je me sens fébrile! Lire, me lever sans réveil, cuisiner au gré de mes envies, de celles de mes filles, jardiner, pique-niquer… Tous ces bonheurs tant attendus.🌸

En ce premier matin, je suis toujours remplie de gratitude d’avoir un métier me permettant de profiter pleinement de l’été. J’en ai de la chance! 💚

En ce premier matin, je regarde tous les bacs que j’ai apportés, débordant de matériel pédagogique… Je me sens prête à me reposer, mais j’ai déjà hâte de préparer de nouvelles activités! 

À vous mes amis enseignants, je vous souhaite des vacances ressourçantes et mémorables! Puissent les plans prévus pour la rentrée s’assouplir un peu et rendre nos écoles plus normales.🙏

Karine Lamarche

xxx

Les rénos éternelles

Dites-moi, est-ce qu’il n’y a que chez nous que les rénovations de la

Dites-moi, est-ce qu’il n’y a que chez nous que les rénovations de la maison ne finissent jamais ? J’ai l’impression que dès qu’on finit une pièce, on a le don de se trouver un nouveau projet. Pis chaque fois qu’on voit l’aboutissement d’un projet, on est tellement fiers de nous ! Mais on dirait qu’on rechute à chaque fois…

On devait changer la clôture extérieure qui contourne notre terrain. Mais t’sais, pendant qu’il n’y a plus de clôture, juste avant de poser la nouvelle, ce serait comme le temps idéal pour installer une piscine familiale… Go ! Mais là, une nouvelle piscine, ça prend aussi un patio pour sauter dedans… Pis tant qu’à se faire un patio, on va en construire un gros, comme ça on pourra aussi souper dessus… Ouin… ça va aussi nous prendre des meubles de patio.

Youpi. La piscine est là, la clôture est installée, le patio est presque fini. Pis on réalise que tous ces tracteurs‑là et les allers-retours sur le terrain, ça a tué le gazon ! Faque faut reposer de la tourbe. Mais t’sais, tant qu’à faire, on va mettre de la meilleure terre en dessous. Pis là, tant qu’à faire venir de la terre en vrac, on va s’aménager un beau jardin, avec des légumes pis des fines herbes…

Si vous êtes déjà étourdis, arrêtez de lire maintenant. Parce que je ne parle pas encore de notre projet de construire un parc pour les enfants ou d’aménager un poulailler en arrière de tout ça…

Dites-moi que ce n’est pas que chez nous que les projets s’enlignent comme ça ! Dites-moi qu’on n’est pas seuls… Et je ne veux pas entendre de commentaires poches du genre : « Pfffff… Ben là ! Fallait pas acheter de maison si tu ne voulais pas l’entretenir ! », ou encore « Ben, vous aviez juste à acheter une maison neuve ! ». Parce que premièrement, on n’a pas les moyens d’acheter une maison neuve. Pis deuxièmement, oui on le savait qu’une maison aurait toujours besoin d’entretien… mais pas qu’on se trouverait des projets à faire à longueur d’année…

On s’entend là… On construit tout de nos mains, on magasine des matériaux en spécial, on achète des meubles usagers… On économise gros. On dépense aussi beaucoup… Mais c’est surtout en énergie et en temps que ça nous coûte le plus !

On se console en se disant qu’on donne de la valeur à la maison à chaque rénovation. On se répète qu’un jour, on va s’assoir sur notre patio et qu’on va en rire, en se rappelant toutes nos anecdotes de rénos. On aime se dire qu’à notre retraite, il n’y aura plus rien à faire dans la maison. On le sait qu’on se ment juste un peu à nous-mêmes quand on se dit ça… parce que t’sais, dans une maison, il y a toujours quelque chose à faire !

Mais bon, à travers toutes ces rénovations, on construit aussi de beaux moments en famille et de grands apprentissages pour les enfants. Pis on se répète qu’on se construit une maudite belle vie.

Grâce aux rénovations, ma plus grande a appris à mesurer des planches de bois avec un ruban à mesurer. Ma deuxième a appris à visser des vis à bois avec une visseuse électrique. Ma plus jeune a appris à courir à travers des outils comme un parcours à obstacles… Faut bien en rire !

Le pire, c’est que ces projets‑là prennent souvent des années à finir… Ça fait deux ans qu’on travaille sur la cour extérieure dès qu’on a un peu de temps. Et je pense bien qu’il nous en reste pour une ou deux années encore avant qu’on la trouve parfaite… Imaginez à quel point on va s’amuser à rénover à l’intérieur après ça !

Et vous ? Quels sont vos projets en cours ? Êtes-vous aussi découragés que moi parfois ? Ou si ça vous allume et vous nourrit, tous ces projets ?

Joanie Fournier


Le démon de la balance

Quand je suis tombée enceinte, j’ai eu accès pour la première fois à

Quand je suis tombée enceinte, j’ai eu accès pour la première fois à un vrai suivi médical. Et comble de chance, je suis tombée du même coup sur un médecin humain, compréhensif et à l’écoute. À mon premier rendez-vous, il a fait son examen de routine, ce qui incluait évidemment une pesée en règle.

Quand je suis montée sur la balance, son regard est devenu beaucoup plus sévère. « Il faut que tu prennes du poids », m’a‑t‑il lancé. Moi ? Prendre du poids ? Pourquoi ? On m’avait toujours répété que le bébé allait prendre ce dont il avait besoin, peu importe le poids de la mère. Et moi, naïvement, je m’étais aveuglément accrochée à cette croyance. Le doc m’a regardé, toujours avec son air sérieux, et a déposé son crayon.

Il m’a dit : « Oui, c’est vrai. Le bébé va prendre tout ce dont il a besoin. Mais tu es tellement en dessous de ton poids santé qu’il ne te restera plus rien pour toi… et comme tu es aussi ma patiente, je m’inquiète pour toi. Si tu ne prends pas au moins 40 livres dans cette grossesse, l’un de vous deux va en souffrir. Et ce bébé aura besoin d’une maman forte et en santé pour prendre soin de lui. » Ces paroles ont changé ma vie.

Partout, on voit des publicités de mamans enceintes ou en post-grossesse qui s’entraînent au gym, qui sont minces et musclées, qui suivent mille et un cours et programmes de remise en forme. Et on les encourage. On les félicite. On les louange. Depuis qu’on est toutes petites, on nous rentre dans la tête qu’il faut ressembler à ça. Être une fitmom.

Ma nouvelle expérience de maman m’a amenée à réfléchir à mon enfance et au modèle de maman que je voulais devenir. Quand j’étais enfant, ma mère se pesait tous les jours, matin et soir. Chaque demi-livre prise venait indéniablement avec son petit commentaire cinglant. « Fini le pain pour moi ! », « Je n’aurais pas dû manger de gâteau à la fête hier… », « Il faut vraiment que je me mette au régime »… Ma mère a toujours été mince. Et depuis aussi longtemps que je me souvienne, tout le monde la louangeait pour ça. « T’es tellement chanceuse toi d’être mince ! » Chanceuse ? Si seulement ces personnes savaient tout ce qu’elle infligeait à son corps pour garder sa taille de guêpe si enviée des autres…

Et moi, j’ai hérité de sa génétique. Un fabuleux cadeau empoisonné… parce que moi aussi, depuis que je suis enfant, on me félicite pour ma taille. On me dit que j’ai tellement de chance. On me fait sentir à quel point c’est un vrai don de Dieu, d’être mince. La vérité, c’est que je n’étais pas mince, j’étais maigre. Cette maigreur a toujours été encouragée. C’est juste tellement malsain. Les gens ont toujours voulu bien faire, ce ne sont que des compliments, ils se veulent tous positifs en fait ! Mais en réalité, ils viennent avec la pression terrible de devoir garder ce poids, ce fameux chiffre sur la balance.

Je n’ai jamais été consciente de cette pression, jusqu’au jour où ce médecin m’a demandé de prendre du poids. J’ai réalisé que je répétais bien des comportements de ma mère, sans même m’en apercevoir. Je travaillais beaucoup, et de longues journées, alors je sautais des repas parce que j’étais trop occupée. Le frigo était souvent vide parce que j’achetais uniquement le nécessaire pour cuisiner chaque repas. J’ai vu ma mère faire ça toute sa vie… Puis, j’ai réalisé qu’aucun travail ni aucun chiffre sur une balance ne valait plus que ma propre santé.

Et j’ai changé toutes mes habitudes de vie. J’ai suivi des cours en alimentation. Certaines personnes comptent leurs calories pour tenter de perdre du poids. Moi, je me suis mise à calculer mes calories pour m’assurer d’ingérer à chaque repas un nombre suffisant de vitamines, de nutriments, d’aliments sains. J’ai commencé à travailler moins, à diminuer mon niveau de stress. J’ai appris à boire de l’eau, souvent. Je me suis fait la promesse de ne jamais mettre les pieds dans un gym. J’ai commencé à sortir dehors avec les enfants, dès que j’en ai eu l’occasion. Jouer au soccer avec eux, aller faire du vélo, nager dans la piscine… Les enfants ont beaucoup plus à nous apprendre sur l’exercice physique sain que toutes les fitmoms du monde !

Puis, j’ai commencé à prendre du poids. Sainement. Mon bébé est né en santé. J’ai appris à me réapproprier ce nouveau corps, ces nouvelles courbes. J’ai cessé d’essayer de rentrer dans des jeans d’adolescentes et je me suis acheté des pantalons dans lesquels j’étais confortable, tout simplement.

Je refuse d’avoir une balance à la maison. Premièrement parce que je ne veux pas savoir combien je pèse. Me sentir bien dans mon corps me suffit. Et deuxièmement parce que je ne veux pas que mes enfants grandissent dans cette obsession malsaine. J’achète 95 % d’aliments sains à l’épicerie. Mon frigo est toujours, toujours, toujours plein à craquer. Pleins de fruits, de légumes et de bonnes choses à manger. Mes enfants n’auront jamais faim. Ils mangent quand ils le veulent. Et oui, il y a un sac de chips, du popcorn et de la tartinade au chocolat dans l’armoire, parce qu’on se permet aussi ce genre de cochonneries de temps en temps, et qu’il ne faut pas virer fou non plus. L’orthorexie n’est pas mieux que l’anorexie.

Évidemment, ce vieux démon de la balance a laissé des traces… Je le combats encore souvent dans ma tête. Après un accouchement, je dois être patiente pour laisser mon corps cicatriser de chaque grossesse. Et c’est souvent très dur d’être patiente ! Je vois des tonnes de mamans s’inscrire aux cours de remise en forme, au cardiopoussette, au yoga-bébé, au zumba-kangourou… Et moi, je me répète sans cesse que mon corps a mis presque un an pour mettre au monde un enfant, et qu’il est tout à fait normal qu’il prenne presque un an encore pour reprendre sa forme. Je me répète aussi qu’il a le droit de ne pas reprendre sa forme. Parce que malgré ce que la société nous répète, c’est d’essayer d’avoir un corps d’adolescente toute sa vie qui n’est pas normal…

Eva Staire

Les cousins

Quand j’étais enfant, le plus grand bonheur que mes parents puissent nou

Quand j’étais enfant, le plus grand bonheur que mes parents puissent nous faire, c’était de nous amener visiter nos cousins… Ils ne vivaient pas proche de chez nous, alors on n’avait pas ce privilège très souvent. Mais quand enfin, après plusieurs mois, on avait la chance de se réunir, c’était la fête chaque fois.

Les adultes restaient dans la cuisine à popoter et à jaser de leurs anecdotes d’adultes autour de leurs coupes de vin. Et nous, les enfants, on partait s’isoler dans les chambres, souvent regroupés par âges rapprochés, pour aller jouer ensemble.

Mes cousines, elles étaient carrément les sœurs que j’aurais toujours voulu avoir. Et comme on se voyait seulement à l’occasion, je ne voyais que les beaux côtés. Que du plaisir. Et tellement de bons souvenirs…

Je me souviens de nos collections de Polly Pocket et des heures qu’on prenait à placer nos familles de petits chiens et de petits chats. Je me souviens des plus vieux qui venaient nous espionner avec leurs walkies-talkies d’espions. Au chalet, on passait nos journées à chercher de « l’or des fous » dans le petit chemin qui menait au lac. On partait dans le bois pour chasser l’ours et on revenait en courant à la moindre ombre qui bougeait.

Maintenant, on a tous vieilli. Et on a fait des enfants. Et nos enfants, à leur tour, prennent plaisir à se réunir. Et quand je les vois jouer ensemble, mon cœur fond. Quand on leur dit que leurs cousins s’en viennent à la maison, c’est la fête ici. Les enfants courent préparer leurs jouets préférés, parce qu’ils ont tellement hâte de les leur montrer. Et quand les cousins arrivent, les enfants disparaissent dans les chambres… et à part pour soigner quelques bobos ou pour une millième collation, on ne les revoit que le soir venu.

Et nous, devenus adultes, on profite à notre tour de la cuisine. On popote, on rit, on jase et on en profite. L’alcool coule à flots, il y a toujours un sac de chips ouvert et on entend un fond sonore de rires d’enfants à longueur de journée. Le bonheur, le vrai.

On passe notre temps à se répéter que c’est tellement beau de voir nos enfants jouer ensemble. Parce qu’on se souvient. On sait tellement qu’ils sont en train de se créer leurs plus beaux souvenirs d’enfance. Et on se demande si nos parents avaient le même sentiment de bonheur de nous voir jouer ensemble. Sûrement…

Les cousins, ce sont des frères et des sœurs de cœur. Avec eux, les enfants ne vivent que les bons côtés de fratrie. Parce qu’ils ne vivent pas ensemble en tout temps, donc ils n’ont pas le temps de se taper sur les nerfs, de voler les jouets de l’autre ou de picosser le plus jeune… Ils ne vivent que les rires, les petits bonheurs, les partages et les bons moments…

Alors on profite de chaque fin de semaine où on peut les voir. On planifie nos vacances ensemble. On parle de campings, de parcs d’attractions, de zoos… On planifie des listes d’épicerie qui ne finissent jamais, parce t’sais, ça mange en maudit des enfants !

Pis le jour venu, on en lave des becs collés, on en mouille des débarbouillettes, on en coupe du melon d’eau, pis on en lave des serviettes de piscine. Mais mausus qu’on est fiers. On a le cœur léger, on entend nos enfants rire de bon cœur ensemble. Pis y’a rien de plus beau que les souvenirs qu’on est en train de créer…

Bon été !

Joanie Fournier

Ton masque

Tu es juste content d’être à nouveau en contact avec des gens ! Tu as les yeux qui pétillentâ

Tu es juste content d’être à nouveau en contact avec des gens ! Tu as les yeux qui pétillent ! Tu m’impressionnes. Parce que tu t’adaptes tellement naturellement à tout ça. Parce que tu le portes avec conscience et légèreté. Avec cette innocence si fragile en ces temps si difficiles, tu joues et oublies le petit masque… Ton masque.

Ça faisait des semaines que tu devais rester loin des autres enfants, des autres humains. Des semaines que papa et maman angoissaient chaque jour quand le ministre annonçait les ravages de cette pandémie…

Puis, un jour, maman t’a expliqué que maintenant, il faut mettre un masque sur ton visage pour sortir quand il y a des gens.

Toi, du haut de ton jeune âge, tu as mis le masque. Ton masque. Tu as choisi ton motif préféré, ton héros, ta princesse, une jolie couleur et… tu portes  fièrement ce petit morceau de tissus qui protège tes amis, tes proches… Tu es juste content d’être à nouveau en contact avec des gens ! Tu as les yeux qui pétillent ! Tu m’impressionnes. Parce que tu t’adaptes tellement naturellement à tout ça. Parce que tu le portes avec conscience et légèreté. Avec cette innocence si fragile en ces temps si difficiles, tu joues et oublies le petit masque…

Tu n’imagines même pas à quel point je me suis ennuyée, à quel point je suis fière de toi, à quel point c’est bon d’entendre ta voix, de deviner ton sourire. C’est comme si la vie reprenait enfin. Comme avant. À part nos masques…

Gwendoline Duchaine

« Maman… J’ai peur qu’il arrive quelque chose à mon frère »

J’ai eu mes premiers enfants « back à back », comme on dit. Je vou

J’ai eu mes premiers enfants « back à back », comme on dit. Je voulais des enfants rapprochés, parce que… En fait, je ne sais pas trop pourquoi… Peut-être que je pensais qu’ils allaient être plus proches les uns des autres. Peut-être que je pensais que ce serait plus facile de suivre les mêmes étapes ensemble. Peut-être aussi que je voulais juste en finir très vite avec l’étape des couches et des nuits blanches… Bref, j’ai eu mes enfants sur une courte période.

Puis, dix ans plus tard, la vie a décidé de nous faire une belle surprise ! Notre tout dernier bébé est donc né, en parfaite santé, avec ses grosses bajoues et ses sourires éternels. On a donc la chance de vivre aussi l’expérience d’avoir des enfants avec un grand écart d’âge. Et c’est une grande opportunité de pouvoir vivre les deux !

Les plus grands s’occupent aussi du bébé. Ils changent des couches, le bercent, lui chantent des berceuses, etc. Mais, ils s’inquiètent aussi pour lui…

Hier soir, ma grande fille pleurait dans son lit. Quand je me suis approchée, elle s’est lovée dans mes bras et s’est confiée à moi : « Maman, j’ai peur qu’il arrive quelque chose à mon petit frère… ». Elle pleurait à chaudes larmes… Elle avait peur qu’il tombe malade, qu’il se fasse enlever, qu’il arrête de respirer, qu’on le perde quelque part, qu’il meure…

Mon premier réflexe, ça a été de rationaliser son émotion. Je lui ai dit que son frère était en pleine santé, qu’on prenait bien soin de lui, qu’on le surveillait toujours et qu’il n’arriverait rien. Puis, j’ai réalisé à quel point ce que je venais de lui dire manquait terriblement d’empathie. Parce que je comprends aussi qu’elle ait peur de le perdre. Au fond, c’est surtout une grande preuve d’amour pour son frère, et c’est vraiment beau à voir.

En plus, comment je pouvais lui promettre qu’il n’arriverait jamais rien à son frère ? Comment moi-même je pourrais être certaine de ça ? Évidemment, on prie tous pour qu’il n’arrive jamais rien de mal à nos enfants. On ne veut même pas penser aux atrocités qui arrivent à des petits cocos innocents… Mais ma grande fille a aussi raison quelque part, parce qu’on ne sait jamais ce qui peut arriver et que c’est vrai que la vie est très fragile.

Mais hier soir, je ne pouvais pas montrer ce petit doute à ma fille. Parce qu’elle avait besoin d’être rassurée, rien de plus. Alors j’ai été honnête en lui disant que moi aussi, j’avais parfois peur qu’il arrive quelque chose à mes enfants, et que c’était mon rôle de maman de m’inquiéter pour eux. Mais je lui ai aussi menti ce soir‑là. Parce que je lui ai fait la promesse que rien de mal ne leur arriverait jamais… Une promesse que je sais que je ne peux pas tenir à moi seule. Mais une promesse qu’elle avait besoin d’entendre pour pouvoir s’endormir en paix…

Je réalise que le plus grand écart d’âge entre les enfants, ça vient aussi avec son lot de défis. La maturité des plus vieux vient aussi avec des réflexions comme celles‑ci… Mais bon, il n’y a pas de recette idéale ni de parole toute faite. Il y a juste des parents qui font de leur mieux !

Alors, que vos enfants soient rapprochés en âge, ou au contraire, qu’il y ait un grand espace entre eux, sachez qu’aucune formule n’est plus facile que l’autre. Chaque âge vient avec ses avantages et son lot de défis. On les aime fort, on doute de nous, on fait de notre mieux, et parfois, on leur ment, pour leur bien… Et on continue d’espérer qu’on en fera des adultes épanouis et heureux !

Joanie Fournier

Quand un moment ordinaire devient extraordinaire…

Il y a plusieurs années, j’étais serveuse dans un resto du boulevard Re

Il y a plusieurs années, j’étais serveuse dans un resto du boulevard René-Lévesque. J’avais une clientèle régulière, dont un homme qui m’a marquée à jamais! Je lui servais un déjeuner bien simple, une ou deux fois par semaine. Pourtant, il a pris le temps de rédiger une lettre à l’intention de ma gérante afin de souligner mon excellent service et ma gentillesse… J’en ai pleuré de joie ! Servir un déjeuner m’apparaissait un geste si banal. 

Depuis, il m’est arrivé de faire la même chose que lui à plusieurs reprises. Souligner les bons coups, aussi banals qu’ils puissent paraître. Un chauffeur d’autobus bienveillant, une coiffeuse talentueuse et sympathique, une caissière dévouée et avenante…

Aujourd’hui, j’apprends le décès d’un homme qui découpait les coupons au cinéma près de chez moi. Vous savez, cette personne qui vous indique quel côté prendre pour rejoindre votre salle ?

Il a rendu ce geste anodin absolument incroyable ! Ces quelques secondes passées à ses côtés m’ont toujours paru magiques, un peu comme si, chaque fois, je croisais le père Noël ! Je vous assure que j’exagère à peine…

Je regrette de n’avoir jamais souligné son travail exceptionnel. J’aurais aimé que son patron le surprenne en lui présentant quelques bons mots laissés par une cliente.

Je ne l’ai pas fait.

En ta mémoire, Jacques (j’ai appris ton nom ce matin😉), je vais m’assurer de souligner les bons coups des gens que je croiserai sans aucune hésitation, sans trouver d’excuse. 

Je vais le faire. Et toi ? Le feras-tu ?

Rayonne à travers les nuages, désormais, cher marchand de bonheur…

Karine Lamarche

Remise des diplômes

[Attention le texte qui suit est un texte complètement subjectif et il se

[Attention le texte qui suit est un texte complètement subjectif et il se base sur mon opinion, mes valeurs ainsi que sur mes expériences de vie. Prière d’argumenter votre désaccord dans le respect.]

Cette année, plusieurs milliers d’étudiants ne pourront pas clore leur fin du secondaire de la même façon que moi. Cependant, il serait injuste qu’ils tombent dans l’oubli. Qu’on les laisse de côté et que l’on relativise un moment super important : la remise des diplômes.

Je crois qu’il est pertinent de célébrer la fin et la réussite du secondaire, car ce n’est pas une étape facile. Puisque depuis cinq longues années, l’horaire de ces jeunes ressemblait à ça :

Ils se lèvent le matin.

Vite, vite, vite, ils déjeunent.

Vite, vite, vite ils courent après l’autobus pour ne pas le rater.

Vite, vite, vite ils entrent dans leur classe pour se bourrer le crâne de notions et de théories.

Vite, vite, vite ils mangent leur dîner dans un temps quasi impossible.

Vite, vite, vite ils retournent en classe pour continuer à se remplir le cerveau de matière.

Vite, vite, vite ils rentrent à la maison pour souper, à la table avec leur famille. Tout en essayant de garder la bonne humeur devant leurs parents qui font l’effort de s’intéresser à eux malgré qu’eux aussi ont eu une grosse journée.

Après un repas mangé rapidement, ils s’enferment dans leur chambre et ils font des devoirs, une tonne de devoirs. Se fendre le cerveau en deux pour comprendre des problèmes d’optimisation en mathématique, trouver de l’inspiration pour leur texte argumentatif sur un sujet poche comme « pour ou contre les publicités ». Après trois longues heures d’efforts, ils pensent mériter un peu de repos. Alors ils s’installent devant Netflix et essaient de ne pas terminer la nouvelle saison de La Casa del Papel. Puis, ils finissent par réaliser qu’il est peut-être temps de se coucher. Et cette journée recommence, encore et encore. Et je n’ai pas parlé d’une job étudiante, d’un chum ou d’une blonde ou des activités parascolaires qui s’ajoutent à l’horaire.

Émotionnellement, ça n’a pas été facile. Le secondaire est un zoo où tu essaies de te démarquer ou de simplement vivre. Tu as sûrement été la proie de quelques emotional breakdown comme on dit en bon français. Tu as sûrement pensé que ta vie était finie, car tu as coulé un examen d’anglais pour la troisième fois. Tu n’as sûrement pas dormi les trois jours précédant la date de ton exposé oral parce que tu étais beaucoup trop stressée. Tu as sûrement pleuré dans un de tes cours devant tout le monde (expérience vécue en ECR !). Tu as sûrement célébré la réussite de ton examen de conduite. Tu as sûrement adoré chaque moment de ton voyage scolaire.

La remise des diplômes, c’est ça : c’est plein d’émotions contradictoires qui t’assomment en même temps : tu es, à la fois, content(e) d’avoir terminé cette étape de ta vie, mais triste de la voir finir. Tu vas pleurer avec tes amis qui t’ont accompagné(e) tout au long de cette aventure. Qui ont grandi avec toi. Tu vas pleurer aussi, car tu sais qu’elles vont s’éparpiller un peu partout au Québec l’automne prochain. Tu sais aussi que ta vie d’adulte va commencer. C’est excitant, mais c’est difficile d’accepter la fin de l’adolescence.

C’est aussi l’occasion de célébrer. Fêter cette réussite qui n’a pas été facile à avoir, mais avec la persévérance et l’ambition, tu t’es battu(e) et tu l’as eu ton foutu diplôme. Pour certain(e)s, c’est l’occasion de montrer aux gens qui ne croyaient pas en toi, que tu es plus fort(e) qu’ils ne le pensent. Que tu ne t’es pas laissé abattre.

Je pense qu’on devrait être plus « lousses » face à nos adultes de demain. On devrait les laisser souffler un peu. D’une part, parce qu’ils ont eu une année différente. D’autre part, parce qu’ils ont tellement de choix à faire en si peu de temps à un âge beaucoup trop jeune. Ils étouffent face aux possibilités.

Chanceux vous dites ? Probablement, mais avoir dix-sept ans et choisir parmi plus de 1 000 formations offertes dans les cégeps et les DEP du Québec, ce n’est pas une tâche facile.

Je crois que la prochaine fois que l’on rencontre un fraîchement diplômé, nous ne devrions pas lui poser la question suivante : « Pis ? Tu t’en vas à quel Cégep l’année prochaine ? »Je pense sincèrement que celle‑ci est beaucoup plus importante : « Pis ? Comment tu te sens ? Es‑tu fier de ta réussite ? »

Cet été sera différent. Je vous souhaite de vous reposer, d’avoir beaucoup de plaisir et de profiter du moment présent.

Bon été à tous et bravo aux fraîchement diplômés ! J’espère que vous êtes fiers de vous.

Clara (une diplômée 2019)

Les collations KIND le petit PLUS pour énergiser votre déménagement

En tant que courtière immobilière, je peux vous affirmer que l’été es

En tant que courtière immobilière, je peux vous affirmer que l’été est officiellement le moment où il y a le plus de déménagements.

Comme je baigne dans le monde de l’immobilier depuis 14 ans, la compagnie de collations KINDMD m’a approchée afin de tenir le rôle d’ambassadrice pour leur campagne sur l’art de bien gérer et exécuter un déménagement.

Voici les 7 conseils qui selon moi sont à retenir pour s’assurer que votre déménagement ne vire pas en vrai cauchemar.

1.      Dans le contexte de la crise qui nous frappe tous présentement, il est important de prévoir du désinfectant à mains et des masques jetables pour tous les gens qui vous aideront lors de votre déménagement. Vous devriez aussi demander à tous les intervenants de se laver les mains dès qu’ils entrent dans votre domicile. Assurez-vous de bien désinfecter toutes les surfaces de votre nouveau domicile avant d’y entrer quoi que ce soit, ça vous évitera beaucoup de stress!

2.      Créer une méthode pour identifier clairement les boîtes qui iront dans chaque pièce. Je conseille le code de couleur pour faciliter le tout : jaune pour la cuisine, rouge pour le salon, bleu pour la salle de bain, etc. Super pratique pour tous ceux qui sont plus visuels comme moi!

3.      Si des amis viennent vous aider, c’est super, mais confiez-leur une pièce par famille pour éviter les contacts rapprochés et par le fait même limiter la contamination et favoriser la distanciation.

4.      Si vous avez des enfants comme moi, assurez-vous que les boîtes qui leur appartiennent soient les premières sorties du camion de déménagement. Cela leur permettra de s’amuser à placer leur chambre et à apprivoiser leur nouvel environnement. Vous pourriez aussi leur préparer une boîte de nouveaux petits jeux à découvrir une fois sur place, comme des bricolages simples, des jeux de table ou des livres. Assurez-vous simplement que les jeux ne demandent pas l’aide d’un adulte… vous en avez déjà plein les bras!

5.      Coordonnez à l’avance toutes les livraisons, mais aussi l’arrivée de vos invités. Par exemple, si vous achetez de nouveaux électroménagers, assurez-vous que le livreur n’arrive pas en même temps que vous déménageurs ou que la visite venue vous aider! On évite le chaos à tout prix!

6.      Les animaux, si vous le pouvez, essayez de les faire garder! Ça vous évitera de vous inquiéter qu’ils se sauvent pendant tous les vas-et-viens de la journée.

7.      Les collations, c’est primordial. Des fruits, des légumes et quelque chose de consistant pour faire patienter jusqu’au prochain repas! Les barres de collation comme celles de KINDMD, qui sont saines, nutritives et pleines de protéines, comme les nouvelles KINDMDPlus, sont une option parfaite pour vous et les enfants! C’est super important que tout le monde ait une option savoureuse qui pourra les soutenir toute la journée. Pour tout savoir sur ces collations remplies de saveur, visitez le www.kindsnacks.ca/fr

Si vous avez d’autres astuces, n’hésitez pas à nous les partager. D’ici là, je vous souhaite un bon déménagement et surtout, plein de bonheur et d’amour dans votre futur chez vous 💕

Défi relevé !

En cette fin d’année scolaire, nous pouvons enfin souffler, respirer et

En cette fin d’année scolaire, nous pouvons enfin souffler, respirer et mettre toute cette période derrière nous. Les quatre derniers mois furent particuliers, exceptionnels, différents, éreintants… Je pourrais trouver une centaine d’adjectifs pour décrire cette période qui restera à jamais gravée dans nos mémoires. Depuis la grippe espagnole, nous n’avions jamais eu à apprendre à vivre avec un virus aussi virulent et dangereux. Tout le monde a dû s’adapter. Le milieu de la santé, le milieu de l’éducation, les familles, les commerces, l’économie. Bref, tous ont dû apprendre à vivre avec la Covid-19.

Travaillant dans le milieu de l’éducation, j’ai envie de lever mon chapeau à tous les acteurs qui gravitent autour de nos enfants.

Bravo à tout le personnel des écoles pour leur dévouement, leur patience, leur implication et leur facilité à se tourner de bord sur un 10 cents ! Que ce soit les directions, les enseignants, les éducatrices spécialisées, les éducatrices en service de garde, les concierges, les secrétaires ou les professionnels, tous se sont impliqués jusqu’à la fin pour que nos jeunes vivent des réussites et continuent de garder le lien avec leur école.

Certains enseignants ont dû développer leur côté informatique et ont relevé ce défi avec brio. D’autres ont dû s’adapter à travailler de la maison et à consolider le boulot et la famille. J’ai vu des enseignants organiser des rencontres virtuelles avec des minis de six ans afin de leur faire vivre un dîner chic ! J’ai vu des enseignants stressés d’enseigner de façon virtuelle, ce qui est tout à fait justifié. Le lien avec les humains était maintenant disparu et parler à un ordinateur ne fait pas partie de la réalité d’un enseignant ! J’ai vu des enseignants créer des capsules vidéos en se faisant filmer et ainsi passer par-dessus leur orgueil pour les présenter à leurs élèves.

J’aurais bien aimé que vous soyez là pour voir tout ce que j’ai vu. C’est tellement beau et inspirant ! Le travail d’équipe s’est développé à vitesse grand V. Tout le monde s’entraidait ! Bravo à tout le personnel œuvrant au sein des écoles. Je suis fière d’en faire partie et je suis fière de nos métiers.

Il ne faut surtout pas oublier les parents. Ces parents qui ne sont pas des enseignants et qui, du jour au lendemain, ont dû travailler de la maison et enseigner à leurs enfants. Ils ont dû faire un horaire pour leurs enfants pour pouvoir les garder motivés. Ils ont dû improviser leur nouveau quotidien et vivre avec les conséquences que cette crise a apportées. Les parents de nos élèves sont maintenant les champions des rencontres virtuelles. Ils sont maintenant capables de « plugger » deux enfants en même temps sur des rencontres virtuelles, tout en travaillant de la maison et en faisant une ou deux brassées ! Ouffff, cela n’a pas dû être évident pour tout le monde, chacun vivant cette crise à sa façon.

Un immense bravo, aussi, aux parents qui ont des enfants différents ! Par expérience, ce n’est pas reposant de voir son enfant vivre ce stress, cette anxiété et courir partout pour évacuer son trop-plein !

Les vacances, à la maison, arrivent à grands pas. Ce sera un bon moment pour se reposer et refaire le plein d’énergie. Ainsi, nous espérons tous revoir nos cocos en présentiel en septembre. Le monde de l’éducation, c’est un milieu humain où nous sommes constamment remplis d’amour et d’affection. Nous voulons revoir nos élèves et jaser avec eux face à face ! Gageons que les premières causeries de l’année seront assez remplies d’anecdotes. 🙂

Karine Filiatrault